Protection sociale et économie
Protection sociale et économie
informelle en Tunisie
Défis de la transition vers l’économie formelle
Protection sociale 
et économie informelle 
en Tunisie 
Défis de la transition vers l’économie formelle
Mai 2016
Ce document a été préparé par Jacques Charmes (Économiste, Directeur de Recherche
Emérite  à  l’IRD  (France)  et  Consultant  pour  la  BAD  et  le  CRES)  et  Nidhal  Ben  cheikh 
(Économiste, Directeur de recherche au CRES), sous la supervision de Kaouther Abderrahim
(Macroéconomiste supérieur, ORNA) et Vincent Castel (Économiste pays en chef, ORNA).
L'orientation générale a été reçue de Jacob Kolster (Directeur, ORNA).
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Table des matières
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES ACRONYMES
AVERTISSEMENT
RÉSUMÉ EXECUTIF
1.  INTRODUCTION
2.  MODES DE DÉPLOIEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE EN TUNISIE : 
    GENÈSE, INSTITUTIONS ET ÉVOLUTION
2.1 Introduction 
2.2 Genèse et naissance de la protection sociale en Tunisie 
2.3 Les programmes assistantiels de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
3.  ANALYSE EXPLORATOIRE DE L’ÉCONOMIE INFORMELLE EN TUNISIE : 
    CONCEPTS ET MESURES
      3.1 Introduction 
3.2 Tendances  et  structures  de  l’emploi  dans  l’économie  informelle  en 
Tunisie : 1975-2014
3.3 Contribution du secteur informel au PIB
3.4 La  connaissance  de  l’économie  informelle  à  partir  des  données  du 
répertoire national des entreprises et pour les années d’enquêtes sur 
les micro-entreprises
3.5 Conclusion
4.  L’EMPLOI INFORMEL EN TUNISIE SUR LA PÉRIODE 2005-2015 
 4.1 Introduction 
4.2 Approche méthodologique d’estimation de l’emploi informel
4.3 DYNAMIQUE DE L’EMPLOI INFORMEL AU COURS DE LA PÉRIODE 2005-2015
5.  CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
 ANNEXE 1 : ÉCONOMIE INFORMELLE, SECTEUR INFORMEL, EMPLOI INFORMEL, 
 ÉCONOMIE ILLÉGALE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
 ANNEXE 2 : UNE ESTIMATION DE L’EMPLOI DANS L’ÉCONOMIE INFORMELLE EN
     2013
 ANNEXE 3 : ESTIMATIONS DE L’EMPLOI INFORMEL DANS LE SECTEUR PRIVÉ AU
 COURS DE LA PÉRIODE 2005-2015
 ANNEXE 4 : ESTIMATIONS DES TAUX DE COUVERTURE SOCIALE EFFECTIVE SUR
 LA PÉRIODE 2005-2015
RÉFÉRENCES
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Liste des tableaux
Tableau 1
Tableau 2 
Tableau 3
Tableau 4 
Tableau 5
Tableau 6
Tableau 7 
Tableau 8 
Tableau 9 
Tableau 10 
Tableau 11 
Tableau 12 
Tableau 13
Tableau 14 
Tableau 15 
Tableau 16 
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Emploi dans l’économie informelle en proportion de l’emploi non agricole 
par période quinquennale, par pays et par région
Quelques caractéristiques de l’emploi dans l’économie informelle en Tunisie 
en 2004
Contribution du secteur informel au PIB dans les pays d’Afrique du Nord
Taille de l’économie souterraine (« shadow economy ») dans les 4 pays 
d’Afrique du Nord, 1999-2006
Part des diverses catégories de micro-entreprises dans la valeur ajoutée brute 
(1997, 2002, 2007, 2012)
Grandes composantes de l’emploi en Tunisie, 1997, 2002, 2007, 2012
Productivité  apparente  du  travail  dans  les  diverses  catégories  d’emploi, 
1997, 2002, 2007, 2012
Indicateurs de l’emploi informel
Évolution de l’emploi total au sein de l’économie non agricole (2005-2013)
Croissance moyenne des effectifs des affiliés de la CNSS par régime
Évolution de l’emploi déclaré (public et privé) au sein de l’économie non 
agricole (2005-2015)
Évolution de l’emploi informel au sein de l’économie (2005-2015)
Évolution de l’emploi informel selon le genre (2005-2015)
Évolution de l’emploi informel non-déclaré au sein du secteur privé (2005-2015)
Évolution des taux de couverture sociale effective au cours de la période 
2005-2015
Estimation du manque à gagner de la CNSS en raison de la sous-couverture 
en 2014 selon divers scénarios de formalisation de l’emploi informel 
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Liste des graphiques
Graphique 1
Graphique 2
Graphique 3
Graphique 4
Graphique 5
Graphique 6
Graphique 7
Graphique 8
Tendances de l’emploi dans l’économie informelle non agricole en Tunisie 
(1975-2013)
Part  des  activités  informelles  dans  la  valeur  ajoutée  brute  non  agricole 
(1997-2012)
Évolution  des  structures  de  l’emploi  1997-2012  en  %  de  l'emploi  total 
(agriculture et emploi non agricole) et de l'emploi non agricole
Répartition des affiliés à la CNSS par régime entre 2005 et 2015
Fréquences  cumulées  croissantes  de  l’emploi  informel  selon  le  genre  et 
la structure par âge en 2014
Structure par âge du taux d’emploi informel en 2014
La pyramide d’âge de l’emploi informel en Tunisie (2014)
Taux d’emploi informel au sein de l’économie non agricole (2005-2015)
Encadré 1
Encadré 2
Organisation actuelle de la sécurité sociale en Tunisie
Le secteur institutionnel des ménages dans les comptes nationaux tunisiens
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Liste des acronymes
AMG I
AMG II
ATMP
CNAM
CNRPS
CNSS 
CRES
DWH
FMI
INS
MENA
OIT
PAS
PDR
PNAFN
RIA
RINA
RSA
RSAA
RSNA
RTFR
RTNS
SMAG
SMIG
SPS
UGTT
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Assurance Médicale Gratuite (type I)
Assurance Médicale Gratuite (type II : tarif réduit)
Accidents du Travail & Maladies Professionnelles
Caisse Nationale d’Assurance Maladie
Caisse Nationale de Prévoyance et de Protection Sociale 
Caisse Nationale de Sécurité Sociale
Centre de Recherche et d’Etudes Sociales
Data Ware House (Base de données du CRES)
Fonds Monétaire International
Institut National de la Statistique
Middle East North Africa
Organisation Internationale du Travail
Programme d’ajustement Structurel
Programme de Développement Rural
Programme National d’Aide aux Familles Nécessiteuses
Régime des Indépendants Agricoles (CNSS)
Régime des Indépendants Non Agricoles (CNSS)
Régime des Salariés Agricoles (CNSS)
Régime des Salariés Agricoles Amélioré (CNSS)
Régime des Salariés Non Agricoles (CNSS)
Régime des Travailleurs à Faibles Revenus (CNSS)
Régime des Travailleurs Non Salariés (CNSS)
Salaire Minimum Agricole Garanti
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
Socle de Protection Sociale
Union Générale des travailleurs Tunisiens
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Avertissement
Ce rapport produit des chiffres et des taux concernant l’économie informelle qui peuvent
varier selon lesconcepts utilisés et selon les méthodes utilisées pour y parvenir. Le 
lecteur est donc prié de bien faire la distinction entre :
•
•
•
L’emploi dans le secteur informel qui recouvre les travailleurs indépendants 
et  les  micro-entreprises  de  moins  de  6  salariés  et  ne  tenant  pas  de 
comptabilité complète,
L’emploi informel qui recouvre les emplois salariés et non salariés n’ayant 
pas cotisé à la sécurité sociale,
L’emploi dans l’économie informelle qui est la somme de l’emploi dans le 
secteur informel et de l’emploi informel hors du secteur informel.
