7
Booster la pénétration de l’Internet fixe à travers la mise en place 
d’une stratégie optimale de promotion du HD/THD basée, entre 
autres, sur la mutualisation des infrastructures, l’amélioration du 
taux d’équipement en ordinateurs des ménages, le déploiement 
de la fibre optique.
L’accès à l’Internet repose pour l’essentiel sur l’Internet mobile 
dont  la  tarification  reste  élevée,  surtout  pour  les  volumes  de 
connexion  de  type  100  MO-2  GO.  L’accès  à  l’Internet  fixe  au 
sein des ménages s’est amélioré durant les 5 dernières années, 
avec une augmentation annuelle moyenne de 5% à la suite de 
l’approbation  par  l’INT  de  l’offre  de  revente  en  gros  XDSL  en 
2016.
Le  taux  actuel  de  pénétration  de  l’Internet  fixe  par  ménage  en 
Tunisie, deux familles sur cinq connectées, demeure insuffisant 
par  rapport  à  l’objectif  inscrit  dans  le  cadre  du  PNS  «  Tunisie 
Digitale  2020  »,  qui  prévoit  trois  familles  sur  cinq  connectées. 
Le  taux  d’équipement  en  ordinateurs  des  ménages  demeure 
insuffisant. 
Logistique du commerce et facilitation des échanges 
La  dimension 
facilitation 
logistique  du  commerce  et 
des  échanges  constituent  des  difficultés  majeures  pour  le 
développement du commerce électronique en Tunisie.
la 
Le secteur de livraison express de colis n’est pas structuré. Les 
envois  accélérés  (Article  7.8  de  l’Accord  sur  la  facilitation  des 
échanges (AFE)) et le paiement par voie électronique des droits 
et taxes au titre des exportations et importations (Article 7.2 de 
l’AFE) ne sont pas encore mis en œuvre. 
Des difficultés sont observées au niveau de la mise en œuvre des 
mesures du régime spécial applicable aux produits exportés par 
voie électronique. Le développement du commerce électronique 
en  Tunisie  pâtit  aussi  du  manque  de  fiabilité  de  l’adressage 
normalisé dans certaines régions de l’intérieur du pays. 
La Poste Tunisienne s’oriente de plus en plus vers de nouveaux 
services visant la maîtrise de l’ensemble de la chaîne logistique 
et le positionnement sur le marché du commerce électronique.
Initier des discussions entre toutes les parties prenantes afin de 
structurer et réguler le secteur de livraison express de colis. 
Mettre en œuvre les procédures d’envois accélérés et le paiement 
électronique  des  droits  et  taxes  relatifs  aux  opérations  de 
commerce  extérieur.  Capitaliser  sur  les  réalisations  du  projet  « 
Easy Export » et élargir son champ d’application.
Chercher  à  apporter  plus  de  souplesse  dans  l’applicabilité 
du  régime  spécial  applicable  aux  produits  exportés  par  voie 
électronique et étendre son champ d’application aux services. 
Promouvoir  l’adoption  d’un  système  d’adressage  normalisé 
en  renforçant  la  collaboration  entre  la  Poste  Tunisienne  et  les 
municipalités.
Capitaliser sur les différents projets de la Poste Tunisienne relatifs 
à la dimension logistique du commerce électronique et accélérer 
la  mise  en  œuvre  de  ceux  en  cours  d’exécution  (DigiFacteur, 
Plateforme  virtuelle  de  vente  en  ligne,  Hub  régional  d’envois 
postaux, réseau de points relais, boîtes postales intelligentes). 
Solutions de paiement
La dématérialisation des paiements est encore limitée en Tunisie 
et les paiements dans le cadre du commerce électronique se font 
en majorité en espèces à la livraison. Cela s’explique par la faible 
inclusion financière, le manque de confiance des consommateurs 
dans  les  solutions  de  paiement  en  ligne,  la  réglementation 
inadaptée aux paiements électroniques et mobiles ainsi que leur 
faible interopérabilité et les coûts élevés des services financiers 
en ligne. 
L’accès difficile aux comptes en devises et aux cartes bancaires 
internationales  représente  une  entrave  face  au  développement 
du commerce électronique transfrontalier.
Développer une stratégie nationale en matière d’interopérabilité 
des services financiers et diversifier l’offre en termes de solutions 
de paiement à distance.
Rendre  la  tarification  des  services  de  paiement  en  ligne  plus 
incitative pour les e-commerçants.
Accélérer  l’adoption  de  la  loi  sur  l’inclusion  financière  afin  de 
garantir  un  meilleur  accès  des  catégories  exclues  du  secteur 
financier aux produits et services financiers en adéquation avec 
leurs besoins. Informer et sensibiliser les consommateurs et les 
commerçants, surtout dans les régions de l’intérieur et les zones 
rurales,  sur  les  avantages  et  la  sécurisation  des  solutions  de 
paiement en ligne.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
8
Le nouveau cadre réglementaire des établissements de paiement 
et  de  la  monnaie  mobile  mis  en  place  récemment  par  la  BCT, 
devrait,  à  terme,  permettre  une  meilleure  interopérabilité  des 
services financiers et une émergence d’un écosystème propice 
au développement des paiements digitaux.
Mettre en place des actions de sensibilisation et de formation du 
personnel des banques sur les procédures de mise en œuvre des 
kits de paiement.
Assouplir la réglementation des changes afin de faciliter l’accès 
des opérateurs résidents aux comptes en devises et aux cartes 
bancaires internationales.
Cadre juridique et réglementaire
Le  cadre  juridique  et  réglementaire  tunisien  régissant  le 
commerce électronique est en place depuis 2000 (Loi n°2000-
83).  D’autres  lois,  bien  qu’elles  ne  soient  pas  spécifiques 
au  commerce  électronique,  encadrent 
la  protection  des 
consommateurs,  la  protection  des  données  personnelles  et  le 
commerce de distribution et constituent une base juridique pour 
le  développement  des  transactions  électroniques.  La  Tunisie 
manque toutefois d’une loi dédiée à la cybercriminalité.
Ce  cadre  juridique  et  réglementaire  du  commerce  électronique 
est considéré comme incomplet, peu strictement appliqué et peu 
visible, que ce soit par les consommateurs ou les professionnels. 
Aucune  réglementation  n’est  en  place  régissant  les  messages 
électroniques commerciaux non sollicités.  
Les  modalités  de  contrôle  et  de  répression  des  infractions  à 
la  réglementation  régissant  le  commerce  électronique  sont 
considérées comme insuffisantes. 
En  outre,  le  faible  usage  de  la  certification  électronique  sur 
les  sites  marchands  constitue  une  difficulté  majeure  pour  le 
commerce électronique.
Actuellement,  les  contrats  signés  électroniquement  ne  peuvent 
pas être enregistrés auprès de l’administration fiscale (recettes 
des finances). 
Mettre  à  jour  le  cadre  réglementaire  et  juridique  relatif  au 
commerce électronique pour étendre son champ d’application aux 
autres acteurs de la chaîne de valeur du secteur (intermédiaires 
et  propriétaires  des  plateformes  en  ligne,  transporteurs)  et  aux 
activités de commerce électronique transfrontalier.
Accélérer la mise à jour du cadre réglementaire de cybersécurité 
et  de  protection  des  données  personnelles  afin  d’assurer  une 
efficacité  des  mécanismes  de  résolution  des  conflits  et  de 
remédier aux faibles capacités de protection des données. 
Appliquer  strictement  les  lois  régissant  de  façon  directe  ou 
indirecte  le  commerce  électronique,  notamment  en  ce  qui 
concerne la protection des consommateurs et de leurs données 
personnelles, la répression des fraudes, le règlement des litiges, 
l’efficacité  des  délais  de  rétractation  et  des  procédures  de 
retour  des  produits  commandés  en  ligne  et  des  modalités  de 
remboursement, l’assurance de la qualité des produits et services 
et les sanctions des opérateurs qui ne se conformeraient pas à 
la réglementation.
Harmoniser, simplifier et regrouper les textes juridiques afférents 
au  commerce  électronique  et  promouvoir  la  visibilité  de  ce 
cadre  réglementaire  et  juridique  afin  d’assurer  une  meilleure 
compréhension  de  la  part  des  différents  opérateurs  du  secteur 
(consommateurs, vendeurs et autres intervenants). 
Accélérer la mise en place du label de confiance afin de rassurer 
les  consommateurs  quant  aux  risques  liés  aux  transactions 
électroniques.
Renforcer la collaboration entre les différentes parties prenantes 
afin de faciliter l’utilisation de la certification électronique sur les 
sites marchands.
Le code des droits d’enregistrement et de timbre gagnerait à être 
modifié  afin  de  permettre  l’enregistrement  des  contrats  signés 
électroniquement auprès de l’administration fiscale.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
9
Développement des compétences pour le commerce électronique
L’offre en matière de formations et de compétences liées aux TIC 
constitue une opportunité pour le développement du commerce 
électronique en Tunisie et ce malgré l’existence d’un certain écart 
entre les compétences demandées par les entreprises du secteur 
du numérique et les qualifications offertes par les programmes 
de  formation.  Cela  s’explique  principalement  par  une  certaine 
inadéquation  des  compétences  techniques,  linguistiques  et 
managériales (soft skills).
L’échange  d’informations  et  de  communication  entre 
les 
institutions  publiques  et  académiques  et  les  opérateurs  privés 
autour des problématiques liées aux métiers et compétences en 
TIC est faible.
Des pénuries persistent en termes de compétences liées au TIC 
et  au  commerce  électronique  à  l’instar  des  compétences  en 
logistique, e-logistique, marketing digital et fintech.
L’émigration  des  compétences  tunisiennes  vers 
explique,  en  partie, 
numériques.
l’étranger 
la  rareté  de  certaines  compétences 
Assurer  une  collaboration  effective  et  structurée  entre  les 
différentes  parties  prenantes  dans  le  cadre  du  projet  «  Digital 
Talent » en vue de coordonner les actions publiques, académiques 
et  privées  en  faveur  d’une  plus  grande  adéquation  entre  les 
compétences en TIC des diplômés et la demande des recruteurs.
Mettre en place des actions de sensibilisation et de renforcement 
des  capacités  des  commerçants  qui  opèrent  d’une  façon 
traditionnelle afin de les éclairer sur les bonnes pratiques d’usage 
des  technologies  d’information  permettant  de  booster  leurs 
ventes  en  ligne  et  de  mieux  utiliser  les  moyens  du  marketing 
digital.
L’offre de programmes de formation gagnerait à s’aligner sur le 
référentiel des métiers et des compétences qui est établi sur la 
base des besoins du marché de travail. 
Adopter  des  politiques  visant  l’amélioration  de  la  capacité 
du  système  économique  tunisien  en  matière  de  rétention  et 
d’attraction  des  talents  et  ce  en  œuvrant  pour  une  meilleure 
flexibilité du marché du travail. 
Mettre  en  œuvre  des  campagnes  d’information  et  de 
sensibilisation  sur  les  opportunités  en  matière  de  financement 
alternatif (capital investissement, fonds de garantie, etc.) pour les 
projets dans les TIC.
Accélérer  la  mise  en  place  du  mécanisme  de  garantie  via  le             
« Fonds de garantie pour les start-up ».
Faire  appel  aux  partenaires  techniques  et  financiers  pour 
soutenir  des  programmes  de  développement  des  compétences 
des entrepreneurs et de renforcement de capacité des start-up 
technologiques.
Accès au financement
Il  existe  une  inadéquation  des  mécanismes  de  financement 
classiques  avec  les  besoins  et  les  spécificités  des  start-up 
technologiques  et  les  opérateurs  du  commerce  électronique 
en  Tunisie.  Ces  derniers  n’ont  globalement  pas  accès  au 
financement bancaire en raison des coûts élevés de financement 
et des garanties exigées par les banques. Ils ont le plus souvent 
recours,  comme  dans  de  nombreux  autres  pays,  à  leurs  fonds 
propres et aux modes de financement informels (famille).
Le cadre incitatif pour le développement des start-up qui a été 
introduit  en  2018  (Startup Act),  a  contribué  à  la  création  d’une 
dynamique  d’investissement  avec  la  création  jusqu’en  mai 
2021,  de  500  start-up,  dont  21%  opèrent  dans  le  commerce 
électronique sous forme de places de marchés virtuelles.
Le  développement  des  compétences  des  entrepreneurs  et  le 
renforcement de capacité des start-up technologiques facilitent 
la levée des fonds auprès des investisseurs en capital.
Le financement via les outils du capital investissement semble 
être plus adapté aux spécificités des start-up technologiques et 
des  opérateurs  du  commerce  électronique  en Tunisie,  quoique 
peu  accessible  aux  MPME.  Le  soutien  des  fonds  de  garantie 
au financement des PME technologiques demeure en deçà des 
attentes.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
10
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES 
THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
1. ÉVALUATION DE L’ÉTAT DE PREPARATION AU COMMERCE ÉLECTRONIQUE 
ET FORMULATION DE STRATÉGIES
Malgré le lancement de divers projets et initiatives émanant d’entités publiques et privées, il n’existe 
aucune  stratégie  nationale  dédiée  au  développement  du  commerce  électronique  en  Tunisie.  La 
transformation numérique figure parmi les priorités du Gouvernement tunisien. Le Plan national 
stratégique  «  Tunisie  Digitale  2020  »,  développé  en  2014,  avait  pour  objectif  de  faire  du  secteur 
des TIC un levier important du développement socio-économique en Tunisie. Une réflexion est en 
cours, visant le développement d’un nouveau Plan national stratégique « Tunisie Digitale 2025 » qui 
devrait surmonter les obstacles actuels et accélérer l’accès à l’économie numérique en Tunisie. 
En l’absence d’une stratégie nationale en matière de commerce électronique, deux commissions 
ministérielles  et  un  groupe  de  travail  avaient  été  créés  en  décembre  1999  dans  l’intention  de 
coordonner les actions des différentes parties prenantes et la prise de toutes les dispositions de 
nature à développer ce commerce. Cependant, la faible efficacité de l’architecture institutionnelle 
existante  et  la  complexité  de  son  mode  de  gouvernance,  ainsi  que  l’absence  d’un  leadership 
fédérateur au plus haut niveau, n’ont pas favorisé une coordination efficace et transversale entre 
l’ensemble des institutions en lien avec toute la chaîne de valeur du commerce électronique. 
1.1.  Politiques nationales liées aux TIC, au 
gouvernement en ligne et au commerce 
électronique 
La  Tunisie  considère  la  transformation  numérique 
comme  une  priorité  nationale,  dont  témoignent  les 
multiples  initiatives  et  plans  stratégiques  visant  le 
développement  de  l’économie  numérique.  Le  pays 
a  élaboré  en  2014  un  Plan  national  stratégique 
(PNS  2020)  «  Tunisie  Digitale  2020  »  ayant  pour 
ambition  de  positionner 
tunisienne 
comme  une  référence  internationale  en  matière  de 
numérique. Cependant, ce PNS 2020 a souffert d’une 
gouvernance  complexe,  en  raison  notamment  de 
l’absence de clarification des rôles et responsabilités 
des  différentes  parties  prenantes  et  de  l’inexistence 
d’un leadership fédérateur, ce qui a conduit à un faible 
taux de réalisation des projets qui y ont été inscrits.
l’économie 
La Tunisie s’est aussi dotée d’une stratégie « SmartGov 
2020 » qui s’inscrit dans le cadre de la réforme et de la 
modernisation de l’administration. De plus, des lois ont 
été promulguées, qui devraient dynamiser l’économie 
numérique  en  Tunisie,  à  l’instar  de  la  Loi  n°2016-48 
relative aux banques et aux établissements financiers, 
ayant introduit la notion d’établissement de paiement, 
et  de  la  Loi  n°2018-20  relative  aux  start-up  portant 
sur  les  privilèges  spécifiques  accordés  aux  start-up 
labellisées  (avec  500  start-up  labélisées  jusqu’en 
mai  2021).  Par  ailleurs,  un  code  du  numérique  est 
depuis  trois  ans  en  cours  de  développement.  Une 
fois  promulgué,  ce  code  devrait  faire  du  secteur  du 
numérique  une  locomotive  des  autres  secteurs  de 
l’économie tunisienne. 
Les  travaux  d’élaboration  du  Plan  quinquennal  de 
développement  2021-2025  ont  démarré  au  mois 
d’août  2020.  Un  comité  a  été  créé,  piloté  par  le 
Ministère  des  Technologies  de  la  Communication 
(MTC).  Ce  comité  est  chargé  de  l’évaluation  des 
réalisations  du  Plan  quinquennal  de  développement 
2016-2020  en  ce  qui  concerne  le  secteur  du 
numérique  et  doit  proposer  de  nouveaux  projets  à 
inscrire dans le nouveau plan 2021-2025.
Par ailleurs, le MTC, en collaboration avec le secteur 
privé et la société civile, a mené une réflexion stratégique 
visant  l’actualisation  de  la  stratégie  numérique  de 
la  Tunisie  et  le  développement  d’un  nouveau  Plan 
national  stratégique  (PNS  2025),  «  Tunisie  Digitale 
2025 », devant couvrir la période 2021-2025. Le PNS 
2025 s’articule autour de six axes :
•  L’inclusion numérique et financière ;
•  L’attractivité  de  la  Tunisie  comme  terre  du 
numérique ;
•  La digitalisation de l’administration publique ;
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
•  La généralisation de l’usage des technologies 
émergentes et des technologies de rupture ;
•  La  formation  et  l’emploi  dans  le  secteur  du 
numérique ;
•  La cybersécurité numérique.
1.2.  Coordination nationale et dialogue public-
privé dans le domaine du commerce 
électronique
l’Économie  Numérique 
Plusieurs  structures  gouvernementales  et  instances 
nationales  ont  été  créées,  à  l’instar  du  Conseil 
(CSEN) 
Stratégique  de 
doté  d’un  comité  de  pilotage  (COPIL),  de  l’Unité  de 
l’administration électronique et du Bureau de gestion 
des projets (PMO-PNS) au niveau du MTC. Celles-ci 
constituent les principales structures de coordination 
et  de  mise  en  œuvre  de  la  stratégie  numérique  en 
Tunisie.
Sur le plan institutionnel, la Tunisie a également créé, 
en 1999, une Commission Ministérielle du Commerce 
Électronique (CMCE) par le Décret n°99-2807. Cette 
commission  s’est  vu  confier  le  suivi  du  dossier  du 
commerce  électronique,  la  coordination  entre  les 
intervenants  dans  ce  domaine  ainsi  que  la  prise  de 
toutes  les  dispositions  de  nature  à  développer  et 
à  commercialiser  les  produits  nationaux,  et  ce  à  la 
lumière des propositions de la Commission Nationale 
Technique du Commerce Électronique (CNTCE), créée 
en  vertu  du  même  décret.  La  CMCE  est  présidée 
par  le  Chef  du  Gouvernement  et  son  secrétariat  est 
assuré par le MTC et le Ministère du Commerce et du 
Développement des Exportations (MCDE).
La  CNTCE,  quant  à  elle,  se  compose  d’experts  et 
spécialistes  du  domaine  du  commerce  électronique 
et  est  présidée  par  le  MTC.  Elle  a  pour  missions 
principales  d’évaluer  périodiquement  l’activité  du 
commerce électronique et de proposer tout ce qui est 
de  nature  à  promouvoir  et  développer  cette  activité. 
Les travaux de la CNTCE ont permis la mise en place 
des  premiers  projets  du  commerce  électronique 
en  Tunisie  et  la  promulgation  de  la  Loi  n°2000-83 
définissant  le  commerce  électronique  ainsi  que  ses 
différents aspects techniques et juridiques.
les 
Cependant, 
travaux  de  ces  commissions 
ministérielles (CMCE et CNTCE), qui devaient se réunir 
au moins tous les six mois, se sont arrêtés en 2007, 
11
et ce à la suite de la création du Conseil Stratégique 
de  l’Économie  Numérique  (CSEN)  par  le  Décret  n° 
2007-1289 du 28 mai 2007. Ce Conseil, présidé par 
le  Chef  du  Gouvernement  et  dont  le  secrétariat  est 
assuré  par  le  MTC,  ne  compte  pas  le  MCDE  parmi 
ses  membres.  Il  a  pour  mission  d’étudier  et  de 
mettre  en  œuvre  les  programmes  nationaux  relatifs 
au  développement  de  l’économie  numérique  et  de 
proposer des actions visant l’accélération du rythme 
de  création  d’entreprises  exerçant  dans  le  domaine 
de  l’économie  numérique.  Il  devrait  siéger  au  moins 
deux fois par an, mais la cadence de ses réunions est 
irrégulière. 
la 
La  création  du  CSEN  a  été  précédée  par 
promulgation de la Loi d’orientation n°2007-13 du 19 
février  2007  relative  à  l’établissement  de  l’économie 
numérique.  Cette  loi  a  confirmé  l’inscription  de 
l’économie  numérique  parmi  les  priorités  nationales 
de la Tunisie et a défini l’économie numérique comme 
étant  une  économie  constituée  des  activités  à 
haute  valeur  ajoutée  basées  sur  les  technologies  de 
l’information et de la communication.
En  outre,  un  groupe  de  travail  (Task  Force)  sur  le 
commerce électronique en Tunisie a été créé au sein 
du  MCDE  entre  2012  et  2015.  Ce  groupe  de  travail 
visait  à  renforcer  le  dialogue  et  le  partenariat  public-
privé, afin de faire du commerce électronique un levier 
pour  le  développement  du  secteur  commercial  en 
Tunisie et de permettre la création d’emplois dans les 
activités et les services qui y sont associés. Sur la base 
de ses travaux, ce groupe a présenté des propositions 
se  rapportant  aux  aspects  liés  à  la  confiance  des 
consommateurs,  au  cadre  juridique,  à  la  logistique, 
aux paiements en ligne et au financement. Cependant, 
il  n’y  a  pas  eu  une  continuité  dans  les  travaux  du 
groupe et ses propositions n’ont pas été toutes mises 
en application.
Une  Direction  du  Commerce  Électronique  et  de 
l’Économie Immatérielle a été créée en 2001 au sein 
du MCDE. Cette Direction est chargée de :
à 
•  Contribuer 
cadre 
réglementaire et juridique relatif au commerce 
électronique ;
l’élaboration 
du 
•  Participer  aux  travaux  de  la  Commission 
Commerce 
Technique 
du 
Nationale 
Électronique ;
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
12
•  Participer au développement de l’utilisation des 
TIC en matière de commerce ;
•  Contribuer  à  l’assistance  des  entreprises  du 
secteur pour l’adoption des TIC ;
•  Établir  des  programmes  d’actions  visant  à 
promouvoir le commerce extérieur à travers le 
commerce électronique ;
•  Participer  à 
l’élaboration  de  programmes 
de  formation  dans  le  domaine  des  TIC  pour 
l’enseignement  supérieur  et 
formation 
professionnelle.
la 
Étant  donné  les  attributions  précitées  du  MCDE, 
et  plus  précisément  de  la  Direction  du  Commerce 
Électronique  et  de  l’Économie  Immatérielle,  il  serait 
plus  efficace  que  le  MCDE  préside  les  travaux  de  la 
CNTCE, présentée plus haut et dont la présidence est 
confiée au MTC en vertu du Décret n°99-2807. 
au 
Aussi,  afin  d’améliorer  la  coordination  des  projets 
afférents 
commerce 
développement 
électronique, il serait plus efficace que les fonctions de 
secrétariat des deux  commissions  CNTCE  et CMCE 
soient confiées à un seul ministère, soit le MCDE, au 
lieu de deux (le MTC et le MCDE), comme le stipule le 
Décret n°99-2807.
du 
L’amendement de ce décret dans le sens de la refonte 
du cadre de gouvernance de la CNTCE et de la CMCE 
et  la  reprise  des  travaux  de  ces  deux  commissions 
ministérielles,  devrait  permettre  d’assurer  un 
leadership  fédérateur  au  plus  haut  niveau  (celui  du 
Chef  du  Gouvernement).  Cela  se  révèle  nécessaire, 
étant  donné  le  caractère  transversal  du  commerce 
électronique,  de  même  qu’une  coordination  plus 
efficace des projets afférents au développement de ce 
secteur.
La  Poste  Tunisienne  (PT),  sous  la  tutelle  du  MTC,  a 
créé  en  septembre  2019  une  unité  centrale  chargée 
du  développement  des  services  liés  au  commerce 
électronique. Parmi les principales missions de cette 
nouvelle structure de la PT figurent :
•  L’élaboration  d’une  stratégie  de  la  Poste  en 
matière de e-commerce et d’un plan d’actions 
détaillé ;
•  La  fourniture  de  solutions  et  de  moyens 
numériques et logistiques pour lui permettre de 
se positionner sur le marché du e-commerce ;
•  La  contribution  à  l’inclusion  économique  des 
petites et moyennes entreprises (PME) à travers 
le développement des plateformes virtuelles et 
des  solutions  numériques  et  logistiques  pour 
les connecter aux marchés internationaux ;
•  Le  développement  de  partenariats  avec  les 
principaux acteurs du commerce électronique 
au niveau national et international pour faire de 
la Tunisie un pôle régional au niveau africain et 
arabe en la matière.
et 
publiques 
structures 
D’autres 
instances 
indépendantes sont chargées de la coordination et la 
mise  en  œuvre  des  aspects  techniques,  en  rapport 
avec  le  développement  des  projets  numériques  et 
du  commerce  électronique  et  de  la  régulation  de 
l’économie numérique.
Tableau 1 : Structures et instances nationales en charge de la coordination et la mise en œuvre des projets
numériques, de la régulation de l’économie numérique et du commerce électronique
Structures/Instances
Attributions
Commission Ministérielle du Commerce 
Suivi du dossier du commerce électronique.
Électronique (CMCE), non opérationnelle
Coordination entre les intervenants dans ce domaine.
Prise de toutes les dispositions de nature à développer et à commercialiser les produits 
nationaux.
Présidée par le Chef du Gouvernement.
Secrétariat assuré par le MTC et le MCDE.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
13
Structures/Instances
Attributions
Commission Nationale Technique du 
Suivi de l’exécution des dispositions prises par la CMCE.
Commerce Électronique (CNTCE), non 
Évaluation périodique de l’activité du commerce électronique.
opérationnelle
Proposition de tout ce qui est de nature à promouvoir et développer cette activité.
Présidée par le MTC.
Secrétariat assuré par le MTC et le MCDE.
Les travaux de la CNTCE sont présentés à la CMCE.   
Conseil Stratégique de l’Économie Numérique 
Étude et mise en œuvre des programmes nationaux relatifs au développement de 
(CSEN)
l’économie numérique.
Proposition d’actions visant à l’accélération du rythme de création d’entreprises exerçant 
dans le domaine de l’économie numérique.
Présidé par le Chef du Gouvernement.
Secrétariat assuré par le MTC.
Agence Nationale de  Certification 
Sécurisation des transactions et des échanges électroniques dans les domaines du 
Électronique (ANCE/Tuntrust)
e-commerce, e-gouvernement, e-banking et e-finance.
Développement des solutions de signature électronique.
Agence Nationale de la Sécurité Informatique 
Exécution des orientations nationales et de la stratégie générale en systèmes de sécurité 
(ANSI)
des systèmes informatiques et des réseaux.
Veille technologique dans le domaine de la sécurité informatique.
Centre National de l’Informatique (CNI)
Appui aux structures publiques de l’administration dans la réalisation, le déploiement et 
Instance Nationale des Télécommunications 
Régulation du marché des télécommunications.
l’exploitation des systèmes d’information.
(INT)
Participation à la promotion du développement du secteur des télécommunications. 
Garantie d’un environnement propice à l’investissement en instaurant une concurrence 
saine et loyale entre les différents acteurs du marché.
Instance nationale de protection des données 
Protection des données personnelles.
à caractère personnel (INPDP)
Il  est  à  noter  que  plusieurs  initiatives  et  projets  en 
matière de développement du commerce électronique 
ont été lancés par diverses entités publiques et dans 
le cadre de la coopération internationale. Cependant, 
les consultations nationales tenues par la CNUCED au 
mois de mars 2021 ont souligné le fait que ces projets 
restent  souvent  méconnus  des  opérateurs  privés,  et 
même  des  entités  et  institutions  publiques.  Notons 
également  l’absence  d’un  annuaire  qui  regrouperait 
l’ensemble  des  entreprises  tunisiennes  actives  dans 
le  secteur  du  e-commerce  (prestataires  de  services, 
agences de marketing digital, places de marché, sites 
marchands,  conseillers  en  e-commerce,  bureaux  de 
formation, etc.)
De plus, le développement du commerce électronique 
en  Tunisie  est  contraint  par  la  faible  efficacité  de 
l’architecture  institutionnelle  existante,  la  complexité 
de  son  mode  de  gouvernance  ainsi  que  l’absence 
d’un  leadership  fédérateur  au  plus  haut  niveau,  qui 
est essentiel étant donné le caractère transversal du 
secteur.  Il est à noter que parmi les répondants aux 
questionnaires  de  la  CNUCED  (sur  un  total  de  146 
réponses),  respectivement  83%  et  73%  considèrent 
que la coordination entre les institutions et le soutien 
politique  de  haut  niveau  doivent  être  renforcés  pour 
favoriser un environnement propice au développement 
du commerce électronique (voir Figure 1).
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
14
Sur un autre plan, les participants aux ateliers nationaux 
tenus  en  mars  2021  ont  souligné  l’importance  de  la 
création de cellules dédiées au commerce électronique 
au  niveau  des  directions  régionales  du  commerce 
afin  de  rapprocher  les  services  administratifs  des 
opérateurs dans les zones de l’intérieur du pays. Il a été 
également souligné l’importance de prévoir la création 
de points focaux au sein des chambres de commerce 
régionales dédiés au commerce électronique et cela, 
afin  de  promouvoir  le  commerce  électronique  local 
et transfrontalier des produits de terroir ayant un fort 
potentiel à l’export (sur décision du MCDE).
1.3.  Positionnement de la Tunisie selon divers 
indices de développement du commerce 
électronique et des TIC
La  performance  de 
la  Tunisie  en  matière  de 
la 
développement  du  commerce  électronique 
positionne à la première place en Afrique du Nord sur
les six pays considérés par l’indice de développement 
du  commerce  électronique  B2C  de  la  CNUCED 
(2020).1  Selon  ce  classement,  la  Tunisie  figure  parmi 
les trois pays africains les plus performants en matière 
de développement du commerce électronique, après 
l’Ile Maurice et l’Afrique du Sud. Sur le plan mondial, 
la Tunisie se positionne au 77e rang, perdant ainsi trois 
places par rapport à 2019.
Selon  l’indice  de  développement  des  TIC  de  l’UIT 
(2017),2  la  Tunisie  se  positionne  au  1er  rang  en 
Afrique du Nord, au 5e rang en Afrique et au 99e rang 
mondial  sur  les  176  pays  considérés.  L’indice  de 
développement des infrastructures TIC élaboré par la 
Banque  africaine  de  développement  (BAD)  en  2020, 
classe la Tunisie à la cinquième position en Afrique sur 
les 54 pays considérés. En Afrique du Nord, la Tunisie 
occupe la deuxième place derrière le Maroc.
Tableau 2 : Vue d’ensemble - commerce électronique B2C et développement des TIC en Afrique*
Indice du commerce électronique
Développement des TIC
Pays
B2C, CNUCED (2020)
Indice de développement des TIC, UIT 
(2017)
Indice des TIC, BAD 
(2020)
Afrique
Monde
Afrique 
du Nord
Afrique
Monde
Afrique 
du Nord
Afrique
Afrique 
du Nord
Ile Maurice
Afrique du Sud
Tunisie
Algérie
Ghana
Libye
Kenya
Nigeria
Maroc
Sénégal
Total pays 
considérés
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
44
69
73
77
80
81
85
88
94
95
99
152
1
2
3
4
6
1
3
5
7
12
11
17
19
6
18
46
72
92
99
102
116
115
138
143
100
142
176
2
1
5
6
14
13
16
22
4
17
54
2
3
5
1
6
1
3
5
2
6
*L’année la plus récente a été retenue pour chacune des sources mentionnées. Seuls les dix premiers pays africains du classement 
B2C de la CNUCED (2020) sont considérés dans ce tableau.
Sources : CNUCED (2020), UIT (2017) et BAD (2020).
1  Lien : https://unctad.org/system/files/official-document/tn_unctad_ict4d17_en.pdf.
2  Lien : https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2017/MISR2017_Volume1.pdf.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
1.4.  Évolution du commerce électronique
La  Société  Monétique  Tunisie  (SMT)  et  la  Poste 
Tunisienne  publient  des  données 
relatives  au 
développement  du  commerce  électronique  en 
Tunisie. Cependant, ces données ne concernent que 
les  opérations  de  commerce  électronique  dont  le 
paiement se fait en ligne. Il n’existe pas de données 
fiables  sur  le  volume  des  opérations  de  commerce 
électronique avec règlement à la livraison. La part de 
cette catégorie est considérée comme prépondérante 
par  les  participants  aux  consultations  nationales 
tenues en mars 2021. Ces derniers l’estiment à 90% 
du  volume  global  du  commerce  électronique.  Selon 
le  rapport  annuel  de  la  Poste  Tunisienne  (2019),  la 
part des transactions du commerce électronique pour 
lesquelles le règlement se fait à la livraison est estimée 
à 75% du volume global du commerce électronique. 
15
L’enquête  auprès  des  consommateurs  réalisée  dans 
le cadre de cette étude a confirmé la prépondérance 
du mode de paiement à la livraison dans le cadre du 
commerce électronique : 83,1% des répondants (sur 
un total de 558 réponses) déclarent y avoir eu recours 
pour leurs achats en ligne.
Enfin, concernant le nombre des sites marchands en 
Tunisie, ce chiffre n’a cessé d’augmenter durant les six 
dernières années, passant de 1158 en 2015 à 2452 
en 2020, soit une augmentation annuelle moyenne de 
15% (voir Figure 2). Cette évolution reflète une offre 
en constante croissance du commerce électronique. 
Cependant, sur la période 2015-2020, seulement un 
quart de ces sites, en moyenne, sont actifs, c’est-à-
dire ayant enregistré des transactions. 
Figure 2 : Évolution du nombre de sites marchands en Tunisie 
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Nombre de sites
Nombre de sites actifs
Nombre de sites/Export
Sources : Données de la Société Monétique Tunisie (SMT) et de la Poste.
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
16
Le  nombre  des  paiements  électroniques  a 
considérablement  progressé  durant  les  six  dernières 
années  en  Tunisie,  passant  de  1,5  millions  en  2015 
à 6,4 millions en 2020. Un accroissement record du 
nombre  des  paiements  en  ligne  a  été  enregistré  en 
2020,  de  67%,  qui  s’explique  par  le  changement 
du  comportement  des  utilisateurs  en  matière  de 
paiements  du  fait  de  la  crise  liée  à  la  COVID-19.  En 
termes de volumes, et comme le montre la Figure 3, 
les transactions effectuées par paiement électronique 
sont passées de 111,6 millions de TND (environ 34,4 
millions  d’euros)  en  2015  à  342,4  millions  de  TND 
(105,4  millions  d’euros)  en  2020.  En  2020,  99,3% 
du volume de ces transactions correspondent à des 
transactions  nationales  alors  que  0,7%  représentent 
des transactions internationales. Sur les six dernières 
années,  le  volume  des  paiements  électroniques  au 
titre  des  biens  a  été  multiplié  par  21,  passant  ainsi 
de  0,6  millions  de  TND  (184  600  euros)  en  2015  à 
12,9 millions de TND (3,969 millions d’euros) en 2020, 
mais  reste  relativement  faible  par  rapport  aux  autres 
catégories  de  paiement  électronique  (tourisme  et 
transports,  télécommunications,  e-Gov).  L’utilisation 
des e-wallets a été à son tour boostée par la pandémie, 
notamment pour les bénéficiaires des aides sociales. 
Actuellement, on compte plus de 400 000 utilisateurs 
de e-wallets en Tunisie. 
Figure 3 : Évolution de la structure des paiements électroniques (en milliers de TND) 
240 000 
220 000 
200 000 
180 000 
160 000 
140 000 
120 000 
100 000 
80 000 
60 000 
40 000 
20 000 
-
400 000 
350 000 
300 000 
250 000 
200 000 
150 000 
100 000 
50 000 
-
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Tourisme
Telco
E-Gov
Biens
Autres
Total paiements (axe secondaire)
Sources : Données de la SMT et la Poste Tunisienne.
