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Tunisie – Géopolitique et Stratégie – Juin 2021
1. Eléments de Géopolitique
Avec le Maroc et l’Algérie, la Tunisie fait partie du Maghreb, grande région d’Afrique du nord baignée par le bassin
méditerranéen. Avec ses 162 155 km carrés la Tunisie est un petit pays occupant une position stratégique très
convoitée. Son économie diversifiée, avec des points forts comme le commerce et le transport, en principe la place
dans les pays émergents. Elle est aussi une terre riche de culture, d’histoire et d’arts, favorisant le tourisme. Le
modernisme et le progressisme qui caractérisent la société et l’islam tunisiens sont visibles dans la place faite aux
femmes. La Tunisie est en effet l’un des pays musulmans le plus avancé en matière de droits des femmes et d’égalité
des sexes.

Un peu d’histoire :

Sous protectorat français jusqu'alors, la Tunisie obtient son indépendance en 1956 et Habib Bourguiba en est le
premier président. En 1987 Zine El Abidine Ben Ali lui succède. Malgré son modernisme, la Tunisie n’échappe pas
aux difficultés économiques et sociales, ni à la montée de l’intégrisme musulman. La corruption est partout et en
janvier 2011, éclate la première révolution du printemps arabe, celle du « jasmin », contre son dictateur-président.
Suit alors une longue période d'espoirs, de difficultés et de conflits en tous genres.
La Tunisie aujourd’hui : entre amertume et résilience (Le Monde 17/12/2020)
« Désenchantement, désillusion, espoirs trahis » : les formules sont usées jusqu'à la corde dès que sonne l'heure du
bilan de la révolution tunisienne. La célébration le 17 décembre du 10 ième anniversaire de l'immolation par le feu
du jeune marchand ambulant
Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid (centre de la Tunisie ) a marqué le point de départ
des « printemps arabes » et ébranlé la géopolitique régionale.
Le 14 janvier 2011, la révolte des Tunisiens contre le pouvoir de Zine El-Abidine Ben Ali provoquait une onde de choc
dans le monde arabe. Du Maroc à Bahrein en passant par la Lybie, l'Egypte ou la Syrie, le slogan : »le peuple veut la
chute du régime »témoignait de la vigueur de la tempête.
L'anniversaire survient dans un contexte local déprimé, pour ne pas dire délétère, où se conjuguent paralysie
politique, affaissement économique et poudrière sociale.
Au terme d'une décennie, le constat est sans appel : ceux qui ont remplacé le dictateur déchu ont trahi la promesse
de dignité que portait la révolution. Cette dernière est même appelée « transition démocratique », une façon subtile
de dénier toute légitimité politique à ceux qui ont porté la contestation.
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Tunisie et pandémie
La situation est très préoccupante. Le Covid est venu déstabiliser une conjoncture économique déjà très fragile. Tous
les clignotants sont au rouge : une récession de 9%, un taux de chômage proche de 16%, un déficit budgétaire de
13,4%, un endettement public approchant les 90% du PIB .
Symptôme du désarroi social :
12 490 migrants tunisiens sont arrivés en 2020 sur les côtes italiennes, 4 fois plus
qu'en 2019.
Force est de constater que depuis 2011, la politique sociale des gouvernements successifs ne s'est guère démarquée
de celle de Ben Ali.
Le développement régional est revendiqué comme une priorité nationale or les disparités entre les villes côtières et
les villes intérieures se sont aggravées.
Le Centre Ouest qui regroupe les gouvernorats ( départements ) de Sidi Bouzid, Kasserine ( les 2 berceaux de la
Révolution ) et Kairouan , connaît toujours les taux de pauvreté les plus élevés du pays .
Kasserine détient le tragique record du plus grand nombre « de martyrs »de la Révolution. Le chômage des jeunes
dans cette ville touche plus de 43% des 18-34 ans. Le taux d'inactivité des diplômés de l'université dépasse toujours
les 30%.
La population tunisienne, d'environ 11,8
millions d'habitants est divisée en
gouvernorats. Elle est très inégalement
répartie, avec une grande concentration au
nord et à l’est et des zones désertées au
sud. Les moyens afférés sont eux aussi très
inégaux avec des zones privilégiées dans les
gouvernorats de Tunis ou de Sfax.
Dans un pays qui a toujours vanté la
démocratisation de son système éducatif,
le secteur informel emploie désormais
53% de la population activ
e.
2. Les projets GREF en Tunisie
Le GREF est présent depuis l'automne 2011 soutenu par Solidarité Laïque et le PCPA (Programme Concerté Pluri
acteurs) et l'IFT ( Institut français Tunis ) pour les projets suivants :
Projet SED dans les écoles de la Prélature ( écoles primaires catholiques ) Bizerte, Jeanne d'Arc , Manouba :
Comment prendre en compte les difficultés d'apprentissage , les troubles « dys », développer une école inclusive .
Projet Tunisie Petite Enfance , (année 2018 ): Appui à l'amélioration de l'accueil du jeune enfant : unifier les
pratiques pour une meilleure prise en compte de la petite enfance dans les villes de Sfax, Tunis, Mahdia.
Ce projet devrait se poursuivre mais suite au Covid l'institution pourra t elle financer les prochaines missions ?
2 autres projets sont en cours de réflexion et d'élaboration :
Projet sur une école élémentaire de Sousse : comment éviter le taux élevé de décrochage scolaire constaté au
Collège ?
Projet avec l'université de Kairouan : repenser la classe pour les étudiants qui étudient le français.
Rolande Lourie
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