Ces indicateurs sont générés soit à partir des enquêtes sur les micro-entreprises de l’INS, soit
à partir du répertoire des entreprises de l’INS, soit à partir de la base de données de la CNSS
et le DWH du CRES. 
Dans ce dernier cas, les estimations sont réalisées en utilisant les effectifs d’immatriculés 
qui ont payé leurs cotisations au moins une fois pour un trimestre durant l’année : de telles 
estimations supposent l’accès à la base des données individuelles de la CNSS.
Enfin les taux d’informalité peuvent être calculés sur la base de dénominateurs différents :
•
•
•
•
L’emploi total,
L’emploi non agricole,
L’emploi privé total,
L’emploi privé non agricole.
L’attention du lecteur est donc attirée sur la diversité des estimations qui en résultent et sur le
contenu des indicateurs ainsi générés. 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Résumé executif
L e système tunisien de protection sociale est généralement considéré comme un des
plus avancés des pays à revenu intermédiaire, et en particulier de la région Moyen
Orient-Afrique du Nord. Au fil des années sa composante assurantielle contributive (sécurité
sociale) s’est efforcée de couvrir toutes les catégories socio-professionnelles depuis les salariés
(agricoles et précaires) jusqu’aux travailleurs à compte propre (indépendants) de l’artisanat et
des petits métiers, ainsi que le plus grand nombre des risques (de la maladie aux pensions de
retraite). Parallèlement sa composante assistantielle non contributive permettait aux populations
non encore couvertes par la sécurité sociale de bénéficier de soins de santé gratuits ou à tarif
réduit et de transferts monétaires (programme national des familles nécessiteuses).
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Cependant, tel qu’il est, le système semble avoir atteint certaines limites. En effet, les
autorités tunisiennes considèrent qu’il est arrivé à un point de déséquilibre, sinon de
rupture, qui nécessite de prendre des décisions en vue de le réformer. Alors que l’emploi
des jeunes demeure une question lancinante, que le taux de chômage des jeunes, en particulier
diplômés,  a  atteint  des  niveaux  inégalés  au  Maghreb,  et  alors  que  les  charges  sociales 
n’atteignent pas des niveaux insupportables, employeurs et salariés semblent tendre vers un
consensus pour maintenir les nouveaux entrants sur le marché du travail dans le système 
assistantiel plutôt que de les faire entrer dans le régime assuranciel. 
C’est en ces termes – au moins en partie - que se pose aujourd’hui la problématique de 
l’économie informelle en Tunisie. La problématique de l’économie informelle et de la transition
de  l’économie  informelle  vers  l’économie  formelle  est  étroitement  liée  à  la  question  de  la 
protection sociale et de son extension à l’ensemble des travailleurs. En effet, depuis 2003,
année  de  l’adoption  d’une  définition  internationale  par  la  Conférence  Internationale  des 
Statisticiens du Travail, l’emploi informel se caractérise et se mesure par l’absence de cotisation
à la sécurité sociale. De ce fait l’une des composantes de l’économie informelle – sinon sa
principale composante – est directement liée à l’extension de la couverture du système de 
sécurité sociale. Ainsi s’explique que le présent rapport focalise son analyse sur la protection
sociale d’une part, et sur l’économie informelle d’autre part.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
GENESE DU SYSTEME DE PROTECTION SOCIALE EN TUNISIE ET QUESTIONS ACTUELLES
La section 2 du rapport retrace la genèse du système actuel de protection sociale en
Tunisie. Elle rappelle que ce système s’est constitué à partir de la fonction publique, puis 
du  secteur  public  avant  de  s’étendre  au  secteur  privé  et  aux  diverses  catégories  socio-
professionnelles, ainsi qu’aux divers domaines d’assurances, sans toutefois aller jusqu’à couvrir
la perte d’emploi. Les diverses lois relatives à la sécurité sociale se sont efforcées de couvrir
progressivement les professions les plus précaires de l’agriculture, de l’artisanat et des petits
métiers, et du travail domestique, sans parvenir néanmoins à intégrer les formes les plus 
précaires, mobiles, saisonnières ou caractérisées par la pluriactivité. Néanmoins, les populations
les plus pauvres, sans travail ou inactives, du fait de l’âge, du handicap ou de la maladie, et
donc aux facultés contributives réduites, ont pu bénéficier dès les années 1970, de programmes
d’assistance sous la forme d’un accès gratuit aux services de santé et d’un revenu minimum
en nature ou en espèces. 
Le Programme National d’Aide aux Familles Nécessiteuses (PNAFN) a vu tripler le nombre
de ses bénéficiaires depuis sa création en 1987 pour atteindre 230.000 ménages en 2015.
Quant au carnet de soins à tarif réduit, il bénéficie à plus de 600.000 personnes aujourd’hui.