Sur la période 2015-2020, la valeur du panier moyen 
relatif  aux  paiements  électroniques  a  enregistré  une 
baisse  de  30%,  passant  ainsi  de  75  TND  (environ 
23 euros) en 2015 à 53 TND (16,30 euros) en 2020. 
Cette évolution, qui s’explique par une augmentation 
des  paiements  électroniques  beaucoup  plus 
importante en nombre qu’en volume (331% et 207%, 
respectivement), est due, principalement, à la baisse 
du  panier  moyen  relatif  au  tourisme  et  transports 
(-25%), et au e-Gov (-16%). Cependant, sur la période 
considérée, la valeur du panier moyen relatif aux biens 
dont le règlement a été fait en ligne a enregistré une 
augmentation  de  78%,  passant  ainsi  de  186  TND 
(57,23 euros) en 2015 à 325 TND (100 euros) en 2020. 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
17
2. INFRASTRUCTURES TIC ET SERVICES
L’accès à l’Internet en Tunisie repose majoritairement sur le réseau mobile (76,3% en 2020) qui reste 
à promouvoir par le biais de stratégies commerciales efficaces visant à encourager l’utilisation des 
Smartphone.  Le  taux  d’utilisation  de  l’Internet  (fixe  et  mobile)  en  Tunisie,  de  73,3%  en  2020,  est 
bien supérieur à celui des pays en voie de développement et également à la moyenne mondiale. 
La  téléphonie  mobile  a  un  taux  de  pénétration  supérieur  à  100%.  Bien  que  les  coûts  d’accès 
aux  abonnements  à  l’Internet  mobile  de  gros  volume  (5  GO  et  10  GO)  soient  relativement  plus 
compétitifs en Tunisie que dans les autres pays de l’Afrique du Nord, ils restent cependant élevés 
pour les volumes inférieurs (100 MO-2 GO). De nombreux projets sont en cours, visant à étendre la 
couverture de l’Internet fixe et mobile, notamment dans les territoires non couverts par les réseaux 
mobiles, appelés « zones blanches ». Cependant, le déploiement insuffisant de la fibre optique et la 
fracture numérique entre les différentes zones du pays en termes d’accès à l’Internet à haut débit 
(3G et 4G) représentent des freins importants pour atteindre ces objectifs.
2.1.  Panorama du marché tunisien des 
télécommunications
La  Tunisie  est  reliée  à  l’Internet  mondial  par  quatre 
câbles sous-marins connectés à l’international (SEA-
ME-WE 4, Keltra, Hannibal de Tunisie Telecom, Didon 
d’Orange et Ooredoo) et par deux liaisons terrestres 
internationales avec la Libye et l’Algérie qui font de la 
Tunisie un point de connectivité important en Afrique 
du Nord.
Le  marché  des  télécommunications  en  Tunisie  est 
composé pour l’essentiel de trois opérateurs : Tunisie 
Telecom, Ooredoo et Orange se le partagent. Tunisie 
Telecom  est  le  principal  opérateur  en  termes  de 
téléphonie fixe avec une part de marché de 77%. La 
concurrence  est  assez  importante  sur  les  marchés 
de  la  téléphonie  mobile  et  de  l’Internet  mobile  entre 
Tunisie Telecom, Ooredoo et Orange (voir Figure 4). 
Le  marché  de  l’Internet  fixe  est  caractérisé  par  une 
forte  compétition  entre  douze  fournisseurs  d’accès 
(sept  fournisseurs  d’accès  privés  et  cinq  publics)  et 
une offre élargie en termes de gamme de services tels 
que  l’ADSL  (qui  demeure  le  plus  utilisé  à  la  fois  par 
les particuliers et les professionnels), la VDSL, la fibre 
optique, la Box Data et le LTE-TDD.
Figure 4 : Marché des télécommunications - fournisseurs d’accès à la téléphonie et à l’Internet (décembre 2020)
Téléphonie mobile
Téléphonie fixe
Lycamobile 
2%
Orange Tunisie
8%
Orange Tunisie
24%
Tunisie Télécom
32%
Ooredoo Tunisie
15%
Ooredoo Tunisie
42%
Tunisie Télécom
77%
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
18
Internet mobile
Internet fixe
FSI Publics
1%
Tunisie Télécom
9%
Bee
3%
Globalnet
14%
Lycamobile 
0%
Orange Tunisie
27%
Hexabyte
5%
Ooredoo Internet
2%
Orange Internet
10%
Ooredoo Tunisie
41%
Topnet
56%
Source : INT (2020).
Tunisie Télécom
32%
2.2.  Pénétration de l’Internet, fiabilité, 
accessibilité, latence, débit, couverture
L’analyse  des  réponses  aux  questionnaires  transmis 
aux  opérateurs  des  secteurs  public  et  privé  dans  le 
cadre de l’étude montre que les principales entraves 
en  matière  d’infrastructures  TIC  pour  la  création 
d’un  environnement  propice  au  développement  du 
commerce  électronique  sont  le  faible  usage  de  la 
certification  électronique  sur  les  sites  marchands 
(80%),  la  faible  utilisation  de  l’Internet  à  haut  débit 
(64%), la faible concurrence entre les fournisseurs de 
télécommunications (63%) et la tarification élevée de 
l’accès à l’Internet (62%). 
Figure 5 : Obstacles concernant les infrastructures TIC pour créer un environnement propice au commerce électronique 
Quels sont, à votre avis, les trois obstacles les plus importants et les trois les moins importants concernant les 
infrastructures TIC pour créer un environnement propice au commerce électronique dans votre pays ? (répondants des 
secteurs public et privé, 139 réponses)
Faible usage de la certification électronique sur les sites marchands
80%
20%
Faible utilisation de l'Internet à haut débit
Faible concurrence entre les fournisseurs de télécommunications
Coûts élevés d'Internet
Faibles investissements dans le déploiement d'Internet à haut débit
Faible concurrence entre les fournisseurs d'Internet
Coûts élevés de la téléphonie mobile/téléphonie fixe
64%
63%
62%
56%
49%
47%
36%
37%
38%
44%
51%
53%
Faible nombre de prestataires de services IT
35%
Faible utilisation d'Internet fixe/mobile
Faible utilisation de la téléphonie mobile (smartphone)
24%
22%
65%
76%
78%
Plus important
Moins important
Source : CNUCED.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
19
La  Figure  6  met  en  perspective  les  données  sur 
l’accès  aux  télécommunications  entre  téléphonie  et 
accès  à  l’Internet  de  la  Tunisie  avec  la  moyenne  de 
différents groupes de pays pour l’année 2020.
À l’instar des autres pays en voie de développement, 
le  marché  tunisien  du  réseau  fixe  représente  un 
pourcentage  relativement 
faible  du  marché  des 
communications électroniques en comparaison avec 
les pays développés, et ce tant pour la fourniture de 
services  téléphoniques  que  pour  l’accès  à  l’Internet. 
L’accès  à  la  téléphonie  fixe  concerne  1,53  millions 
d’abonnés,  soit  un  taux  de  pénétration  de  13% 
en  2020  (d’après  les  données  de  l’INT).  Ce  taux 
dépasse celui des pays en voie de développement et 
également la moyenne mondiale. L’accès à l’Internet 
fixe  concerne  1,33  millions  d’abonnés  disposant 
d’une connexion à haut débit, c’est-à-dire supérieure 
à  256  Kbits/seconde,  ce  qui  correspond  à  un  taux 
de  pénétration  de  l’Internet  fixe  de  11,5%  en  2020 
(d’après les données de l’INT). Ce taux est modeste 
comparé  à  celui  des  pays  développés,  mais  proche 
de celui des pays en voie de développement.
Figure 6 : Pénétrations de la téléphonie et de l’Internet - mises en perspective 
140%
120%
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Téléphonie mobile
Téléphonie fixe*
Internet fixe
Internet mobile
Utilisation de l'Internet*
Pays développés
Monde
Pays en voie de développement
Afrique
PMA
Tunisie
* Dernières données disponibles pour 2019 (UIT et INT).
Source : Données de l’UIT (2020).
Malgré son amélioration au cours des trois dernières 
années,  le  taux  de  pénétration  de  l‘Internet  fixe  par 
ménage,  qui  a  atteint  40,7%  (soit  deux  familles  sur 
cinq  connectées),  demeure  insuffisant  par  rapport 
à  l’objectif  inscrit  dans  le  cadre  du  PNS  «  Tunisie 
Digitale 2020 », de trois familles sur cinq connectées. 
De  même,  le  taux  d’équipement  en  ordinateurs 
des  ménages  —  52%,  selon  les  chiffres  de  l’Institut 
National  de  la  Statistique  —  demeure  insuffisant. 
Parmi  les  solutions  envisageables  pour  booster  la 
pénétration  de  l’Internet  fixe  se  trouvent  la  mise  en 
place d’une stratégie optimale de promotion du HD/
THD  basée,  entre  autres,  sur  la  mutualisation  des 
infrastructures,  l’amélioration  du  taux  d’équipement 
en ordinateurs des ménages et le déploiement de la 
fibre optique.
Le  taux  de  pénétration  de  la  téléphonie  mobile  en 
Tunisie,  125,9%  en  2020,3  est  largement  supérieur 
au  reste  du  continent  africain  et  aux  autres  pays  en 
voie  de  développement.  Il  approche  celui  des  pays 
développés.  L’accès  à  l’Internet  en  Tunisie  repose 
3  Taux de pénétration de la téléphonie mobile (nombre d’abonnements à la téléphonie mobile / nombre d’habitants) * 100
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
20
majoritairement  sur  le  réseau  mobile,  avec  un  taux 
de  pénétration  de  l’Internet  mobile  de  76,3%  en 
2020.  Le  taux  de  pénétration  des  abonnements  à 
l’Internet  mobile  s’élève  à  50%,  dépassant  l’objectif 
inscrit  dans  le  cadre  du  PNS  «  Tunisie  Digitale  2020  ». 
Le  taux  d’utilisation  des  Smartphone  en  Tunisie  a 
connu  une  progression  de  7%  entre  2019  et  2020, 
passant  de  64%  à  71%4.  Le  marché  de  l’Internet 
mobile en Tunisie reste à promouvoir et ce par le biais 
de  stratégies  commerciales  efficaces  et  optimales 
visant  à  encourager  l’utilisation  des  Smartphone  et 
par conséquent, à accroître l’usage de l’Internet et la 
pénétration  de  l’Internet  mobile.  De  telles  stratégies 
commerciales  permettront  de  rendre  le  prix  des 
Smartphone  plus  accessible  aux  usagers.  À  noter 
l’électricité 
l’accès  quasi-universel  à 
également, 
en  Tunisie  qui,  au  contraire  des  pays  de  l’Afrique 
subsaharienne, présente un facteur favorisant l’essor 
des transactions du commerce électronique. 
Figure 7 : Terminaux utilisés par les abonnés à la téléphonie mobile et utilisation des Smartphone
Terminaux utilisés par les abonnés à la téléphonie mobile
Smartphone et technologie supportée
Téléphones
28%
Tablettes
1%
Terminaux non 
identifiés
13%
Smartphone 
compatible 2G
18%
Smartphone
71%
Smartphone 
compatible 4G
53%
Smartphone
compatible 4G`
53%
Smartphone 
compatible 3G
16%
Source : INT, données collectées auprès des opérateurs de réseaux mobiles (décembre 2020).
Le taux d’utilisation de l’Internet en Tunisie, de 73,3% 
en 20205 (contre 66,7% en 2019), est bien supérieur 
à celui des pays en voie de développement ainsi qu’à 
la moyenne mondiale. En Tunisie, 75% des hommes 
utilisent  l’Internet  contre  72,1%  des  femmes  (selon 
les données de l’INT, 2020). Il est à signaler que dans 
toutes les régions du monde, plus d’hommes que de 
femmes utilisent l’Internet. Si l’écart est faible dans les 
pays développés, il est beaucoup plus important dans 
les pays les moins avancés. 
En Tunisie, l’utilisation moyenne de la bande passante 
par  utilisateur  de  l’Internet  est  proche  de  94  kbits/
seconde.  Cela  s’explique,  principalement,  par  le 
passage de la largeur de la bande passante de 520 à 
780 Gb/seconde à la fin de l’année 2019. Néanmoins, 
le  déploiement  de  la  fibre  optique  joue  un  rôle  très 
important  dans  cette  croissance.  Selon  les  données 
4  Selon les enquêtes de l’INT (2019 et 2020).
5  Source : Enquête réalisée par l’INT en 2020 auprès des consommateurs.
6  Source : INT, revue internationale des télécommunications (2019).
de l’INT et de l’OCDE, le pourcentage de connexions 
par  fibre  optique  dans  le  haut  débit  total  représente 
en moyenne 26% dans les pays de l’OCDE, contre un 
pourcentage de 2,1% pour la Tunisie.6
D’après  le  classement  de  la  GSMA  sur  la  base 
de 
l’indice  de  connectivité  mobile  2019,  qui 
mesure  la  performance  des  pays  par  rapport  aux 
principaux  catalyseurs  de  l’adoption  de  l’Internet 
mobile  (infrastructure,  accessibilité,  préparation  du 
consommateur,  contenu  et  services),  la  Tunisie  se 
positionne au 83e rang sur un total de 170 pays, avec 
un score de 60,3%, et à la 2e place en Afrique, après 
l’Afrique du Sud. À noter ici que la performance de la 
Tunisie  en  matière  d’infrastructure  de  la  connectivité 
mobile est meilleure, avec un score de 64,12%, ce qui 
la place au 70e rang sur les 170 pays considérés par 
le classement 2019 de la GSMA.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
21
Un  diagnostic  de  l’économie  numérique  en  Tunisie 
(diagnostic DECA Tunisie) a été réalisé en 2019 dans 
le cadre d’un projet mené par le MTC, en partenariat 
avec  la  Banque  mondiale.  D’après  ce  rapport,  les 
infrastructures de télécommunications et de l’Internet 
haut débit en Tunisie sont parmi les plus développées 
d’Afrique du Nord.7
2.3.  Qualité des services TIC
La  qualité  des  services  de  l’Internet  en  Tunisie  est 
caractérisée  par  une  vitesse  de  téléchargement 
moyenne  considérée  comme  faible.  En  témoigne  le 
classement du pays au 165e rang sur 175 en termes 
de bande passante fixe et au 70e rang sur 141 pays en 
termes de bande passante mobile (Speed Test Global 
Index,  février  2021).  D’après  l’enquête  auprès  des 
consommateurs réalisée dans le cadre de cette étude, 
74,9% des répondants (sur un total de 558 réponses) 
déclarent  avoir  rencontré  des  problèmes  d’accès  à 
l’Internet  (lenteur,  coupures,  etc.)  contre  25,1%  qui 
déclarent  n’avoir  jamais  rencontré  des  problèmes 
de  connexion  ou  en  avoir  rencontré  rarement.  Ces 
résultats confirment la faible utilisation de l’Internet à 
très haut débit.
La  tarification  de  l’Internet  mobile  en  Tunisie  est 
relativement  accessible  en  comparaison  avec  les 
autres  pays  africains,  mais  elle  demeure  toutefois 
plus  élevée  que  celle  pratiquée  dans  les  pays  de 
l’Afrique  du  Nord  notamment  pour  les  volumes  de 
connexions  100  MO-2  GO.  Pour  les  connexions  de 
gros volume (5 GO et 10 GO), la Tunisie présente des 
coûts  légèrement  plus  compétitifs  que  le  reste  de  la 
région de l’Afrique du Nord (voir Figure 8). Selon les 
données de l’A4AI, le coût de la connexion à l’Internet 
mobile  de  type  1  GO,  5  GO  et  10  GO  représente, 
respectivement,  1,28%,  1,92%  et  3,2%  du  RNB 
mensuel par tête en 2020.8 Ces données confirment 
les  réponses  aux  questionnaires  des  opérateurs  des 
secteurs public et privé, qui citent la tarification élevée 
de  l’accès  à  l’Internet  comme  un  obstacle  majeur  à 
la création d’un environnement propice au commerce 
électronique.
Figure 8 : Prix de l’Internet mobile en pourcentage du revenu national brut
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1,3%
0,8%
1,3%
1,3%
1,3%
1,0%
1,0%
1,2%
3,5
2,2
3,5
2,2
3,5
2,2
3,5
3,1
4%
3,4%
3,2%
3%
2,0%
1,9%
8,8
9,4
5,3
5,1
2%
1%
0%
100 MB
500 MB
1 GB
2 GB
5 GB
10 GB
Prix Tunisie en USD
Prix Médian Afrique du Nord en USD
Prix Médian Afrique du Nord en % du RND
Prix Tunisie en % du RND
Source : A4AI (2020).
7  Lien  web:  https://documents.worldbank.org/en/publication/documents-reports/documentdetail/822451592422759317/diagnostic-de-leconomie-
numerique-de-la-tunisie
  À titre de comparaison, ces tarifs en Afrique du Sud, soit le premier pays africain en termes de qualité de l’infrastructure TIC selon l’indice de la BAD, 
représentent, respectivement, 1,41%, 4,97% et 6,68% du RNB par tête (source A4AI, 2020).
8  À titre de comparaison, ces tarifs en Afrique du Sud, soit le premier pays africain en termes de qualité de l’infrastructure TIC selon l’indice de la BAD, 
représentent, respectivement, 1,41%, 4,97% et 6,68% du RNB par tête (source A4AI, 2020).
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
22
D’après l’enquête auprès des consommateurs réalisée 
dans le cadre de cette étude, 79,9% des répondants 
(sur  un  total  de  558  réponses)  considèrent  que  les 
frais  de  connexion  à  l’Internet  (fixe  et  mobile)  sont 
élevés  ou  trop  élevés,  contre  seulement  20,1%  qui 
trouvent que les frais de connexion sont abordables et 
à la portée des usagers. 
engagements en matière de couverture régionale dans 
les  gouvernorats  de  développement  prioritaire  (deux 
lots comprenant plus de 100 secteurs par opérateur). 
Des  investissements  importants  ont  été  entrepris 
par  les  trois  opérateurs  en  termes  d’expansion  de  la 
couverture  mobile.  L’introduction  de  la  5G  devrait 
favoriser, à terme, l’usage de l’Internet à très haut débit.
2.4.  Principaux projets d’infrastructures TIC 
Le  Gouvernement  tunisien  a  lancé  en  2017,  dans 
le  cadre  des  programmes  de  services  universels, 
le  projet  «  Couverture  des  zones  blanches  »,  qui 
vise  à  connecter  à  l’Internet  les  régions  lointaines  et 
défavorisées  identifiées  par  l’INT,  soit  les  populations 
des  47  délégations  nécessitant  une  intervention 
urgente  en  vue  d’un  aménagement  numérique  par 
l’Internet  à  haut  débit  (3G  et  4G).  L’objectif  de  ce 
projet est de contribuer, à terme, à la réduction de la 
fracture numérique entre les différentes zones du pays. 
Il prévoit aussi de connecter 164 écoles, 59 centres de 
santé de base et 180 000 habitants. Selon le MTC, le 
taux d’avancement de ce projet, au premier trimestre 
2021, a atteint les 100%. D’un coût de 38 millions de 
dinars (près de 11,6 millions d’euros), « Couverture des 
zones blanches », financé par le fonds des TIC9, a été 
inscrit dans le cadre du PNS « Tunisie Digitale 2020 » en 
soutien à l’objectif national de connecter trois familles 
sur cinq à l’Internet à haut débit à l’horizon 2020.
Un projet de roaming national est en cours et devrait 
permettre  aux  opérateurs  qui  ne  sont  pas  présents 
dans certaines zones de la Tunisie d’entrer en roaming 
avec les autres opérateurs présents afin de permettre 
à  tous  les  abonnés  de  s’interconnecter  sur  tout  le 
territoire national.
Par-delà  la  technologie  filaire  (ADSL,  FO,  VDSL, 
SDSL, LS, FR, RTC), des efforts ont été déployés afin 
d’adopter  la  technologie  mobile  et  les  opérateurs  ont 
pu  fournir  des  services  d’accès  à  l’Internet  fixe  via 
leur  réseau  Radio  (WiMAX,  FH,  LTE-TDD,  Box  data). 
Fin  décembre  2020,  ceux-ci  étaient  utilisés  par  396 
342 abonnés, portant ainsi le nombre total d’abonnés 
à l’Internet fixe à plus de 1,3 millions, soit un taux de 
pénétration du réseau fixe par ménage de 40,7% (INT, 
décembre 2020).
À l’occasion de l’octroi des Licences 4G en 2016, les 
conventions  avec  l’État  tunisien  ont  imposé  aux  trois 
opérateurs  Tunisie  Telecom,  Ooredoo  et  Orange  des 
Selon  les  participants  aux  consultations  nationales 
tenues en mars 2021, le MTC devrait publier un arrêté 
ministériel  portant  sur  la  mise  en  place  d’un  plan 
d’aménagement numérique avec pour objectif d’équiper 
tous les nouveaux immeubles et lotissements en fibre 
optique. Le lancement d’un nouveau câble sous-marin 
est également prévu afin de consolider l’infrastructure 
des télécommunications. Ce projet vise à renforcer la 
connexion  de  la  Tunisie  à  l’international,  actuellement 
assurée via quatre câbles sous-marins (SEA-ME-WE 4, 
Keltra, Hannibal de Tunisie Telecom, Didon d’Orange et 
Ooredoo) et par deux liaisons terrestres internationales 
avec la Libye et l’Algérie.
Le projet afférent à l’offre de revente en gros, approuvé 
en  2016,  a  permis  aux  fournisseurs  de  services  de 
l’Internet de louer de l’accès auprès de Tunisie Telecom 
afin de fournir des services de détail de haut débit. Cela 
a permis d’améliorer le taux de pénétration de l’Internet 
fixe de 5% par an depuis 2017.
Dans le cadre de la régulation des modalités d’accès 
et  du  partage  de  la  fibre  optique,  l’INT  prépare  une 
décision  relative  au  partage  de  l’infrastructure  de  la 
fibre  optique  de  manière  objective,  transparente  et 
non discriminatoire. Cette décision devra permettre le 
développement  du  déploiement  de  la  fibre  optique  (à 
très haut débit) et la diminution des coûts y afférents.
Enfin, un nouveau projet sous l’égide du MTC, baptisé 
RNIA IV (Réseau National Intégré de l’Administration de 
la Justice) a été lancé en avril 2021. Il vise à renforcer la 
performance des services publics à travers la mise en 
place d’un réseau numérique interconnecté et sécurisé 
reliant  les  différentes  administrations  du  secteur  de  la 
justice. Une fois déployé, le projet RNIA IV devrait aussi 
booster  la  croissance  de  l’utilisation  de  l’Internet  fixe 
grâce  à  la  coopération  entre  les  collectivités  locales 
et  le  Gouvernement  via  le  développement  de  la  fibre 
optique.10
9  Source : https://www.mtc.gov.tn
10  Sachant que le RNIA III (Réseau National Intégré de l’Administration des Collectivités locales) lancé en décembre 2018 a atteint, à la fin du deuxième 
trimestre 2021, un taux de couverture de 95% (600 collectivités locales sur 628 sont connectées au réseau RNIA III).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
23
3. LOGISTIQUE DU COMMERCE ET FACILITATION DES ÉCHANGES
La  dimension  de  la  logistique  du  commerce  et  de  la  facilitation  des  échanges  représente 
actuellement une difficulté majeure pour le développement du commerce électronique en Tunisie. 
Cela  tient  à  différents  facteurs,  notamment  :  l’absence  de  régulation  du  marché  de  la  livraison 
express de colis ; les obstacles à la facilitation des échanges transfrontaliers tels que les difficultés 
d’application du régime spécial relatif aux produits exportés par voie électronique, les lourdeurs 
des procédures relatives au retour des marchandises exportées via le e-commerce et le régime de 
minimis. Face à ces obstacles en matière de logistique et de livraison de colis, la Poste Tunisienne 
a  lancé  plusieurs  projets  pilotes  visant  la  maîtrise  de  l’ensemble  de  la  chaîne  logistique  liée  au 
commerce électronique. Leur généralisation sur tout le territoire devrait accélérer le développement 
du commerce électronique au niveau national et international.
3.1.  Environnement de la livraison express de 
colis et logistique d’entrepôt
En Tunisie, l’activité du colis et de l’express n’est pas 
structurée.  La  forte  croissance  des  sites  marchands 
et le grand nombre de pages à caractère commercial 
sur  les  réseaux  sociaux  ont  conduit  à  l’émergence 
de nouveaux services tels ceux des transporteurs de 
colis,  intermédiaires  entre  les  cyber-consommateurs 
et les commerçants. 
Les  principaux  acteurs  identifiés  du  marché  du  colis 
et de l’express en Tunisie pour les flux internationaux 
(export)  sont  :  DHL,  la  Poste  Tunisienne  et  FedEx. 
Pour  les  flux  nationaux,  outre  la  Poste  Tunisienne, 
plusieurs  opérateurs  de  livraison  express  de  colis, 
créés  en  tant  que  sociétés  de  transport  et  réalisant 
certaines  activités  postales,  réalisent  un  volume  de 
transactions  significatif  en  raison  notamment  de 
l’expansion  du  phénomène  du  commerce  informel, 
essentiellement sur les réseaux sociaux. En vertu de 
l’article 4 de la Loi n° 98-38 du 2 juin 1998 relative au 
Code de la Poste, les services postaux sont exercés 
conformément  à  un  cahier  des  charges  comportant 
obligatoirement  le  mode  de  fixation  des  tarifs.  Ce 
cahier  des  charges,  qui  devait  être  approuvé  par 
arrêté  du  Ministre  en  charge  de  la  Poste  (MTC)  et 
s’appliquer aux envois de colis supérieurs à 1 kg, n’a 
pas été publié. Il est à noter que le Code de la Poste 
donne  le  monopole  à  cette  dernière  pour  l’exercice 
des  activités  de  livraison  des  envois  express  et  des 
colis  jusqu’à  1  kg.  L’absence  de  régulateur  pour 
encadrer  le  service  de  livraison  des  colis  supérieurs 
à  1  kg  encourage  la  concurrence  déloyale  entre  les 
entreprises  de  services  logistiques,  étant  donné  le 
manque de transparence dans la fixation des prix des 
services de transport. Cette concurrence déloyale se 
manifeste, dans certains cas, par des comportements 
abusifs  de  la  part  des  transporteurs  vis-à-vis  de 
leurs  concurrents  tels  que,  par  exemple,  des  tarifs 
inférieurs  au  prix  coûtant  et  ce  au  détriment  de  la 
qualité des services rendus aux consommateurs. On 
relève également parfois la non-délivrance de bons de 
livraison comportant notamment les informations sur 
les  parties  impliquées  dans  les  transactions  en  ligne 
:  nom  et  adresse  de  l’expéditeur  et  du  destinataire, 
quantité  et  valeur  des  marchandises  transportées. 
Tout en favorisant l’expansion du commerce informel 
en  ligne,  cela  ne  contribue  pas  à  la  protection  des 
consommateurs en violant leur droit à la rétractation, 
faute  de  preuves  confirmant  le  processus  d’achat 
en  ligne.  À  ces  difficultés  s’ajoutent  les  contrôles 
routiers contraignants pour les livreurs en raison de la 
méconnaissance  du  e-commerce  par  les  agents  de 
la  sécurité  routière.  Tous  ces  facteurs  ont  un  impact 
négatif  sur  la  qualité  des  services  de  livraison  des 
colis  dans  le  cadre  du  commerce  électronique  et 
découragent  les  jeunes  entrepreneurs,  ainsi  que  les 
commerçants  en  place,  de  développer  leurs  projets 
dans ce secteur.
Les  parties  prenantes  publiques  en  relation  avec  ce 
secteur (Ministère des Transports (MT), MCDE, MTC, 
la Poste Tunisienne) gagneraient à mettre en place un 
cadre de coopération public-privé pour débattre des 
problèmes et enjeux auxquels le secteur de la livraison 
express  de  colis  fait  actuellement  face.  Une  telle 
coopération sera également nécessaire pour saisir les 
opportunités qui se présentent aux jeunes promoteurs 
voulant se lancer dans cette activité. Les participants 
aux consultations nationales conduites dans le cadre 
de  cette  étude  ont  souligné  la  nécessité  d’élaborer 
un  cahier  des  charges  pour  régulariser  l’activité  de 
livraison de colis tout en tenant compte des besoins 
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
24
du  marché,  des  évolutions  technologiques  et  de  la 
protection  des  commerçants  et  des  consommateurs. 
Les  autorités  gagneraient  à  concevoir  une  stratégie 
claire afin que la Tunisie devienne un hub logistique et 
de transit dans la région de l’Afrique du Nord pour le 
commerce électronique.
Plusieurs initiatives ont été lancées par les acteurs de la 
grande distribution pour la mise en place de solutions 
«  drive  »,  afin  de  permettre  aux  clients  de  récupérer 
leurs courses commandées en ligne dans le magasin 
choisi.  Toutefois,  ces  initiatives  restent  limitées  et  ne 
concernent que certaines zones à forte concentration 
de population (le grand Tunis).   
L’environnement de la logistique e-commerce 
d’entrepôt en Tunisie
La logistique d’entrepôt liée au commerce électronique 
est  dominée  par  Jumia,  qui  a  ouvert  son  propre 
entrepôt/hub central de 3 000 m2, ainsi qu’une agence 
située  à  Sfax.  De  plus,  Jumia  Tunisie  sous-traite  ses 
activités via un réseau de douze agences réparties sur 
tout le territoire et utilisant ses systèmes informatiques 
de  gestion  d’entrepôt.  Jumia,  qui  compte  aujourd’hui 
160  employés  et  environ  2000  emplois  indirects,11  a 
développé sa propre solution informatique de gestion 
d’entrepôt,  Warehouse  Management  System  (WMS), 
pour  gérer  tous  les  flux  physiques  de  produits  à 
l’intérieur  de  l’entrepôt  et  Transport  Management 
System (TMS) pour assurer la gestion du transport. 
La  Poste  Tunisienne  ne  dispose  pas  actuellement 
d’offre  de  services  de  logistique  d’entrepôt  liée  au 
commerce  électronique,  mais  se  propose  de  créer 
dix  hubs  régionaux  qui  viendraient  s’ajouter  à  celui 
de  l’aéroport  international  de  Tunis-Carthage,  dont  la 
construction est en cours.
Partenariat public-privé dans le cadre de la 
logistique du e-commerce
Afin de développer son offre pack e-commerce destinée 
aux  e-commerçants,  la  Poste  Tunisienne  a  signé  avec 
Jumia,  en  avril  2018,  une  convention  de  partenariat 
destinée à promouvoir le e-commerce et la e-logistique 
en  Tunisie.  En  vertu  de  ce  partenariat,  Jumia  Tunisie 
bénéficie  d’un  accès  aux  services  Rapid-Post  et  Colis 
Postaux dans le cadre de la nouvelle offre e-commerce 
de  la  Poste  Tunisienne,  ainsi  que  des  services  de 
traitement et distribution des commandes effectuées 
via sa plateforme de vente en ligne.
3.2.  Facilitation des échanges et développement 
du commerce électronique transfrontalier
Adopté  en  2013  et  entré  en  vigueur  en  février  2017, 
l’Accord  sur  la  facilitation  des  échanges  (AFE)  de 
l’Organisation  mondiale  du  commerce  (OMC)  vise 
à  réduire  les  barrières  non  tarifaires  et  à  accélérer  les 
mouvements,  la  mainlevée  et  le  dédouanement  des 
marchandises  aux  frontières.  La  Tunisie  a  ratifié  l’AFE 
le  17  juillet  2020.  Les  pays  en  développement  et  les 
PMA ayant ratifié l’AFE peuvent choisir eux-mêmes les 
dispositions  qu’ils  mettront  en  œuvre  immédiatement 
(catégorie A), après une période de transition (catégorie 
B), ou après avoir reçu une assistance technique pour 
le renforcement des capacités (catégorie C). La Tunisie 
atteint aujourd’hui 59,7% de l’ensemble des éléments 
notifiables de l’AFE en catégorie A et 0% en catégorie 
C. Aucune mesure n’a été inscrite dans la catégorie B. 
L’état actuel de la mise en œuvre des mesures dans le 
cadre d’AFE est reporté dans le Tableau 3.
La  Tunisie  gagnerait  à  mettre  en  œuvre  la  mesure 
prévue à l’article 7.8 de l’AFE sur les envois accélérés, 
inscrite en catégorie C, ce qui signifie qu’une assistance 
technique ainsi que des financements sont nécessaires 
à  sa  mise  en  œuvre  et  cela,  conformément  à  ses 
engagements  dans  le  cadre  de  l’AFE.  L’article  7.8 
stipule que « Chaque Membre adoptera ou maintiendra 
des procédures permettant la mainlevée accélérée au 
moins des marchandises entrées par des installations 
de  fret  aérien  aux  personnes  qui  demanderont  un  tel 
traitement, tout en maintenant le contrôle douanier ». Il 
s’agit d’une facilité prévue spécialement pour les MPME 
et  pour  les  commerçants  et  plateformes  de  vente  en 
ligne  qui  essaient  d’accéder  aux  chaînes  logistiques 
mondiales  et  qui  évoluent  dans  un  environnement 
de  production  ou  de  livraison  «  juste  à  temps  »  (à 
flux  tendu)  leur  permettant  de  faciliter  l’entrée  et  le 
dédouanement  des  envois  accélérés  effectués  par 
transport aérien, sachant que plus de 90% des envois 
de  commerce  électronique  transfrontalier  se  font  par 
transport  aérien  et  sont  normalement  gérés  par  des 
fournisseurs  de  services  de  courrier  express  et  des 
opérateurs postaux.12
11  Source : Jumia Tunisie.
12  http://www.wcoomd.org/-/media/wco/public/fr/pdf/topics/facilitation/resources/wto-atf-working-group/10/pt0087f1a.pdf?la=fr.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
Tableau 3 : Accord sur la facilitation des échanges et notifications A et C (Tunisie 2021)
Mesure
1- Publication et disponibilité des renseignements
1.1- Publication
1.2- Renseignements disponibles sur l’Internet
1.3- Points d'information
1.4- Notification
2- Observations, renseignements avant l'entrée en vigueur et consultations
2.1- Observations et renseignements avant l'entrée en vigueur
2.2- Consultations
3- Décisions anticipées 
4- Procédures de recours ou de réexamen 
5- Mesures visant à renforcer l'impartialité, la non-discrimination et la transparence
5.1- Notifications de contrôles ou d'inspections renforcés
5.2- Rétention
5.3- Procédures d'essai
6-  Disciplines concernant les redevances, impositions et pénalités
6.1- Disciplines générales concernant les redevances et impositions
6.2- Disciplines spécifiques concernant les redevances et impositions
6.3- Disciplines en matière de pénalités
7-  Mainlevée et dédouanement des marchandises
7.1- Traitement avant arrivée 
7.2- Paiement par voie électronique 
7.3- Séparation de la mainlevée 
7.4- Gestion des risques 
7.5- Contrôle après dédouanement 
7.6- Temps moyens nécessaires à la mainlevée 
7.7- Opérateurs agréés 
7.8- Envois accélérés 
7.9- Marchandises périssables 
8-  Coopération entre les organismes présents aux frontières 
9-  Mouvements des marchandises destinées à l’importation sous contrôle douanier 
10- Formalités se rapportant à l'importation, à l'exportation et au transit
10.1- Formalités
10.2- Acceptation de copies 
10.3- Utilisation de normes internationales 
10.4- Guichet unique 
10.5- Inspection avant expédition
10.6- Recours aux courtiers en douane
10.7- Procédures communes à la frontière 
A
A
A
A
A
C
C
A
C
A
C
C
C
A
A
C
A
C
C
C
C
C
C
C
A
C
A
C
C
A
A
A
25
Progrès (en %)
100%
100%
100%
100%
100%
0%
0%
100%
0%
100%
0%
0%
0%
100%
100%
0%
100%
0%
0%
0%
0%
0%
0%
0%
100%
0%
100%
0%
0%
100%
100%
100%
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
26
Mesure
10.8- Marchandises refusées 
10.9- Admission temporaire de marchandises 
11- Liberté de transit 
12-  Coopération douanière 
Source : OMC (2021).
A
A
A
A
Progrès (en %)
100%
100%
95,2%
100%
II est également important pour la Tunisie de mettre en 
œuvre la mesure prévue par l’article 7.2 de l’AFE sur 
le  paiement  par  voie  électronique  des  droits,  taxes, 
redevances et impositions recouvrés par les douanes 
à  l’importation  ou  à  l’exportation.  Bien  que  le  Code 
des  douanes  permette  le  recouvrement  des  droits 
et  taxes  exigibles  sur  les  opérations  de  commerce 
extérieur  par  les  moyens  de  paiement  électronique, 
la mise en application  de  cette  mesure  ne  concerne 
que les paiements pour des valeurs inférieures à 1000 
TND, conformément à une convention signée entre la 
Douane et la Poste Tunisienne. Par ailleurs, un projet 
de décret est en cours pour autoriser le paiement des 
droits et taxes par virement bancaire.
La Douane Tunisienne a élaboré un Plan Stratégique 
de Modernisation s’étalant sur la période 2020-2024, 
dont  le  premier  objectif  stratégique  consiste  en  la 
facilitation  des  échanges  transfrontaliers  moyennant 
l’amélioration  du  système  de  gestion  des  risques  et 
la  mise  en  place  du  contrôle  a  posteriori.  D’autres 
initiatives  inscrites  dans  le  plan  stratégique  visent 
l’allégement et la dématérialisation des procédures de 
dédouanement pour permettre de réduire davantage 
les délais des procédures douanières.
Le  développement  du  commerce  électronique 
nécessite  le  traitement  électronique  des  procédures 
douanières  afférentes  aux  opérations  d’exportation. 
Les  formulaires  sous  format  papier  devraient  être 
remplacés par des formulaires électroniques.
La participation de la Poste Tunisienne aux projets de 
l’UPU, notamment en ce qui concerne la préparation 
opérationnelle  pour  le  commerce  électronique  et  la 
conformité avec les exigences relatives à la fourniture 
de données électroniques préalables pour les envois 
postaux,  l’habilitent  à  communiquer  aux  autorités 
douanières  les  informations  concernant  l’expéditeur, 
le  contenu  et  la  valeur  des  colis  expédiés.  Ces 
informations  figuraient 
traditionnellement  sur  un 
formulaire imprimé joint au colis, mais le CDS (Custom 
Declaration  System,  système  de  déclaration  en 
douane interopérable) permet aujourd’hui aux postes 
d’envoyer ces informations par Échange de données 
informatisées (EDI) avant l’expédition du paquet. Ces 
informations  préalables  peuvent  aider  les  douanes  à 
réduire leurs propres délais de traitement.
Les  autorités  douanières  peuvent  aussi  envoyer  des 
messages EDI aux postes par le même système. Par 
exemple,  les  douanes  peuvent  utiliser  le  CDS  pour 
informer  les  postes  qu’un  envoi  a  été  refusé  lors  du 
processus d’inspection. Cette information, à son tour, 
permet  aux  opérateurs  postaux  de  mieux  suivre  la 
progression d’un paquet sur la chaîne logistique.
Le régime spécial applicable aux produits 
exportés par voie électronique 
Le  Régime  spécial  introduit  par  le  Décret  n°  2000-
244  du  31  janvier  2000,  modifiant  et  complétant 
le  Décret  n°  94-1743  du  29  août  1994,  portant 
fixation  des  modalités  de  réalisation  des  opérations 
de  commerce  extérieur  (articles  68-72),  permet  aux 
sociétés  résidentes  qui  exportent  des  produits  par 
voie  électronique  de  faire  une  déclaration  douanière 
simplifiée.  Ce  régime  présente  une  exception  aux 
dispositions  générales  relatives  aux  modalités  de 
réalisation  des  opérations  de  commerce  extérieur 
qui  exigent  la  domiciliation  de  chaque  facture  à 
l’export  auprès  d’une  banque  ayant  la  qualité  d’un 
intermédiaire agréé au sens de la règlementation des 
changes.
Ce  régime  spécial  autorise  les  sociétés  ou  les 
personnes  physiques  (artisans)  qui  en  bénéficient 
d’établir, dans un délai ne dépassant pas le 15e jour de 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
chaque  mois,  une  facture  définitive  globale  couvrant 
les  exportations  du  mois  précédent.  Le  bénéfice 
de  ce  régime  est  conditionné  par  l’obtention  de 
l’agrément du MCDE (article 68). Ce dernier a publié, 
en  date  du  28  janvier  2021,  une  décision  portant 
sur  les  conditions  et  procédures  pour  bénéficier  du 
régime  spécial  accordé  aux  produits  exportés  via  le 
e-commerce. Elle stipule que le bénéfice de ce régime 
spécial par les sociétés résidentes qui exportent des 
produits par voie électronique est soumis notamment 
aux conditions suivantes :
•  Les  produits  à  exporter  doivent  être  d’origine 
tunisienne ;
•  Présentation de documents certifiant l’affiliation 
à une plateforme de paiement électronique ;
•  Les  revenus  des  opérations  d’exportation 
doivent être rapatriés en Tunisie ;
•  Présentation de documents se rapportant aux 
canaux de distributions utilisés.
Malgré  les  avantages  de  ce  régime  spécial  pour 
les  sociétés  exportatrices  par  voie  électronique, 
notamment en termes de simplification des procédures 
d’exportation,  des  difficultés  persistent  dans  son 
application,  d’où  le  faible  recours  à  ce  régime  (sept 
sociétés seulement ont sollicité l’accord du MCDE afin 
d’en bénéficier), limité dans son champ d’application 
aux  exportations  de  produits  et  excluant  celles  des 
services.  Ces  difficultés  concernent  l’exigence  que 
les  produits  à  exporter  soient  d’origine  tunisienne  et 
que l’opérateur soit affilié à un système de paiement 
électronique, l’obligation de présenter une déclaration 
douanière  séparée  selon  le  nombre  de  devises 
utilisées  pour  le  règlement  des  factures  (dans  le  cas 
où l’entreprise a exporté sur plusieurs marchés le mois 
écoulé) et l’absence de la rubrique TTN (Tunisie Trade 
Net) pour le commerce électronique. 
Afin d’apporter plus de souplesse dans l’applicabilité 
du régime spécial, le Décret n° 94-1743 du 29 août 
1994 gagnerait à être révisé, en supprimant l’accord 
préalable du MCDE et en le remplaçant par un suivi a 
posteriori. Une publication d’une note par la Douane 
Tunisienne est également nécessaire afin d’expliquer 
les  procédures  de  dédouanement  des  exportations 
réalisées via le e-commerce dans le cadre du régime 
spécial.  Le  traitement  électronique  des  procédures 
27
douanières  via  des  formulaires  électroniques  devrait 
aussi  remplacer  l’usage  des  formulaires  en  papier. 
Par  ailleurs,  étant  donné  le  développement  rapide 
que  connaît  le  commerce  électronique  des  services 
dans le monde (télémédecine, e-learning, e-banking, 
développement d’applications, du web et de logiciels, 
etc.)  permettant  des  livraisons  de  services  via  le 
réseau Internet et échappant ainsi au champ d’action 
traditionnel  des  services  douaniers,  les  autorités 
gagneraient  à  étendre  le  champ  d’application  du 
régime  spécial  aux  services  exportés  par  voie 
électronique,  permettant  ainsi  aux  exportateurs 
de  services  de  bénéficier  des  simplifications  des 
procédures  relatives  aux  opérations  du  commerce 
extérieur.  Une  telle  action  permettra,  entre  autres, 
d’inclure les opérateurs de l’économie informelle dans 
l’économie formelle.
Facilitation des exportations des MPME : le projet 
pilote « Easy Export »
En  collaboration  avec  l’UPU,  la  Poste  Tunisienne  a 
lancé, en janvier 2019, le projet pilote « Easy Export », qui 
vise la facilitation des exportations au profit des MPME 
via la mise en place de guichets uniques d’exportation 
à travers le réseau postal. Ce projet permet un accès à 
douze guichets uniques d’exportation regroupant les 
principales structures intervenantes pour accomplir les 
procédures à moindre coût et avec des délais réduits. 
Neuf  nouveaux  guichets  ont  été  ouverts  en  2021, 
dans l’objectif d’atteindre un guichet par gouvernorat. 
Le projet facilite également les opérations de transit et 
de dédouanement des marchandises.
La  Poste  Tunisienne  et  le  Centre  de  Promotion  des 
Exportations  (CEPEX)  ont  signé  une  convention  de 
partenariat  permettant  aux  MPME  qui  exportent 
à  travers  «  Easy  Export  »  des  produits  agricoles, 
alimentaires  et  artisanaux  par  le  biais  du  commerce 
électronique,  de  bénéficier  d’une  réduction  de  50% 
sur le coût des envois postaux destinés à l’étranger, 
en plus de la gratuité d’emballage. Afin de bénéficier 
de  cet  avantage,  L’exportateur  doit  être  affilié  à  une 
plateforme de paiement électronique tunisienne.
Depuis  sa  création,  114  entreprises  exportatrices 
ont  bénéficié  des  services  «  Easy  Export  »  et  ont 
exporté 7 074 articles vers 40 destinations à travers 
le  monde.  La  capitalisation  de  cette  expérience, 
CONCLUSIONS DANS LES SEPT DOMAINES THÉMATIQUES DE L’INITIATIVE ETRADE FOR ALL
28
son  développement  pour 
l’étendre  à  d’autres 
bénéficiaires éligibles et l’amélioration des avantages 
qui en découlent devraient renforcer le rôle de la Poste 
Tunisienne comme acteur principal dans la promotion 
des exportations via le e-commerce.13
d’investissement,  de  droits  de  propriété 
intellectuelle et de politique de concurrence ;
•  Renforcement  de 
le 
domaine  douanier  et  dans  la  mise  en  œuvre 
des mesures de facilitation des échanges. 
la  coopération  dans 
Accords commerciaux de la Tunisie (ZLECAf 
et UE) : une opportunité pour le e-commerce 
transfrontalier
L’accord ZLECAf prévoit de couvrir les domaines ci-
dessous, qui comportent des protocoles spécifiques 
et sont négociés en trois phases : 
La  Tunisie  a  été  le  premier  pays  de  la  rive  sud 
de  la  Méditerranée  à  signer,  en  1995,  un  Accord 
d’Association  et  de  Libre-Échange  avec  l’Union 
européenne  (UE).  En  2012,  le  pays  a  accédé  au 
statut  de  Partenaire  avancé  avec  l’UE,  renforçant 
ainsi  sa  libéralisation  commerciale  et  son  intégration 
économique. Actuellement, des négociations sont en 
cours pour la signature d’un Accord de Libre Échange 
Complet  et  Approfondi  (ALECA)  afin  d’assurer  une 
intégration progressive de la Tunisie au marché intérieur 
de  l’UE  et  l’édification  d’un  Espace  Économique 
Commun.  Ce  cadre  d’association  entre  l’UE  et  la 
Tunisie  constitue  un  facteur  potentiel  d’accélération 
du  développement  du  commerce  transfrontalier  en 
ligne.
la  Zone  de 
libre-échange 
L’accord  relatif  à 
continentale africaine (ZLECAf) est entré en vigueur 
le  1er  janvier  2021.  Cet  accord  vise  à  renforcer 
l’intégration  continentale  en  facilitant  les  échanges 
(comptant 
commerciaux  sur 
aujourd’hui  1,2  milliard  de  consommateurs).14  Parmi 
les objectifs spécifiques de cet accord :
le  marché  africain 
•  Élimination 
progressive 
barrières 
tarifaires  et  non-tarifaires  au  commerce  des 
marchandises ;
des 
•  Libéralisation  progressive  du  commerce  des 
services ;
•  Renforcement  de  la  coopération  dans  tous 
les domaines liés au commerce et en matière 
•  La  phase  1  porte  sur  le  commerce  des 
marchandises  et  le  commerce  des  services 
(complétée partiellement).
•  La  phase  2  porte  sur  les  droits  de  propriété 
intellectuelle, les investissements et la politique 
de concurrence (conclusions des négociations 
fin 2021). 
•  La phase 3 porte sur le commerce électronique 
(conclusions des négociations fin 2021). 
Il  est  à  signaler  que  la  13e  session  extraordinaire 
des  Chefs  d’État  et  de  Gouvernement  de  l’Union 
africaine  (UA,)  tenue  le  5  décembre  2020  et  portant 
sur  le  lancement  des  échanges  dans  le  cadre  de  la 
ZLECAf,  a  décidé  de  conclure  les  négociations  sur 
les  2e  et  3e  phases  avant  le  31  décembre  2021  en 
raison des effets de la pandémie de Covid-19 sur leur 
avancement et d’inviter toutes les parties concernées 
à respecter ce délai.15
L’accord établissant la ZLECAf stipule, dans son article 
19, que les accords commerciaux intra-africains ayant 
déjà atteint des niveaux de libéralisation plus élevés que 
la ZLECAf continueront de s’appliquer. Dans la mesure 
où la Tunisie est membre de plusieurs Communautés 
économiques  régionales  (CER),16  le  chevauchement 
des régimes préférentiels intra-africains aura donc des 
implications significatives sur la mise en œuvre de la 
ZLECAf par le pays. Dans ce contexte, la GIZ a mis 
en œuvre le projet PEMA (dans sa deuxième phase) 
qui  a  comme  objectif  d’aider  les  PME  tunisiennes  à 
bien  exploiter  le  potentiel  commercial  des  nouveaux 
marchés  d’Afrique  subsaharienne.17  Ce  projet,  qui 
13  Poste Tunisienne (2021) et http://www.easyexport.com.tn
14  Comptant aujourd’hui 1,2 milliard de consommateurs.
15  https://afcfta.au.int/sites/default/files/files/2021-02/ext-assembly-au-dec-1-and-decl-1xiii-f.pdf
16  La Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), le COMESA et l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
17  Promotion des activités d’export vers de nouveaux marchés de l’Afrique subsaharienne. La première phase du projet PEMA I (2017 – 2020) a déjà 
contribué au renforcement des capacités du MCDE et d’autres structures publiques en matière de négociation et de mise en œuvre des accords 
commerciaux avec l’Afrique (COMESA et ZLECAf).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
29
devra  faciliter  l’accès  des  entreprises  tunisiennes 
aux  marchés  africains  en  général,  sera  bénéfique 
aux  entreprises  tunisiennes  opérant  dans  le  secteur 
du  commerce  électronique  et  dont  les  conditions 
seront  négociées  au  cours  de  la  troisième  phase. 
Dans  ce  projet,  un  renforcement  des  capacités  des 
PME  tunisiennes  pour  le  commerce  électronique  est 
également prévu. 
L’accord  ZLECAf  devra  permettre,  entre  autres, 
l’élaboration de stratégies au profit des PME-PMI, la 
facilitation commerciale, la numérisation de l’économie 
africaine  et  le  développement  des  chaînes  de  valeur 
régionales.
La GIZ soutient le MCDE dans les négociations et la 
mise en œuvre de cet accord, qui inclut la dimension 
du  commerce  électronique  comme 
thème  de 
négociations au niveau de l’Union africaine.
Selon un rapport de la Banque mondiale (2020),18 la 
Zone de libre-échange continentale africaine pourrait 
permettre aux pays africains de faire sortir de l’extrême 
pauvreté  30  millions  d’habitants  et  d’accroître  le 
revenu  de  68  millions  d’autres  personnes  qui  vivent 
avec moins de 5,50 dollars (4,86 euros) par jour. Aussi, 
environ trois quarts des 450 milliards de dollars (397 
milliards  d’euros)  de  gains  potentiels  proviendraient 
des  mesures  de  facilitation  du  commerce  visant  à 
lever  les  freins  bureaucratiques  et  à  simplifier  les 
procédures douanières.
jusqu’ici  concentrées  sur 
La  Tunisie,  qui  a  ratifié  l’accord  ZLECAf  en  juillet 
2020,  devra  saisir  cette  opportunité  pour  diversifier 
l’UE 
ses  exportations 
et  ce  en  s’orientant  davantage  vers 
les  pays 
d’Afrique  subsaharienne.  Cette  orientation  devra 
s’accompagner  de  la  mise  en  œuvre  de  mesures 
la  compétitivité  des 
permettant  d’augmenter 
entreprises  tunisiennes,  d’améliorer  le  climat  des 
affaires, surtout en ce qui concerne les domaines de 
la logistique et du transport, et de faciliter l’accès au 
financement pour les PME exportatrices. L’entrée en 
vigueur de ce nouveau cadre de libre-échange devra 
faciliter les échanges commerciaux intra-africains, ce 
qui sera bénéfique au développement du commerce 
transfrontalier en ligne. 
Autres mesures de facilitation des échanges
La facilitation des échanges à travers la simplification 
des procédures et formalités d’exportation est d’une 
importance  primordiale  pour  l’amélioration  de  la 
compétitivité  des  exportateurs  en  raison  des  gains 
qu’elle génère en termes de temps et de coûts pour 
les  opérateurs.  À  cet  effet,  les  autorités  gagneraient 
à  opter  pour  davantage  de  simplification,  voire  une 
abolition des contrôles techniques pour certains types 
de produits ne touchant pas à la sécurité, à l’hygiène 
et  à  la  santé.  Selon  le  manuel  des  procédures  à 
l’exportation élaboré par le MCDE (2019),19 le contrôle 
technique  à  l’exportation  concerne  les  fruits  et 
légumes frais ou transformés, les produits de la pêche 
frais et transformés, les plantes et fleurs, les produits 
agricoles  transformés  ou  non  transformés  obtenus 
selon le mode de production biologique et les articles 
d’artisanat.
La Douane Tunisienne gagnerait également à simplifier 
les  procédures  relatives  au  retour  des  marchandises 
exportées via le commerce électronique (pour motifs 
de non-conformité aux besoins et spécifications exigés 
par les clients) et à permettre le remboursement des 
droits et taxes y afférents. 
Il est nécessaire de réviser le régime de minimis selon 
les  standards  internationaux.  À  cet  effet,  la  Tunisie 
gagnerait  à  définir  un  seuil  en  termes  de  valeur  des 
marchandises en-dessous duquel aucun droit ou taxe 
n’est  facturé  et  à  s’assurer  que  les  procédures  de 
dédouanement  sont  minimes.  Le  régime  de  minimis 
actuellement appliqué en Tunisie prend la forme d’une 
taxation forfaitaire globale appliquée aux petits envois 
adressés  aux  particuliers  qui  représente  10%  de  la 
valeur en douane des marchandises importées.
Il est également recommandé d’augmenter le seuil de 
minimis fixé à 200 dinars (61,54 euros) par l’article 45 
18  World Bank: The African Continental Free Trade Area : Economic and Distributional Effects (2020).
19  Lien : chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/viewer.html?pdfurl=http%3A%2F%2Fwww.Commerce.gov.tn%2FFr%2Fstatic%2Ffr%2Fimage%
2FManuel_export_final.pdf&clen=8111797&chunk=true
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
3.3.  Développement postal et performance 
logistique de la Tunisie 
La  Tunisie  se  classe  à  la  46e  place  mondiale  et  à  la 
première  place  en  Afrique  et  dans  le  monde  arabe 
selon  l’indice  intégré  pour  le  développement  postal 
(2IPD  de  l’UPU),)  qui  repose  sur  des  mesures  de 
fiabilité, d’accessibilité, de résilience et de pertinence 
du  réseau  de  distribution  et  d’acheminement  postal 
(voir  Figure  9).  Ce  classement  relativement  positif 
de  la  Poste  Tunisienne  se  reflète  dans  les  opinions 
exprimées  par  les  répondants  du  secteur  privé  au 
questionnaire  de  la  CNUCED.  Selon  les  résultats  de 
l’enquête, environ un quart du volume des expéditions 
nationales  de  produits  dans  le  cadre  d’une  activité 
de  commerce  électronique  est  réalisé  par  la  Poste 
Tunisienne.  Pour 
transfrontalières, 
la  Poste  achemine  31%  du  volume  global  des 
expéditions.  Par  ailleurs,  le  recours  aux  opérateurs 
privés  informels  prédomine  pour  les  modes  de 
livraison sur le plan national (34,7%) ainsi que pour les 
livraisons transfrontalières (35,6%).
livraisons 
les 
Les résultats de l’enquête auprès des consommateurs 
corroborent  ceux  tirés  de  l’enquête  auprès  des 
opérateurs  privés,  avec  70,8%  des  répondants 
(sur  497  réponses)  déclarant  utiliser  les  services  de 
livraison  offerts  par  le  vendeur  et  seulement  18,9% 
déclarant utiliser les services de livraison de la Poste 
Tunisienne.
30
(nouveau) du Décret n° 2014-3487 du 18 septembre 
2014,  modifiant  le  Décret  n°  94-1743  du  29  août 
1994, portant fixation des modalités de réalisation des 
opérations  de  commerce  extérieur.  Une  telle  action 
visant  la  simplification  des  procédures  douanières 
pour les petits envois à l’export, devrait être envisagée 
dans  le  cadre  d’une  réflexion  nationale  permettant 
(i)  l’évaluation  des  coûts  associés  aux  droits  perçus 
en  rapport  avec  le  montant  de  ces  derniers  et  (ii)  la 
mise en place d’une politique visant la modernisation 
de  l’administration  douanière.  Cette  politique  devra 
définir un modèle de collecte des recettes, l’évolution 
vers des procédures commerciales sans papier et la 
compréhension  des  capacités  réelles  des  pays  en 
termes d’automatisation, d’échange de données, de 
conformité et d’évaluation des risques. Il faut rappeler 
que  parmi  les  principes  directeurs  pour  l’application 
de minimis, figure le fait d’éviter la discrimination entre 
les producteurs étrangers et nationaux et de garantir 
des procédures justes et transparentes. 
L’amélioration  du  climat  des  affaires  et  la  levée  des 
entraves  face  aux  investisseurs  constituent  des 
facteurs  stimulants  pour 
le  développement  des 
activités  économiques  en  général  et  du  commerce 
électronique  en  particulier.  Le  Groupe  de  la  Banque 
mondiale a publié le 22 décembre 2020 son rapport 
annuel20  de  suivi  de  la  situation  économique  de 
la  Tunisie,  intitulé  Reconstruire  le  potentiel  des 
entreprises  tunisiennes.  Ce  rapport  fait  état  d’un 
affaiblissement  du  secteur  privé  et  montre  que  les 
entreprises tunisiennes ont perdu une grande partie de 
leur dynamisme au cours des dernières années. Selon 
lui, les entreprises tunisiennes sont moins productives 
en  raison  du  manque  d’innovation  et  de  la  faible 
orientation  vers  l’exportation.  Le  rapport  propose 
certaines  mesures  structurelles  nécessaires  pour 
booster la compétitivité des entreprises tunisiennes et 
remettre le secteur privé sur les rails. De telles mesures 
devront accroître la capacité des nouvelles entreprises 
à entrer sur le marché et à offrir de nouveaux produits 
ou  services,  s’attaquer  aux  goulots  d’étranglement 
structurels qui compliquent l’accès des entreprises au 
financement,  faire  face  à  la  détérioration  significative 
des  performances  douanières  et  élaborer  une  vision 
claire  de  la  politique  d’innovation  nécessaire  pour 
booster la compétitivité des entreprises tunisienne.
20  https://documents.worldbank.org/en/publication/documents-reports/documentdetail/194331608565600726/tunisia-economic-monitor-rebuilding-the-potential-of-tunisian-
firms-fall-2020
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
Figure 9 : Indice intégré pour le développement postal (UPU, 2020)
31
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
35,6
29,0
20,0
101
Egypte
88
Maroc
Tunisie
Afrique
Monde
Pays Arabes
73
Algérie
58
Jordanie
Note : L’axe des ordonnées représente l’indice 2IPD de l’UPU. Le classement mondial et la moyenne de l’indice pour l’Afrique, le monde et les pays 
arabes sont reportés sur le graphique.
Source : UPU (2020, sur 170 pays considérés).
Le réseau d’agences de la Poste Tunisienne est très 
étendu, avec plus de 1100 bureaux répartis sur tout 
le territoire dont la moitié sont situés dans les régions 
de  l’intérieur.  S’y  ajoute  une  soixantaine  d’agences 
Rapid-Poste et Poste-Colis, toutes reliées au réseau 
informatique.  La  Poste  Tunisienne  dispose  de  2000 
agents  de  distribution  qui  desservent  en  moyenne 
200 000 adresses par jour. Face au déclin du courrier 
postal et des services postaux traditionnels, la Poste 
Tunisienne s’oriente de plus en plus vers de nouveaux 
services,  dont  des  activités  liées  au  commerce 
électronique  et  ce  dans  le  cadre  de  sa  mission 
d’inclusion sociale et financière (voir Encadré 1).  
La  Poste  Tunisienne  est  le  premier  établissement 
postal  africain  à  utiliser  l’interface  de  programmation 
d’applications  de  commerce  électronique  de 
l’UPU  permettant  aux  opérateurs  postaux  et  à 
leurs  partenaires  commerciaux  d’automatiser  les 
commandes, 
le 
dédouanement et la distribution des envois. La Tunisie 
les  expéditions, 
les  paiements, 
déploie  actuellement  les  15  activités  de  sa  feuille  de 
route, dont l’installation du système de déclaration en 
douane de l’UPU (CDS), qui simplifie le dédouanement 
des  envois  en  permettant  aux  autorités  postales  et 
douanières d’échanger des données préalables et de 
calculer ainsi à l’avance les droits et taxes exigibles, et 
la mise à niveau des outils informatiques de la Poste
travaille  avec 
Dans  le  cadre  du  soutien  de  l’UPU  aux  opérateurs 
postaux désignés pour qu’ils deviennent des acteurs 
importants dans le domaine du commerce électronique, 
l’organisation 
la  Poste  Tunisienne 
pour  développer  la  préparation  opérationnelle  pour 
le  commerce  électronique  (ORE)  afin  de  garantir 
aux  détaillants  en  ligne  l’accès  à  l’infrastructure 
de  distribution  nécessaire  au  développement  de 
leurs  activités.  La  Poste  Tunisienne  a  pu  atteindre 
80  %  des  exigences,  notamment  les  spécifications 
opérationnelles  et  techniques  minimales,  la  visibilité, 
la  qualité  des  données,  l’intégration  de  la  chaîne 
logistique et la fiabilité du service de bout en bout.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
32
L’indice  de  performance  logistique  de  la  Banque 
mondiale  va  au-delà  du  développement  postal  et 
concerne  l’ensemble  des  actions  logistiques.  La 
Tunisie occupe la 106e position sur 172 pays au total. 
Cet  indice  repose  sur  six  dimensions  reprises  dans 
la  Figure  10,  distinguant  la  performance  du  pays 
pour  chacune  des  dimensions  de  l’indice,  exprimée 
à  la  fois  en  classement  mondial  et  en  pourcentage 
de  la  meilleure  performance  mondiale.  Les  aspects 
transport,  infrastructures  et  logistique  expliquent  en 
particulier cette position. 
Figure 10 : Indice de performance logistique (BM, 2018)
Respect des délais (70)
Douane (107)
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Infrastructures (135)
Logistique (124)
Transport (115)
Suivi et traçabilité (71)
Source : Banque mondiale (2018, sur 160 pays considérés).
Dans le cadre de l’inscription du développement des 
services  logistiques  parmi  ses  priorités  stratégiques, 
la  Poste  Tunisienne  a  lancé  plusieurs  projets  et 
initiatives  qui  présentent  des  solutions  logistiques 
pour l’ensemble de la chaîne des valeur du commerce 
électronique.  Ces  projets,  offrant  une  opportunité 
pour  l’émergence  d’un  environnement  propice  au 
développement du commerce électronique en Tunisie, 
sont exposés dans l’Encadré 1.  
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
33
Encadré 1 : Projets et services logistiques de la Poste Tunisienne 
•  Réseau de Points Relais pour les livraisons dans le cadre du commerce électronique
La Poste Tunisienne a réalisé une étude pour la mise en place d’un réseau de Points Relais pour les livraisons liées au commerce 
électronique. Dix centres de publipostage seront créés dans un premier temps sur le Grand Tunis. Une fois la phase pilote de ce projet 
mise en œuvre, sa généralisation aux zones de l’intérieur du pays devra permettre une inclusion économique plus prononcée des 
consommateurs et des commerçants des régions défavorisées.
•  Livraison des articles du e-commerce via des boîtes électroniques « Consignes Automatiques »
La  Poste  Tunisienne  renforcera  son  réseau  par  un  système  intelligent  de  livraison  des  articles  du  e-commerce  via  des  boîtes 
électroniques « Consignes Automatiques ». Ce système, qui sera mis en service dans les espaces commerciaux publics et privés, 
devra permettre d’étendre le temps de distribution. Les clients pourront retirer les colis ou effectuer un retour 24 heures sur 24 et 7 
jours sur 7. La Poste Tunisienne gagnerait, également, à étendre ce système aux zones de l’intérieur du pays.
•  Solution de distribution numérique : « DigiFacteur »
La Poste Tunisienne a mis en place une application de distribution numérique, « DigiFacteur »21, permettant la gestion du système 
de distribution pour le dernier kilomètre, en complétant la numérisation des adresses géographiques. Elle a lancé un système de 
livraison numérique intelligent en équipant ses agents de distribution d’assistants personnels (PDA) afin d’assurer une distribution 
électronique et d’améliorer ainsi le processus de suivi en temps réel du service de la distribution. Un premier lot de 364 unités PDA 
est déjà déployé. L’adressage postal selon les normes de l’UPU est établi par la Poste Tunisienne et les municipalités. Ces dernières 
sont en train d’adopter des adresses normalisées afin de faciliter le traitement automatisé de l’acheminement du courrier.22
•  Développement d’une plateforme régionale d’envois postaux liés au e-commerce
La Poste Tunisienne a adhéré au programme régional pilote Ecom@Africa, issu d’une coopération avec l’UPU et visant à la création 
d’une  plateforme  selon  les  standards  internationaux  d’interconnexion  et  de  transit  entre  l’Afrique  et  l’Europe  par  l’échange  des 
envois issus du e-commerce.23 La Tunisie est le premier pays africain à avoir posé, en mars 2019, les fondations de son centre de 
traitement pour Ecom@Africa, situé à l’aéroport international de Tunis-Carthage24. Ce centre, qui sera opérationnel au cours du 1er 
trimestre 2022, est qualifié comme un accélérateur essentiel du commerce électronique. Il doit permettre aux particuliers et aux 
MPME tunisiennes de participer à l’activité économique nationale, régionale et mondiale. 
•  Mise en place d’une plateforme virtuelle de vente en ligne par la Poste Tunisienne
La Poste Tunisienne a entrepris une étude pour la mise en place d’une plateforme virtuelle de vente en ligne. Ce marché virtuel (Virtual 
Market Place), une fois opérationnel, sera mis à la disposition des entreprises tunisiennes actives dans le domaine du commerce 
électronique afin de leur permettre de promouvoir et de commercialiser leurs produits au niveau national et international.
Source : Rapport annuel de la Poste Tunisienne (2019).
21  La solution de géo-codage des adresses fait partie de la solution « DigiFacteur » de la Poste Tunisienne. Cette dernière est membre actif de la 
commission chargée de la géo-digitalisation des adresses sous l’égide du Ministère de la Défense Nationale.
22  Actuellement, plus de 85% du courrier est traité de manière automatisée.
23    Lancée en 2016, l’initiative Ecom@Africa vise à assurer le développement du commerce électronique via le réseau postal africain, en donnant aux 
MPME un meilleur accès aux marchés locaux et internationaux grâce à la simplification des procédures d’importation et d’exportation.
24  La Tunisie a signé un accord de coopération avec l’UPU en juillet 2017.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
34
Le  numérique  bouleverse  aujourd’hui  les  chaînes 
logistiques  et  la  manière  dont  les  clients  achètent 
en  ligne,  provoquant  de  profonds  changements 
pour  les  postes,  qui  doivent  redéfinir  leurs  objectifs 
stratégiques  afin  d’améliorer 
la 
transparence, la sécurité et l’efficacité dans le but de 
répondre aux nouveaux besoins des clients. La Poste 
Tunisienne  peut  bénéficier  d’un  appui  de  l’Union 
postale universelle en termes de réflexion stratégique 
sur  sa  préparation  numérique  pour  le  commerce 
électronique.
la  prévisibilité, 
L’UPU  a  élaboré  des  projets  de  renforcement  des 
capacités et d’assistance technique (Digital readiness 
for e-commerce/DRE), dans le but de coordonner et 
de  renforcer  les  capacités  numériques  des  postes. 
Ces projets suivent une approche intégrée pour aider 
les opérateurs postaux à moderniser leurs stratégies 
numériques,  utiliser  tous  les  outils  informatiques 
et  mettre  en  œuvre  des  solutions  opérationnelles 
répondant aux exigences du commerce électronique. 
Le  principal  objectif  de  l’UPU  dans  le  cadre  d’une 
approche DRE consiste à veiller à ce que les postes 
soient  prêtes  sur  le  plan  numérique  afin  de  garantir 
la fluidité du commerce électronique transfrontalier, en 
faisant en sorte que la politique gouvernementale soit 
alignée sur la stratégie postale relative au commerce 
électronique et utilise tous les leviers numériques pour 
proposer aux citoyens un accès simple et fiable aux 
services  postaux  et  répondre  ainsi  aux  attentes  des 
pays membres qui ont fait du commerce électronique 
leur première priorité.
La  Poste  Tunisienne  gagnerait  à  s’engager  dans 
le  processus  de  certification  relatif  aux  normes  de 
sécurité  S5825  et  S59  de  l’Union  postale  universelle, 
ce  qu’elle  n’a  pas  encore  fait.  La  sécurité  est  en 
effet une composante clé pour le développement du 
commerce électronique d’un pays. 
Ces  normes,  désormais  obligatoires  dans  le  cadre 
de  la  Convention  de  l’UPU,  servent  également 
à  assurer  la  sécurité  des  individus  ainsi  que  des 
entreprises  qui  utilisent  les  opérateurs  postaux  pour 
garantir  et  s’assurer  que  ces  derniers  adhèrent 
aux  aspects  de  sécurité  et  de  sûreté  au  sein  de 
la  chaîne  d’approvisionnement.  Cela  dynamiserait 
le  développement  du  commerce  électronique  en 
contribuant à la normalisation mondiale de la sécurité 
dans la chaîne postale d’approvisionnement.
Il  est  à  noter  que  La  Poste  Tunisienne,  en  tant  que 
bénéficiaire du Fonds pour l’amélioration de la qualité 
de  service  (FAQS)  de  l’UPU,  a  accumulé  des  actifs 
FAQS  qui  peuvent  être  utilisés  pour  des  projets 
entrant  dans  le  cadre  du  domaine  de  la  logistique 
commerciale  et  de  la  facilitation  du  commerce.  Ils 
concernent  l’amélioration  et  la  mesure  de  la  qualité, 
le  transport,  les  douanes  et  la  sécurité,  les  solutions 
d’adressage, l’assistance en matière d’adressage, les 
normes et la certification.
Selon les réponses aux questionnaires de la CNUCED 
transmis  aux  opérateurs  des  secteurs  public  et 
privé  dans  le  cadre  de  cette  étude,  les  principales 
entraves en matière de logistique et de facilitation des 
échanges sont l’absence d’un régime spécifique pour 
le  commerce  transfrontalier  en  ligne,  surtout  en  ce 
qui concerne la gestion des retours de marchandises 
(76%),  l’absence  de  guichets  uniques  (61%)  et 
l’inexistence d’un régime douanier de minimis (59%). 
En  revanche,  80%  des  répondants  considèrent  que 
le  système  d’adressage  physique  ne  constitue  pas 
un obstacle majeur à la création d’un environnement 
propice au commerce électronique (voir Figure 11).
La  perception  négative  des  répondants  à  l’égard 
des  guichets  uniques  dédiés  aux  exportations  via  le 
commerce  électronique,  malgré  l’existence  d’une 
douzaine de guichets à travers le réseau postal dans 
le cadre du projet « Easy Export », pourrait s’expliquer 
par une communication insuffisante sur cette initiative 
auprès du grand public. 
25  https://www.upu.int/en/Postal-Solutions/Programmes-Services/Postal-Supply-Chain/Security
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
35
Figure 11 : Obstacles concernant la logistique et la facilitation des échanges pour créer un environnement propice au 
commerce électronique
Quels sont, à votre avis, les trois obstacles les plus importants et les trois les moins importants en termes de logistique 
et facilitation des échanges pour créer un environnement propice au commerce électronique dans votre pays ? 
(répondants des secteurs public et privé, 107 réponses)
Absence d’un régime spécifique au e-commerce transfrontalier
76%
24%
Absence d'un guichet unique 
Absence d'un régime douanier de minimis 
Coûts élevés d'expédition
Risque de fraude en ligne
Suivi électronique incomplet de toutes les expéditions
Absence d’organes institutionnels qui régulent l’activité de livraison
Non-respect des délais de livraison
61%
59%
56%
51%
51%
38%
36%
Informations peu claires sur la TVA et autres taxes applicables
25%
Faible système d'adressage physique
20%
39%
41%
44%
49%
49%
62%
64%
75%
80%
Source : CNUCED.