Aujourd’hui, les limites du socle de protection sociale tunisien ont été mises en lumière
par un récent rapport du CRES. Ce rapport a montré qu’un  nombre important de travailleurs
dotés de capacités contributives significatives s’orientent délibérément vers l’assistance sociale
qui leur offre un accès aux soins gratuits ou à tarif réduit, au sein des structures publiques de
santé, alors qu’ils devraient naturellement relever du système assurantiel.
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Ce rapport tente de comprendre les raisons de la persistance des comportements informels
adoptés par certaines catégories de travailleurs. Les prestations de santé qu’offrent les
programmes de carnet de soins à tarif réduit ou le Programme d’aide aux familles nécessiteuses
et son carnet de soins gratuits exercent dans une certaine mesure des effets désincitatifs 
sur les affiliations au sein des régimes des travailleurs non-salariés et des travailleurs à faibles
revenus. Il apparaît également que l’âge des bénéficiaires de ces programmes a eu tendance
à s’abaisser. De telles évaluations sont importantes afin de mieux connaître les principaux traits
distinctifs des travailleurs informels notamment de ceux à fortes capacités contributives qui
bénéficient de ces programmes, ou de ceux ayant déjà cotisé au sein des régimes des travailleurs
non-salariés et des travailleurs à faibles revenus de la CNSS, ainsi que les déterminants de
leurs comportements et les facteurs explicatifs sous-jacents aux transitions vers ou à partir de
ces régimes. 
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LA MESURE INDIRECTE DE L’ECONOMIE INFORMELLE
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Bien qu’ayant été l’un des premiers pays à avoir tenté de mesurer l’économie informelle
à l’échelle macro-économique, la Tunisie ne dispose pas de données statistiques globales 
permettant de l’estimer de manière directe. C’est donc par voie indirecte qu’est mesurée 
l’économie informelle à partir des résultats des enquêtes annuelles (puis trimestrielles) sur 
l’emploi,  des  enquêtes  quinquennales  sur  les  micro-entreprises  sans  comptabilité  et  ses 
statistiques d’immatriculation à la sécurité sociale (section 3).
Il n’existe pas de définition officielle de l’emploi dans l’économie informelle en Tunisie.
Toutefois, les définitions internationales données dans le présent rapport (annexe 1) fixent
les limites de façon relativement claires. En effet, une composante microentreprise (secteur
informel) rassemble d’une part les entreprises de moins de 6 salariés de statut de personne physique
et ne tenant pas de comptabilité complète, enregistrées ou non, d’autre part une composante
de l’ensemble des emplois non immatriculés à la sécurité sociale (hors du secteur informel des
micro-entreprises) dans le secteur formel ou dans les ménages (travailleurs domestiques).
Entre 1975 et 2013, l’emploi dans l’économie informelle est passé de 38,4 % de l’emploi
non agricole à 40,2 %. Sur la même période, des maximums ont été enregistrés en 1997 avec
un taux s’élevant à 47,1 % et des minimums à 35 % en 1982 et en 2002. Depuis 2000, la
Tunisie enregistre le taux le plus faible des pays d’Afrique du Nord, une région qui se caractérise 
par le plus faible taux de cet indicateur au niveau mondial (si l’on excepte les économies en
transition)  et  sa  tendance  à  la  décroissance.  La  récente  tendance  à  la  hausse  observée 
en Tunisie pourrait remettre en question la position favorable du pays au regard de cet indicateur.
Le présent rapport montre que le taux d’emploi informel en Tunisie a évolué en sens 
inverse du taux de chômage. Ainsi lorsqu’en 2011 et 2012 le taux de chômage a explosé,
le taux d’emploi dans l’économie informelle a eu tendance à diminuer, ce qui a résulté des 
politiques  de  titularisation  des  agents  précaires  et  de  création  d’emploi  pour  les  jeunes 
demandeurs d’emploi dans le secteur public.  
Au total, les activités informelles qui représentaient 28,3 % du PIB non agricole en 1997,
n’en représentaient plus que 25,2 % en 2002 et seulement 20,3 % en 2007, pour remonter
à 23,8 % en 2012. La part des micro-entreprises dans l’ensemble des activités informelles a
considérablement diminué au cours de la décennie 1997-2007, amorçant une remontée en
2012. La contribution au PIB non agricole du secteur informel des micro-entreprises sans
comptabilité a augmenté passant de 8,4 % à 12,2 % entre 2007 et 2012. Alors que la contribution
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
au PIB non agricole des autres activités informelles aurait enregistrée une légère baisse pendant
la même période passant de 11,9 % à 11,6 %. Par ailleurs, l’emploi dans les micro-entreprises
sans comptabilité a fortement augmenté entre 2007 et 2012 (de 19,7 % à 24,4 % de l’emploi
non agricole), alors que les autres emplois informels ont régressaient de 17 % à 9,5 %. 
La productivité apparente du travail dans les micro-entreprises du secteur informel est 
nettement inférieure  à celle des autres activités informelles. En 2012, la productivité 
apparente des micro-entreprises sans comptabilité était 2 fois moindre que celle du secteur
formel, alors que celle des autres activités informelles était 2,4 fois supérieure. Cette dernière
estimation peut être assimilée à une évaluation de l’économie souterraine combinant sous-
déclaration des salaires et profits tirés de l’économie de contrebande. Cependant, de telles
estimations posent plus de questions qu’elles n’en résolvent. Elles pointent la nécessité d’une
collecte plus systématique de données à partir d’enquêtes directes.
L’ANALYSE  DE  L’EMPLOI  INFORMEL  A  PARTIR  DES  STATISTIQUES  DE  SECURITE 
SOCIALE
La section 4 porte sur l’analyse de l’emploi informel tel que l’on peut le mesurer à partir
des statistiques d’immatriculation à la sécurité sociale, ou plus précisément des statistiques
des immatriculés à jour de leurs cotisations (c’est-à-dire ayant cotisé au moins un trimestre au
cours  des  douze  derniers  mois).  Les  comparaisons  des  données  sur  les  statistiques  de 
cotisants de la CNSS et la CNRPS avec celles de l’enquête sur l’emploi permettent de suivre
l’évolution de l’emploi déclaré et par conséquent de l’emploi informel.
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En Tunisie, une telle analyse s’est révélée nécessaire du fait que l’approfondissement
du système de sécurité sociale par son extension horizontale et verticale s’est traduit
par des déséquilibres financiers qui ne pourraient être qu’aggravés par un élargissement
de l’emploi informel. Dès lors la problématique de l’élargissement de l’assiette des cotisations
sociales et de la formalisation des travailleurs informels s’est posée avec une certaine acuité,
de sorte qu’on peut dire que la Tunisie a été en avance sur les réflexions concernant la transition
de l’économie informelle vers l’économie formelle qui, comme on le sait, ont été débattues par
la 104ème Conférence Internationale du Travail en juin 2015, débouchant sur la recommandation
204, adoptée à la quasi-unanimité des Etats parties.