Plus important
Moins important
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
36
4. SOLUTIONS DE PAIEMENT
Malgré l’évolution positive des paiements électroniques en Tunisie au cours des dernières années,26
la  dématérialisation  des  paiements  reste  toutefois  limitée,  dans  la  mesure  où  le  règlement  à  la 
livraison  demeure  l’option  privilégiée  dans  le  cadre  des  opérations  de  commerce  électronique. 
Le  faible  recours  aux  paiements  électroniques  au  titre  des  transactions  en  ligne  s’explique  par 
la faible inclusion financière (environ 37%), le manque de confiance des consommateurs dans la 
sécurisation  des  paiements  en  ligne,  les  difficultés  rencontrées  par  les  commerçants  lors  de  la 
mise en place des kits de paiement, la réglementation inadaptée aux paiements électroniques et 
aux paiements mobiles ainsi que leur faible interopérabilité et enfin, les coûts élevés des services 
de  paiement  en  ligne  pour  les  e-commerçants.  Le  cadre  réglementaire  des  établissements 
de  paiement  et  de  la  monnaie  mobile  mis  en  place  récemment  par  la  BCT,  devrait,  à  terme, 
permettre  l’interopérabilité  des  services  financiers  et  l’émergence  d’un  écosystème  propice  au 
développement des paiements digitaux, à l’inclusion financière, surtout des populations dans les 
zones rurales, et au renforcement de la confiance des utilisateurs dans les nouveaux moyens de 
paiement. Les paiements électroniques à l’international demeurent très peu développés (0,7%27) en 
raison notamment des restrictions imposées par la réglementation des changes en matière d’accès 
des  citoyens  et  des  opérateurs  économiques  aux  comptes  en  devises  et  aux  cartes  bancaires 
internationales,  ce  qui  constitue  une  entrave  au  développement  du  commerce  électronique 
transfrontalier.
4.1.  Inclusion financière
Des efforts ont été déployés par les banques et la Poste 
Tunisienne  visant  à  booster  l’inclusion  financière  en 
s’appuyant sur les nouvelles technologies numériques. 
Le  nombre  de  comptes  à  vue  et  de  cartes  bancaires 
sont  passés,  respectivement,  de  3,15  millions  et 
3,06 millions en 2015 à 3,92 millions et 5,5 millions à 
fin  2019.28  Parallèlement,  le  nombre  de  DAB/GAB  a 
augmenté en moyenne de 6,1% par an pour s’élever à 
2 947 unités fin 2020 (source : BCT).
La  Poste  Tunisienne,  à  travers  son  réseau  de  1  043 
bureaux,  contribue  également  à  l’inclusion  financière 
des citoyens. Le taux de couverture a atteint un bureau 
de poste pour 10588 habitants.29 Le réseau postal se 
caractérise par sa proximité, avec des bureaux postaux 
dans  la  plupart  des  régions  du  pays,  y  compris  les 
régions de l’intérieur et les zones rurales non couvertes 
par le système bancaire.
Fin 2019, le nombre de comptes courants postaux et 
de comptes-épargne s’élevait à 6 millions et le nombre 
de détenteurs de cartes électroniques se situait à 2,4 
millions.30
les  dernières  données 
Par  ailleurs,  et  d’après 
disponibles du Global Findex de la Banque mondiale, 
le  taux  d’inclusion  financière  en  2017  des  personnes 
de  15  ans  et  plus  disposant  d’un  compte  dans  une 
institution  financière  ou  d’un  compte  de  monnaie 
électronique s’élevait à 36,9 % de la population, contre 
un  taux  de  27,4%  enregistré  en  2014.  Malgré  cette 
amélioration, l’inclusion financière en Tunisie, mesurée 
par  le  nombre  de  comptes,  reste  relativement  faible 
comparée à la moyenne de la région du Moyen-Orient 
et de l’Afrique du Nord (MENA) où 52 % des hommes 
et 35 % des femmes ont accès à un compte auprès 
d’une institution financière.31
En  termes  de  paiement  électronique,  selon  le  Global 
Findex  de  la  Banque  mondiale,  29,4%  des  adultes 
de  15  ans  et  plus  ont  effectué  ou  reçu  un  paiement 
numérique  en  2017,  contre  17%  en  2014  (Banque 
mondiale, 2020). 
Les  autorités  tunisiennes,  en  association  avec  les 
différentes  parties  prenantes  de  l’écosystème  financier 
tunisien, ont élaboré un projet de Stratégie nationale 
26  Passant de 1,5 millions d’opérations (111,6 millions de TND, environ 34,33 millions d’euros) en 2015 à 6,4 millions d’opérations (342,5 millions de 
TND, environ 105,38 millions d’euros) en 2020.
27  La part des transactions à l’international dans le volume global des paiements électroniques (source : SMT et Poste Tunisienne, 2020).
28  Le nombre de cartes bancaires locales est passé à 5,77 millions en 2020.
29  Contre une norme internationale d’un bureau de poste pour 7000 habitants.
30  Source : Rapport annuel de la Poste Tunisienne (2019).
31   En Tunisie, 45,7% des hommes et 28,4% des femmes disposent d’un compte dans une institution financière.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
d’inclusion  financière  (SNIF)  qui  couvre  la  période 
2018-2022. Le MF a été assisté par le cabinet Adam 
Smith International pour les travaux de coordination de 
ce projet et ce grâce au soutien de l’Agence française 
de  développement  (AFD).  La  SNIF  vise  à  assurer 
un  accès  et  l’utilisation  d’une  gamme  diversifiée 
de  produits  et  services  financiers,  à  des  coûts 
raisonnables, à l’ensemble des agents économiques 
tunisiens  et  particulièrement  les  jeunes,  les  femmes, 
les  populations  rurales  et  les  MPME.  Les  travaux 
des  groupes  thématiques  ont  été  élaborés  grâce 
au  soutien  de  bailleurs  de  fonds  tels  que  la  Banque 
mondiale  (finance  digitale  et  impact),  la  Coopération 
allemande  (micro-assurance  et  refinancement),  la 
Coopération  italienne  (économie  sociale  et  solidaire) 
et Mercy Corps (éducation financière). 
Les objectifs globaux de la SNIF 2018-2022 sont :
•  Finance  digitale  :  la  promotion  de  l’inclusion 
financière  par  le  biais  de  l’amélioration  de 
l’accès aux comptes de paiement électronique 
ainsi que leur utilisation.
: 
•  Micro-assurance
l’offre  d’une  micro-
assurance responsable, de proximité, adaptée 
aux besoins d’une population à faibles revenus 
et des MPME.
: 
•  Refinancement
un 
système 
de 
refinancement  diversifié,  adapté  aux  besoins 
des IMF permettant l’accès à une plus grande 
population à moindre coût et visant la pérennité 
des IMF.
•  Économie sociale et solidaire : la construction 
d’une  culture  consensuelle  sur  l’économie 
sociale et solidaire favorisant le développement 
concret  de  solutions  permettant  l’inclusion 
financière  des  différents  acteurs  (entreprises, 
structures coopératives et mutuelles, etc.)
•  Éducation  financière  :  les  individus  et  les 
ménages sont stables financièrement, capables 
de choisir et de décider en toute confiance et 
en conscience de leurs besoins financiers.
La SNIF prévoit la création, par un texte de loi, d’un 
Conseil  national  de  l’inclusion  financière  (CNIF)  qui 
sera  responsable  de  la  coordination,  de  la  mise  en 
œuvre,  du  suivi  et  de  l’évaluation  de  la  SNIF  2018-
2022. Le projet de loi sur l’inclusion financière, adopté 
37
en  Conseil  des  Ministres  le  27  septembre  2019,  est 
toujours en attente d’être approuvé par l’ARP. 
4.2.  Régulation et surveillance des moyens de 
paiement  
La mission de surveillance des moyens de paiement 
électronique en Tunisie est confiée à la BCT en vertu 
de la Loi n°2016-35 portant fixation de son statut. La 
BCT met en place les systèmes de paiement et veille 
à  la  sécurité  des  moyens  de  paiement.  Selon  la  Loi 
n°2016-48  relative  aux  banques  et  établissements 
financiers,  toute  forme  d’instrument  permettant  de 
transférer des fonds d’un compte à un autre, quel que 
soit le procédé technique utilisé, est considéré comme 
un  moyen  de  paiement,  y  compris  le  procédé  de  la 
monnaie  électronique.  La  mise  à  la  disposition  de  la 
clientèle  de  moyens  de  paiement  électronique  est 
considérée comme une opération bancaire au sens de 
la Loi n°2016-48 et exercée par les banques agréées 
par la BCT, en plus des établissements de paiement 
dont le cadre réglementaire a été défini en 2018.
La Poste Tunisienne, qui gère les plateformes e-dinar 
et  MPGS  (Mastercard  Payment  Gateway  System), 
a  déposé,  en  décembre  2019,  une  demande 
d’agrément auprès de la BCT pour la création d’une 
Banque  Postale  qui,  une  fois  agréée,  devrait  faciliter 
l’accès  des  citoyens  non  bancarisés  aux  services 
financiers bancaires interopérables.
Le  cadre 
réglementaire  des  établissements  de 
paiement  a  été  fixé  par  la  Loi  n°2016-48  et  la 
circulaire  de  la  BCT  n°2018-1632    qui  précisent  les 
règles  régissant  leur  activité  et  fonctionnement.  Les 
modifications apportées à la réglementation bancaire 
en 2016 ont donné la possibilité aux entreprises autres 
que  les  banques  d’offrir  des  services  de  paiement. 
En vertu de ce cadre réglementaire, la BCT accorde 
des agréments aux établissements de paiement pour 
réaliser des opérations de paiement par tout moyen de 
communication  à  distance,  y  compris  les  opérations 
de  paiement  électronique,  et  commercialiser  des 
moyens de monnaie électroniques prépayés, émis par 
les banques ou la Poste Tunisienne. Fin octobre 2021, 
douze demandes avaient été déposées à la BCT en 
vue  d’obtenir  l’agrément.  Un  seul  établissement  de 
paiement a obtenu l’agrément définitif33. Il s’agit de la 
fintech tunisienne Viamobile (solution Swared), qui doit 
32  https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/actualites.jsp?id=561
33  À titre de comparaison, le Maroc comptait fin 2020 vingt établissements de paiement agréés.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
38
démarrer ses activités avec un réseau de mille agents 
de paiement répartis sur tout le territoire. Par ailleurs, à 
la même date, trois agréments de principe avaient été 
accordés  par  la  BCT  à  des  établissements  (Zitouna, 
Uib et Wafacash) et leur entrée en activité devrait se 
faire une fois les agréments définitifs accordés. Selon 
la  BCT,  huit  demandes  sont  en  cours  d’étude,  dont 
celles  des  trois  opérateurs  de  télécommunications. 
L’entrée  en  activité  des  établissements  de  paiement 
devrait  accélérer  l’adoption  des  paiements  digitaux 
au  moyen  de  portefeuilles  électroniques  et  de  la 
monnaie mobile, tout en facilitant l’accès aux services 
de  paiement  électronique  des  populations  des 
régions  de  l’intérieur  de  la  Tunisie  caractérisées  par 
un faible taux de bancarisation. Les établissements de 
paiement  devront  également  permettre  aux  jeunes, 
aux  étudiants  et  aux  femmes,  moins  bancarisés, 
de  bénéficier  d’un  accès  aux  moyens  de  paiement 
électronique  à  moindre  coût.  À  cet  égard,  et  au 
regard de l’axe dédié à la finance digitale, qui a pour 
objectif global de promouvoir l’inclusion financière par 
l’amélioration  de  l’accès  et  l’utilisation  des  comptes 
de  paiement  électronique,  la  Stratégie  nationale 
d’inclusion  financière  (SNIF)  2018-2022  a  prévu 
l’ouverture  de  1  million  de  comptes  de  paiement 
en  202034  et  3  millions  de  comptes  de  paiement  à 
l’horizon 2022, avec au moins un agent de paiement 
pour 20 000 habitants dans chaque délégation. Ces 
résultats restent toutefois dépendants de la capacité 
des  établissements  de  paiement  à  établir  un  réseau 
étendu d’agents de paiement sur tout le territoire du 
pays. 
La BCT a mis en place une stratégie de « decashing » avec 
un  plan  d’actions  élaboré  à  l’issue  de  concertations 
avec  toutes  les  parties  prenantes.  Cette  stratégie  a 
pour  objectif  d’aider  les  autorités  à  développer  un 
écosystème exhaustif de paiements digitaux à même 
d’améliorer  l’inclusion  financière,  de  renforcer  la 
responsabilisation des parties prenantes, de conférer 
plus de transparence et d’efficacité aux systèmes de 
paiement et de réduire les coûts qui y sont associés. 
Parmi  les  actions  réalisées  dans  le  cadre  de  cette 
stratégie  de  «  decashing  »  figurent  la  publication  de 
la  circulaire  n°2018-16,  citée  plus  haut,  relative  aux 
établissements  de  paiement,  ainsi  que  la  circulaire 
n°2020-11  relative  au  paiement  mobile  domestique, 
examinée  dans  la  section  suivante.  Au-delà  de  la 
mise  en  place  du  nouveau  cadre  réglementaire  des 
les 
frais  d’inscription  des  élèves, 
paiements  électroniques,  d’autres  actions  ont  été 
réalisées  se  rapportant  à  l’utilisation  du  canal  digital 
pour  la  réalisation  des  paiements  gouvernementaux 
tels que les aides sociales via le mobile, les infractions 
routières, 
les 
cotisations  à  la  Caisse  Nationale  de  la  Sécurité 
Sociale par les auto-entrepreneurs, etc. Les recettes 
des  finances  ont  été  équipées  de  285  TPE  et  les 
sites web gérés par les Ministères des Finances et de 
l’Éducation ont été dotés de solutions de paiement en 
ligne.35 D’autres actions sont en cours de réalisation, 
se rapportant notamment à la limitation des paiements 
en  espèces  au  titre  des  obligations  fiscales,  à  la 
promotion de la culture financière, au renforcement de 
la  sécurité  des  paiements  électroniques  et  à  la  mise 
en  œuvre  de  l’interopérabilité  totale  des  paiements 
digitaux. 
4.3.  Les services financiers mobiles 
La BCT a mis en place un nouveau cadre réglementaire 
régissant  le  paiement  mobile  avec  la  publication,  le 
18  mai  2020,  de  la  circulaire  n°2020-11  relative  aux 
conditions  de  fourniture  des  services  de  paiement 
mobile domestique qui a abrogé la circulaire n° 2011-
01  du  6  janvier  2011.  Cette  nouvelle  circulaire  de  la 
BCT  fixe  les  règles  et  les  conditions  générales  de 
l’émission  et  la  mise  à  disposition  au  public,  par  un 
établissement, de tout moyen de paiement par l’usage 
de téléphone mobile. Ces établissements incluent les 
banques, les établissements de paiement et la Poste 
Tunisienne.
Le paiement mobile est défini au sens de la nouvelle 
circulaire  de  la  BCT  comme  toute  opération  de 
paiement effectuée depuis un téléphone mobile dont 
il résulte un mouvement de débit ou de crédit sur un 
e-wallet, soit par carte, soit via un compte bancaire, 
postal ou de paiement. Les transactions de paiement 
mobile englobent les opérations de dépôt d’espèces 
(cash  in),  le  retrait  d’espèces  (cash  out),  le  transfert 
de  fonds  et  les  opérations  de  paiement  relatives  au 
règlement des achats de biens et services, de factures 
ou au profit de l’État et des collectivités locales. 
Ce  nouveau  cadre  réglementaire  devrait  promouvoir 
un  écosystème  plus  propice  au  développement 
des  paiements  digitaux,  à  la  réduction  du  cash  et  à 
l’inclusion financière, surtout des populations dans les 
34  Selon les données de la BCT, plus de 900 000 comptes de paiement étaient ouverts en 2020.
35  Source : Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
39
zones  rurales,  tout  en  favorisant  un  cadre  structuré 
et standardisé pour les services de paiement mobile. 
Il vise également le renforcement de la confiance des 
utilisateurs dans ce nouveau moyen de paiement, en 
plus des règles consacrant l’interopérabilité auxquelles 
doivent  se  conformer  les  prestataires  des  services 
mentionnés ci-dessus. 
Les  solutions  de  paiement  mobile  existantes 
fonctionnent selon la technologie USSD (Unstructured 
Supplementary  Service  Data/Service  supplémentaire 
pour données non structurées) ou sur la base d’une 
application  embarquée  (paiement  par  QR  code).  Il 
existe  deux  solutions  basées  sur  le  canal  USSD.  La 
première  est  gérée  par  la  SMT  pour  le  compte  des 
banques et la deuxième est gérée par la Poste avec, 
respectivement, 121 635 et 983 500 utilisateurs inscrits 
en  2020,  enregistrant  5,8  millions  de  transactions 
pour  un  volume  global  de  67,4  millions  de  TND 
(environ  20,76  millions  d’euros).  Les  deux  solutions 
sont  adossées  aux  cartes  et  fonctionnent  en  mode 
« boucle fermée », malgré les tentatives des autorités 
pour  assurer  l’interopérabilité.  Chacune  des  deux 
solutions est opérationnelle chez les trois opérateurs 
téléphoniques.  Les  services  disponibles  comportent 
le  paiement  de 
téléphoniques, 
l’achat  d’unités 
commerçants,  le  règlement  de  factures,  le  transfert 
d’argent  vers  une  carte  prépayée  et  la  demande  de 
fonds. 
Les  solutions  de  paiement  de  type  application 
sont  destinées  aux  Smartphone 
embarquée 
et  sont 
indépendantes  des  opérateurs  des 
télécommunications. La SMT dispose d’une solution 
pour Smartphone sous Android et iOS, basée, entre 
autres, sur l’utilisation du QR code pour les paiements 
commerçants. Cette solution, adossée aux e-wallets, 
a  été  utilisée  pour  la  distribution  des  aides  sociales 
dispensées  par  l’État  à  l’occasion  de  la  crise  de  la 
COVID-19  et  a  permis  la  réalisation  de  plus  de  342 
000  transactions.36  Elle  est  utilisée  par  certaines 
banques  (BNA  :  DIGIPAY  et  Wifak  Bank  :  Wifak 
Pay).  Amen  Bank  a  opté  pour  la  solution  AmenPay 
fonctionnant  en  boucle  fermée.  La  Poste  Tunisienne 
dispose  de  son  côté  d’une  solution  de  paiement 
mobile  commercialisée  sous  le  label  D17.  Cette 
solution,  basée  sur  Masterpass  QR  de  Mastercard, 
est  développée  pour  Smartphone  (sous  Android 
et  iOS),  et  s’adresse  à  ses  clients  disposant  d’un 
compte virtuel de la famille e-dinar (Smart, DIGICARD, 
Jeune, PRO).37 La solution D17 constitue une solution 
globale pour le consommateur pour tous les services 
à  distance  et  une  interface  de  paiement  pour  les 
e-commerçants. Le nombre d’opérations enregistrées 
via cette application de paiement mobile a dépassé, en 
2020, 2,1 millions pour un volume de transactions de 
88,1 millions de TND (environ 27,1 millions d’euros). 
D’autres solutions de paiement mobile non-bancaires 
existent.  Ces  solutions  permettent  de  créer  des 
portefeuilles  digitaux  (e-wallets)  qui  sont  alimentés 
par  cartes  bancaires  ou  postales  ou  par  virements 
ou  versements  bancaires.  Des  demandes  ont  été 
déposées  à  la  BCT  par  les  propriétaires  de  ces 
solutions et les opérateurs de la téléphonie mobile en 
vue  d’obtenir  l’agrément  nécessaire  pour  exercer  en 
qualité d’établissement de paiement.
la  BCT 
Viamobile  est  le  premier  opérateur  à  avoir  obtenu 
auprès  de 
l’agrément  d’établissement 
de  paiement  au  titre  de  sa  solution  de  paiement 
mobile  SWARED.  Cette  solution  développée  pour 
Smartphone (sous Android et IOS), permet d’effectuer 
des  opérations  de  transfert  et  de  paiement  de 
proximité (par QR Code) et à distance au niveau d’un 
réseau  de  partenaires.  L’alimentation  des  comptes 
SWARED  s’effectue  par  carte  ou  en  espèces  (cash 
in)  auprès  du  réseau  d’agents  de  Viamobile,  dont  le 
nombre est estimé à un millier. Elle permet également 
d’effectuer des retraits en espèces (cash out) auprès 
de ce même réseau. 
Les opérateurs de téléphonie mobile, une fois agréés 
en tant qu’établissements de paiement, pourront jouer 
un  rôle  important  dans  la  promotion  de  l’accès  aux 
services  de  paiement  mobile.  En  effet,  ils  disposent 
déjà d’une base de clientèle qui comprend un nombre 
important  de  personnes  non  bancarisées  et  d’un 
réseau  physique  de  points  de  vente  de  détail  plus 
vaste que celui des banques.
Il  est  à  noter  que  les  opérateurs  téléphoniques 
Ooredoo,  Tunisie  Telecom  et  Orange  offrent  en 
collaboration avec la SMT et via la technologie USSD 
les  services  Mobicash,  MobilPay  et  Orange  Money, 
respectivement,  qui  permettent,  outre  les  transferts 
interopérables,  de  payer  via  le  téléphone  mobile,  les 
factures et les recharges téléphoniques ainsi que les 
36  Selon les responsables de la Poste Tunisienne, plus de 90% des aides sociales ont été effectuées par les e-wallets via la Poste Tunisienne.
37  Le nombre de clients enregistrés dans cette application de paiement mobile dépasse les 80 000 clients (Poste Tunisienne, 2019).
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
40
factures d’électricité et d’autres services en faveur de 
l’administration  (certaines  redevances  fiscales,  frais 
de  scolarité,  chargement  des  badges  de  télépéage 
pour  l’autoroute  ou  encore  cotisations  sociales). 
L’opérateur  téléphonique  Ooredoo  a  lancé  en  2016, 
en  partenariat  avec  la  SMT,  la  première  solution  de 
paiement  mobile  sur  Smartphone  :  Mobicash.  Cette 
plateforme  inter-opérateurs  et  interbancaire  permet 
d’effectuer en plus des recharges téléphoniques, les 
transferts  vers  d’autres  utilisateurs  Mobicash  inscrits 
avec  une  carte  bancaire  ou  postale,  les  transferts 
vers  d’autres  utilisateurs  inscrits  à  Mobicash  ou  à 
Mobipost  (Mobiflouss,  Mobidinar,  Mobimoney),  quel 
que soit l’opérateur, ainsi que le paiement des achats 
dans une boutique (par QR code) ou en ligne auprès 
des  commerçants  affiliés  au  service  Mobicash  à 
travers leur banque ainsi que les services accessibles 
par USSD.
Étant donné la forte pénétration de la téléphonie mobile 
en  Tunisie  (125,9%  en  2020),  le  développement  du 
paiement mobile devrait permettre de faciliter l’accès 
de  toutes  les  tranches  de  la  population,  surtout 
celle  non-bancarisée,  aux  services  financiers  et  de 
digitaliser les paiements.
4.4.  Options de paiement en ligne 
Trois  plateformes  de  paiement  électronique  sont 
disponibles  en  Tunisie.  La  première  est  gérée  par  la 
SMT  pour  le  compte  des  banques  (ClicToPay),  les 
deux autres par la Poste (e-dinar et MPGS, mises en 
place en 2000 et 2020, respectivement). Fin 2020, 
1 800 sites marchands étaient inscrits sur la plateforme 
de  la  SMT,  réalisant  4,8  millions  de  transactions 
pour un volume d’environ 275 millions de TND (84,6 
millions  d’euros).  Par  ailleurs,  652  sites  marchands 
étaient  affiliés  à  la  solution  de  la  Poste  Tunisienne 
(e-dinar)  enregistrant  1,6  millions  de  transactions  et 
un  volume  d’opérations  de  paiements  électroniques 
d’environ 65 millions de TND (soit près de 20 millions 
d’euros)  (source  :  Poste  Tunisienne).  En  outre,  sur 
la  période  2015-2020,  en  moyenne,  deux  tiers  des 
sites actifs ont accepté des paiements via des cartes 
bancaires étrangères, et ont donc été assimilés à des 
sites permettant les opérations d’exportation.
la  plateforme  MPGS  est 
L’utilisation  de  la  plateforme  MPGS  de  Mastercard 
par  la  Poste  Tunisienne  a  été  mise  en  place  en  vue 
d’accepter  les  moyens  de  paiement  nationaux  et 
internationaux selon les nouvelles normes de sécurité 
internationale  (3D-Secure  V.2).  La  plateforme  MPGS 
peut également accepter les e-wallets internationaux, 
à 
l’instar  de  PayPal  et  MasterPass.  Toutefois, 
l’acceptation de PayPal est tributaire d’un accord avec 
la BCT. Or leurs négociations ont été suspendues en 
2017,  compte  tenu  de  la  position  de  PayPal  qui  ne 
considère  pas  la  Tunisie  comme  une  opportunité  et 
des  dispositions  de  la  réglementation  des  changes, 
lesquelles ne permettent pas la détention de devises 
par  les  résidents,  sauf  sous  certaines  conditions. 
Aujourd’hui, 
l’unique 
plateforme  multi-canal  en  Tunisie  qui  accepte  les 
paiements en ligne, sur TPE In Store et par mobile. La 
disponibilité  de  services  de  paiement  interopérables 
est  d’une  importance  majeure  pour  l’émergence 
d’un  environnement  propice  au  développement  du 
commerce  électronique,  dans  la  mesure  où  cela 
permet  aux  cyberconsommateurs  de  régler  des 
commerçants  recourant  à  d’autres  prestataires  de 
paiement. En l’absence d’interopérabilité38, les clients 
adoptent  des  solutions  de  contournement  souvent 
peu  pratiques  et  coûteuses  pour  effectuer  leurs 
transactions,  par  exemple  se  faire  ouvrir  plusieurs 
comptes  auprès  de  divers  prestataires.  Selon  Cook 
et  al39,  l’interopérabilité  des  services  de  paiement 
améliore l’offre client en permettant aux utilisateurs de 
faire des transactions au-delà de leur propre réseau. 
Les  participants  aux  consultations  nationales  tenues 
en mars 2021 ont évoqué le manque d’interopérabilité 
au niveau des services de paiement en Tunisie comme 
un  obstacle  au  développement  des  règlements 
en  ligne  dans  le  cadre  du  commerce  électronique. 
Actuellement,  même  si 
les  sites  marchands 
affiliés  à  la  solution  ClicToPay  de  la  SMT  peuvent 
désormais  accepter  des  paiements  de  la  part  des 
38  Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), l’interopérabilité est définie comme la compatibilité technique ou juridique qui permet d’utiliser 
un système ou un mécanisme avec d’autres systèmes ou mécanismes. L’interopérabilité permet aux participants de différents systèmes d’effectuer, 
de compenser et de régler des paiements ou des transactions financières entre systèmes sans avoir à participer à plusieurs systèmes.
39  William Cook, Dylan Lennox et Souraya Sbeih, Construire mieux et plus vite. Guide des systèmes de paiement instantanés inclusifs, CGAP, Washington, 
D.C., 2021.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
cyberconsommateurs titulaires des cartes e-dinar de 
la Poste, des problèmes techniques persistent quant 
à l’acceptation des paiements via les cartes bancaires 
sur  les  sites  affiliés  à  la  solution  e-dinar.  Pour  l’autre 
plateforme de la Poste Tunisienne, MPGS, les cartes 
de  seulement  six  banques  permettent  d’y  effectuer 
des  transactions,  faute  d’un  accord  sur  un  modèle 
économique.  Des  efforts  restent  à  déployer  pour 
garantir  l’adhésion  des  toutes  les  banques.  Grâce 
à  l’intervention  de  la  BCT,  le  taux  d’acceptation  des 
paiements effectués à travers la plateforme MPGS par 
carte bancaire s’est nettement amélioré (entre 80% et 
90%, selon les responsables de la Poste Tunisienne).
Le  manque  de  réactivité  de  la  part  des  banques 
constitue  un  autre  obstacle  au  développement  des 
paiements  en  ligne.  En  effet,  en  s’adressant  aux 
banques  pour  la  mise  en  place  du  kit  de  paiement, 
les  cybercommerçants  se  heurtent  le  plus  souvent 
à  une  méconnaissance,  de  la  part  du  personnel 
des  agences,  du  produit  et  de  la  marche  à  suivre. 
Cela  se  traduit  par  des  délais  très  importants  qui,  le 
plus  souvent,  découragent  les  cybercommerçants, 
lesquels abandonnent et se rabattent sur le paiement 
en  espèces  à  la  livraison.  Les  banques  gagneraient 
41
à  former  les  personnels  de  leur  réseau,  qui  sont  les 
premiers  interlocuteurs  des  cybercommerçants  sur 
les procédures de mise en place de kits de paiement. 
Enfin,  le  recours  aux  nouveaux  acteurs  tels  que  les 
«  Prestataires  des  Services  de  Paiement  »  (Payment 
Facilitators  /  PayFac)  devra  être  encouragé  en  leur 
confiant  la  tâche  de  démarchage,  d’enrôlement 
dans les systèmes de paiement en ligne ou mobile et 
d’installation du kit de paiement.
En  matière  de  solutions  de  paiement,  72%  des 
répondants  au  questionnaire  de 
la  CNUCED 
(sur  99)  considèrent  que  la  réglementation  des 
paiements  électroniques  et  mobiles  est  inadaptée 
aux  opérations  de  commerce  électronique.  De 
même,  63%  des 
répondants  considèrent  que 
l’accès difficile aux comptes en devises et aux cartes 
bancaires 
internationales  constitue  une  entrave 
au  développement  du  commerce  électronique 
transfrontalier.  La  faible  interopérabilité  entre  les 
différents moyens de paiement électronique et mobile 
est  considérée  comme  un  obstacle  majeur  par  55% 
des répondants. 
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
42
Figure 12 : Obstacles concernant les solutions de paiement pour créer un environnement propice au commerce électronique 
Quels sont à votre avis les trois obstacles les plus importants et les trois les moins importants en termes de solutions de 
paiement dans votre pays ? (répondants des secteurs public et privé, 99 réponses)
Réglementation inadaptée aux paiements électroniques et mobiles
Réglementation inadaptée aux paiements électroniques et mobiles
72%
Accès difficile aux comptes en devises et aux cartes bancaires internationales
Accès difficile aux comptes en devises et aux cartes bancaires internationales
63%
Faible interopérabilité entre différents moyens de paiement en ligne et mobiles
Faible interopérabilité entre différents moyens de paiement en ligne et mobiles
55%
28%
72%
28%
37%
63%
45%
55%
37%
45%
Manque de sensibilisation aux bonnes pratiques internationales 
Manque de sensibilisation aux bonnes pratiques internationales 
42%
Faible taux de bancarisation surtout dans les régions
Faible taux de bancarisation surtout dans les régions
41%
Manque d’initiatives éducatives renforçant la sécurité et de la confiance 
Manque d’initiatives éducatives renforçant la sécurité et de la confiance 
37%
58%
42%
59%
41%
63%
37%
Difficultés pour les payements des montants bas
Difficultés pour les payements des montants bas
24%
76%
24%
Faible compréhension des législations anti-blanchiment d'argent et contre le 
Faible compréhension des législations anti-blanchiment d'argent et contre le 
financement du terrorisme
financement du terrorisme
14%
86%
14%
58%
59%
63%
76%
86%
Source : CNUCED.
Plus important
Moins important
Plus important
Moins important
4.5.  Solutions de paiement à l’international 
et développement du e-commerce 
transfrontalier
Les solutions de paiement existantes à l’international 
au  profit  des  e-commerçants  transfrontaliers  ne 
favorisent  pas  le  développement  des  exportations 
tunisiennes  via 
le  commerce  électronique.  Les 
marchands  tunisiens  qui  exportent  leurs  produits 
via  des  marketplaces  (comme  Ebay,  Etsy,  Amazon, 
etc.)  ne  peuvent  pas  être  payés  via  des  e-wallets 
de type PayPal et sont donc incapables de rapatrier 
les  fonds  générés  par  leurs  exportations,  puisque  le 
mode  «  receive  »  n’est  pas  ouvert  à  la  Tunisie  par 
PayPal. Le seul moyen de paiement offert aujourd’hui 
aux  clients  étrangers  des  e-commerçants  tunisiens 
est  le  paiement  par  carte  bancaire  internationale, 
accepté  par  la  passerelle  de  paiement  ClicToPay  de 
la  SMT  ou  la  plateforme  MPGS  de  la  Poste  (avec 
MasterCard). Ces passerelles de paiement n’ont pas 
réussi à gagner la confiance des clients étrangers, qui 
se  trouvent  redirigés  vers  le  site  de  la  SMT  ou  vers 
la  Poste  pour  y  saisir  leurs  coordonnées  bancaires, 
ce  qui  suscite  leur  méfiance  et  cause,  souvent,  la 
rupture  du  processus  d’achat.  S’ajoutent  à  ces 
défis  auxquels  sont  confrontés  les  e-commerçants 
tunisiens en matière de paiement depuis l’étranger, les 
frais élevés des transactions pour les marchands et le 
chargeback, presque inexistant. 
Au  vu  des  difficultés  liées  à  l’adhésion  de  la  Tunisie 
à la plateforme PayPal qui permet aux acheteurs de 
payer  sur  les  sites  marchands  sans  divulguer  leurs 
coordonnées  bancaires,  une  solution  possible  serait 
d’introduire une passerelle de paiements internationaux 
(PPI)  en  tant  qu’entité  facilitant  l’interfaçage  des 
sites  marchands  tunisiens  avec  les  fournisseurs 
de  e-wallets  dans  le  monde.  Cela  permettrait  aux 
e-commerçants  tunisiens  d’accepter  des  e-wallets 
étrangers sur leurs sites marchands sans qu’ils soient 
contraints d’ouvrir un compte, étant donné que la PPI 
met  à  leur  disposition  un  compte  virtuel  reflétant  le 
solde relatif à l’ensemble des ventes réalisées via ces 
portefeuilles  électroniques.  La  PPI,  qui  constituerait 
l’interlocuteur  des  e-commerçant  tunisiens  avec  les 
fournisseurs  de  e-wallets,  permettrait  d’optimiser  les 
coûts des transactions, d’assurer le rapatriement des 
recettes des ventes transfrontalières en ligne ainsi que 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
du reporting détaillé à destination de la BCT sur ces 
transactions.  Une  étude  a  été  menée  en  2019  avec 
l’appui d’un cabinet international et la collaboration de 
la  BCT,  des  Ministères  du  Commerce,  des  Finances 
et  des  Technologies  de  la  Communication  visant 
l’identification et une négociation avec des partenaires 
potentiels à même d’établir une passerelle de paiement 
international  au  profit  des  exportateurs  tunisiens.40  À 
la suite de cette étude, la BCT est entrée en relation 
avec  plusieurs  partenaires  internationaux  (Banque 
mondiale,  IFC,  etc.)  afin  de  faciliter  les  discussions 
avec les leaders mondiaux du paiement en ligne quant 
à l’implantation de solutions techniques permettant la 
réalisation des règlements au titre des biens et services 
via les sites marchands tunisiens.
Les  participants  aux  consultations  nationales  tenues 
en  mars  2021  ont  mis  l’accent  sur  la  nécessité 
d’apporter  des  assouplissements  au  niveau  de  la 
règlementation  des  changes  afin  de  faciliter  l’accès 
des  citoyens  et  des  opérateurs  économiques 
aux  comptes  en  devises  et  aux  cartes  bancaires 
internationales.  Cela  devrait  faciliter  sensiblement  le 
développement du commerce transfrontalier en ligne. 
Il  est  cependant  à  noter  qu’un  assouplissement  de 
la règlementation des changes implique au préalable 
une refonte du système d’information de la BCT en ce 
qui concerne les opérations bancaires avec l’étranger 
et une digitalisation des procédures de reporting par 
les  banques  de  la  place,  et  ce  conformément  aux 
exigences de l’autorité de régulation et de supervision 
(la BCT) en vue d’une meilleure gestion des risques.