L’emploi informel qui représentait 29,4 % de l’emploi non agricole en 2005, et était
tombé à 24,5 % en 2010 et 20,9 % en 2011, a réamorcé une hausse depuis lors, passant
à 23 % en 2012 et 29,3 % en 2015. Ils étaient plus de 848.000 travailleurs à ne pas être 
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immatriculés à la sécurité sociale cette année-là (à peu près autant de non-salariés que de 
salariés), le point bas de 2011 s’expliquant par les mesures prises au lendemain de la révolution
pour satisfaire les revendications de la population (titularisation dans le secteur public, régularisation
des travailleurs des chantiers régionaux).
L’emploi informel est un phénomène qui se concentre particulièrement en Tunisie au 
sein des populations jeunes occupées sur le marché du travail. Il se trouve que 60 % 
des hommes et 83 % des femmes occupant un emploi informel en 2014 sont âgés de moins
de 40 ans. 
L’analyse de taux d’informalité selon la structure par âge de la population révèle que le 
phénomène d’informalité serait manifestement exacerbé auprès des populations jeunes
qui  viennent  d’intégrer  le  marché  de  travail.  Les  taux  culminent  à  des  niveaux  élevés 
pour les tranches d’âges 15-19 et 20-24, soient respectivement 84 % et 42 %. Ce qui pourrait 
indiquer que les populations jeunes sont plus enclines à accepter des emplois précaires, peu
décents et qui n’offrent pas de sécurité sociale.
Trois scénarios sont élaborés pour l’année 2014 afin d’estimer la levée de fonds où les 
gisements de ressources pour les caisses de sécurité sociale par une baisse de l’emploi 
informel. Le premier sur la base d’une hypothèse de formalisation complète des travailleurs
informels, le second sous l’hypothèse d’une formalisation de la moitié d’entre eux et le troisième
pour 30 % d’entre eux. Le manque à gagner de la CNSS est calculé en appliquant les taux de
cotisation par catégorie (salariés/non-salariés) à une base de rémunération égale au SMIG 
(330 DT) d’une part, et à une base de rémunération égale au salaire moyen déclaré à la CNSS
(750 DT). Les résultats sont comparés aux recettes de la CNSS en 2014 (soit 2240 millions
de  DT).  Selon  les  différents  scénarios,  le  potentiel  de  levée  de  fonds  supplémentaires 
s’établit entre les fourchettes de 19-43 %, soit 422 et 960 millions de DT pour le scénario 1,
de 10-21 % soit 211 et 480 millions de DT pour le scénario 2 et 6-13 % soit 126 et 282 millions
de DT pour le scénario 3. 
Il s’agit incontestablement d’une preuve de taille quant à l’existence d’un réservoir 
substantiel dans lequel la CNSS est appelée à puiser en vue de mobiliser des recettes
annuelles supplémentaires de cotisations sociales. Cette démarche couplée à d’autres
mesures visant la révison des paramètres de liquidation des pensions, est susceptible à moyen
terme de lisser les taux de cotisation d’équilibre et d’atténuer sensiblement les pressions 
lancinantes pesant sur les équilibres financiers de la CNSS.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Certes de tels objectifs, même le plus réaliste, ne peuvent être atteints sans la conviction
de la part des cotisants qu’il y va de leur intérêt d’opérer la transition vers l’économie
formelle. Cela passe par une prise de conscience citoyenne à propos de la justice fiscale, un
objectif que se sont fixé les partenaires sociaux. Une meilleure prise en charge des nécessiteux
passe par une meilleure prise en charge des coûts par ceux dont les facultés contributives 
le permettent.
Il serait par ailleurs utile que le système statistique tunisien se dote des moyens de 
mesurer plus directement l’emploi dans l’économie informelle, d’une part en introduisant
la collecte des critères appropriés dans l’enquête trimestrielle sur l’emploi, d’autre part en 
réalisant  une  enquête  spécifique  sur  l’économie  informelle  lui  permettant  d’appréhender 
l’ensemble de ses composantes.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
1.
Introduction
L a  progression  de  la  fracture  sociale
combinée à une montée du taux de
chômage  parmi  les  jeunes  au  cours  de 
active, pourrait rester encore à des niveaux
élevés. 
la  dernière  décennie  ont  constitué  les
Malgré une baisse de la pauvreté au cours
causes profondes de l’enclenchement de
de  la  dernière  décennie,  les  inégalités
la révolution en 2011. De toute évidence,
entre les régions se sont accrues renforçant
ces  deux  facteurs  ont  été  déterminants,
la polarisation au sein de la société. Les
parmi  d’autres  certes,  dans  l’amplification
résultats de l’enquête sur les niveaux de vie
des mouvements de protestation sociale et
des  ménages  (INS)  de  2010  révèlent  que
politique et la tournure historique prise par les
15,5  %  de  la  population  tunisienne  vit  en 
évènements. 
dessous de la ligne de pauvreté, contre 32,4 %
en 2000. Ces résultats ont aussi révélé une
Depuis l’adoption du PAS en 1986, la Tunisie
réduction des  inégalités avec un indice de
a enregistré une croissance annuelle du
Gini passant de de 0,37 en 2000 à 0,35 en
PIB  estimée  à  4,5%,  sans  pour  autant
2010. Toutefois, la Tunisie reste confrontée 
réussir à enclencher un processus vertueux
à  des  défis  sociaux  majeurs  notamment 
de croissance équitable et inclusive. Au
d’importantes disparités régionales.
regard  des  politiques  de  répartition  et  des
objectifs  d’équité  et  de  justice  sociale,  le
Ainsi, il convient d’examiner en profondeur
constat  mitigé  est  probant.  En  effet,  les 
le rôle joué par les transferts sociaux au
politiques  macroéconomiques  poursuivies
cours des décennies écoulées en matière
n’avaient pas suffisamment permis de lutter
de lutte contre la pauvreté et de réduction
contre les inégalités économiques qui se sont
des inégalités régionales. Fondamentalement,
accentuées  entre  les  régions,  ni  de  hisser 
les transferts sociaux et la fiscalité directe ont
la  croissance  à  un  palier  plus  élevé  à  fort
pour objectifs de corriger certaines inégalités
contenu en emplois qualifiés. Les limites du
dans  la  répartition  primaire  des  revenus  et
modèle  de  développement  se  sont  ainsi 
d’en niveler les différences. Selon les données
reflétées à travers les contraintes structurelles
de comptabilité nationale de l’année 2014, le
de l’économie vis-à-vis de la création d’emplois
montant total des transferts sociaux y compris
et de la mise en place de politiques de gestion
les transferts en nature s’est élevé à 14600
efficiente des effectifs surnuméraires. Le taux
millions de dinars, soit 18 % du PIB. Il est ainsi
de chômage qui se situe actuellement (2015)
important d’évaluer les effets des transferts
à hauteur de plus de 15 % de la population
sociaux et des impôts directs sur la distribution
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
du  revenu  disponible  notamment  pour  les
relief les limites actuelles de la redistribution
ménages en bas de l’échelle des revenus. En
verticale (solidarité en faveur des bas revenus
effet, la légitimation des filets de protection
et  des  populations  vulnérables)  et  de  la 
sociale se trouve accomplie dans l’amélioration
redistribution  horizontale  (transferts  sous
des niveaux de vie des populations démunies
condition  de  revenus).  Les  résultats  de 
et  vulnérables.  Elle  se  trouve  également 
ce  diagnostic  permettront  ainsi  d’identifier 
satisfaite dans la diffusion la plus profonde
les principaux défis à relever et les interstices 
des prestations offertes aux populations ne
à  combler  pour  assurer  une  meilleure 
bénéficiant  d’aucune  couverture,  corollaire
couverture  pour  les  populations  pauvres 
d’un recul de la taille de l’économie informelle.
et vulnérables.
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La  protection  sociale  en  Tunisie  est 
De plus, il conviendrait d’analyser l’équilibre
historiquement bien ancrée et assise sur
entre  les  recettes  et  les  dépenses  des 
une conception alliant de façon concomitante
principales structures d’assistance sociale.
une logique d’assurance et une logique
En effet, ces structures sont marquées par
d’assistance  et  de  solidarité  nationale.
des déficits de moins en moins maîtrisables,
La  Tunisie  est  en  effet  l’un  des  pays  où 
qui justifient que la question du financement
les préoccupations de généralisation de la 
durable  du  système  de  protection  sociale 
protection sociale émergèrent très tôt, avec
soit  posée  clairement.  La  tendance  à 
notamment  l’extension  du  système  aux 
l’alourdissement des prélèvements sociaux
travailleurs indépendants. 
et fiscaux pesant sur le revenu des ménages
et le souci de préservation de la compétitivité
Toutefois, aussi bien les régimes assurantiels
des  entreprises  sont  deux 
facteurs 
contributifs existants que les dispositifs
d’importance qui imposent de faire recours
d’assistance1
font  face  à  des  défis 
à  d’autres  ressources  assises  sur  une 
dont certains d’ordre structurel seraient 
assiette  plus  large  dans  la  perspective 
susceptibles  de  compromettre  à  terme
d’une extension verticale et horizontale des
leur  viabilité  financière2.  À  cet  effet,  il 
prestations sociales. 
serait utile d’établir un diagnostic global des 
modes  d’organisation,  de  fonctionnement,
Ce diagnostic est essentiel pour le montage
de structuration et de déploiement des filets
institutionnel  d’un  Socle  de  Protection 
de protection sociale à dessein de mettre en
Sociale (SPS) pour l’autonomisation des
1  (PNAFN, PDR, AMG1, AMG2, AMAL…) 
2  Baisse du rapport démographique des régimes de retraite de la CNSS et de la CNRPS, couverture limitée à
certaines catégories de la population active…
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
populations pauvres et vulnérables. Investir
Face à une croissance lente, un chômage
dans un Socle de Protection Sociale capable
élevé,  un  emploi  informel  en  hausse  et
d’améliorer  la  capacité  de  résilience  de 
une situation sociale tendue, les pouvoirs
l’économie nationale et libérer son potentiel
publics  gagneraient  à  enclencher  un 
productif, c’est soutenir la transition démo-
processus  de  réformes  profondes  du 
cratique en Tunisie.
secteur  de  la  protection  sociale. Ces 
réformes  devraient  conférer 
l’efficacité 
D’autre part, il convient de souligner aussi
requise  aux  prestations  sociales  offertes 
le rôle incontournable d’un plancher de
et  assurer  la  préservation  des  équilibres 
protection sociale de base en matière de
financiers  des  régimes  de  retraites  à  long
réduction des emplois informels. En effet,
terme.  Cette  démarche  pourrait  s’inscrire
le secteur informel qui contribue à plus du
dans le cadre d’une vision intégrée et globale
tiers du total des emplois en Tunisie, confine
fondée  sur 
l’institution  d’un  SPS  qui 
les  travailleurs  dans  des  secteurs  à  faible 
permettrait  d’apporter  des  solutions  qui
productivité les privant ainsi d’accéder à des
soient  efficaces,  durables  et  pérennes  aux
niveaux de compétences plus élevés. Ainsi,
problèmes susmentionnés. Un tel processus
le  SPS  permettra  aux  employés  pauvres 
de  réformes  aurait  aussi  pour  objectif  de 
et  vulnérables  de  passer  de  l’économie 
relever le défi commun de tous les systèmes
informelle à l’économie formelle en transitant
de répartition qui consiste à concevoir des
au  delà  d’activités  de  subsistance  à  faible
dispositifs  conciliant  à  la  fois  l’incitation  à 
rendement pour devenir des contribuables 
l’activité  et  à  l’emploi,  la  réduction  de  la 
et cotisants. Dès lors, des pans entiers du 
pauvreté  et  la  soutenabilité  financière  des
secteur  informel  seront  formalisés  ce  qui 
caisses sociales (CNRPS, CNSS et CNAM).
permettra  de  libérer  le  potentiel  productif 
Dans ce contexte, la question de l’économie
de  l’économie  nationale  et  de  renflouer  le
informelle devient centrale.