Internationale 
La  Carte  Technologique 
(CTI) 
constitue  un  moyen  de  paiement  électronique  à 
l’international.  La  CTI  est  régie  par  la  circulaire  de 
la BCT n°2016-09 relative aux transferts au titre des 
opérations courantes telle que modifiée par la circulaire 
n°2019-02. La CTI permet aux Tunisiens résidents et 
aux  sociétés  résidentes  en  Tunisie  de  procéder  au 
paiement, via l’Internet, de frais relatifs à l’hébergement 
de sites web ou d’applications mobiles, de publicité et 
d’abonnements aux sites web étrangers, notamment 
les plateformes de sous-traitance (freelance) et les sites 
web  à  caractère  éducatif,  et  de  dépenses  relatives 
à  la  collecte  d’informations  et  à  l’achat  de  services 
40  Source : Rapport annuel de la BCT (2019).
41  À la fin mai 2021, 500 start-up avaient été labellisées.
43
de  formation  en  ligne,  d’outils  de  développement 
d’applications et de licences de logiciels.
Les  montants  des  paiements  électroniques  annuels 
autorisés via la CTI sont limités à 1 000 TND (307,86 
euros) pour les personnes physiques et à 10 000 TND 
(3 078,60 euros) pour les personnes morales. La limite 
est  portée  à  100  000  TND  (30  786  euros)  pour  les 
sociétés ayant obtenu le label « start-up » délivré par 
le MTC.41
L’utilisation  des  CTI  a  progressé  de  manière 
exponentielle  ces  dernières  années,  que  ce  soit  en 
termes du nombre des cartes utilisées ou de montant 
des  transactions.  Le  nombre  de  CTI  est  passé  de  3 
329 cartes en 2015 à 44 641 cartes en 2020. Quant 
aux  montants  des  transferts  annuels  via  une  CTI,  ils 
sont passés de 682 200 TND (210 268 euros) en 2015 
à  environ  14,1  millions  de  TND  (4,3  millions  d’euros) 
en 2020. 
Efforts des autorités publiques en matière de 
digitalisation des paiements
Les  autorités  publiques  manifestent 
la  volonté 
d’encourager  l’utilisation  des  paiements  en  ligne 
par  les  citoyens.  Des  efforts  ont  été  déployés  afin 
de  rationaliser  le  recours  au  mode  de  paiement  en 
espèces au titre des opérations commerciales. À cet 
effet, depuis le 1er janvier 2016, le montant maximum 
des  transactions  commerciales  au  titre  duquel  le 
paiement  en  espèces  est  autorisé  a  été  réduit  de 
moitié, passant de 10 000 TND (3 078,60 euros) à 5 
000 TND (1 539 euros). 
En  vertu  de  l’article  36  de  la  Loi  n°  2020-46  du 
23  décembre  2020  portant  loi  de  finances  pour 
l’année  2021,  et  dans  le  cadre  du  renforcement  de 
l’administration  électronique  et  de  la  réduction  des 
paiements en espèces, l’État prend en charge les frais 
dus  sur  les  opérations  de  paiement  à  distance  des 
divers impôts et taxes et des divers revenus publics, 
par  le  moyen  de  cartes  bancaires,  téléphone  mobile 
ou via les Terminaux de paiement électronique (TPE).
Les  années  2018  et  2020  ont  été  exceptionnelles, 
compte tenu de l’évolution importante des paiements 
au titre du e-Gov. En effet, l’année 2018 a été marquée 
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
44
par  une  mesure  des  pouvoirs  publics  portant  sur 
l’obligation  d’inscription  des  élèves  à  distance.  Elle 
a  représenté  environ  1,1  millions  de  transactions 
pour  un  montant  de  11,7  millions  de  TND  (environ 
3,61  millions  d’euros),  mais  cette  mesure  n’a  pas 
été  renouvelée  les  années  suivantes.  L’année  2020 
a  connu  la  digitalisation  des  paiements  de  certains 
services  en  faveur  de  l’administration,  telles  que 
les  aides  sociales  estimées  à  plus  que  342  000 
transactions pour un montant de 68,4 millions de TND 
(plus de 21 millions  d’euros).  Dans  le  contexte de la 
pandémie de COVID-19, des solutions de paiements 
digitaux ont été adoptées lors du confinement décrété 
entre mars et juin 2020, visant à contrer la propagation 
de la maladie du fait de la manipulation des espèces. 
Des  solutions  digitales  ont  été  développées  par  le 
Ministère  des  Affaires  Sociales  (MAS)  afin  de  cibler, 
inscrire  et  payer  les  bénéficiaires  des  transferts 
sociaux  de  façon  à  limiter  les  déplacements  et  les 
regroupements de personnes. À cet effet, un portail en 
ligne et de nouvelles solutions de paiement numérique 
par  carte  virtuelle  ont  été  mis  en  place.  La  BCT  a 
également  adopté  une  circulaire  instituant  la  gratuité 
des transactions pour ces transferts sociaux liés à la 
pandémie.
La Banque Centrale de Tunisie et la Banque de France 
ont  conduit,  en  juillet  2021,  une  expérimentation  de 
Monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Elle 
a  permis  de  réaliser  une  opération  de  transfert  de 
fonds en monnaie commerciale entre deux particuliers 
situés  respectivement  en  Tunisie  et  en  France.  Les 
deux  banques  centrales  ont  utilisé  de  la  MNBC  de 
gros. Cette expérimentation, qui constitue le premier 
cas  d’usage  de  MNBC  interbancaire  à  des  fins  de 
transfert de fonds de détail, présente une opportunité 
pour  engager  d’autres  réflexions  plus  importantes 
entre  les  banques  centrales  sur  le  déploiement  de 
transfrontaliers. 
canaux  alternatifs  de 
Récemment,  la  BCT  s’est  engagée  à  jouer  le  rôle 
d’institution facilitatrice envers l’innovation financière. 
Elle a ouvert un environnement de test en décembre 
2020 portant sur la MNBC, le crowdfunding, E-KYC et 
les transferts transfrontaliers42.
transferts 
Afin de stimuler davantage l’utilisation des paiements 
électroniques  par  les  agents  privés  (consommateurs 
et commerçants), les autorités publiques gagneraient 
à  instaurer  des  incitations  fiscales  liées  à  l’usage  de 
la monnaie électronique. Par exemple, un abattement 
fiscal  pourrait  être  appliqué  aux  commerçants  pour 
lesquels une part déterminée de leur chiffre d’affaires 
provient d’un paiement mobile ou de tout autre moyen 
de paiement électronique. Afin d’encourager l’adhésion 
du grand public à l’usage de la monnaie électronique, 
une  TVA  spécifique  à  taux  réduit  pourrait  aussi  être 
appliquée  aux  paiements  commerçants  effectués 
via  des  e-wallets.  Ces  incitations  fiscales,  adoptées 
dans plusieurs pays (Corée du Sud, Colombie, Grèce, 
Japon,  Mexique,  Uruguay,  Argentine)  ont  démontré 
leur efficacité dans le développement des paiements 
digitaux.  De  telles  mesures  auraient  également  des 
impacts  positifs  en  termes  de  lutte  contre  l’évasion 
fiscale  et  permettraient  de  réduire  l’ampleur  de 
l’économie informelle43.
Dans  le  cadre  de  son  orientation  récente  vers  la 
finance  digitale,  la  Tunisie  gagnerait  à  entreprendre 
une évaluation afin de mieux comprendre les enjeux, 
les opportunités et les risques inhérents aux nouvelles 
innovations  technologiques  et  financières  en  matière 
de  crypto-monnaie,  et  ce  afin  d’en  réguler  l’usage, 
à  l’instar  de  la  réflexion  engagée  par  la  Commission 
européenne  concernant  l’encadrement  des  crypto-
actifs.
Projet de digitalisation des paiements 
gouvernementaux
L’étude  commandée  par 
la  Présidence  du 
Gouvernement, dans le cadre de l’appui de la Banque 
mondiale, devra porter sur l’identification des étapes 
à franchir pour passer des mécanismes de paiement 
actuels  :  du  Gouvernement  vers  les  personnes 
(G2P),  des  personnes  vers  le  Gouvernement  (P2G), 
du  Gouvernement  vers  les  entreprises  (G2B),  des 
(B2G)  et  du 
entreprises  vers 
Gouvernement  vers 
(G2G)  à 
d’autres modèles, où les paiements gouvernementaux 
seraient  entièrement  automatisés  et  effectués  vers 
des comptes de transaction.
le  Gouvernement 
le  Gouvernement 
L’étude prévoit de procéder à une analyse de la situation 
et  de  formuler  des  recommandations  pour  faciliter 
la  transition  vers  des  paiements  gouvernementaux 
recommandations  devront  être 
numérisés.  Ces 
42  Source : https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/documents/Act_20210713_fr.pdf.
43  Une récente publication du Groupe de la Banque mondiale, intitulée Incitations à l’acceptation des paiements électroniques (2020), cite une étude 
réalisée  sur  un  échantillon  de  pays  de  l’Europe  centrale  et  méridionale  montrant  qu’une  augmentation  de  1%  de  la  valeur  totale  des  paiements 
digitaux, conduit, en moyenne, à une diminution de l’économie informelle de 0,037 point de pourcentage du PIB.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
45
rassemblées dans un manuel dédié à la digitalisation 
des  paiements  du  Gouvernement  tunisien,  couvrant 
les différentes thématiques techniques, règlementaires 
et organisationnelles.
À  terme,  ce  projet  devrait  favoriser  le  recours 
des  administrations  publiques  aux  mécanismes 
les 
électroniques  pour  effectuer  et  percevoir 
paiements  et  l’abandon  progressif  des  paiements 
gouvernementaux  en  liquide.  Il  devrait  également 
la  modernisation  des  services  publics 
appuyer 
et  accélérer  l’inclusion  financière  en  mettant  à  la 
disposition des usagers des comptes de transaction 
et  en  mobilisant  l’investissement  dans  les  réseaux 
et  infrastructures  nécessaires  à  l’utilisation  de  ces 
comptes pour des transactions électroniques. 
Figure 13 : Modes de paiement utilisés au titre des achats en ligne  
De quelle(s) manière(s) vos clients peuvent-ils actuellement payer pour les biens et services que vous offrez ? 
(répondants des secteurs public et privé, 39 réponses)
A : Modes de paiement à la commande
B : Modes de paiement à la livraison
Par autres moyens
11%
Par Paypal
8%
Par virement
36%
Source : CNUCED.
Par mobile
3%
En cash
51%
Par carte
45%
Par carte
21%
Par chèque
25%
L’analyse  des  réponses  aux  questionnaires  transmis 
aux  opérateurs  du  secteur  privé  dans  le  cadre  de 
l’étude montre que les principaux modes de paiement 
utilisés  à  la  commande  sont  les  règlements  par 
carte  (45%)  et  par  virement  (36%).  À  la  livraison,  les 
modes  de  paiement  utilisés  sont  les  règlements  en 
espèces (51%), par chèque (25%) et le paiement par 
carte  (21%),  alors  que  le  règlement  par  mobile  ne 
représente  que  3%.  Le  faible  recours  au  paiement 
mobile  explique  la  perception  des  répondants  aux 
questionnaires qui considèrent la règlementation des 
paiements mobiles comme inadaptée aux opérations 
de commerce électronique. Il est à noter qu’il n’existe 
pas de données fiables sur le volume des opérations 
de  commerce  électronique  avec  règlement  à  la 
livraison,  mais  cette  catégorie  domine  en  Tunisie  et 
est estimée entre 75%44 et 90%.45
L’enquête  auprès  des  consommateurs  a  confirmé  la 
prépondérance  des  paiements  à  la  livraison  dans  le 
cadre du commerce électronique. Selon les résultats 
de cette enquête, seuls 16,9% des répondants (sur un 
total de 558 réponses) déclarent payer exclusivement 
à  la  commande  leurs  achats  en  ligne,  contre  83,1% 
des  répondants  qui  déclarent  avoir  recours  au 
mode  de  règlement  à  la  livraison.  Interrogés  sur  les 
motivations  de  leur  choix,  respectivement  61,5% 
et  38,7%  des  répondants  évoquent  le  manque  de 
44  Source : Rapport annuel de la Poste Tunisienne (2019).
45  Chiffre fourni lors des consultations nationales organisées dans le cadre de cette évaluation en mars 2021.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
46
confiance  tant  dans  le  site  marchand  que  dans  le 
système  de  paiement  en  ligne.  Afin  de  renforcer 
la  confiance  des  consommateurs  vis-à-vis  des 
solutions  de  paiement  en  ligne,  il  serait  possible 
de  recourir  au  compte  sous  séquestre,  autrement 
dit,  au  système  du  dépôt  fiduciaire  avec  un  tiers  de 
confiance  indépendant  qui  sert  d’intermédiaire  entre 
le consommateur et le e-commerçant et garantit que 
les fonds ne seront libérés que si la transaction s’est 
correctement déroulée.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
47
5. CADRE JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE
La  Tunisie  figure  parmi  les  précurseurs  dans  la  région  en  termes  d’adoption  d’une  législation 
dédiée  aux  échanges  et  au  commerce  électroniques  (Loi  n°  2000-83  du  9  août  2000).  D’autres 
lois régissent, entre autres, les activités du commerce électronique telles que la Loi relative aux 
techniques de vente et à la publicité commerciale, la Loi relative au commerce de distribution, la 
Loi organique sur la protection des données à caractère personnel et la Loi relative à la protection 
du consommateur, dont les dispositions sont également applicables aux activités du commerce 
électronique. La Tunisie manque toutefois d’une loi dédiée à la cybercriminalité. Malgré cet arsenal 
juridique, le cadre réglementaire actuel régissant le commerce électronique est considéré comme 
incomplet  et  non-propice  au  développement  du  secteur.  De  plus,  la  multitude  et  la  dispersion 
des  textes  juridiques  afférents  au  commerce  électronique  réduisent  sa  connaissance  ainsi  que 
sa  compréhension  par  le  grand  public.  La  révision  et  la  mise  à  jour  de  ce  cadre  réglementaire 
sont considérées aujourd’hui comme indispensables à la création d’un environnement propice au 
développement du commerce électronique et au renforcement de la confiance des consommateurs. 
Les  difficultés  concernent  aussi  l’application  de  la  législation  et  la  vulgarisation  des  textes 
législatifs. Les modalités de contrôle et de répression des infractions à la réglementation régissant 
le commerce électronique sont elles aussi considérées comme insuffisantes.
5.1.  Lois et décrets de référence sur le 
commerce électronique 
Le 9 août 2000, la Loi n° 2000-83 a été promulguée, 
qui  fixe  les  règles  générales  régissant  les  échanges 
et  le  commerce  électroniques.  Cette  loi  définit  le 
commerce  électronique  comme  étant  les  opérations 
commerciales qui s’effectuent à travers les échanges 
électroniques.  Elle  définit  les  droits  et  les  obligations 
des  différentes  parties  prenantes  impliquées  dans  la 
transaction commerciale en ligne (voir Encadré 2). 
Encadré 2 : Principales dispositions relatives aux transactions commerciales 
électroniques
Informations obligatoires qui doivent être fournies au consommateur
•  L’identité, l’adresse et le téléphone du vendeur ou du prestataire de service.
•  Une description complète des différentes étapes d’exécution de la transaction.
•  La nature, les caractéristiques et le prix du produit.
•  Le coût de livraison, les tarifs d’assurance du produit et les taxes exigées.
•  La durée de l’offre du produit aux prix fixés.
•  Les conditions de garanties commerciales et du service après-vente.
•  Les modalités et les procédures de paiement et, le cas échéant, les conditions de crédit proposées.
•  Les modalités et les délais de livraison, l’exécution du contrat et les conséquences de l’inexécution des engagements.
•  La possibilité de rétractation et son délai (10 jours ouvrables).
•  Le mode de confirmation de la commande.
Confirmation de la commande
Avant la conclusion du contrat, le vendeur doit permettre au consommateur de récapituler définitivement l’ensemble de ses choix, de 
confirmer la commande ou de la modifier selon sa volonté et de consulter le certificat électronique relatif à sa signature. 
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
48
Durée de conclusion du contrat
Le vendeur doit fournir au consommateur, à sa demande, et dans les 10 jours suivant la conclusion du contrat, un document écrit ou 
électronique contenant l’ensemble des données relatives à l’opération de vente.
Droit de rétractation
Le consommateur peut se rétracter dans un délai de 10 jours ouvrables :
•  À compter de leur date de leur réception, pour les marchandises.
•  À compter de la date de conclusion du contrat, pour les services.
Procédures de retour
Nonobstant la réparation du préjudice au profit du consommateur, ce dernier peut restituer le produit en l’état s’il n’est pas conforme 
à la commande ou si le vendeur n’a pas respecté les délais de livraison et ce dans un délai de 10 jours ouvrables à compter de la 
date de livraison. 
Dans ce cas, le vendeur doit rembourser la somme payée et les dépenses y afférentes au consommateur dans un délai de 10 jours 
ouvrables à compter de la date de restitution du produit.
Source : Loi n°2000-83 du 9 août 2000.
Les modalités de contrôle et de répression 
des infractions à la réglementation régissant le 
commerce électronique sont considérées comme 
insuffisantes. 
Bien que la Loi 2000-83 stipule que les informations 
obligatoires  mentionnées  dans  l’Encadré  2  doivent 
être  fournies  par  voie  électronique  et  mises  à  la 
disposition  du  consommateur  pour  consultation  à 
tous  les  stades  de  la  transaction,  ces  dispositions 
ne  sont  pas  toujours  respectées,  ce  qui  explique  la 
méfiance des consommateurs. Selon les participants 
aux consultations nationales menées par la CNUCED, 
infractions,  des 
les  modalités  de  contrôle  des 
dépassements et du non-respect de la réglementation 
régissant le commerce électronique sont considérées 
comme  insuffisantes  (pour  le  cas  des  agents  de 
contrôle économique relevant du MCDE et les agents 
de la police judiciaire), voire inexistantes (pour le cas 
des agents de contrôle de l’ANCE, en ce qui concerne 
notamment le contrôle du respect par le fournisseur de 
services de certification électronique des dispositions 
de la Loi 2000-83 et de ses décrets d’application).
En outre, cette loi ne s’applique pas à tous les acteurs 
de la chaîne de valeur du commerce électronique tels 
que les intermédiaires et propriétaires de plateformes 
électroniques, les fournisseurs de services logistiques 
(transporteurs et livreurs) dont les relations doivent faire 
l’objet  de  contrats.  Les  dispositions  contractuelles 
entre  les  sociétés  intermédiaires  propriétaires  des 
plateformes  électroniques  et  les  vendeurs,  ainsi  que 
celles  entre  les  vendeurs  ou  les  propriétaires  des 
plateformes  électroniques  et  les  fournisseurs  de 
services logistiques, devraient être régies par le cadre 
réglementaire  du  commerce  électronique  afin  de 
cerner de manière explicite les obligations de chacune 
des  parties.  Enfin,  la  loi  régissant  les  échanges  et  le 
commerce  électroniques  concerne  uniquement  le 
marché local et ne régit pas le commerce électronique 
transfrontalier. 
L’article  premier  de  la  Loi  n°  2000-83  attribue  aux 
contrats  électroniques  le  même  régime  juridique 
que  celui  des  contrats  écrits  en  ce  qui  concerne 
l’expression  de  la  volonté,  leurs  effets  légaux,  leur 
validité et leur exécution, dans la mesure où il n’y est 
pas  dérogé  par  la  présente  loi.  Cette  loi  traite  de  la 
question de la certification électronique des documents 
électroniques. À cet effet, l’article 8 entérine la création 
d’une  Agence  nationale  de  certification  électronique 
(ANCE), qui a pour principales missions :
•  L’octroi de l’autorisation d’exercice de l’activité 
de  fournisseur  de  services  de  certification 
la 
tout 
électronique  sur 
République tunisienne ;
territoire  de 
le 
•  Le  contrôle  du  respect  par  le  fournisseur  de 
services  de  certification  électronique  des 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
dispositions de la présente loi et de ses textes 
d’application ;
•  La  fixation  des  caractéristiques  du  dispositif 
de  création  et  de  vérification  de  la  signature 
électronique ;
•  La 
conclusion 
des 
reconnaissance  mutuelle  avec 
étrangères ; 
conventions 
- Plus de références et documents sur Legaly Docs de 
les  parties 
•  L’émission,  la  délivrance  et  la  conservation 
des certificats électroniques relatifs aux agents 
publics  habilités  à  effectuer  les  échanges 
électroniques ; 
•  La participation aux activités de recherche, de 
formation  et  d’étude  afférentes  aux  échanges 
et commerce électroniques.
En  vertu  de  l’article  23  de  la  Loi  n°  2000-83,  les 
certificats  électroniques  délivrés  par  les  organismes 
de  certification  établis  à  l’étranger  sont  reconnus  en 
Tunisie dans le cas où lesdits organismes ont conclu 
un accord de reconnaissance mutuelle avec l’ANCE. 
Ces  dispositions  sont  par  nature  bénéfiques  au 
commerce électronique transfrontalier.
Le  Code  des  Obligations  et  des  Contrats  (COC) 
dans  son  article  453  tel  que  modifié  par  la  Loi  n° 
2000-57  du  13  juin  2000,  a  reconnu  la  signature 
électronique, qui consiste en l’utilisation d’un procédé 
d’identification  fiable  garantissant  le  lien  entre  ladite 
signature  et  le  document  électronique  auquel  elle 
se  rattache.  Le  législateur  a  considéré  le  document 
électronique comme étant un écrit, d’où la possibilité 
d’apporter  la  preuve  non  seulement  de  l’existence 
du  consentement  mais  aussi  de  la  convention  elle-
même. Ainsi, le contrat de vente électronique reste-t-il 
toujours soumis au droit commun et aux dispositions 
particulières. 
les 
contrats 
actuellement, 
Toutefois, 
signés 
électroniquement  ne  peuvent  pas  être  enregistrés 
(recettes  des 
auprès  de 
finances). Le code des droits d’enregistrement et de 
timbre gagnerait à être modifié afin de permettre leur 
enregistrement auprès de l’administration fiscale.46
l’administration  fiscale 
Les consultations nationales ont souligné l’importance 
d’une  coordination  efficace  entre  toutes  les  parties 
prenantes en relation avec l’octroi, la gestion et le suivi 
49
des  noms  de  domaines  dans  le  cadre  des  activités 
du commerce électronique. Une telle coordination est 
nécessaire  pour  faciliter  les  procédures  de  suivi  des 
réclamations  des  consommateurs  à  l’encontre  des 
marchands en ligne en cas d’infraction. Il importe aussi 
de veiller au respect des dispositions de la Charte de 
Nommage et notamment des règles et des conditions 
d’enregistrement des noms de domaine de l’espace 
« .tn » ainsi que des obligations qui en découlent.
Selon  les  participants  aux  consultations  nationales, 
parmi  les  principales  lacunes  du  cadre  juridique  de 
la  protection  légale  des  consommateurs  en  ligne 
figure 
légale  des  signatures 
électroniques,  des  documents  électroniques  et  des 
contrats électroniques.  
la  non-équivalence 
Le  manque  de  confiance  des  consommateurs 
dans  les  solutions  de  paiement  en  ligne  (crainte  de 
piratage  des  données  bancaires,  de  l’usage  abusif 
des  données  par  les  commerçants  ou  de  non-
remboursement suite à un contentieux), encourage les 
consommateurs à privilégier le mode de règlement à 
la livraison et décourage les e-commerçants d’intégrer 
des  solutions  de  paiement  en  ligne  sur  leurs  sites 
marchands.  À  cet  effet,  l’adoption  de  dispositions 
claires de nature à protéger les données de paiement 
des usagers devrait être prise en compte dans la mise 
à jour du cadre réglementaire. 
La  Figure  14  met  en  évidence  les  préoccupations 
des  acteurs  du  numérique  interrogés  en  matière 
d’application  effective  de  la  loi.  Seuls  21%  des 
répondants  au  questionnaire  de  la  CNUCED  (sur 
96)  considèrent  que  les  lois  sur  la  protection  des 
consommateurs  et  la  protection  des  données  à 
caractère  personnel  sont  strictement  appliquées, 
contre environ deux tiers des répondants qui évoquent 
une  application  large  (simple  rappel  à  la  règle)  ou 
souple (sensibilisation).
Par  ailleurs,  seuls  23%  des  répondants  (sur  96) 
estiment que la réglementation actuelle suffit à garantir 
la  sécurité  des  consommateurs  et  des  producteurs. 
Plus de 73% et 58% des répondants, respectivement, 
considèrent  qu’il  est  urgent  de  renforcer  les  aspects 
relatifs à la protection des consommateurs en ligne et 
à la protection des données à caractère privé dans la 
réglementation actuelle.
46  En France, suite à la modification de l’article 658 du Code général des impôts relatif aux formalités d’enregistrement, il est désormais possible, depuis 
le 1er janvier 2021, de faire enregistrer auprès des services des enregistrements compétents les actes signés électroniquement.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
50
Figure 14 : Appréciation du degré d’application de la loi 
Pour chacune des dimensions suivantes, diriez-vous que la loi est appliquée strictement (avec sanctions), largement 
(rappel à la règle), souplement (sensibilisation) ou pas du tout ? (répondants des secteurs public et privé, 96 réponses)
Protection du consommateur
Protection des données
21%
21%
28%
25%
35%
41%
16%
14%
Cybercriminalité
32%
21%
29%
18%
Sécurisation des paiements
41%
27%
23%
9%
Source : CNUCED.
Stricte
Large
Souple
Pas du tout
D’autres lois régissent, entre autres, les activités 
du commerce électronique telles que la loi 
relative aux techniques de vente et de publicité 
commerciale et la loi relative au commerce de 
distribution. 
•  Loi  n°1998-40  du  2 
juin  1998, 
relative 
aux  techniques  de  vente  et  à  la  publicité 
commerciale, définissant la vente à distance par 
l’utilisation de moyens de communication avec le 
consommateur  permettant  au  commerçant  de 
vendre  un  produit  ou  d’effectuer  un  service  en 
dehors des lieux habituels de vente. Les moyens 
utilisés dans le cadre de la vente à distance sont 
le  téléphone,  la  transmission  vidéo,  la  diffusion 
radio,  la  voie  postale  et  les  catalogues,  ou  tout 
autre moyen. 
•  Loi  n°  2009-69  du  12  août  2009  relative 
au  commerce  de  distribution  définissant  le 
commerce  de  distribution  comme  toute  activité 
exercée  à  titre  professionnel  lié  à  l’achat  de 
produits  afin  d’être  revendus  en  gros  ou  au 
détail. Selon l’article 4 de cette loi, dans le cadre 
des  activités  de  commerce  de  distribution  par 
des  moyens  électroniques,  le  e-commerçant 
a l’obligation de notifier le début de l’activité au 
ministère en charge du commerce dans un délai 
d’un mois. La notification est faite en déposant 
une  copie  du  contrat  d’hébergement  du  site 
commercial. De plus, toute modification  du site 
web doit être notifiée dans le même délai.
Au-delà  de 
la  confusion  courante  entre  vente 
électronique  et  vente  à  distance,  cette  multitude  et 
dispersion des textes juridiques afférents au commerce 
électronique  réduit  sa  connaissance  ainsi  que  sa 
compréhension par le public. À titre d’illustration, pour 
une  opération  de  vente  électronique  associée  à  une 
promotion  et  à  un  paiement  à  terme,  les  parties  se 
trouvent exposées à plusieurs lois susceptibles d’être 
toutes  appliquées.  Il  est  nécessaire  de  diffuser  ces 
mesures et réglementations auprès du grand public et 
d’assurer  l’éducation  financière  de  la  population  afin 
de promouvoir la confiance des consommateurs dans 
le commerce électronique. En outre, l’harmonisation, 
la simplification et la consolidation des textes juridiques 
afférents au commerce électronique favoriseraient leur 
visibilité et assureraient une meilleure compréhension 
de  la  part  des  différents  opérateurs  du  secteur 
(consommateurs, vendeurs et autres intervenants). 
5.2.  Diagnostic du cadre juridique et dispositif 
institutionnel pour la protection des 
consommateurs
La  Loi  n°92-117  du  7  décembre  1992  régit  la 
protection  du  consommateur,  notamment  en  ce  qui 
concerne  le  droit  à  l’information,  à  des  produits  de 
qualité et sûrs, le droit à la réparation et dommage, le 
droit à la garantie, etc. Les dispositions de cette loi sont 
applicables aux activités du commerce électronique. 
Une surveillance du marché est assurée dans l’objectif 
de  protéger  les  consommateurs  et  de  garantir  le 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
bon  fonctionnement  du  marché  intérieur.  Plusieurs 
ministères interviennent à cet effet. L’Institut National 
de la Consommation (INC), créé par la Loi n° 2008-70 
du 10 novembre 2008, apporte un soutien technique 
aux  organisations  et  structures  concernées  par 
les  domaines  de  la  consommation.  Il  contribue  au 
développement  de  l’information  et  de  l’orientation 
des  consommateurs  et  à  la  rationalisation  de  leur 
comportement,  y  compris  en  matière  de  commerce 
électronique.  Les  organisations  de 
la  société 
civile,  notamment  l’Organisation  de  Défense  du 
Consommateur  (ODC)  et  l’Association  d’Orientation 
des  Consommateurs  contribuent  à  assurer 
la 
protection  des  consommateurs,  la  défense  de  leurs 
intérêts,  ainsi  que  la  rationalisation  et  l’éducation 
des  consommateurs  en  rapport  avec  les  différents 
sujets  liés  à  la  consommation.  D’autres  dispositions 
devraient  être  ajoutées  au  nouveau  cadre  du 
commerce  électronique  pour  renforcer  la  protection 
des consommateurs en ligne. Une attention particulière 
devra  toutefois  être  accordée  aux  autres  aspects 
réglementaires tels que l’e-contrat et la protection des 
consommateurs en ligne. À cet effet, le nouveau cadre 
réglementaire du commerce électronique gagnerait à 
définir des procédures claires et simples en matière de 
retour des produits commandés en ligne, à s’assurer 
de la protection des données privées des usagers et 
de l’existence de garde-fous face à l’utilisation de ces 
données pour d’autres finalités et le cas échéant, de 
l’exigence du consentement des utilisateurs pour leur 
utilisation  par  des  tierces  parties  ainsi  que  le  droit  à 
l’oubli sur l’Internet. 
Un projet visant à l’instauration d’un Label de Confiance 
a été inscrit dans le PNS 2020 avec un financement 
du MTC. Destiné à attribuer une marque de confiance 
visuelle aux sites de commerce électronique, il devrait 
être mis en œuvre par la Chambre Nationale Syndicale 
du Commerce Électronique et de la Vente à Distance 
(SEVAD),  en  collaboration  avec  le  MCDE,  l’INC  et 
l’ODC. Les travaux de lancement ont été retardés par 
la crise de la Covid-19. La mise en place de ce label 
pourrait constituer un gage de confiance, permettant 
de rassurer les consommateurs quant aux risques liés 
aux  transactions  électroniques  (retard  de  livraison, 
qualité  du  produit,  fraude  à  la  carte  bancaire,  etc.) 
par  le  biais  de  l’interposition  d’un  tiers  de  confiance 
qui serait indépendant et pourrait intervenir en cas de 
litige entre le consommateur et le propriétaire du site 
marchand. 
51
Selon  les  participants  aux  consultations  nationales, 
le cadre juridique de la protection du consommateur 
reste encore limité, en raison de ce qu’ils considèrent 
comme  de  la  publicité  mensongère  sur  les  vitrines 
virtuelles.  D’après  l’enquête  réalisée  dans  le  cadre 
de  cette  étude,  le  manque  de  protection  des 
consommateurs  (qualité,  droit  à  la  réparation  et 
dommage,  droit  à  la  garantie,  etc.)  est  le  principal 
frein  juridique  aux  achats  en  ligne  en  Tunisie  selon 
70,3% des répondants (sur un total de 558 réponses). 
Par  ailleurs,  deux  répondants  sur  cinq  évoquent 
également  la  faible  sécurisation  des  systèmes  de 
paiement comme un obstacle d’ordre juridique auquel 
les usagers ont à faire face.
5.3.  Diagnostic du cadre juridique et dispositif 
institutionnel de la protection des données 
personnelles
Les  premières  dispositions  en  matière  de  protection 
des données personnelles ont vu le jour dans le cadre 
de  la  Loi  n°  2000-83  du  9  août  2000,  relative  aux 
échanges et au commerce électroniques. La plupart 
des  dispositions  légales  qu’elle  contenait  ont  par  la 
suite été abrogées par la Loi organique n° 2004-63 du 
27 juillet 2004 portant sur la protection des données à 
caractère personnel. 
En vertu de cette nouvelle loi, l’Instance nationale de 
protection des données à caractère personnel (INPDP) 
a  été  instituée.  Sa  mission  est  de  déterminer  les 
garanties  indispensables  et  les  mesures  appropriées 
pour  la  protection  de  ces  données  et  l’élaboration 
des  règles  de  conduite  relatives  à  leur  traitement. 
L’INPDP n’est devenue opérationnelle qu’en 2008 et 
a commencé à jouer pleinement son rôle à partir de 
2015.
Toutefois, le cadre juridique actuel relatif à la protection 
des  données  personnelles  est  considéré  comme 
dépassé  par 
les  participants  aux  consultations 
nationales, surtout depuis la ratification par la Tunisie, 
en 2017, de la Convention 108 du Conseil de l’Europe 
portant  sur  la  protection  des  personnes  à  l’égard 
du  traitement  automatisé  des  données  à  caractère 
personnel.47  Cela  a  eu  un  impact  négatif  sur  la 
capacité de l’INPDP à jouer son rôle, étant donné que 
la Loi 2004-63 n’a pas été révisée en fonction de la 
version avancée de cette Convention. 
47  La Tunisie envisage de ratifier la version avancée de cette Convention du Conseil de l’Europe (communément appelée Convention 108+).
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
52
Afin  de  se  conformer  aux  normes  européennes  en 
matière de protection des données et de doter l’INPDP 
des pouvoirs nécessaires pour qu’elle puisse assumer 
efficacement  ses  missions,  un  projet  de  loi  visant  à 
apporter  un  surcroît  de  protection  des  données 
personnelles aux consommateurs de communications 
électroniques  a  été  soumis  à  l’Assemblée  en  mars 
2018. Il est encore en attente de vote. La conformité 
du  cadre  réglementaire  tunisien  avec  le  Règlement 
général sur la protection des données (RGPD, UE) est 
nécessaire  pour  faciliter  les  échanges  commerciaux 
entre  les  entreprises  tunisiennes  et  les  pays  de 
l’UE.  Ce  projet  de  loi,  conforme  aux  dispositions  du 
Règlement  (UE)  2016/679  du  Parlement  européen 
et  du  Conseil  du  27  avril  2016  sur  la  protection  des 
données personnelles, a prévu la création d’un conseil 
de sanctions au sein de l’INPDP qui se chargera de 
la  répression  des  infractions  en  matière  de  violation 
des droits à la protection des données personnelles. 
L’accélération de l’adoption du projet de loi relative à la 
protection des données personnelles devrait apporter 
plus  de  garanties  de  protection  et  renforcer  ainsi  la 
confiance des consommateurs dans le commerce et 
les paiements électroniques.
5.4. Diagnostic du cadre juridique et dispositif 
institutionnel de la cybersécurité et la 
cybercriminalité
La  lutte  et  la  protection  des  consommateurs  contre 
les cybercrimes sont indispensables pour la création 
d’un  environnement  propice  au  développement 
du  commerce  électronique.  À  cet  effet  et  en  vertu 
de  la  Loi  n°2004-5  du  3  février  2004,  l’Agence 
Nationale  de  la  Sécurité  Informatique  (ANSI)  a  été 
créée  en  tant  qu’entité  publique  en  charge  de  la 
cybersécurité  nationale.  Ses  prérogatives  incluent 
notamment  l’exécution  de  la  stratégie  nationale  de 
sécurité des systèmes informatiques et des réseaux, 
la veille technologique dans le domaine de la sécurité 
informatique, la définition et le déploiement de normes 
spécifiques à la sécurité informatique. 
a  pour  objectifs  de  renforcer  le  niveau  de  sécurité, 
de  protéger  les  systèmes  d’information  publique  et 
de  favoriser  la  formation  et  la  sensibilisation  de  la 
population aux risques.
La Loi n°1999-89 du 2 août 1999 portant modification 
du  code  pénal  a  permis  d’y  ajouter  des  dispositions 
relatives  aux  sanctions  pénales  de  certains 
cybercrimes tels que l’accès et le maintien frauduleux 
d’un système de traitement automatisé des données 
ou encore l’introduction de toute modification dans le 
contenu  de  documents  électroniques  authentiques. 
Cependant,  le  cadre  réglementaire  actuel  relatif  à 
la  cybersécurité,  dont  la  mise  en  œuvre  par  l’ANSI 
et  l’ANCE  se  révèle  difficile,  est  considéré  comme 
incomplet,  puisqu’il  n’aborde  pas  la  question  de  la 
cybercriminalité.48
Le  classement  de  la  Tunisie  dans  l’Indice  Mondial 
de Cybersécurité de l’UIT (2018) en est le reflet : elle 
occupe la 76e place sur les 175 pays considérés, avec 
un score de 0,536 sur 1, perdant ainsi 36 places par 
rapport  à  son  classement  de  2017.  Sur  le  continent 
africain, le pays occupe le 9e rang.
Afin  de  remédier  au  vide  juridique  en  matière  de 
cybercrimes  en  Tunisie,  un  projet  de  loi  sur  la 
cybercriminalité a été élaboré en 2016. À ce jour, il n’a 
pas été examiné en Conseil des ministres afin d’être 
transmis  par  la  suite  au  Parlement  pour  adoption. 
Cette  loi,  une  fois  adoptée,  devrait  combler  le  vide 
juridique actuel et apporter plus de protection légale 
aux  consommateurs  en  ligne  et  à  leurs  données 
personnelles.  Il  est  à  noter  que  la  Tunisie  a  notifié 
au  Conseil  de  l’Europe  sa  demande  d’adhésion 
à  la  Convention  de  Budapest  sur  les  infractions 
pénales  commises  via  l’Internet  et  d’autres  réseaux 
informatiques.  Cette  demande  sera  considérée  une 
fois la loi nationale sur la cybercriminalité adoptée.
5.5.  Autres lois et dispositifs pertinents sur le 
numérique
Une stratégie nationale en cybersécurité a été établie 
par le Comité de Sécurité des Télécommunications et 
de l’Information et adoptée en 2019 par le Conseil de 
sécurité  nationale  (CSN)  présidé  par  le  Président  de 
la  République.  La  stratégie  de  cybersécurité  fait  en 
effet  partie  de  ses  prérogatives,  en  vertu  du  Décret 
n°2017-70  daté  du  19  janvier  2017.  Cette  stratégie 
Le  cadre  juridique  régissant  l’économie  numérique 
a  été  renforcé  par  l’adoption  de  la  Loi  organique  n° 
2016-22  du  24  mars  2016,  relative  au  droit  d’accès 
à l’information. L’article 38 de cette loi crée l’Instance 
d’accès à l’information, avec pour principale mission 
de  statuer  sur  les  recours  qui  lui  sont  soumis  en 
matière d’accès à l’information.
48  Selon le Diagnostic de l’économie numérique en Tunisie (MTC et GBM, 2020).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
53
Un  nouveau  Code  du  numérique  est  par  ailleurs  en 
cours  d’examen  (depuis  2018)  et  devrait  renforcer 
le  dispositif  réglementaire  actuel  en  matière  de 
numérique.  Il  renforcera  également  les  capacités  de 
l’ANSI  afin  de  lui  permettre  de  jouer  pleinement  son 
rôle en ce qui concerne la cybersécurité. Il est aussi 
prévu  de  rassembler  les  structures  de  régulation 
existantes  et  de  les  remplacer  par  un  organisme 
régulateur central.
Le nouveau Code du numérique pourra aussi soulever 
la question de la responsabilité des intermédiaires en 
ce qui concerne le contenu affiché ou transféré sur les 
plateformes en ligne. Actuellement, les intermédiaires 
assument la responsabilité du contenu affiché par des 
tiers sur les plateformes en ligne.
Création d’entreprises dans le domaine du 
commerce électronique
Selon la Nomenclature d’Activités Tunisienne (NAT), les 
activités liées à la vente à distance s’inscrivent dans la 
rubrique intitulée « Commerce de détail hors magasin, 
éventaires  ou  marchés  »  qui  recouvre  le  commerce 
de  détail  par  correspondance,  par  l’Internet,  par 
démarcheurs  et  par  distributeurs  automatiques  (voir 
Tableau 4). 
Tableau 4 : Nomenclature d’Activités Tunisienne en matière de e-commerce49
Code de l’activité
   Activité
47.9
47.91
47.99
Source : CNUCED.
Sous  l’impulsion  du  développement  des  nouvelles 
technologies de l’information et de la communication, 
des  activités 
innovantes  se  sont  développées. 
Pour  nombre  d’entre  elles,  les  entrepreneurs  du 
e-commerce  rencontrent,  lors  de  la  création  de 
leur  entreprise,  des  difficultés  en  ce  qui  concerne  la 
détermination et la codification du type d’activités sur 
la base du référentiel national unique défini par la NAT. 
En effet, certaines activités ne sont pas mentionnées 
dans cette nomenclature, et certaines administrations 
chargées de la création d’entreprises ne prennent pas 
en considération les activités listées liées au numérique 
dans le cadre de la vente à distance. 
Face à ces difficultés, beaucoup de start-up se trouvent 
contraintes  de  choisir  d’autres  types  d’activités  tels 
que les services informatiques et les activités liées à 
l’Internet afin de pouvoir créer leur entreprise en ligne. 
Cette  situation  induit  un  autre  problème  majeur  :  le 
manque  de  visibilité  sur  l’évolution  des  créations  de 
nouvelles entreprises dans le secteur du numérique et 
du commerce électronique en raison de l’absence de 
statistiques fiables.
Commerce de détail hors magasin, éventaires ou marchés
Vente à distance 
Autres commerces de détail hors magasin, éventaires ou marchés
Ces insuffisances pourraient être palliées dans le cadre 
du projet en cours visant la révision des autorisations 
de  l’exercice  des  activités  économiques  et  fixant  la 
NAT  telle  que  définie  par  le  Décret  n°  2017-390  du 
9  mars  2017.  Selon  l’article  12  de  ce  décret,  les 
structures publiques sont appelées à prendre toutes 
les dispositions nécessaires pour l’adoption de la NAT 
en tant que nomenclature unique pour leurs activités 
et pour la révision des données qui les concernent.
innovantes  afférentes  aux 
Ce  projet  présente  ainsi  une  opportunité  pour  la 
révision  et  l’actualisation  de  la  NAT  et  l’ajout  des 
activités 
transactions 
en  ligne,  ainsi  que  son  adoption  par  les  structures 
chargées de la création des entreprises. Cela devrait 
faciliter  le  processus  de  création  des  entreprises 
et  promouvoir  l’entreprenariat  dans  le  commerce 
électronique et l’économie numérique en général.
49   Lien : http://www.ins.tn/publication/nomenclature-dactivites-tunisienne-de-2009-nat.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
54
6. DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES POUR LE COMMERCE 
ÉLECTRONIQUE
L’offre  de  formations  liées  aux  TIC,  à  l’économie  numérique  et  au  commerce  électronique  s’est 
développée  au  cours  des  dernières  années.  De  ce  fait,  elle  constitue  une  opportunité  pour  le 
décollage du commerce électronique en Tunisie. Une cartographie des besoins en compétences 
numériques est établie en collaboration avec le secteur privé. Néanmoins, un écart persiste entre 
les compétences demandées par les entreprises du secteur et les qualifications offertes par les 
programmes  de  formation  proposés  par  les  universités  et  les  écoles  de  formation  technique. 
Cet  écart  s’explique  principalement  par  une  inadéquation  entre  les  compétences  techniques, 
linguistiques et managériales et celles demandées par le marché du numérique. Il est aussi accentué 
par les départs pour l’étranger des personnes expérimentées. L’inadéquation des compétences en 
Tunisie semble être horizontal plutôt que vertical dans la mesure où le déséquilibre en matière de 
compétences  est  principalement  lié  au  champ  considéré,  pas  au  niveau  d’éducation.  Selon  les 
participants aux consultations nationales tenues au mois de mars 2021, une certaine pénurie est 
observée en termes de compétences en logistique, e-logistique, marketing digital et fintech.
6.1.  Identification des écarts et inadéquation des 
compétences dans le domaine du numérique 
L’adéquation  entre  l’offre  de  compétences  dans 
le  domaine  des  TIC  et  les  besoins  réels  du  marché 
constitue  un 
important  pour  garantir 
l’émergence  d’un  environnement  propice  au 
développement  des  start-up  numériques  et  du 
commerce électronique.
facteur 
En  Tunisie,  12  300  diplômés  en  TIC  sortent  chaque 
année  des  établissements  universitaires  privés  et 
publics.50 Ce nombre devrait être porté à 15 000 par 
an  dans  les  années  à  venir,  avec  l’homologation  de 
nouveaux  établissements  universitaires.  Cependant, 
des  pénuries  de  compétences  liées  au  TIC  et  au 
commerce  électronique  persistent,  à  l’instar  des 
compétences  en  logistique,  e-logistique,  marketing 
digital, fintech, etc. L’offre de programmes de formation 
gagnerait  à  s’aligner  sur  le  référentiel  national  des 
métiers, établi sur la base des besoins du marché de 
travail en termes de compétences.
La  demande  des  entreprises 
tunisiennes  en 
compétences numériques a augmenté au cours des 
dernières  années.  Selon  l’édition  2019  du  Rapport 
national  sur  l’emploi  de  l’Institut  Arabe  des  Chefs 
d’entreprises 
(IACE),  77,5%  des  compétences 
demandées par les entreprises en Tunisie sont de type 
technique, numérique et informatique. En 2018, selon 
une étude de l’IACE, environ un quart des entreprises 
tunisiennes  ont  recruté  ou  cherché  à  recruter  des 
employés ayant des compétences dans les secteurs 
des  TIC  et  de  l’ingénierie.  Malgré  cette  demande 
accrue,  une  inadéquation  de  l’offre  persiste,  surtout 
sur le plan qualitatif.51 Cela est reflété entre autres par le 
classement de la Tunisie dans l’indice de compétitivité 
globale (Global Competitiveness Report) établi en 2019 
par le Forum Économique Mondial (FEM), où le pays 
se classe, en termes de compétences des diplômés 
et  de  compétences  numériques  parmi  la  population 
active, respectivement à la 108e et 67e place mondiale, 
sur 141 pays considérés. Selon ce même rapport, la 
Tunisie est 88e en termes de disponibilité d’employés 
qualifiés, avec un score de 4 sur 7 (voir Tableau 5). 
50  Source : IFC et Fédération des TIC (UTICA), 2017.
51  L’inadéquation des compétences englobe de façon générale différents types de déficits et de déséquilibres en matière de compétences, tels que la 
surqualification, la sous-qualification, la surcompétence, les pénuries, les excédents et obsolescence de compétences.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
55
Tableau 5 : Développement des compétences : classement de la Tunisie selon le rapport de la compétitivité globale 
(FEM, 2019)
Indice
Classement/141
Score/7
Compétences des diplômés
Compétences numériques parmi la population active
Disponibilité d’employés qualifiés
Capacité à attirer les talents*
Capacité à retenir les talents*
Pratiques d'embauche et de licenciement
Flexibilité de la détermination des salaires
Embauche de la main-d'œuvre étrangère
Développement des entreprises innovantes
* Rapport FEM 2017-2018.52
108
67
88
119
111
126
124
141
114
3,6
4,2
4
2,3
2,7
3
4,3
2,7
3,5
Meilleure 
performance
Suisse
Finlande
États-Unis 
-
-
Hong-Kong SAR
Estonie
Albanie
Israël 
Fuite des compétences tunisiennes vers 
l’étranger
lesquels  la  Tunisie  est  classée,  respectivement,  à  la 
126e et 124e place mondiale. 
l’étranger  sur 
Le Diagnostic de l’économie numérique de la Tunisie 
(DECA  Tunisie),  réalisé  en  2020  dans  le  cadre  d’un 
projet piloté par le MTC et mené en partenariat avec 
le Groupe de la Banque mondiale (GBM), a souligné 
l’impact de l’émigration des compétences tunisiennes 
la  rareté  des  compétences 
vers 
numériques disponibles dans le pays. Ce phénomène 
de fuite des cerveaux, accentué par la faible capacité 
de  la  Tunisie  à  retenir  ses  talents,  surtout  depuis 
2011, constitue une réelle entrave au développement 
de  plusieurs  secteurs  économiques,  y  compris  ceux 
des TIC et du commerce électronique. Selon l’étude 
DECA, environ 10.000 ingénieurs tunisiens ont quitté le 
pays durant les quatre dernières années, positionnant 
ainsi  la  Tunisie  parmi  les  pays  ayant  le  pourcentage 
le  plus  élevé  de  diaspora  qualifiée  vivant  dans  les 
pays  de  l’OCDE.53  Cette  situation  est  confirmée  par 
le classement de la Tunisie à la 111e place mondiale en 
matière de capacité à retenir les talents (voir Tableau 5).
Les  autorités  tunisiennes  gagneraient  à  adopter  des 
politiques  et  mesures  pour  améliorer  la  capacité  du 
système économique à attirer et retenir des talents en 
œuvrant  pour  une  meilleure  flexibilité  du  marché  du 
travail, notamment en ce qui concerne : 
i)  les  pratiques  d’embauche  et  de  licenciement  et 
ii)  la  flexibilité  de  la  détermination  des  salaires  pour 
Recours aux compétences étrangères : des 
procédures très rigides
l’offre  et 
Un  autre  facteur  non  moins  important  intensifiant 
l’inadéquation  entre 
la  demande  de 
compétences  dans  le  secteur  du  numérique  en 
Tunisie  est  la  forte  rigidité  du  cadre  règlementaire  et 
des  procédures  en  ce  qui  concerne  le  recours  aux 
compétences  étrangères.  Le  pays  se  classe  dernier 
en matière d’embauche de main-d’œuvre étrangère et 
à la 119e place en ce qui concerne la capacité à attirer 
les talents (voir Tableau 5). Bien que cette orientation 
stratégique  permette  de  protéger  les  emplois  des 
Tunisiens,  elle  ne  favorise  pas  le  transfert  de  savoir-
faire et de technologies en provenance de l’étranger 
au profit du marché national.
Par  ailleurs,  des  actions  publiques  pourraient  être 
mises  en  place  afin  de  remédier  à  l’obsolescence  à 
la  fois  économique  et  technique  des  compétences 
existantes et cela, via des programmes de formation 
continue  et  de  formation  technique  ciblés.  Les 
participants  aux  consultations  nationales  ont 
également  souligné  l’importance  de  la  planification 
d’un  programme  de 
formateurs 
à  travers  le  réseau  des  centres  d’affaires  et  des 
chambres de commerce dans les régions de l’intérieur 
afin de promouvoir la culture de l’entreprenariat dans 
le  commerce  électronique  chez  les  jeunes  diplômés 
formation  des 
52  https://www3.weforum.org/docs/GCR2017-2018/05FullReport/TheGlobalCompetitivenessReport2017%E2%80%932018.pdf
53  Plus de 20 % des diplômés des universités tunisiennes vivent dans les pays de l’OCDE.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
56
du  supérieur.  Les  chambres  de  commerce,  surtout 
dans les régions de l’intérieur, gagneraient à s’orienter, 
en  collaboration  avec  les  centres  de  formation 
professionnelle  et  les  universités,  vers  l’organisation 
de  sessions  de  formation  au  profit  notamment  des 
commerçants  traditionnels  sur  les  aspects  afférents 
au  commerce  électronique  (marketing  digital,  accès 
aux  marchés,  développement  des  sites  marchands, 
solutions de paiement en ligne, etc.)
Les  réponses  aux  questionnaires  de  la  CNUCED 
révèlent  la  forte  transversalité  des  compétences 
requises  en  matière  de  commerce  électronique  (voir 
Figure 15). Les principaux aspects « à améliorer » ou 
«  à  améliorer  en  priorité  »,  selon  les  répondants  du 
secteur privé, sont : le gain en visibilité via le marketing 
et  la  communication  (74%),  le  processus  lié  au 
commerce transfrontalier en ligne (66%), les solutions 
préconfigurées  incluant  les  boutiques  électroniques 
et  modules  de  paiement,  marketing,  logistique  ou 
après-vente (63%), les connaissances spécifiques sur 
les plateformes de commerce électronique (57%), les 
moyens de paiement en ligne (54%) et le domaine de 
la logistique, du transport et de la livraison (51%).
Figure 15 : Domaines de compétences à améliorer 
Comment qualifieriez-vous votre propre maîtrise des compétences suivantes pour la conduite de votre activité ? 
(répondants du secteur privé, 35 réponses)
Processus du commerce transfrontalier en ligne
11%
43%
23%
17%
Marketing et communication 
23%
43%
31%
Les solutions préconfigurées 
29%
43%
20%
Logistiques, transports et livraison
Compétences spécifiques au domaine d’activité
Les plateformes de commerce électronique
Moyens de paiement en ligne
31%
31%
37%
40%
34%
17%
14%
40%
9%
17%
43%
34%
14%
3%
20%
3%
Infrastructure informatique (site web, etc.)
49%
40%
9%
Maîtrise totale
À améliorer
À  améliorer en priorité
Non concerné 
Source : CNUCED.
6.2.  Initiatives et projets de renforcement des 
compétences en Tunisie
L’initiative « Digital Talent »
La  Société  Financière  Internationale  (IFC)  a  lancé 
la  Fédération 
en  2017,  en  collaboration  avec 
nationale  des  TIC  relevant  de  l’Union  Tunisienne  de 
l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), un 
programme  de  convergence  des  compétences  des 
diplômés en TIC vers les besoins du secteur privé afin 
d’améliorer leur employabilité (programme Éducation 
pour l’Emploi E4E). Son lancement a été motivé par le 
paradoxe lié à l’existence d’un taux de chômage élevé 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
et  persistant  chez  les  jeunes  diplômés,  en  parallèle 
avec  les  difficultés  de  recrutement  déclarées  par  les 
entreprises du secteur des TIC en raison de la pénurie 
de compétences adaptées à leurs besoins. 
•  Une  plateforme  de  jumelage  académique 
offrant  aux  jeunes  diplômés  des  cursus  de 
formation  adaptés  et  visant  à  améliorer  leur 
employabilité.
57
Ce programme a permis la mise en place, en octobre 
2017,  du  projet  «  Digital  Talent  »  visant  à  la  création 
d’une  plateforme  de  référence  au  niveau  national 
en  matière  de  coordination  des  actions  publiques, 
académiques  et  privées  liées  au  renforcement  des 
compétences  numériques,  en  adéquation  avec  les 
besoins  des  professionnels.  Le  projet  a  conduit  à  la 
mise en place d’une instance sectorielle qui coordonne 
les composantes suivantes :
•  L’observatoire sectoriel des métiers et des 
compétences  présentant  une  source  unique 
d’informations  à  même  d’aiguiller  la  politique 
l’effort 
publique, 
académique dans le secteur des TIC.
l’investissement  privé  et 
•  Le 
référentiel  des  métiers  et  des 
compétences  offrant  un  langage  commun 
entre  les  agences  publiques,  les  instituts  de 
formation  et  les  entreprises  technologiques 
(voir Tableau 6). Ce référentiel a été implanté 
dans  11  établissements  universitaires  et              
8  entreprises  en  Tunisie  avec  l’implication  de     
3 500 collaborateurs et 200 étudiants.
Tableau 6 : Référentiel « Digital Talent »
 - Administrateur de base de données
 - Administrateur système
 - Analyste d’affaires
 - Analyste de données
 - Architecte entreprise
 - Architecte système
 - Chef de projet
 - Concepteur
 - Consultant
 - Développeur
 - Directeur SI
 - Expert des médias numériques
 - Expert en virtualisation
Source : : http://www.digitaltalent.tn.
l’Emploi  et  de 
La  réussite  du  projet  «  Digital  Talent  »  est  tributaire 
d’une  collaboration  effective  et  structurée  entre  les 
différentes parties prenantes, notamment le Ministère 
de 
la  Formation  Professionnelle 
(MEFP),  le  Ministère  de  l’Enseignement  Supérieur 
et  de  la  Recherche  Scientifique  (MESRS),  le  MTC, 
les  universités  et  organismes  de  formation  publics 
et  privés,  les  professionnels  du  secteur  et  les 
demandeurs d’emploi.
Selon  le  rapport  sur  l’évaluation  des  écarts  de 
compétences  dans  le  secteur  des  TIC  en  Tunisie 
élaboré  par  l’IFC,  les  compétences  exigées  par  les 
entreprises  tunisiennes  relèvent  de  trois  catégories, 
à  savoir  les  compétences  managériales  suivies  des 
compétences  générales  et/ou  personnelles  et  des 
compétences  techniques.  Plus  de  la  moitié  des 
besoins en compétences exprimés par les entreprises 
dans  le  cadre  de  l’étude  de  l’IFC  et  l’UTICA  (2017) 
concernent  les  compétences  comportementales  et 
managériales (soft skills).54
 - Expert réseaux
 - Expert sécurité informatique
 - Expert stockage
 - Expert technique
 - Formateur TIC
 - Gestionnaire de comptes clients
 - Juriste en TIC
 - Responsable assurance qualité
 - Responsable de services TIC (service manager)
 - Responsable sécurité informatique
 - Technicien support utilisateur
 - Testeur
54  Les compétences comportementales et managériales représentent respectivement 1% et 12% des compétences enseignées en moyenne (sources : 
IFC et Fédération des TIC (UTICA), 2017).
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
58
Le Référentiel Tunisien des Métiers et des 
Compétences (RTMC)
Le  RTMC  est  une  cartographie  de  l’ensemble  des 
métiers existants sur le marché du travail, regroupés 
par domaine d’activités, y compris le domaine des TIC. 
Il sert ainsi d’outil de référence pour le rapprochement 
entre  l’offre  et  la  demande  de  compétences  et 
de  référence  pour  l’élaboration  des  programmes 
d’enseignement  et  de  formation  professionnelle  (voir 
Tableau 7). Conçu par le Ministère de l’Emploi et de la 
Formation Professionnelle, il a été élaboré en 2018 par 
les  cadres  de  l’Agence  Nationale  pour  l’Emploi  et  le 
Travail Indépendant (ANETI) avec l’appui et l’expertise 
de Pôle Emploi France et la collaboration du secteur 
privé. La mise à jour régulière de ce référentiel devrait 
contribuer  à  réduire  l’inadéquation  entre  l’offre  et  la 
demande  en  termes  de  métiers  et  compétences  en 
général, ceux en rapport avec les TIC en particulier.
Tableau 7 : Codification du Référentiel Tunisien des Métiers et des Compétences (Domaines Communication, Média et 
Multimédia)
ÉDITION ET COMMUNICATION
Animation de site multimédia
Écriture d’ouvrages, de livres
Communication
Conception de contenus multimédias
Coordination d’édition
Journalisme et information média
Organisation d’évènementiel
Traduction, interprétariat
IMAGES ET SONS
Photographie
Projection cinéma
Réalisation de contenus multimédias
Source : ANETI (2018).
INDUSTRIES GRAPHIQUES
Conduite de machines d’impression
Conduite de machines de façonnage routage
Encadrement des industries graphiques
Façonnage et routage
Préparation et correction en édition et presse
Prépresse
Reprographie
Intervention technique en industrie graphique
PUBLICITÉ
Développement et promotion publicitaire
Élaboration de plan média
L’Organisation  internationale  du  travail  (OIT)  a  quant 
à  elle  lancé  début  2021  un  projet  STED  (Skills  for 
Trade  and  Economic  Diversification)  ayant  pour 
objectif  l’analyse  des  besoins  en  compétences  dans 
les  secteurs  économiques  «  porteurs  »  (orientés 
vers  l’exportation)  à  la  fois  au  niveau  national  et 
régional  (le  projet  s’étend  à  l’Algérie  et  au  Maroc). 
Selon  l’approche  STED,  les  compétences  liées  au 
numérique seront analysées de façon transversale et 
devraient contribuer à augmenter les emplois décents 
et  la  croissance  dans  les  secteurs  économiques 
porteurs.  Des  synergies  entre  le  diagnostic  sur  le 
commerce  électronique  et  le  projet  STED  pourraient 
être  envisagées,  afin  de  renforcer  le  volet  relatif  au 
développement  des  compétences  et  combler  les 
écarts existants dans le domaine du numérique. 
Les  start-up 
technologiques  bénéficient  d’un 
environnement plutôt favorable à leur développement, 
surtout depuis l’instauration du nouveau cadre incitatif 
Startup  Act  (voir  Encadré  4)  et  la  multiplication  des 
offres en matière de renforcement des capacités dans 
les TIC par les incubateurs des start-up.
6.3.  Parcours de formation, formation supérieure 
et formation professionnelle en matière de 
TIC
L’offre de formation dans le secteur des TIC en Tunisie 
est  diversifiée  en  termes  de  spécialités  enseignées 
et  de  parcours  disponibles.  Elle  est  composée  de 
quatre spécialités majeures : multimédia, informatique 
sciences 
télécommunications 
de  gestion, 
informatiques.  L’enseignement  public  domine  l’offre 
de formation dans les TIC et cela, en dépit de la perte 
de  vitesse  qu’il  affiche  au  profit  de  l’enseignement 
privé, lequel connaît une croissance annuelle moyenne 
de 10%.
et 
L’École  Supérieure  de  l’Économie  Numérique 
le  nom  d’École 
(ESEN),  créée  en  2004  sous 
Supérieure  du  Commerce  Électronique  et  rattachée 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
à  l’Université  de  la  Manouba,  constitue  l’une  des 
principales institutions fournissant des formations aux 
futures élites du domaine de l’économie numérique en 
Tunisie. Son offre en termes de filières d’enseignement 
a  été  réformée  en  2012  pour  y  intégrer  le  domaine 
du  e-business.  Les  programmes  d’enseignement 
en  licences  et  mastères  de  l’ESEN,  dont  bénéficient 
800  étudiants,  sont  focalisés  sur  les  formations  en 
numérique avec des modules à la fois spécialisés et 
transversaux (voir Tableau 8).
59
Tableau 8 : Programmes de formation de l’ESEN
Types
Spécialités
Licence en business computing
Business intelligence
Business Information System
E-Business
E-marketing and digital strategies
Mastère de recherche
Web intelligence
Mastère professionnel
Data science and software development
E-business
Veille et Intelligence Compétitive
Contrôle de gestion et business intelligence
Source : École Supérieure d’Économie Numérique.55
Principaux débouchés
Software Developer
Consultant e-business
Community manager
Développement en e-service
Analyste de données
Gestionnaire de comptes clients
Intégrateur
Architecte Entreprise et Système
Webmarketeur
Chef de projet e-commerce
Enseignant-chercheur
Cadres en R&D en web intelligence
Responsables réseaux et web 
Analyste d’affaires et de données
Administrateur base de données
Développeur d’applications informatiques
Expert en médias numériques
Responsable des systèmes d’information
Chargé de la veille stratégique
Contrôleur de gestion
Consultant en e-business 
des 
Instituts 
Études 
Supérieurs 
Les 
Technologiques (ISET) au nombre de 24 et répartis 
sur  tout  le  territoire,  contribuent  à  la  formation 
de  techniciens  supérieurs  en  TIC.  Le  nombre  de 
diplômés des ISET spécialisés dans les TIC a diminué 
au cours des dernières années, avec une projection 
de 1 385 diplômés à l’horizon 2022, contre 1 520 en 
2017  (rapport  IFC  et  UTICA,  2017).  Selon  le  même 
rapport,  cette  baisse  s’explique  par  des  problèmes 
d’inaccessibilité,  d’inactivité  et  d’inadéquation  des 
compétences enseignées.
L’adéquation  entre  les  programmes  de  formation 
offerts  par  le  système  éducatif  et  les  compétences 
demandées  par  le  système  économique  apparaît 
comme 
faible  en  Tunisie.  Selon 
les  dernières  données  du  MESRS  pour  l’année 
universitaire  2018-2019,  environ  12%  seulement 
des  étudiants  sont  inscrits  dans  des  formations  en 
rapport avec les TIC56.
relativement 
55 www.esen.tn 
56  9,8% sont inscrits dans des établissements publics et 2,1% dans des établissements privés.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
60
Selon les résultats de l’enquête menée par la CNUCED, 
respectivement,  66%  et  63%  des  opérateurs 
privés  interrogés  considèrent  que  les  programmes 
de  sensibilisation  du  Gouvernement  et  ceux  de  la 
formation  continue  dans  les  entreprises  ne  satisfont 
pas  les  besoins  du  pays  pour  le  développement  du 
commerce électronique et de l’économie numérique. 
répondants  est 
Cependant, 
la  perception  des 
mitigée  en  ce  qui  concerne  la  mesure  avec  laquelle 
les  programmes  d’apprentissage,  universitaires  de 
formation technique et ceux destinés à renforcer les 
capacités des start-up et des MPME sont alignés sur 
les besoins en compétence en matière de commerce 
électronique et de TIC (voir Figure 16).
Figure 16 : Adéquation de l’offre de formation et des besoins en compétence en commerce électronique et TIC
L’offre actuelle de formation en TIC satisfait-elle les besoins du pays pour le développement du commerce électronique et de 
l’économie numérique ? (répondants du secteur privé, 35 réponses) 
Programmes de sensibilisation du Gouvernement
Programmes de formation continue dans ou proposés par l’entreprise
Apprentissage
Programmes de sensibilisation dédiés aux start-ups et/ou MPME
Programmes universitaires de formation technique
34%
37%
46%
49%
49%
Oui
Non
Source : CNUCED.
66%
63%
54%
51%
51%
Les  consultations  nationales  menées  en  mars  2021 
l’importance  accordée 
ont  souligné  par  ailleurs 
par  l’enseignement  supérieur  à  la  formation  de 
compétences numériques en Tunisie, que ce soit via 
les diplômes dédiés spécifiquement à l’enseignement 
du  numérique  et  des  TIC  ou  à  travers  des  modules 
transversaux  au  niveau  des  autres  filières.  Il  a 
également  été  constaté  l’absence  d’un  processus 
institutionnel d’évaluation des compétences acquises 
à  travers  l’enseignement  supérieur  du  numérique 
en  Tunisie.  S’ajoute  à  cela  la  non-implication  du 
secteur privé dans la conception des programmes de 
formation  et  d’enseignement  du  numérique.  À  noter 
cependant,  la  récente  initiative  relative  à  la  signature 
d’un  protocole  d’accord  entre  l’IACE  et  le  MESRS 
pour  le  développement  d’une  plateforme  visant  à 
relier  les  programmes  de  l’enseignement  supérieur 
aux  besoins  des  entreprises  publiques  et  privées  en 
termes de compétences. 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
61
Encadré 3 : Principales conclusions du diagnostic DECA (BM, 2020)
Le diagnostic DECA Tunisie a montré que les programmes de formation universitaire actuels dans le domaine des TIC ne sont pas 
suffisants pour répondre aux besoins du marché du travail en raison des aspects suivants :
•  Absence d’une vision claire à moyen et long terme du secteur de l’enseignement universitaire concernant l’offre de formation 
dans les TIC, ainsi que la déclinaison des types de formations par université en fonction des spécialités.
•  Manque de sources de financement des projets académiques nécessitant des investissements matériels et immatériels pour 
le développement des compétences en TIC requises par le marché du travail.
•  Lourdeur des procédures administratives limitant la réactivité des établissements universitaires et leur capacité à adapter leur 
offre de formation en TIC à l’évolution des besoins du marché du travail.
•  Offre insuffisante de formations certifiantes en ligne de la part des établissements universitaires publics en raison du manque 
de ressources financières et techniques.
Source : Diagnostic de l’Économie numérique de la Tunisie (2020), Banque mondiale.
Il  est  à  noter  enfin  que  les  demandes  d’habilitation 
de  diplômes  et  programmes  universitaires  liés  à 
l’enseignement du numérique et du e-commerce sont 
actuellement examinées par la Commission nationale 
sectorielle  en  informatique  placée  sous  l’égide  de 
la  Direction  Générale  de  la  Rénovation  Universitaire 
(DGRU) au MESRS. Cette commission a une vocation 
technique et statue sur des diplômes pluridisciplinaires 
au  croisement  de  l’informatique  et  du  management. 
L’implication de spécialistes en management et d’un 
plus  grand  nombre  de  professionnels  et  experts  en 
e-business  et  e-commerce  renforcera  l’alignement 
des programmes habilités par la Commission sur les 
compétences demandées par le marché du travail. Par 
ailleurs,  la  DGRU  a  mené  une  réforme  pédagogique 
en 2018 ayant pour objectif de réduire l’écart observé 
entre  les  compétences  en  TIC  demandées  par  le 
marché  de  l’emploi  et  les  qualifications  offertes  par 
les  programmes  d’enseignement  universitaires. 
Dans  ce  cadre,  la  Commission  nationale  sectorielle 
en  informatique,  dont  relèvent  les  diplômes  du 
e-business,  a  révisé  la  composition  de  toutes  les 
grilles  liées  à  l’informatique  et  à  l’informatique  de 
gestion (entre autres la grille e-business) et a défini les 
métiers  visés  par  les  parcours  à  partir  du  référentiel       
« Digital Talent ». 
Cela  a  permis  de  contribuer  à  la  définition  des 
compétences  visées  ainsi  que  des  modules  et 
éléments  à  intégrer  dans  les  maquettes.  Il  est  prévu 
qu’au  terme  de  l’année  universitaire  2021-2022, 
sortent  les  premières  promotions  issues  de  cette 
réforme. 
6.4.  Environnement des start-up technologiques 
(tech start-up)
La Loi n°2018-20 du 17 avril 2018 relative aux start-
up,  dénommée  Startup  Act,  a  contribué  depuis 
sa  promulgation,  à  la  création  d’une  dynamique 
d’investissement  avec  500  labels  start-up  octroyés 
à  mai  2021.57  Parmi  ces  start-up  labellisées,  21% 
opèrent dans le commerce électronique sous forme de 
places de marchés virtuelles. Selon le rapport Startup 
Tunisia 2020, le nombre de start-up labellisées devrait 
passer à mille dans les cinq prochaines années avec 
la création de dix mille emplois.
57  Entre 20 et 30 start-up sont labellisées chaque année, pour 40 demandes en moyenne par an.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
62
Encadré 4 : Le « Startup Act », un cadre incitatif pour le développement des 
start-up en Tunisie
La Loi n°2018-20 du 17 avril 2018 a mis en place un cadre incitatif pour la création et le développement de start-up en Tunisie 
sur la base de la créativité, de l’innovation et de l’utilisation des nouvelles technologies pour une plus forte valeur ajoutée et une 
compétitivité aux niveaux national et international.
•  Le Décret gouvernemental n°2018- 840 du 11 octobre 2018 a fixé les conditions d’octroi du « Label Startup » et les avantages 
et les obligations qui en découlent.
•  Conditions d’octroi du « Label Startup » :
 º
 º
 º
 º
 º
Le modèle économique est à forte dimension innovante, notamment technologique, et l’activité est à fort potentiel de 
croissance économique.
L’existence juridique ne dépasse pas huit ans.
L’effectif ne dépasse pas cent salariés.
Le total bilan ne dépasse pas quinze millions de TND (environ 4,625 millions d’euros).
Le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas quinze millions de TND (environ 4, 625 millions d’euros).
•  Avantages du « Startup Act » pour les entreprises, investisseurs et fondateurs :
 º Prise en charge par l’État de la procédure de dépôt et des frais d’enregistrement des brevets.
 º Exonération de l’impôt au titre des revenus et des bénéfices réinvestis.
 º Prise en charge par l’État des cotisations patronales et salariales.
 º Exonération de l’impôt sur la plus-value.
 º Bénéfice du mécanisme « Fonds de garantie pour les Startups ».
 º Augmentation du plafond de l’allocation annuelle de la CTI à cent mille TND (près de 31 000 euros).
 º Droit à l’ouverture d’un compte start-up en devises selon les dispositions de la circulaire de la BCT n°2019-01 du 30 
janvier 2019.
 º Droit à un congé pour la création d’une start-up au profit des employés du secteur public ou privé d’une durée d’un an, 
renouvelable une seule fois.
 º Droit à une bourse au profit de tout promoteur d’une start-up pour une durée d’une année, financée principalement par 
le Fonds National de l’Emploi.