budget  de  l’État  et  les  caisses  sociales  à 
travers  l’élargissement  de  l’assiette  de 
La Tunisie est l’un des rares pays dans le
l’impôt et des cotisations. L’intégration des
monde où l’on dispose, depuis le milieu
populations  vulnérables  au  marché  de 
des années 1970, d’estimations nationales
l’emploi  structuré,  les  fera  accéder  à  des 
de  l’emploi  dans  l’économie  informelle
niveaux  plus  élevés  de  sécurité  sociale 
s’appuyant  sur  une  pluralité  de  sources 
offrant  une  sécurité  financière  permettant 
statistiques. La réalisation de recensements
aux  individus  de  s’adapter  aux  évolutions 
nationaux  d’établissements  en  1975  et  en
économiques  et  technologiques  par  des 
1981  et  d’une  enquête  nationale  sur  les 
mesures de formation et de reconversion.
activités  économiques  en  1982  mettant 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
l’accent  sur  le  secteur  informel  conduisit 
attendre  l’enquête  du  second  trimestre 
progressivement  à  la  mise  en  place  d’un 
de  2013  pour  qu’une  première  série  de 
répertoire  national  des  entreprises  dès  le 
questions  appropriées  soient  introduites
milieu  des  années  1990,  rassemblant  et 
dans le questionnaire. 
harmonisant  les  données  des  répertoires 
statistiques, fiscaux et de la sécurité sociale.
Ainsi,  il  est  donc  important  d’examiner 
C’est  aussi  l’un  des  premiers  pays  à  avoir 
les  diverses  sources  statistiques  et 
organisé le suivi des micro-entreprises par
administratives3 pour tenter de procéder
voie  d’une  enquête  quinquennale  prenant
à  une  actualisation  des  estimations  de 
pour base de sondage le répertoire national
l’emploi  dans  l’économie  informelle et 
des entreprises, depuis 1997. L’expérience
de  ses  principales  composantes4 pour  la 
de  la  Tunisie  a  ainsi  contribué  à  faciliter
période  récente.  En  fonction  des  données 
l’adoption des définitions internationales du
disponibles, l’analyse a pu être réalisée par
secteur informel (1993) et de l’emploi informel
genre,  par  branche  d’activité  et  sur  une 
(2003) et à forger les instruments de mesure
base régionale. Ce diagnostic doit permettre
de  l’économie  informelle,  y  compris  dans 
d’identifier  ainsi  les  diverses  catégories 
la mesure du PIB, puisque dès les années
de  populations  ne 
faisant  pas 
l’objet 
1970  et  de  façon  plus  exhaustive  à  partir 
d’une  couverture  sociale  adéquate  ou 
des  années  1980,  le  secteur  informel  était 
faisant l’objet d’une couverture partielle ou 
systématiquement pris en compte dans le PIB. 
incomplète. Parallèlement, il sera important
de  procéder  à  une  analyse  des  divers 
Paradoxalement, il n’y a pas eu depuis la fin
systèmes  contributifs  et  non  contributifs 
des  années  1980  d’enquêtes  spécifiques
de  protection  sociale  afin  de  mesurer 
sur le secteur informel, ni de tentatives de
leurs  performances  et  d’identifier  leurs 
mesure à partir d’une batterie de questions
points  faibles  susceptibles  d’expliquer  leur 
dans  les  enquêtes  emploi.
Il  aura  fallu 
contournement par les assujettis.
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3  En particulier le répertoire de la sécurité sociale
4  Travail indépendant, emploi dans les micro-entreprises répertoriées et dans les micro-entreprises non répertoriées,
emploi informel dans les entreprises formelles.
Modes de déploiement de la protection sociale 
en Tunisie : Genèse, institutions et évolution
Nidhal Ben Cheikh
Directeur de recherche au CRES
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
2. Modes de déploiement de la protection sociale 
en Tunisie : Genèse, institutions et évolution
2.1    Introduction 
Nidhal Ben Cheikh
Directeur de recherche au CRES
Depuis 
les  années  1950, 
l’approche 
universaliste  de  la  protection  sociale 
La Tunisie a toujours fait de la protection
a  guidé  l’action  des  gouvernements 
sociale5 l’un  des  piliers  majeurs  de  sa 
tunisiens  en  faveur  d’une  société  plus
politique de développement. La politique
juste et plus inclusive. A ce titre, la Tunisie
sociale  mise  en  place  par  l’Etat,  dès 
a  longtemps  été  présentée  comme  étant 
l’indépendance,  a  eu  pour  objectif  une 
l’un  des  rares  pays  de  la  région  MENA  à 
amélioration  rapide  et  généralisée  des 
disposer d’un système de protection sociale
indicateurs  de  performance  des  secteurs 
performant  assurant une  couverture  légale
de l’éducation et de la santé, une distribution
pour la la grande majorité de la population
plus  équitable  des  revenus  et  in  fine 
active occupée, prenant en charge la plupart
l’émergence  d’une  classe  moyenne.  La 
des risques mentionnés dans la convention
protection  sociale  en  Tunisie,  dans  sa 
102  de  l’OIT  (1952)  se  rapportant  aux
définition large, s’est déployée sous forme de
normes minimales de sécurité sociale7. Ce
régimes  assurantiels  contributifs  gérés  par
constat  s’appuyait  sur  les  performances 
les  caisses  de  sécurité  sociale  (CNRPS,
réalisées en matière d’extension horizontale
CNSS  et  CNAM)6 et  de  programmes  non-
de la couverture légale de la sécurité sociale
contributifs  assistantiels  visant  la  réduction 
en faveur d’une grande partie des catégories
de la pauvreté et l’atténuation des inégalités
socioprofessionnelles.  Les 
régimes  de 
économiques. 
sécurité  sociale  qui  ont  été  créés  d’une 
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5 Les concepts de sécurité sociale et de protection sociale sont selon le BIT (ILO, 2011b) largement interchangeables.
Selon la définition retenue dans ce rapport, la protection sociale (ILO, 2000) couvre l’ensemble des dispositifs de
prestations, en espèces ou en nature, visant à garantir une protection contre, notamment:  
– l’absence de revenu tiré du travail ou son insuffisance, imputable à l’un des facteurs suivants: maladie, invalidité,
maternité, accident du travail et maladie professionnelle, chômage, vieillesse, décès d’un membre de la famille; 
– le manque d’accès ou l’accès inabordable aux soins de santé; 
– l’insuffisance du soutien familial, en particulier pour les enfants et les adultes à charge; 
– la pauvreté et l’exclusion sociale en général. 
Les régimes de protection sociale peuvent être contributifs (assurance sociale) ou non contributifs. 
6  CNRPS : Caisse Nationale de Prévoyance et de Protection Sociale ; CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
CNAM : Caisse Nationale d’Assurance Maladie.