•  Obligations qui incombent à la start-up durant la validité du Label :
Effectif
Chiffre d’affaires ou bilan total
Durant les trois premières années 
Durant les cinq premières années 
Au moins dix employés
Au moins trois cent mille TND
(environ 91 000 euros)
Au moins trente employés
Au moins un million de TND 
(environ 310 000 euros)
Sources : Loi n°2018-20 du 17 avril 2018, Décret gouvernemental n°2018- 840 du 11 octobre 2018 et circulaire de la BCT 
n°2019-01 du 30 janvier 2019.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
63
Représentation féminine dans les start-up 
tunisiennes
Incubateurs de start-up
Selon  le  rapport  Startup  Tunisia  2020,58  le  rôle  des 
femmes dans la création des start-up en Tunisie reste 
minoritaire.  Seules  5,3%  des  start-up  labellisées  en 
2020 ont été créées exclusivement par des femmes (en 
2019,  le  nombre  de  start-up  fondées  exclusivement 
par  des  femmes  représentait  4,3%),  contre  environ 
65%  créées  exclusivement  par  des  hommes.  En 
matière  d’éducation,  toutes  les  fondatrices  de  start-
up  labellisées  en  2020  ont,  au  minimum,  un  niveau 
Bac+3  et  13%  d’entre  elles  sont  titulaires  d’un 
doctorat.  Généralement,  le  niveau  d’éducation  des 
femmes  créatrices  de  start-up  est  supérieur  à  celui 
des hommes qui en créent. En matière de formation, 
80% des femmes fondatrices de start-up sont issues 
de  formations  d’ingénieurs,  ou  de  filières  techniques 
et  business.  Environ  20%  des  start-up  fondées  par 
des femmes opèrent sous forme de places de marché 
(marketplaces).
Le nombre d’incubateurs de start-up et de programmes 
d’accompagnement  des  MPME 
fournissant  des 
formations  et  des  activités  de  renforcement  de 
capacités en matière de TIC a augmenté ces dernières 
années en Tunisie. Ces acteurs jouent un rôle clé dans 
le développement du tissu économique des start-up 
en  s’appuyant  sur  les  nouvelles  technologies  dans 
différents  domaines.  Une  plus  grande  implication  de 
ces incubateurs est toutefois nécessaire pour enrichir 
l’offre  de  formation  pratique  aux  opérateurs  du 
commerce électronique.
En  matière  de  développement  d’entreprises 
innovantes,  la  Tunisie  est  classée  114e  mondiale  sur 
141 pays considérés avec un score de 3,5 sur 7 (voir 
Tableau 5). 
58  Lien : https://www.startupact.tn/accueil.html.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
64
7. ACCÈS AU FINANCEMENT
L’accès  des  start-up  technologiques  au  financement  bancaire,  qui  domine  l’offre  globale  de 
financement en Tunisie, n’est souvent pas déterminé par des facteurs endogènes tels que le potentiel 
de croissance et de rentabilité des entreprises, mais plutôt par des facteurs exogènes ayant trait 
aux conditions de financement contraignantes imposées par les banques en matière d’obligation 
de présenter des garanties, de coût de financement élevé et d’autofinancement minimum requis. 
Le  financement  non-bancaire  sur  le  marché  financier  et  à  travers  les  instruments  de  capital  en 
investissement semble être plus adapté aux spécificités des start-up technologiques en Tunisie. 
Le soutien des fonds de garantie au financement des PME technologiques demeure en deçà des 
attentes. Cela s’explique, en partie, par la quasi-absence de sensibilisation aux opportunités de 
financement disponibles pour les projets dans les TIC et le commerce électronique.
7.1. Bancarisation et financement bancaire
La  bancarisation  en  Tunisie  est  considérée 
comme  faible.  Le  réseau  bancaire  tunisien  compte 
actuellement 1 973 agences, ce qui correspond à une 
densité  du  réseau  bancaire  (nombre  d’habitants  par 
agence)  de  5  93459.  Des  inégalités  régionales  sont 
toutefois observées en termes de bancarisation, avec 
une  forte  concentration  du  réseau  sur  le  littoral,  qui 
abrite 86% des agences bancaires.60
Le  financement  bancaire  accapare  une  part 
prédominante  du  financement  global  de  l’économie 
en  Tunisie.  Cela  se  reflète  dans  la  part  de  l’encours 
des crédits des banques commerciales dans le PIB, 
de 76% en 2019.61
L’accès  au  financement  bancaire  en  Tunisie,  surtout 
pour  les  PME,  n’est  souvent  pas  déterminé  par  des 
facteurs  endogènes  tels  que  le  potentiel  futur  de 
croissance  et  de  rentabilité  des  entreprises,  mais 
plutôt  par  des  facteurs  exogènes  qui  ont  trait  aux 
conditions  de  financement  contraignantes  imposées 
par  les  banques.  Pour  accéder  au  financement 
bancaire, les PME sont contraintes de présenter des 
garanties  sous  forme  d’hypothèques  sur  des  biens 
immobiliers  ou  des  nantissements  sur  des  biens 
mobiliers,  de  supporter  un  coût  de  financement 
élevé  et  d’apporter  un  autofinancement  de  30% 
au  minimum.  À  ces  conditions  contraignantes 
s’ajoute  le  fait  que  les  banques  privilégient  souvent 
l’octroi  de  prêts  à  leurs  propres  clients  en  raison  de 
l’asymétrie  d’information  lorsqu’il  s’agit  de  nouvelles 
relations. Toutes ces conditions durcissent l’accès au 
financement bancaire pour les PME en général, et les 
start-up technologiques en particulier.62
Deux  établissements  bancaires  publics,  la  Banque 
Tunisienne de Solidarité (BTS Bank),63 qui finance les 
projets à hauteur de 150 000 TND (46 248 euros), et 
la Banque de Financement des Petites et Moyennes 
Entreprises  (BFPME)64  qui  finance  les  PME  dont  le 
coût  d’investissement  total  est  compris  entre  100 
000  TND  (30  832  euros)  et  15  millions  TND  (près 
de  4,625  millions  d’euros),  souvent  sous  forme  de 
cofinancement avec d’autres banques commerciales, 
contribuent  à  faciliter  l’accès  au  financement  pour 
les  jeunes  entrepreneurs  en  n’exigeant  pas  de 
garanties  réelles  externes  au  projet.  Néanmoins,  le 
manque  de  compétences  en  TIC  au  sein  de  la  BTS 
et de la BFPME réduit leur capacité à appréhender les 
risques associés au financement des start-up à forte 
dimension technologique. 
Environ deux tiers des répondants aux questionnaires 
de la CNUCED (sur 88) considèrent que les difficultés 
à  identifier  des  sources  potentielles  de  financement 
et d’investissement, ainsi que l’existence d’un climat 
d’investissement  peu  propice, 
représentent  des 
entraves  majeures  au  développement  du  commerce 
électronique en Tunisie (voir Figure 17). 
59  Comparé à une densité de 5 400 habitants par agence au Maroc (source : Rapport annuel sur la supervision bancaire, Bank Al-Maghrib, 2019).
60  Source : Rapport annuel sur la supervision bancaire (BCT, 2019).
61  Source : Financial Access Survey (FAS), IMF (2019).
62  En matière d’accès au financement des PME, la Tunisie est classée au 109e rang mondial sur 141 pays considérés avec un score de 3,4 sur 7 selon 
le Rapport de compétitivité globale 2019 du Forum Économique Mondial (FEM).
63  La BTS a approuvé depuis sa création en 1997 et jusqu’à fin 2019, 202 304 crédits pour un volume global de financement de 1 725 millions de TND 
(près de 530 millions d’euros, source : BTS).
64  La BFPME a approuvé depuis sa création en 2005 et jusqu’à fin 2020, 1 465 crédits pour un volume global de financement de 378 millions TND 
(environ 116 millions d’euros, source : BFPME).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
Figure 17 : Obstacles concernant l’accès au financement pour créer un environnement propice au commerce 
électronique
65
Quels sont, à votre avis, les trois obstacles les plus importants et les trois les moins importants en termes d’accès au financement en 
matière de commerce électronique dans votre pays ? (répondants des secteurs public et privé, 88 réponses)
Difficulté à identifier des sources potentielles de financement
Difficulté à identifier des sources potentielles de financement
Difficulté à identifier des sources potentielles de financement
66%
66%
34%
66%
34%
34%
Climat d'investissement peu propice
Climat d'investissement peu propice
Climat d'investissement peu propice
65%
Disponibilité limitée d'instruments d'accès aux financements 
Disponibilité limitée d'instruments d'accès aux financements 
Disponibilité limitée d'instruments d'accès aux financements 
57%
Faible sensibilisation aux opportunités d'investissement 
Faible sensibilisation aux opportunités d'investissement 
Faible sensibilisation aux opportunités d'investissement 
53%
Difficulté à adresser les obstacles relatifs à l'accès au financement
Difficulté à adresser les obstacles relatifs à l'accès au financement
Difficulté à adresser les obstacles relatifs à l'accès au financement
46%
Faible sensibilisation des agents de crédit bancaire aux défis des 
Faible sensibilisation des agents de crédit bancaire aux défis des 
Faible sensibilisation des agents de crédit bancaire aux défis des 
37%
PME / PMI 
PME / PMI 
PME / PMI 
Apprentissage et partage d'expériences limités sur les questions 
Apprentissage et partage d'expériences limités sur les questions 
Apprentissage et partage d'expériences limités sur les questions 
liées à l'accès au financement 
liées à l'accès au financement 
liées à l'accès au financement 
28%
65%
65%
35%
35%
35%
57%
57%
43%
43%
43%
53%
53%
47%
47%
47%
46%
46%
54%
54%
54%
37%
37%
63%
63%
63%
28%
28%
72%
72%
72%
Source : CNUCED.
Plus important
Moins important
Plus important
Plus important
Moins important
Moins important
7.2.  Mécanismes de financement alternatif du 
secteur privé 
Le financement non-bancaire, sur le marché boursier 
ou à travers les instruments de capital investissement, 
demeure  peu  développé  en  Tunisie.  De  fait,  la 
capitalisation  boursière  de  la  place  de  Tunis,  soit  23 
092 millions de TND (environ 7 105 millions d’euros) 
en 2020,65 ne dépasse pas 25% du PIB avec une part 
pour le secteur des TIC inférieure à 1%66. Les actifs des 
institutions  financières  non-bancaires  ne  dépassent 
pas  5%  du  PIB.  Ces  indicateurs  sont  nettement  en 
deçà des ratios observés dans les autres pays de la 
région MENA67. 
Le capital en investissement : un mécanisme de 
financement du haut de bilan des entreprises
Le capital en investissement, qui permet le financement 
des  entreprises  lors  des  phases  de  démarrage,  de 
développement  ou  encore  lors  de  leur  transmission, 
est l’un des modes de financement les plus adaptés 
aux  start-up  technologiques.  Les  structures  de 
capital  en  investissement  comprennent  les  Sociétés 
d’investissement  à  capital-risque  (SICAR),  les  Fonds 
communs de placement à risque (FCPR) et les Fonds 
d’amorçage  (FA).  Fin  2019,  on  comptait  58  SICAR, 
43  FCPR  et  8  Fonds  d’amorçage  opérationnels  en 
Tunisie. Le nombre de projets approuvés en 2019 par 
les différents instruments de capital en investissement, 
dont certains sont destinés au financement du secteur 
des  TIC,  a  atteint  198  pour  une  enveloppe  globale 
de  502,8  millions  de  TND  (environ  154,35  millions 
d’euros)68. 
Le  nombre  de  projets  financés  en  2019  par  les 
structures  d’investissement  à  capital-risque  en 
Tunisie a atteint 158 pour une valeur globale de 430,2 
millions de TND (un peu plus de 132 millions d’euros), 
dont  63,3%  pour  des  entreprises  de  moins  de  20 
personnes et 52,5% pour des projets établis dans les 
zones de développement régional. Cela témoigne de 
l’importance du secteur du capital-risque en matière 
de renforcement des fonds propres des PME, surtout 
dans  les  régions  de  l’intérieur  du  pays  caractérisées 
par un faible taux de bancarisation.
65  Source : Rapport annuel de la BVMT (2020).
66  La BVMT s’est fixé comme objectif stratégique d’atteindre une capitalisation boursière à hauteur de 35% du PIB à l’horizon 2025.
67  Source : Rapport annuel du Conseil du Marché Financier (CMF), 2019.
68  Source : Rapport annuel du CMF (2019).
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
66
Encadré 5 : Le Fonds commun de placement à risque - IN’TECH
•  Objectifs : Financer le haut de bilan des projets innovants et à fort contenu technologique.
•  Éligibilité : Le fonds intervient surtout pour participer aux fonds propres des entreprises dans le cadre de :
 º Une nouvelle création dans les créneaux porteurs.
 º Une extension et/ou un développement des PME adhérentes au Programme de Mise à Niveau (PMN) concernant : 
 º
 º
 º
Les investissements à caractère technologique prioritaire. 
L’innovation et le développement technologique. 
Les opérations visant la remontée de filière par l’intégration des fonctions de conception et de maîtrise de produit 
fini, assurant le passage de la sous-traitance à la co-traitance et au produit fini.
•  Modes d’intervention :
 º
Financement des investissements dont le coût global se situe entre 100 mille TND (environ 30 700 euros) et 5 millions de 
TND (environ 1,535 millions d’euros) selon un schéma de financement s’appuyant principalement sur les fonds propres.
 º Gestionnaire du fonds : SAGES Capital.
 º Dépositaire : STB.
 º Prises de participation : dans la limite de 49% du capital social des projets ciblés avec un ticket minimum de participation 
de 30 mille TND (9 210 euros environ).
Source : Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines (MIEM).
Les fonds de garantie : un mécanisme de soutien 
au financement des PME
Les  fonds  de  garantie  contribuent  au  soutien  des 
PME en matière d’accès au financement. La Société 
Tunisienne de Garantie (SOTUGAR),69 créée en 2003, 
a comme objet la gestion du système de garantie des 
crédits  accordés  aux  PME  et  des  participations  des 
sociétés  d’investissement  à  capital-risque  dans  leur 
capital, ainsi que tout fonds ou mécanisme de garantie 
des  crédits  et  des  participations.  Durant  l’exercice 
2019,  les  concours  garantis  (sous  forme  de  crédits 
et  de  participations)  déclarés  par  la  SOTUGAR  se 
sont élevés à 369,8 millions de TND (environ 113,63 
millions  d’euros),  notamment  grâce  aux  activités  du 
Fonds National de Garantie (FNG) pour 214,6 millions 
de  TND  (environ  65,88  millions  d’euros),  du  Fonds 
de  Garantie  des  Petites  et  Moyennes  Entreprises 
(FGPME)  pour  104,2  millions  de  TND  (environ  32 
millions d’euros) et du Fonds d’Appui et de Relance 
(FAR) pour 51 millions de TND (environ 15,65 millions 
d’euros).
69  Le capital de la SOTUGAR est détenu par l’État et les banques.
Depuis  sa  création  en  2003  et  jusqu’à  fin  2019,  le 
FGPME a garanti 4913 crédits et participations pour 
un  montant  global  de  concours  garantis  de  1434,7 
millions  de  TND  (environ  439,7  millions  d’euros). 
La  répartition  sectorielle  des  concours  garantis  en 
2019  par  le  FGPME  a  été  marquée  par  une  hausse 
du  montant  des  concours  déclarés  au  profit  du 
secteur  des  industries  manufacturières  de  25,2%  et 
d’une baisse de 17,2% pour le secteur des services. 
En  revanche,  les  concours  au  profit  des  nouvelles 
technologies sous le Régime d’Incitation à la Créativité 
et  à  l’Innovation  dans  le  domaine  des  TIC  (RIICTIC) 
(voir Encadré 6), n’ont enregistré aucune déclaration 
et cela, pour la septième année consécutive, sachant 
que jusqu’à fin 2019, le cumul des concours garantis 
par le FGPME dans le cadre du RIICTIC (ancien RITI) 
n’a  pas  dépassé  3,6  millions  de  TND  (environ  1,1 
million d’euros).
La  faible  part  des  crédits  et  participations  au  profit 
des  PME  technologiques  dans  le  volume  global 
de  concours  garantis  par  le  FGPME  s’explique  par 
une  faible  demande  due  à  une  quasi-absence  de 
sensibilisation  aux  opportunités  de  financements 
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
67
disponibles  pour  les  projets  dans  les  TIC.  Les 
autorités  publiques  gagneraient  à  mettre  en  œuvre, 
en  collaboration  avec  l’Association  Professionnelle 
Tunisienne  des  Banques  et  des  Établissements 
Financiers  (APTBEF)  et  l’Association  Tunisienne  des 
Investisseurs  en  Capital  (ATIC),  des  campagnes 
d’information  et  de  sensibilisation  sur  les  différentes 
opportunités  de  financement  disponibles  pour  les 
PME technologiques.
Les ressources cumulées du FGPME au 31 décembre 
2019 se sont élevées à 139 millions de TND (près de 
42,66 millions d’euros) constituées par des dotations 
de  l’État  Tunisien  (29%),  des  dons  de  l’UE  (11%), 
des  produits  de  placement  (40%),  ainsi  que  des 
contributions  des  bénéficiaires  et  des  récupérations 
des  avances  (20%).    L’amélioration  de  l’offre  de 
garantie  par  la  SOTUGAR,  à  travers  notamment  le 
renforcement  des  ressources  du  FGPME  par  des 
dons  de  la  part  des  partenaires  financiers  de  la 
Tunisie, à l’instar de l’UE, et destinés au financement 
des projets dans les TIC, devrait booster les crédits et 
participations au profit des entreprises technologiques. 
Mécanisme de garantie « Dhamen Express »
Le mécanisme de garantie « Dhamen Express » a 
été créé pour garantir les financements accordés 
par  les  banques,  les  sociétés  d’investissement  et 
les  compagnies  de  leasing  aux  PME  dont  le  coût 
d’investissement  ne  dépasse  pas  les  15  millions 
de  TND  (environ  4,611  millions  d’euros).  En  raison 
de  la  crise  sanitaire,  les  travaux  relatifs  à  la  création 
de  ce  mécanisme  de  garantie  ont  été  abandonnés 
momentanément.70
Ce nouveau mécanisme de garantie, institué à la suite 
de l’avenant à la convention de gestion du FGPME en 
date  du  18  avril  2018,  doit  couvrir  tous  les  secteurs 
de  l’activité  économique,  à  l’exception  des  activités 
d’hôtellerie,  de  services  financiers,  de  commerce  et 
de  promotion  immobilière  destinée  à  l’habitat.  Il  a 
été  doté  des  ressources  disponibles  du  Fonds  de 
Garantie Export, d’un montant de 32 millions de TND 
(9,840 millions d’euros) et du Fonds de Garantie des 
Mesures  Conjoncturelles,  d’un  montant  de  54  000 
TND (environ 16 600 euros).
Le mécanisme de garantie « Dhamen Express », dont 
l’adoption  va  bénéficier  d’un  appui  technique  de  la 
Banque mondiale, est assorti de règles plus souples 
et  moins  contraignantes  en  matière  d’admission  à 
la  garantie  et  des  prises  en  charge  des  défauts  de 
paiement.  Les  start-up  technologiques  devraient 
bénéficier de ses concours garantis.
Encadré 6 : Le Régime d’Incitation à la Créativité et à l’Innovation dans le 
Domaine des TIC (RIICTIC)
•  Éligibilité
Activités éligibles :
 º
 º
 º
La production ou le développement de logiciels ou de contenus numériques à haute valeur ajoutée.
La production ou le développement de systèmes et applications à haute valeur ajoutée dans le domaine des TIC.
Le développement de services innovants basés sur les TIC.
Promoteurs  éligibles  :  Personnes  physiques  de  nationalité  tunisienne  titulaires  de  diplômes  universitaires  assumant 
personnellement et à plein temps la responsabilité de la gestion du projet au titre de la création de nouveaux projets.
Sociétés éligibles  :
 º Sociétés formées de personnes physiques de nationalité tunisienne au titre de la création de nouveaux projets.
70   Société Tunisienne de Garantie, Rapport Annuel (2020).
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
68
 º Sociétés formées de personnes physiques de nationalité tunisienne, au titre de la réalisation des opérations d’extension 
des projets créatifs et innovants et employant au moins 3 ingénieurs ou 4 techniciens supérieurs et 4 techniciens spé-
cialisés dans les domaines des télécommunications, de l’informatique, du multimédia ou dans les domaines y afférents.
•  Modes d’intervention : 
Investissement des nouveaux projets dont le coût ne dépasse pas :
 º 200 mille TND (61 536 euros) réalisés par des personnes physiques investissant à titre individuel.
 º 500 mille TND (153 830 euros) réalisés par des sociétés.
 º Projets d’extension dont le coût ne dépasse pas 500 mille TND (153 830 euros).
Aides financières :
 º Participation ou dotation remboursable dans la limite de 49% du capital minimum du projet sans dépasser 120 mille TND 
(environ 37 000 euros).
 º Prime d’étude et d’assistance technique à hauteur de 70% du coût total de l’étude et de l’assistance technique plafonnée 
à 10 mille TND (3076 euros).
 º Prime d’investissement à hauteur de 10 % du coût total des équipements, plafonnée à 20 mille TND (6151 euros).
 º Prime au titre des investissements immatériels à hauteur de 50% du coût des investissements immatériels plafonnés à 
60 mille TND (18 453 euros).
Déblocage  :
 º
Les primes accordées par le RIICTIC sont débloquées en deux tranches :
 º 50 % lors de la réalisation de 50 % de l’investissement approuvé.
 º 50 % à l’entrée en activité effective.
 º
 º
Les demandes de déblocage des primes sont déposées auprès des services du MTC.
Le dépôt de dossiers de demande de participation ou de dotation et des primes pour les nouveaux promoteurs et les PME 
s’effectue auprès de l’une des SICAR ou des banques conventionnées.
Source : Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines (MIEM).
La microfinance : un mécanisme de financement 
pour les petits commerçants
L’offre  de  services  financiers  a  été  élargie  en  2011 
à  la  suite  de  l’introduction  du  cadre  règlementaire 
de  la  microfinance,  visant  à  mettre  en  place  une 
microfinance socialement responsable qui contribue à 
la lutte contre l’exclusion financière et à la consolidation 
du tissu économique dans les régions de l’intérieur du 
pays en facilitant l’accès à des services financiers de 
qualité. De nouveaux acteurs ont dynamisé le marché 
de la microfinance ces dernières années et le dispositif 
de contrôle du marché a été renforcé à la suite de la 
création  de  l’Autorité  de  Contrôle  de  la  Microfinance 
(ACM) en 2011.71 Fin 2020, on comptait 7 IMF sous 
forme de Société Anonyme (SA) et 289 IMF sous forme 
associative  (ONG),  avec  un  total  de  186  agences  et 
un nombre de clients actifs de 655 425.72 Le nombre 
moyen des clients actifs par IMF SA était estimé à 2 
582 en 2019, contre 2 864 clients fin 2017.73
Le crowdfunding : un mode de financement 
alternatif pour les start-up
L’Assemblée  des  représentants  du  peuple  (ARP)  a 
adopté  le  6  août  2020,  la  Loi  n°2020-37  relative  au 
71  L’ACM a été créée par le Décret-loi n° 2011-117 du 5 novembre 2011 et les modalités de son fonctionnement ont été fixées par le Décret n° 2012-
2128 du 28 septembre 2012.
72  Source : Baromètre de la Microfinance, ACM (2020).
73  Source : Rapport annuel de l’ACM (2019).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
crowdfunding,  visant  à  organiser  cette  activité  pour 
fournir  le  financement  nécessaire  aux  projets  et  aux 
sociétés  en  vue  de  promouvoir  l’investissement, 
l’entrepreneuriat, 
l’innovation.  Le 
la  créativité  et 
crowdfunding  est  défini  selon  cette  loi  comme  un 
mode  de  financement  reposant  sur  la  levée  de 
fonds  auprès  du  public  via  une  plateforme  digitale 
(site  web  ou  application  mobile)  dédiée  à  cet  effet, 
en  vue  de  financer  des  projets  ou  des  sociétés  à 
travers  l’investissement  dans  des  valeurs  mobilières, 
des  prêts,  des  dons  ou  des  libéralités.  Les  autorités 
de  régulation  du  crowdfunding  sont  le  CMF  (pour 
les  investissements  dans  des  valeurs  mobilières), 
la  BCT  (pour  les  prêts)  et  l’ACM  (pour  les  dons  et 
libéralités).  Le  projet  Innov’i–EU4Innovation,  financé 
par  l’UE,  a  accompagné  le  déploiement  de  la  loi 
sur  le  crowdfunding.  La  publication  des  décrets 
d’application devra permettre à ce nouveau mode de 
financement alternatif de jouer un rôle important dans 
la mobilisation de l’épargne vers l’investissement dans 
les PME et les start-up innovantes pour lesquelles le 
financement classique est difficilement accessible.
69
Fonds de Fonds ANAVA : un nouveau cadre de 
financement des start-up
ANAVA  est  le  premier  Fonds  de  Fonds  en  Tunisie  et 
en Afrique. Il reflète la volonté du pays de développer 
un  écosystème  dynamique  de  l’investissement  privé 
et  de  soutenir  le  développement  des  start-up  à  un 
horizon de dix ans. ANAVA, lancé officiellement le 22 
mars 2021, devra injecter des capitaux considérables 
dans 
l’écosystème  du  capital-risque  en  Tunisie 
pour  financer  les  investissements  dans  les  start-up 
aux  différents  stades  de  développement  (phases 
d’amorçage,  de  démarrage  et  de  post-démarrage). 
Le Fonds de Fonds, d’une taille cible de 200 millions 
d’euros, a pour objectif d’investir dans plus de 13 fonds 
d’investissement dédiés aux start-up à chaque stade 
de développement.74 Une première levée de fonds de 
40 millions d’euros a été souscrite entièrement par la 
Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) à travers 
un financement de la Banque mondiale. 
Figure 18 : Mécanismes de financement des entreprises du commerce électronique 
Avez-vous déjà obtenu un financement direct monétaire d’une des entités suivantes ? (répondants du secteur privé, 34 
réponses)
Famille
Banque
Aide de l’Etat (subvention)
Micro-crédit
Autres partenaires techniques et financiers
Fonds d’amorçage
Fonds de garantie
Capital-risque (SICAR)
29%
21%
18%
12%
12%
9%
6%
Oui
Non
56%
44%
71%
79%
82%
88%
88%
91%
94%
Source : CNUCED.
74  Source : https://smartcapital.tn.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
70
L’accès au financement constitue un obstacle majeur 
pour  les  opérateurs  du  commerce  électronique  en 
Tunisie,  surtout  les  MPME  (voir  Figure  17).  Plus 
de  la  moitié  des  répondants  au  questionnaire  de  la 
CNUCED adressé aux opérateurs du secteur privé (sur 
34),  déclarent  avoir  eu  recours  à  un  apport  financier 
des  membres  de  leur  famille  pour  pouvoir  renforcer 
leurs  capitaux  propres  et  boucler  leur  schéma  de 
financement.  Seuls  29%  des  répondants  ont  eu 
recours  au  financement  bancaire,  21%  ont  bénéficié 
de subventions de l’État et 12% ont été financés par 
des micro-crédits.75 Il est à noter, par ailleurs, le faible 
recours des entreprises de commerce électronique aux 
investisseurs institutionnels (sociétés d’investissement 
à  capital  risque,  fonds  d’amorçage,  etc.)  Selon  la 
même  enquête,  plus  de  deux  tiers  des  répondants 
déclarent  n’avoir  jamais  effectué  une  demande  de 
financement  bancaire,  faute  d’avoir  les  garanties 
nécessaires,  à  cause  de  la  complexité  des  dossiers 
à fournir mais aussi du fait du manque d’informations 
relatives aux sources potentielles de financement pour 
les entreprises de commerce électronique.
7.3.  Incubateurs et accélérateurs d’entreprises
Le  nouveau  cadre  incitatif  au  développement  des 
start-up  en  Tunisie,  le  Startup  Act,  lancé  en  2018, 
offre divers avantages et incitations aux investisseurs, 
les  encourageant  à  prendre  des  participations  dans 
le capital des start-up, ce qui constitue pour celles-ci 
une source de financement sous forme d’apports en 
fonds propres.  Ces incitations incluent :
•  Le dégrèvement fiscal
Les  fonds  investis  dans  des  start-up  ou  dans  des 
organismes  d’investissement  réglementés  dédiés 
aux start-up sont totalement déductibles de l’assiette 
imposable.76
•  L’exonération de l’impôt sur la plus-value
Les  investisseurs  sont  exonérés  du  paiement  de 
l’impôt  sur  la  plus-value  au  titre  des  bénéfices 
provenant  de  la  vente  de  leurs  actions  détenues  au 
capital des start-up.
•  Les apports en nature
Dans  le  cas  d’un  apport  en  nature,  les  actionnaires 
d’une  start-up  sont  habilités  à  choisir  eux-mêmes  le 
commissaire aux apports afin qu’il l’évalue.
•  Le « Fonds de garantie pour les Startups »
Ce  mécanisme,  qui  n’est  activable  qu’en  cas  de 
liquidation  à  l’amiable  de  la  start-up,  permet  de 
garantir les participations des fonds d’investissement 
et  autres  organismes  d’investissement  réglementés 
dans les start-up. 
•  Les instruments financiers
Les  start-up  légalement  habilitées  à  émettre  des 
obligations  convertibles  en  actions 
(OCA)  sont 
autorisées  à  procéder  à  plusieurs  émissions  d’OCA, 
la 
indépendamment  des  délais  d’option  pour 
conversion.
Il  est  à  noter  que  le  «  Fonds  de  garantie  pour  les 
Startups » n’est pas encore actif. Sa mise en œuvre, 
visant  à  garantir  les  participations  des  sociétés 
d’investissement à capital-risque, des fonds collectifs 
de  placement  à  risque,  des  fonds  d’amorçage 
et  de  tout  autre  organisme  d’investissement  au 
capital  des  start-up  et  qui  n’est  utilisé  qu’en  cas  de 
liquidation à l’amiable de celles-ci, devrait encourager 
les  investisseurs  en  capital  à  financer  les  start-up 
technologiques.
fondées  exclusivement  par  des 
Selon  le  rapport  Startup  Tunisia  2020,  les  levées  de 
fonds  réalisées  en  2020  par  les  start-up  labellisées 
et 
femmes  ne 
représentent que 4,5%, contre 56,9% pour les start-
up  fondées  exclusivement  par  des  hommes.  Ce 
constat  confirme  l’existence  de  difficultés  en  termes 
d’accès  au  financement  plus  significatives  pour  les 
femmes entrepreneurs. 
7.4.  Partenaires techniques et financiers 
Plusieurs  Partenaires  techniques  et  financiers  (PTF) 
apportent leur soutien au développement du secteur 
numérique  en  Tunisie  via  des  programmes  de 
renforcement de capacité des start-up technologiques 
et d’initiatives visant à faciliter l’accès au financement.
75  Selon la règlementation en vigueur, les micro-crédits ne peuvent pas dépasser 40 000 TND (environ 12 300 euros).
76  Personnes physiques ou personnes morales.
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
71
Le projet Innov’i–EU4Innovation 
Le projet Innov’i–EU4Innovation visant le renforcement 
de l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation 
en  Tunisie,  a  été  lancé  en  juillet  2019  avec  un 
financement  par  l’Union  Européenne  à  hauteur  de 
14,5 millions d’euros. Ce projet de 5 ans, mis en œuvre 
par Expertise France, vise à appuyer l’implantation du        
« Startup Act » pour faire de la Tunisie un pays propice 
au développement des start-up.
•  La  production  d’une  note  de  plaidoyer  visant 
à  appuyer  les  interventions  lors  des  sessions 
plénières à l’ARP.
•  L’élaboration du « Plan d’Action national pour 
le Crowdfunding en Tunisie » (PACT).
•  L’élaboration  de  la  Stratégie  Nationale  de 
Communication et de Sensibilisation.
•  L’analyse  et  le  partage  de  commentaires  sur 
les décrets d’application.
Innov’i  cherche  en  particulier  à  accompagner  le 
renforcement,  la  structuration  et  la  pérennisation  de 
l’écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat en 
Tunisie à travers les trois axes suivants :
•  L’appui  à  la  mise  en  œuvre  du  PACT  sur  les 
deux  prochaines  années  avec  la  fourniture 
d’une assistance technique aux trois autorités 
de régulation (ACM, BCT et CMF)
1.
2.
3.
L’amélioration  de  l’offre  de  services  pour  les 
start-up  et 
les  entrepreneurs  à  travers  un 
technique 
soutien 
(renforcement  des  capacités)  et  des  structures 
d’accompagnement  dans 
les  domaines  de 
l’entrepreneuriat et de l’innovation. 
(subventions), 
financier 
L’accompagnement  de 
la  mise  en  place 
d’un  cadre  réglementaire  et  de  financement 
propice  à  l’entrepreneuriat  innovant  à  même 
de  répondre  à  l’absence  ou  l’inadéquation  des 
mécanismes  de  financement  des  start-up  via 
des actions d’assistance technique sur certaines 
l’écosystème 
réformes 
le 
de 
crowdfunding,  l’accès  aux  marchés  publics, 
la  propriété  intellectuelle,  le  financement  de 
l’innovation, etc.
l’entrepreneuriat  et  de 
importantes 
l’innovation 
pour 
: 
valorisation 
l’écosystème 
La 
de 
de 
l’entrepreneuriat  et  de  l’innovation  à  l’échelle 
nationale  et  internationale  via  des  actions  de 
communication,  de  visibilité  et  de  soutien  à  la 
participation  de  start-up  tunisiennes  aux  salons 
internationaux.
Dans le cadre de ses activités visant à faciliter l’accès 
des  start-up  au  financement,  le  projet  Innov’i  a 
entrepris des actions pour le déploiement de la Loi sur 
le crowdfunding en Tunisie, adoptée le 6 août 2020, 
et notamment : 
La plateforme digitale Financini
Grâce  au  soutien  financier  de  l’UE  et  au  travail 
de  toutes  les  parties  prenantes  de  l’écosystème 
de  l’entreprenariat  en  Tunisie  (Confédération  des 
Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), ANIMA 
Investment  Network  (représentants  d’entrepreneurs 
locaux  et  de  la  diaspora  tunisienne),  la  plateforme 
digitale  Financini  (financini.org.tn),  a  été  développée 
le  cadre  du  projet  DiafrikInvest77, 
dans 
  dont 
l’objectif  est  de  permettre  à  tout  porteur  de  projet 
d’entreprise de trouver le financement nécessaire en 
offrant  un  accès  à  une  vaste  base  de  données  des 
mécanismes de financement et d’appui destinés aux 
MPME  en  Tunisie  opérant  dans  tous  les  secteurs, 
y  compris  les  TIC.  La  plateforme  Financini  facilite  la 
recherche  de  partenaires  crédibles  et  d’opportunités 
d’investissement. Elle permet aussi à toute personne 
inscrite de se connecter gratuitement avec des experts 
de l’écosystème de l’entreprenariat et de bénéficier de 
leurs conseils.
Le projet « Startups et PME Innovantes »
La CDC et SMART CAPITAL ont lancé, en mars 2021, 
le  projet  «  Startups  et  PME  Innovantes  »,  financé 
par  la  Banque  mondiale  et  doté  d’un  budget  de  75 
millions  de  USD  (près  de  65,5  millions  d’euros).  Ce 
projet,  qui  sera  mis  en  œuvre  sur  sept  ans,  s’inscrit 
dans le cadre du programme national « Startup Tunisia 
»,  sous  la  tutelle  du  MTC  et  du  MF,  avec  l’appui  de 
la  Coopération  allemande.  Il  vise  à  catalyser  la 
création  et  le  développement  des  start-up  et  PME 
77  DiafrikInvest est un projet mis en œuvre dans le cadre du Dialogue Euro-Africain sur la Migration et le Développement (Processus de Rabat). Le projet 
est doté d’un budget de 2,2 millions d’euros, financé à hauteur de 90% par l’UE. DiafrikInvest vise à accélérer et accompagner la mobilisation des 
hauts talents, des entrepreneurs et des investisseurs de la diaspora pour dynamiser les relations d’affaires entre l’Europe, le Maroc, la Tunisie et le 
Sénégal afin de contribuer au développement économique.
RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES
72
numériques et novatrices et la promotion de la Tunisie 
en  tant  que  destination  technologique.  «  Startups  et 
PME  Innovantes  »  devra  permettre  de  soutenir  ces 
entreprises  via  le  financement  d’investissements  en 
fonds propres ou en quasi-fonds propres et d’aider les 
incubateurs et accélérateurs d’entreprises à améliorer 
et  étendre  la  portée  de  leurs  programmes,  en  y 
incluant notamment les start-up et PME dirigées par 
des femmes ou situées dans les régions de l’intérieur 
du pays. Il devrait aussi contribuer à la création de plus 
de  1800  emplois  directs,  dont  30%  seront  occupés 
par des femmes et 20% par des jeunes âgés de 18 à 
35 ans. « Startups et PME Innovantes » finance dans 
sa composante majeure la souscription de la CDC au 
fonds ANAVA.