7  La Convention n° 102 précise le niveau minimum des prestations de sécurité sociale et les conditions de leur attribution
ainsi que les neuf branches principales dans lesquelles la protection est garantie: soins médicaux, indemnités de
maladie, prestations de chômage, prestations de vieillesse, prestations en cas d'accident du travail et de maladie
professionnelle, prestations familiales, prestations de maternité, prestations d'invalidité et prestations de survivant.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
manière  progressive  en  réponse  à  cette 
déploie sous forme de régimes assurantiels
extension prenaient en considération aussi
contributifs gérés par les caisses de sécurité
bien les capacités contributives des affiliés
sociale en Tunisie (CNRPS, CNSS et CNAM)
potentiels que les différentes formes d’emploi
et  de  programmes  non-contributifs  assis-
qu’ils occupaient. 
tantiels visant la réduction de la pauvreté et
l’atténuation  des  inégalités  économiques.
Toutefois, 
les 
taux  des  populations 
(Voir encadré 1)
effectivement couvertes par les régimes
de sécurité sociale se sont toujours situés 
en dessous des taux de couverture théo-
rique. Cette sous-couverture serait imputable
2.2  Genèse  et  naissance  de  la 
protection sociale en Tunisie 
à diverses raisons, parmi lesquelles on pourrait
La sécurité sociale tunisienne est née en
citer,  l’inadaptation  de  la  législation  par 
1898 lors de la création d’une caisse de
rapport  aux  spécificités  et  contraintes 
pensions  pour  les  fonctionnaires,  qui  a
inhérentes à certains emplois ainsi que les 
été  étendue  après  1951,  à  tous  les 
incitations  perverses  engendrées  essen-
employés  du  secteur  public  lors  de  la
tiellement  par  des  dysfonctionnements  au 
création  de  la  CNRPS. Toutefois,  les 
niveau du ciblage des principaux programmes 
premiers  débuts  effectifs  de  la  sécurité 
non-contributifs  d’assistance  sociale,  en 
sociale  en  Tunisie,  en  tant  que  moyen 
l’occurrence le Programme National d’Aide
d’intervention  et  de  régulation  sociale, 
aux  Familles  Nécessiteuses  (PNAFN)  et  le
remontent  selon  Guelmani 
(1996)8
à 
Programme de Soins à Tarifs Réduits (AMG2). 
l’avènement  de  l’État  providence  colonial
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dont l’émergence au milieu des années 1930 
Les déficiences identifiées au niveau de la
avait comme objectif de réduire la fracture 
qualité  de  ciblage  des  programmes 
devenue  béante  entre  l’État  colonial  et  la 
sociaux,  seraient  parmi  les  principales
société  colonisée.  L’intervention  sociale 
causes  expliquant  les  comportements 
de l’État s’est orientée vers trois directions :
informels  et  le  contournement  de  la 
«  (i)  la  socialisation  des  coûts  d’entretien 
sécurité  sociale par  de  larges  franges  de 
des  forces  productives  humaines,  (ii)  la 
la population occupée dotées de capacités
codification étatique du travail salarié et (iii) la
contributives.  À  ce  niveau,  il  convient 
redistribution  sociale  coloniale  au  moyen
d’indiquer  que  la  protection  sociale  en 
de  l’extension  des  équipements  collectifs 
Tunisie,  dans  sa  définition  extensive,  se 
et sociaux » (Guelmani 1996 ; p. 78-79). Ce
8  Cette partie s’inspire du travail remarquable de reconstitution historique de l’évolution de la sécurité sociale de 
A. Guelmani (1996).
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
changement  augure  d’un  changement  du
1947.  Il  y  a  lieu  d’indiquer  aussi  que  ce 
mode  d’intervention  de  l’État  providence 
nouvel  élan  a  été  marqué  particulièrement
colonial qui s’est transformé progressivement
par la promulgation en 1944 d’un système
selon les termes de l’époque en « dispensateur
d’allocations  familiales  et  de  majoration 
de progrès tout en assurant l’intégration de
pour  salaire  unique  qui  constituerait  une 
l’élément indigène » (Destremau 2006).
des  premières  formes  de  socialisation  des
risques  sociaux.  Cette  nouvelle  prestation,
La  concrétisation  de  cette  vision  s’est 
considérée comme étant une des premières
traduite par la création d’un Ministère des 
pierres  angulaire  de  la  sécurité  sociale  en 
Affaires Sociales en 1945, et d’un Ministère
Tunisie,  avait  comme  mission  principale 
de la Santé Publique et d’un Ministère du
la  reproduction  intergénérationnelle  du 
Travail  et  de  la  Prévoyance  Sociale  en
salariat. 
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Encadré 1 : Organisation actuelle de la sécurité sociale en Tunisie
La sécurité sociale en Tunisie se déploie aujourd’hui sous forme de régimes assurantiels gérés par
trois caisses : la Caisse Nationale de retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) pour le secteur
public et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) pour le secteur privé, la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie (CNAM) en charge des prestations d’assurance maladie, maternité et des 
accidents de travail ; et de programmes assistantiels non contributifs (Aides aux familles nécessi-
teuses et accès aux soins).
100% de  
couverture en 
prestations 
Régimes assurantiels 
Assistance sociale 
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Couver
Couverture 
Couver
moy
moyenne 
moy
CNRPS 
CNSS 
RSAA 
Couver
Couverture 
ver
de Base : 
de 
de Bas
Accès aux 
Acc
Accès 
soins de 
soi
soi
santé 
Transition de l’emploi informel vers l’emploi 
formel
Transfert 
monétaire 
mensuel  de 
150 dinars 
Exclusion 
RTNS 
RTFR 
PNAFN 
  AMGII 
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Extension horizontale de la couverture sociale selon différentes catégories socio-
professionnelles 
CNRPS RSNA* -
CNSS
RSAA* RTNS* RTFR* PNAFN* Cartes
de soins
à tarifs
réduits
Populations
totalement
exclues
Soins de Santé
Maternité, maladie
et décès
Capital décès
Retraite
Prestations
familiales
ATMP*
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Non
Source : Ben Cheikh, N., 2014, Document interne CRES
*RSNA : Régime des salariés non agricoles ; RSAA : Régime des salariés agricoles amélioré ; RTNS : Régime des travailleurs
non-salariés ; RTFR : Régime des travailleurs à faibles revenus ; PNAFN : Programme National d’Aide aux familles 
nécessiteuses ; ATMP : Accidents du travail et maladies professionnelles
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
2.2.1  Extension  horizontale  de 
la 
sécurité  sociale  à  l’économie  informelle
(Voir encadré 1)
la vieillesse, le décès du soutien de famille et
le chômage)10. 