Le projet FlyWheel
La  CDC  et  SMART  CAPITAL  ont  lancé  en  mars 
2021  le  projet  FlyWheel,  financé  par  la  Banque 
mondiale  et  l’Initiative  spéciale  Formation  et  emploi 
«  Invest  for  Jobs  »  du  Ministère  fédéral  allemand  de 
la  Coopération  économique  et  du  Développement 
(BMZ),  visant  à  apporter  un  soutien  financier  aux 
start-up  et  aux  structures  d’accompagnement. 
L’objectif de FlyWheel est de catalyser la création de 
nouvelles start-up innovantes et dynamiques et d’un 
environnement d’accompagnement adapté, inclusif et 
stimulant. Le projet offre des subventions aux start-up 
pour le développement de la première version de leurs 
produits (proof of concept) ainsi qu’un soutien lors de 
la phase de démarrage (seed stage) pour préparer les 
levées  de  fonds.  Le  programme  accorde  aussi  des 
subventions de lancement de nouveaux programmes 
d’accompagnement  de  start-up 
(incubateur  et 
accélérateur).
Investia Entreprise : le financement alternatif des 
PME
Le  programme  Investia  Entreprise  a  été  développé 
par les principales parties prenantes de l’écosystème 
financier  (ministères,  BCT,  BVMT,  etc.)  et  vise  à 
accompagner  les  PME  par  le  biais  de  prestations 
facilitant l’accès au financement non-bancaire à coûts 
réduits. Ce programme a été financé par le Royaume 
Uni  dans  le  cadre  de  la  coopération  bilatérale,  et 
par  la  BAD  via  un  don  accordé  sur  les  ressources 
du  Fonds  fiduciaire  multi-donateurs  pour  les  pays 
en  transition  en  Afrique  du  Nord  L’objectif  d’Investia 
Entreprise  est  d’identifier  puis  d’accompagner  120 
PME tunisiennes pour la levée de fonds directement 
auprès d’investisseurs sur le marché financier local. 78
Enfin,  en  2020,  la  Bourse  des  Valeurs  Mobilières 
de  Tunis  (BVMT),  avec  l’appui  de  la  Coopération 
allemande,  a  lancé  une  étude  pour  apprécier  la 
faisabilité  et  l’opportunité  de  créer  une  plateforme 
digitale dédiée au financement des start-up.79
78  Source : https://www.investia-entreprise.com.
79  Source : Rapport d’activité de la BVMT (2020).
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
73
CONCLUSION
L’évaluation de l’état de préparation de la Tunisie au 
commerce électronique a suscité beaucoup d’intérêt 
de  la  part  des  principaux  acteurs  publics  et  privés 
et  de  la  société  civile.  Leurs  contributions  lors  des 
consultations nationales et des réunions bilatérales ont 
permis  d’enrichir  les  discussions  sur  l’état  des  lieux 
et les projets en cours dans le secteur du commerce 
électronique.
Sur les bases de la revue documentaire, de l’analyse 
des  données  provenant  de  sources  nationales  et 
internationales et de celles issues des trois enquêtes 
réalisées  dans  le  cadre  de  cette  étude,  l’évaluation 
a  mis  en  évidence  l’existence  d’un  certain  nombre 
d’obstacles  mais  aussi  d’opportunités  pour 
le 
développement  du  commerce  électronique  en 
Tunisie.  Il  convient  désormais  que  le  pays  surmonte 
ces  obstacles  et  saisisse  les  opportunités  qui  se 
présentent afin de libérer le fort potentiel de croissance 
du secteur qui reste à ce jour sous-exploité.
Le premier obstacle majeur auquel se heurte le secteur 
du  commerce  électronique  en  Tunisie  est  l’absence 
d’un  soutien  politique  de  haut  niveau  et  le  manque 
d’une  coordination  efficace  entre  les  différentes 
institutions engagées dans ce secteur. Les actions en 
cours pour stimuler le développement du commerce 
électronique ont une faible visibilité et sont disparates. 
Une volonté politique forte, à travers l’élaboration d’un 
plan  d’action  opérationnel  englobant  les  réformes  et 
les actions prioritaires associées à des indicateurs de 
suivi  mesurables,  permettrait  au  pays  de  capitaliser 
sur le potentiel qu’offre le commerce électronique. La 
Tunisie  bénéficie  en  effet  de  conditions  relativement 
satisfaisantes  en  ce  qui  concerne  l’accessibilité  et 
la  fiabilité  de  l’accès  à  l’Internet  ainsi  que  dans  le 
domaine  des  formations  liées  aux  TIC,  à  l’économie 
numérique et au commerce électronique.
Parmi les obstacles figure l’absence d’une autorité de 
régulation  et  de  supervision  du  secteur  de  livraison 
express de colis. Cela a un impact négatif sur la qualité 
des services rendus aux consommateurs et décourage 
l’entrée  sur  le  marché  de  nouveaux  opérateurs. 
L’élaboration d’un cahier des charges pour régulariser 
cette  activité  est  nécessaire  au  développement  de 
la  dimension  logistique  du  commerce  électronique. 
S’ajoutent  à  cela  les  difficultés  observées  en  ce  qui 
concerne  le  régime  spécial  applicable  aux  produits 
exportés  par  voie  électronique,  qui  constituent 
une  entrave  pour  le  développement  du  commerce 
électronique transfrontalier.
L’évaluation  a  également  montré  que  dans  le  cadre 
du commerce électronique, les paiements se font en 
majorité en espèces à la livraison, la dématérialisation 
des  paiements  demeurant  encore  limitée  en  Tunisie. 
Le  nouveau  cadre  réglementaire  des  établissements 
de paiement et de la monnaie mobile mis en place par 
la BCT devra permettre l’émergence d’un écosystème 
propice au développement des paiements à distance. 
De plus, le développement du commerce électronique 
pâtit d’un accès difficile des usagers et commerçants 
aux  comptes  en  devises  et  aux  cartes  bancaires 
internationales. 
consommateurs 
L’évaluation  a  aussi  mis  en  évidence  certaines 
insuffisances  au  niveau  du  cadre 
juridique  et 
réglementaire régissant le commerce électronique en 
Tunisie, qui tiennent notamment à son incomplétude, 
sa  faible  application  et  sa  visibilité  limitée  auprès 
des 
et  des  professionnels. 
L’élargissement  du  champ  d’application  du  cadre 
juridique  et  réglementaire  aux  autres  acteurs  de 
la  chaîne  de  valeur  du  secteur  (intermédiaires  et 
propriétaires des plateformes en ligne, transporteurs, 
etc.)  et  aux  opérateurs  du  commerce  électronique 
transfrontalier est plus que nécessaire.
Sur un autre plan, l’accès au financement constitue un 
obstacle majeur pour la création et le développement 
des  start-up  technologiques  en  général  et  des 
opérateurs du commerce électronique en particulier, en 
raison des conditions de financement contraignantes 
(coûts élevés du financement bancaire et exigence de 
garanties réelles).
L’évaluation  de  l’état  de  préparation  de  la  Tunisie 
au  commerce  électronique  a  permis  de  formuler 
un  ensemble  de  recommandations  dans  les  sept 
domaines thématiques sur lesquels repose l’initiative 
eTrade  for  all.  Ces  recommandations  sont  détaillées 
dans la Matrice d’Actions avec indication des résultats 
attendus,  du  niveau  de  priorité  et  des  institutions 
et  acteurs  en  charge  de  la  mise  en  œuvre,  laquelle 
permettra de favoriser l’essor du secteur du commerce 
électronique dans le pays. 
CONCLUSION
74
MATRICE D’ACTIONS
ÉVALUATION DE L’ÉTAT DE PRÉPARATION AU COMMERCE ÉLECTRONIQUE ET FORMULATION DE POLITIQUES ET STRATÉGIES
Action indicative
Résultats attendus
S1
S2
S3
S4
S5
S6
Élaborer un plan d’action opérationnel 
pour la mise en œuvre des actions 
prioritaires en matière de commerce 
électronique, comprenant des indicateurs 
de suivi mesurables (objectifs opérationnels, 
calendrier et calcul du coût des activités, 
cadre de gouvernance, etc.) 
Modifier le Décret n°99-2807 afin de confier 
au MCDE la présidence de la Commission 
Nationale Technique du Commerce 
Électronique (CNTCE) ainsi que les fonctions 
de secrétariat de cette commission et de 
la Commission Ministérielle du Commerce 
Électronique (CMCE) et ce de manière 
exclusive.
Renforcer le rôle du CSEN dans le 
développement du commerce électronique.
Accélérer l’adoption du nouveau Code du 
numérique.
Renforcer la communication sur les 
initiatives et projets existants en matière de 
développement du commerce électronique.
Créer un annuaire des entreprises tunisiennes 
opérant dans le secteur du commerce 
électronique.
Un plan d’action opérationnel 
pour le commerce électronique en 
Tunisie est élaboré et aligné sur les 
stratégies nationales et sectorielles de 
développement.
Niveau de 
priorité
Haute
Mise en œuvre
MCDE, Présidence du 
Gouvernement, MTC, 
Poste Tunisienne, 
UPU, BCT, SEVAD
Les deux commissions (CNTCE et CMCE) 
sont opérationnelles.
Haute
Présidence du 
Gouvernement 
(Conseil des 
ministres), MCDE, 
MTC
Un leadership fédérateur au plus haut 
niveau est bien défini (étant donné le 
caractère transversal du commerce 
électronique). 
La mise en œuvre du plan d’action est 
coordonnée et l’engagement actif des 
membres du comité du pilotage est assuré.
Un seul ministère est chargé de la 
coordination des projets afférents au 
développement du commerce électronique. 
Le MCDE est devenu membre du CSEN. Le 
rôle du CSEN dans le développement du 
commerce électronique est renforcé.
Le secteur du numérique pourra jouer son 
rôle de locomotive pour les autres secteurs 
de l’économie tunisienne, y compris le 
commerce électronique.
La population, les institutions publiques et 
privées et tous les acteurs impliqués sont 
informés des projets en cours relatifs au 
commerce électronique.
Un annuaire regroupant l’ensemble des 
entreprises tunisiennes actives dans 
le secteur du e-commerce est créé 
(prestataires de services, agences de 
marketing digital, places de marchés, 
sites marchands, conseillers e-commerce, 
bureaux de formations, etc.)
Moyenne
Moyenne
Présidence du 
Gouvernement, MTC, 
MCDE
Présidence du 
Gouvernement, MTC, 
INT
Haute
MCDE, Poste 
Tunisienne, MTC
Moyenne
MCDE, Poste 
Tunisienne, MEFPE
INFRASTRUCTURES ET SERVICES TIC
Action indicative
Résultats attendus
I1
Améliorer la transparence des opérateurs de 
téléphonie mobile dans la formation des prix 
de détail de l’Internet.
Les prix de l’Internet mobile (surtout pour 
les volumes de connexion 100 MO-2 GO) 
diminuent et l’information sur l’évolution 
des prix est disponible.
Niveau de 
priorité
Mise en œuvre
Moyenne
INT, MTC
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
75
Niveau de 
priorité
Mise en œuvre
Moyenne
INT, MTC, UIT
INFRASTRUCTURES ET SERVICES TIC
Action indicative
Résultats attendus
I2
I3
I4
Booster la pénétration de l’Internet fixe à 
travers la mise en place d’une stratégie 
optimale de promotion du HD/THD. 
Adopter un programme national 
encourageant les ménages à s’équiper 
d’appareils mobiles (Smartphone, tablettes).
Mettre en place un plan d’aménagement 
numérique optimal et efficace. 
La pénétration de l’Internet fixe est 
améliorée.
Le taux d’équipement des ménages en 
appareils mobiles est amélioré.
Moyenne
MTC, INT, UIT
Tous les nouveaux immeubles et 
lotissements sont équipés en fibre 
optique.
Moyenne
MTC, INT, UIT
LOGISTIQUE DU COMMERCE ET FACILITATION DES ÉCHANGES
Action indicative
Résultats attendus
Généraliser l’application de distribution 
numérique « DigiFacteur » sur tout le réseau 
de la Poste Tunisienne afin d’assurer une 
gestion efficace du système de distribution 
pour le dernier kilomètre.
Capitaliser sur les réalisations du projet 
« Easy Export » et élargir son champ 
d’application, améliorer les avantages 
qui en découlent, mettre en œuvre une 
campagne de communication sur le projet 
et ses bénéfices auprès des particuliers et 
entreprises.
Initier des discussions entre le MCDE, 
le MTC, le MT, la Poste Tunisienne et les 
opérateurs privés afin de structurer le 
secteur de livraison express de colis.
Mettre en œuvre la mesure prévue par 
l’article 7.2 de l’AFE sur le paiement par voie 
électronique des droits et taxes recouvrés 
par les douanes à l'importation ou à 
l'exportation (inscrite en catégorie C).
Le processus de suivi en temps réel du 
service de distribution est amélioré sur 
tout le réseau de la Poste Tunisienne. 
Les bénéfices de « Easy Export » 
sont élargis à d’autres bénéficiaires, 
les avantages qui en découlent sont 
améliorés et sa connaissance auprès du 
public est assurée. L’exportation via le 
commerce électronique est boostée.
L’activité de livraison express de colis 
est régulée et structurée.  Un cahier 
des charges est établi pour faciliter 
le développement du commerce 
électronique.
La mesure sur le paiement par voie 
électronique des droits et taxes bénéficie 
d’une assistance technique et du 
financement nécessaire à sa mise en 
œuvre, conformément aux engagements 
dans le cadre de l’AFE.
Le paiement par voie électronique des 
droits et taxes recouvrés par les douanes 
à l’importation et à l’exportation est 
accepté.
L1
L2
L3
L4
L5
Niveau de 
priorité
Haute
Mise en œuvre
Poste Tunisienne, 
MTC, UPU
Haute
MTC, MCDE, Poste 
Tunisienne, UPU
Haute
MCDE, MTC, MT, 
Poste Tunisienne
Moyenne
Douane Tunisienne, 
TTN, SMT, Poste 
Tunisienne, MCDE, 
MTC, CNUCED
Mettre en œuvre la mesure prévue à l’article 
7.8 de l’AFE sur les envois accélérés (inscrite 
en catégorie C) pour faciliter le traitement 
douanier des envois de courrier express 
effectués par transport aérien.
La mesure sur les envois accélérés 
bénéficie d’une assistance technique et 
du financement nécessaire à sa mise en 
œuvre conformément aux engagements 
dans le cadre de l’AFE.
Haute
Douane Tunisienne, 
MCDE, CNUCED
Les envois accélérés bénéficient d’une 
mainlevée accélérée à l’arrivée à 
l’aéroport.
MATRICE D’ACTIONS
76
LOGISTIQUE DU COMMERCE ET FACILITATION DES ÉCHANGES
Action indicative
Résultats attendus
Simplifier les procédures douanières 
relatives au retour des marchandises 
exportées via le commerce électronique ainsi 
que le remboursement des droits et taxes y 
afférents.
Réviser le régime de minimis selon les 
standards internationaux en définissant un 
seuil en termes de valeur des marchandises 
en dessous duquel aucun droit ou taxe n’est 
facturé et pour lesquelles les procédures de 
dédouanement sont minimes.
Poursuivre les discussions entre la Douane 
Tunisienne, le MCDE et la BCT afin de 
simplifier les procédures d’application du 
régime spécial applicable aux produits 
exportés par voie électronique et étendre son 
champ d’application aux services.
Réviser le Décret n° 94-1743 du 29 août 
1994 pour apporter plus de souplesse dans 
l’applicabilité du régime spécial et remplacer 
l’accord préalable du MCDE par un suivi a 
posteriori.
La confiance des consommateurs 
étrangers dans les produits tunisiens est 
renforcée et le commerce transfrontalier 
en ligne est facilité.
Les procédures de dédouanement 
relatives aux petits envois sont facilitées 
et les coûts y afférents sont réduits.
Une note est publiée par la Douane 
Tunisienne expliquant les procédures de 
dédouanement des exportations via le 
e-commerce réalisées dans le cadre du 
régime spécial.
Le traitement électronique des 
procédures douanières est assuré 
via des formulaires électroniques en 
remplacement des formulaires papier.
Plus d’opérateurs ont recours au régime 
spécial et le commerce électronique 
transfrontalier est facilité.
L6
L7
L8
L9
Niveau de 
priorité
Mise en œuvre
Moyenne
Douane Tunisienne
 Moyenne
Douane Tunisienne
Haute
MCDE, Douane 
Tunisienne, BCT
Créer une commission composée de 
représentants de la Douane et de la 
Poste Tunisienne visant à établir une 
liaison électronique entre les systèmes 
d’information des deux institutions afin 
de permettre l’échange instantané des 
déclarations postales et des données 
relatives aux opérations d’exportation liées 
au commerce électronique.
Une requête de collaboration est lancée 
auprès de l’UPU (en tant que projet FAQS) 
afin d’établir une liaison électronique 
entre les systèmes d’information de la 
Douane et de la Poste Tunisienne. 
Moyenne
Douane Tunisienne, 
Poste Tunisienne, 
UPU, OMD
L10
Poursuivre le projet de la mise en place 
d’une plateforme virtuelle de vente en ligne 
par la Poste Tunisienne.
L11
L12
Accélérer les travaux de mise en œuvre  
du Hub régional d’envois postaux liés au 
e-commerce ECOM@AFRICA.
Accélérer le projet de mise en place d’un 
réseau de Points Relais pour les livraisons 
dans le cadre du commerce électronique.
Le marché virtuel est mis en ligne à la 
disposition des opérateurs de commerce 
électronique afin de leur permettre 
de promouvoir et commercialiser 
leurs produits au niveau national et 
international. Un financement auprès de 
l’UPU (FAQS) est sollicité.
Les MPME sont soutenues grâce au 
développement d’un système logistique 
et numérique intelligent pour le stockage, 
le traitement et la distribution d’envois 
postaux au niveau national et régional.
Un large réseau de Points Relais de 
livraison est mis en place. Les services 
de la logistique du e-commerce sont 
facilités.
Moyenne
Poste Tunisienne, 
UPU
Haute
Poste Tunisienne, 
MTC, UPU
Haute
Poste Tunisienne, 
MTC, UPU
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
LOGISTIQUE DU COMMERCE ET FACILITATION DES ÉCHANGES
Action indicative
Résultats attendus
L13
L14
L15
Accélérer le projet de mise en place 
d’un système intelligent de livraison des 
articles du e-commerce via les consignes 
automatiques (boîtes postales intelligentes).
Le temps de distribution des articles 
dans le cadre du commerce électronique 
est étendu et les clients peuvent retirer 
ou effectuer le retour des colis 24 heures 
sur 24 et 7 jours sur 7.
Renforcer la collaboration entre la Poste 
Tunisienne et les municipalités afin d’établir 
un adressage postal selon les normes de 
l’UPU.
L’adoption d’un système d’adressage 
normalisé est facilitée.
Haute
Renforcer la collaboration et le dialogue 
entre toutes les parties prenantes dans le 
cadre des négociations de la phase III de 
l’accord ZLECAf, qui portera sur le commerce 
électronique.
Les négociations dans le cadre de la 
phase III de l’accord ZLECAf ont abouti 
et les conditions d’accès des PME 
tunisiennes du e-commerce aux marchés 
africains sont facilitées.
Haute
L16 Mise en place par la Poste Tunisienne d’un 
processus de certification relatif aux normes 
de sécurité S58 et S59 de l’UPU.
Moyenne
La Poste Tunisienne est en conformité 
avec les normes existantes des autres 
acteurs (Organisation de l’aviation civile 
internationale, Association du transport 
aérien international et Organisation 
mondiale des douanes).
77
Niveau de 
priorité
Haute
Mise en œuvre
Poste Tunisienne, 
MTC, UPU
Poste Tunisienne, 
municipalités, MTC, 
UPU
MCDE, Douane 
Tunisienne, BCT, 
Poste Tunisienne, 
SEVAD, CNUCED, 
GIZ, UPU
Poste Tunisienne, 
UPU
L17
Augmenter le seuil de minimis relatif aux 
opérations d’exportation.
Les procédures afférentes aux opérations 
d’exportation sont simplifiées pour les 
petits envois.
Moyenne
BCT, MCDE, Douane 
Tunisienne, Poste 
Tunisienne
SOLUTIONS DE PAIEMENT
Action indicative
Résultats attendus
P1
P2
P3
Lancer une refonte en profondeur du 
système d’information de la BCT en ce qui 
concerne les opérations de change et une 
digitalisation des procédures de reporting 
par les banques de la place, comme étape 
préalable à un assouplissement de la 
règlementation des changes.
Renforcer la coopération entre la BCT, 
l’APTBEF, la SMT et la Poste Tunisienne 
pour développer une stratégie nationale 
d’interopérabilité des services financiers.
Développer une Passerelle de paiements 
internationaux (PPI) en tant qu’entité 
facilitant l’interfaçage des sites marchands 
tunisiens avec les fournisseurs de e-wallets 
dans le monde.
Une meilleure gestion des risques en 
matière des opérations de change est 
mise en place. Un assouplissement 
de la réglementation des changes est 
opéré et l'accès des consommateurs et 
commerçants aux comptes en devises et 
aux cartes bancaires internationales est 
facilité. Les paiements à l’international 
dans le cadre du commerce électronique 
transfrontalier sont facilités.
Les objectifs nationaux en termes 
d’interopérabilité des services financiers 
sont clairement définis et l’offre de 
solutions de paiement en ligne est 
diversifiée.
Les solutions de paiement à 
l’international au profit des 
e-commerçants tunisiens sont 
diversifiées. Les marchands tunisiens 
peuvent être payés via des e-wallets 
étrangères. Les exportations tunisiennes 
via le commerce électronique sont 
développées.
Niveau de 
priorité
Mise en œuvre
Haute
BCT, GIZ
Haute
BCT, SMT, Poste 
Tunisienne, APTBEF
Haute
BCT, APTBEF, SMT, 
Poste Tunisienne
MATRICE D’ACTIONS
78
SOLUTIONS DE PAIEMENT
Action indicative
Résultats attendus
P4
Faciliter le processus de création d’une 
Banque Postale.
Les conditions pour l’obtention de 
l’agrément par la Banque Postale sont 
facilitées. L’accès des citoyens non 
bancarisés aux services financiers 
bancaires interopérables est facilité.
Niveau de 
priorité
Haute
Mise en œuvre
MTC, Poste 
Tunisienne, BCT
P5
P6
P7
P8
P9
Mettre en œuvre des campagnes 
d’information et de sensibilisation sur les 
avantages et la sécurisation des solutions de 
paiement en ligne.
La confiance dans les paiements en 
ligne est renforcée. Le recours aux 
solutions de paiement en ligne est élargi 
et les paiements à la commande dans 
le cadre du commerce électronique se 
développent. 
Haute
MCDE, ODC, INC, 
BCT, SMT, Poste 
Tunisienne
Mise en place par les banques d’actions de 
sensibilisation et de formation du personnel 
de leur réseau sur les procédures de mise en 
place des kits de paiement.
La mise en place des kits de 
paiement sur les sites marchands des 
cybercommerçants se fait dans des 
délais très courts.
Haute
APTBEF, SMT, Poste 
Tunisienne
Faire appel aux nouveaux acteurs tels que 
les « Prestataires des Services de Paiement » 
(Payment Facilitator, PayFac) en leur confiant 
le démarchage, l'enrôlement dans les 
systèmes de paiement en ligne ou mobile et 
la mise en place des kits de paiement.
Le volet technique lié à la mise en place 
des kits de paiement est confié à des 
acteurs spécialisés.
Haute
APTBEF, SMT, Poste 
Tunisienne
Intégrer le développement des paiements 
électroniques dans les programmes de 
réforme et de modernisation des services de 
l’administration.
L’État joue un rôle proactif dans 
le processus de digitalisation des 
paiements et la réussite du processus de 
decashing. 
Haute
MF, MTC
Mettre en place un système d’incitations 
fiscales pour la promotion des paiements 
électroniques.
Haute
MF, MCDE, MTC, 
BCT
Un abattement fiscal est appliqué 
aux commerçants dont une partie 
déterminée de leur chiffre d’affaires est 
encaissée via des paiements digitaux. 
Une TVA spécifique à taux réduit est 
appliquée au profit des consommateurs 
réalisant des paiements commerçants 
via des e-wallets. Les paiements 
électroniques sont boostés et la finance 
digitale est développée. 
P10
Entreprendre une évaluation afin de mieux 
comprendre les enjeux, les opportunités et 
les risques inhérents à l’usage des crypto-
monnaies.
Les enjeux, opportunités et risques 
inhérents à l’usage des crypto-monnaies 
sont bien maîtrisés. Une régulation est 
mise en place. 
Moyenne
BCT, MF
P11
Accélérer l’adoption de la loi sur l’inclusion 
financière.
L’accès des catégories exclues du 
secteur financier aux produits et 
services financiers en adéquation avec 
leurs besoins est facilité.
Haute
MF
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
79
CADRE JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE
J1
J2
J3
J4
J5
J6
J7
J8
J9
J10
Action indicative
Résultats attendus
Modifier la Loi n°2000-83 pour étendre son 
champ d’application aux autres acteurs de la 
chaîne de valeur du secteur et aux activités 
de commerce électronique transfrontalier.
Le champ d’application de la loi 
est étendu aux autres acteurs de 
la chaîne de valeur du secteur 
(intermédiaires et propriétaires 
des plateformes en ligne, 
transporteurs) et aux activités 
de commerce électronique 
transfrontalier.
Niveau de 
priorité
Mise en œuvre
Haute
MCDE
Simplifier et vulgariser les lois sur le cadre 
juridique et réglementaire du commerce 
électronique.
La connaissance du cadre légal 
est améliorée auprès des acteurs 
de l’écosystème du numérique.
Haute
MCDE
Accélérer la mise en place du label de 
confiance.
La confiance des consommateurs 
quant aux risques liés aux 
transactions électroniques est 
renforcée.
Haute
MCDE, MTC, INC, INT, 
SEVAD, ODC
Accélérer l'adoption de la loi sur la 
cybersécurité.
Accélérer l'adoption de la loi sur la protection 
des données à caractère personnel.
Le projet de loi est examiné en 
Conseil des Ministres et transmis 
au Parlement.
La protection des données 
à caractère personnel est 
renforcée et les consommateurs 
en ligne sont rassurés. 
Haute
MTC
Haute
INPDP
Renforcer les capacités et les compétences 
humaines des diverses agences et structures 
réglementaires gouvernementales et 
de la société civile liées au commerce 
électronique. 
Le personnel des différentes 
structures de régulation et de 
celles en charge de la défense 
des intérêts des consommateurs 
est formé et compétent.
Moyenne
MCDE, Douane 
Tunisienne, ANCE, INPDP, 
INT, ANSI, INC, ODC
Renforcer la collaboration entre les 
différentes parties prenantes afin de faciliter 
l’utilisation de la certification électronique 
sur les sites marchands.
L’usage de la certification 
électronique sur les sites 
marchands est facilité. La 
confiance des usagers dans 
le commerce électronique est 
renforcée.
Mettre en place une coordination efficace 
entre toutes les parties prenantes en relation 
avec l’octroi, la gestion et le suivi des noms 
de domaines dans le cadre des activités du 
commerce électronique.
Les procédures de suivi 
des réclamations des 
consommateurs à l’encontre 
des marchands en ligne sont 
facilitées.
Moyenne
ANCE, MCDE, MTC
Haute
INT, ATI, MCDE, ANCE
Permettre l’enregistrement des contrats 
signés électroniquement auprès de 
l’administration fiscale.
Les contrats signés 
électroniquement peuvent être 
enregistrés.
Moyenne
MF
Actualiser la Nomenclature d’Activités 
Tunisienne afin d’y inclure les nouvelles 
activités innovantes dans le domaine du 
commerce électronique.
Les procédures afférentes à 
la création des entreprises 
innovantes dans le commerce 
électronique sont facilitées. 
La visibilité sur l’évolution du 
secteur est renforcée auprès de 
l’autorité de régulation.
Moyenne
MCDE, INS
MATRICE D’ACTIONS
80
DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES POUR LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE
Action indicative
Résultats attendus
Renforcer la collaboration entre les 
différentes parties prenantes afin d’assurer 
la réussite du projet « Digital Talent » à 
travers l’actualisation continue de son 
référentiel des métiers et des compétences.
Le référentiel « Digital Talent » est mis 
en place dans un plus grand nombre 
d’établissements universitaires et 
d’entreprises.
L’adéquation entre les besoins du 
marché et l’offre de formation est 
mesurée et mise à jour en continu.
Niveau de 
priorité
Haute
Mise en œuvre
MEFP, MESRS, 
MTC, MCDE, 
SEVAD, UTICA, IFC
Prévoir un axe stratégique au niveau du 
Plan d’Action opérationnel dédié à la mise 
en place d’un processus progressif et 
perfectible d’identification des compétences 
requises par les divers métiers du secteur.
Impliquer davantage les incubateurs 
de start-up et les programmes 
d’accompagnement des MPME dans le 
renforcement des capacités des opérateurs 
du commerce électronique.
L’offre de compétences répond aux 
besoins des acteurs du commerce 
électronique.
Haute
MCDE, MEFP, 
MESRS, MTC, 
SEVAD, OIT
L’offre de formation technique et 
pratique est enrichie.
Moyenne
MCDE, MEFP, 
MESRS, ONUDI, GIZ
Encourager l’implication du secteur privé 
dans la conception des programmes 
d’enseignement supérieur du numérique.
L’offre de formation dans le domaine 
du numérique correspond aux besoins 
du secteur privé.
Moyenne
MESRS, MEFP, 
MTC, MCDE, 
SEVAD, UTICA
Prévoir la création d’un mécanisme 
institutionnel d’évaluation des compétences 
numériques acquises dans l’enseignement 
supérieur.
Impliquer des experts en management et 
davantage de professionnels et experts 
en e-business et e-commerce dans la 
Commission nationale sectorielle en 
informatique (DGRU au MESRS).
Les programmes d’enseignement 
supérieur sont évalués et révisés pour 
plus d’efficacité.
Moyenne
MESRS
Moyenne
MESRS, MCDE, 
MEFP, MTC
Les programmes universitaires liés 
à l’enseignement du numérique 
et du e-commerce habilités par la 
Commission nationale sectorielle en 
informatique sont mieux alignés sur 
les compétences demandées par le 
marché du travail.
Encourager l’organisation par les chambres 
de commerce régionales de sessions de 
formation sur les aspects afférents au 
commerce électronique.
Les compétences liées au commerce 
électronique sont améliorées dans les 
régions de l’intérieur.
Haute
Planification d’un programme de formation 
des formateurs dans les régions de 
l’intérieur afin de promouvoir la culture 
de l’entreprenariat dans le commerce 
électronique chez les jeunes diplômés du 
supérieur.
Créer des cellules dédiées au commerce 
électronique au niveau des directions 
régionales du commerce.
La culture de l’entreprenariat dans le 
commerce électronique est renforcée 
chez les jeunes diplômés.
Haute 
Le rapprochement des services 
administratifs et des opérateurs du 
commerce électronique dans les zones 
de l’intérieur est facilité.
Moyenne
MCDE
MCDE, Chambres 
de commerce 
et d’industrie, 
CNUCED, GIZ, OIT, 
ONUDI
MCDE, Chambres 
de commerce 
et d’industrie, 
CNUCED, GIZ, OIT, 
ONUDI
C1
C2
C3
C4
C5
C6
C7
C8
C9
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique
DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES POUR LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE
Action indicative
Résultats attendus
Prévoir au sein des Chambres de commerce 
et d’industrie la création de points focaux 
dédiés au développement du commerce 
transfrontalier en ligne.
La promotion du commerce 
transfrontalier en ligne des produits de 
terroir ayant un fort potentiel à l’export 
est facilité.
C10
C11
Adopter des politiques visant à améliorer la 
capacité du système économique tunisien à 
attirer et retenir les talents.
C12 Mettre à jour le RTMC et notamment le 
référentiel des métiers liés aux TIC et au 
commerce électronique.
La capacité de la Tunisie à retenir 
ses talents est accrue et l’émigration 
des compétences tunisiennes vers 
l’étranger est maîtrisée.
Le RTMC mis à jour constitue un 
outil de veille efficace sur le niveau 
d’adéquation entre l’offre et la 
demande en termes de compétences 
en TIC.
ACCÈS AU FINANCEMENT
Action indicative
Résultats attendus
F1
F2
F3
F4
Accélérer la mise en place du mécanisme 
de garantie prévu par le Startup Act, via le         
« Fonds de garantie pour les Startups ».
Les participations des SICAR, des FCPR 
et des FA au capital des start-up sont 
encouragées.
Mettre en œuvre des campagnes 
d’information et de sensibilisation sur les 
opportunités de financement disponibles 
pour les projets dans les TIC et le commerce 
électronique.
Le recours par les sociétés 
technologiques et de commerce 
électronique aux modes de 
financement alternatifs est encouragé.
Faire appel aux partenaires financiers pour le 
financement de fonds de garantie dédiés aux 
MPME et aux start-up technologiques.
Des sources de financement 
additionnelles émergent en faveur des 
start-ups et MPME technologiques.
Faire appel aux partenaires techniques et 
financiers pour soutenir des programmes 
de développement des compétences 
numériques des entrepreneurs et de 
renforcement de capacité des start-up 
technologiques.
Les compétences des entrepreneurs 
et les capacités des start-up 
technologiques sont renforcées 
et la levée des fonds auprès des 
investisseurs en capital est facilitée.
81
Mise en œuvre
MCDE, Chambres 
de commerce et 
d’industrie
MESRS, MTC, 
MCDE, CNUCED, 
OIT
ANETI, MEFP, 
MESRS, MTC, 
MCDE.
Mise en œuvre
MF, MTC, CNUCED, 
SOTUGAR, UE, BM
APTBEF, ATIC, 
SEVAD, MCDE, 
SOTUGAR, BFPME, 
MTC
MCED, MTC, UE, 
GIZ, CNUCED 
MCDE, MTC, 
ONUDI, UE, GIZ, 
CNUCED, OIT
Niveau de 
priorité
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Niveau de 
priorité
Haute
Haute
Haute
Haute
F5
Publier les décrets d’application de la loi sur 
le crowdfunding.
L’accès des PME et start-up 
technologiques à de nouveaux modes 
de financement alternatif est facilité.
Haute
BCT, CMF, ACM, UE
MATRICE D’ACTIONS
82
ANNEXE I : PROFIL DU PAYS SUR ETRADEFORALL.ORG
COUNTRY PROFILE:  TUNISIA
Contact: info@etradeforall.org
Population
11.7 Millions
Internet users
7.8 Millions
GENERAL INFORMATION  -  2019
GDP
38 788 Millions current US$
Merchandise trade
36 488 Millions current US$
GDP growth
1.0 %
Land area
155 360 km2
Source: UNCTAD and ITU (complete URL addresses in the General Notes)
E-COMMERCE ASSESSMENT  -  2017-20
Rank in UNCTAD B2C E-commerce Index
Rank in ITU ICT Development Index
Rank in WEF Networked Readiness Index
77/152
99/176
Source: UNCTAD, ITU and WEF (complete URL address in the General Notes)
91/134
Note: 1 = Best
ICT INFRASTRUCTURE AND SERVICES  -  2019
s
t
n
a
t
i
b
a
h
n
i
0
0
1
r
e
P
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Internet 
users, 66.7
Active mobile 
broadband 
subscriptions, 
77.8
Fixed 
broadband 
subscriptions, 
10.2
Source: ITU (complete URL address in the General Notes)
Fixed broadband Internet tariffs, PPP $/month
Highest tariff:
500
549.2
400
300
200
100
Median tariff:
0
Lowest tariff:
40.3
5.4
PAYMENTS  -  2017
TUNISIA, 11.5
Debit card used in the past year
AFRICA, 7.8
Credit card used in the past year
AFRICA, 7.5
TUNISIA, #N/A
Mobile phone or the internet used to access a
financial institution account in the past year
TUNISIA, 3.7
AFRICA, 7.0
Source: World Bank (complete URL address in the General Notes)
WORLD, 23.2
Per 100 inhabitants
TUNISIA, 30.6
WORLD, 32.6
WORLD, 29.3
Tunisie - Évaluation de l’état de préparation au commerce électronique