L’amélioration de la prise en charge de
Depuis 
l’indépendance, 
l’ampleur  de 
ces  risques,  en  termes  de  niveau  de 
l’extension de la sécurité sociale vers les
couverture11 et son étendue, ont été une
différentes catégories socioprofessionnelles
préoccupation constante des autorités et
a  été  considérable  en  comparaison 
des partenaires sociaux. Actuellement, les
avec  les  progrès  réalisés  dans  les  pays
régimes légaux de sécurité sociale couvrent
d’Afrique du Nord. En termes de couverture
les  secteurs  agricole  et  non-agricole,  les 
légale, la Tunisie a réussi à créer des régimes
salariés ainsi que les patrons et indépendants,
de  sécurité  pour  la  plupart  des  catégories 
jusqu’aux catégories à faibles revenus et à
socioprofessionnelles au niveau du marché
capacités contributives limitées. L’extension
de travail ; le taux de couverture légale de 
de la couverture sociale en Tunisie a emprunté
la population occupée se situe aujourd’hui 
deux trajectoires distinctes pour les secteurs
aux  alentours  de  95  %  de  la  population 
public et privé.
active occupée9.
Des efforts ont également été menés en
vue d’étendre horizontalement la possibilité
de bénéficier des prestations de sécurité
sociale  aux  catégories  travaillant  dans
L’existence d’infrastructures de sécurité 
l’informalité et non encore couvertes par
sociale héritées de l’époque coloniale12 a
une législation appropriée. Ces efforts ont
beaucoup facilité le processus d’extension
constamment été accompagnés de mesures
horizontale  de  la  couverture  sociale 
visant  une  meilleure  prise  en  charge  des
auprès  des  nouvelles  catégories  pour 
risques  liés  à  une  perte  ou  une  chute  de 
les  nouvelles  autorités. En  effet, 
la 
revenus  suite  à  l’occurrence  d’un  certain
promulgation et l’entrée en application des 
nombre d’éventualités (notamment la maladie
dispositions de la loi du 15 février 1974, a
la maternité, l’accident de travail, l’invalidité,
permis d’étendre la couverture sociale aux
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10  La convention 102 de l’OIT (1952) se rapporte aux normes minimum de sécurité sociale.
11  Taux de remplacement.
12   D’après le décret 12 avril 1951 couvrant initialement les fonctionnaires et le personnel ouvrier permanent, employé
de l’État, des établissements publics et des communes. (Ladhari 1996).
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
agents temporaires de l’État, au personnel
• La portée de la sécurité sociale dans 
ouvrier temporaire de l’État, des collectivités
le secteur public : Depuis l’indépendance,
locales, des établissements publics et des 
maintes  réformes  et  mesures  prises,  ont 
entreprises affiliées à la caisse de retraite du
permis  de  couvrir  les  affiliés  de  la  CNRPS 
secteur public. 
contre le plus grand nombre des éventualités 
telles  que  la  forte  chute  ou  l’absence  de 
Les  actions  se  sont  succédé  au  fil  des 
revenus  dues  à  la  maladie,  la  maternité, 
années  ce  qui  a  permis  de  couvrir  la
l’accident  de 
travail  et 
les  maladies 
quasi-totalité  des  employés  du  secteur
professionnelles, l’invalidité, la vieillesse et le
public.  L’accord  conclu  en  2013  entre  le
décès du soutien de famille (Voir Encadré 1).
gouvernement tunisien et l’UGTT se rapportant
Le  risque  de  chômage  pour  cause  de 
à la suppression de la sous-traitance dans le
licenciement,  serait  peu  pertinent  pour  les
secteur public, l’intégration puis la titularisation
fonctionnaires  de  l’État  et  les  employés 
de 30 000 travailleurs dans la fonction publique
des  entreprises  publiques  puisqu’ils  sont 
et  les  entreprises  publiques  (services  de 
titulaires  et  n’ont  pas  de  risque  de  perdre 
gardiennage  et  de  nettoyage),  a  étendu  la
leur emploi.  
couverture  sociale  à  ces  employés  dont 
la  majorité  était  non  déclarée  à  la  sécurité 
• Le  niveau  de  la  couverture  sociale  : 
sociale  et  travaillait  de  facto  au  sein  de 
Cette dimension est généralement assimilée
l’économie informelle. Cet accord, scellé et
au  niveau  de  générosité  des  différentes
mis en œuvre, mit fin à une longue période
branches  par  rapport  aux  contributions 
de  cohabitation,  d’ailleurs  non  reconnue
initiales. Pour le cas de la retraite et du capital
dans  les  discours  officiels  sous  l’ancien 
décès, les bénéfices reçus directement par
régime, entre les emplois formels aux côtés
les  affiliés  eux-mêmes  ou  par  leurs  ayants
d’emplois informels au sein du secteur public. 
droit pour le cas du capital décès sont jugés
plus généreux dans le secteur public. Cette
Aussi,  les  efforts  des  pouvoirs  publics 
inégalité serait due à différents paramètres 
se  sont  focalisés  sur  l’amélioration  du
présidant à la liquidation et au mode de calcul
contenu  des  prestations en  élargissant 
de la pension de retraite dont notamment la
progressivement  la  prise  en  charge  de 
péréquation et le rendement des annuités. La
la  plupart  des  risques  énoncés  dans  la
création d’un nouveau régime d’assurance
convention 102 de l’OIT. En effet, la couverture
maladie en 2004, géré depuis 2007 par la
sociale dans le secteur public a connu une
CNAM, a permis d’améliorer sensiblement la
extension verticale remarquable ayant porté
prise en charge des coûts de soins en faveur
sur les deux dimensions suivantes :
des affiliés des caisses de sécurité sociale.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
au début des années 1970. Cette tendance
s’explique  par  plusieurs 
facteurs  dont 
l’élargissement  de  l’assiette  de  cotisation
grâce aux efforts d’extension horizontale de
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Les véritables réalisations du gouvernement
la sécurité sociale et d’amélioration sensible
tunisien en matière d’extension horizontale
de la couverture effective. Parmi les facteurs
de la sécurité sociale au secteur privé ont
présidant à cette montée en puissance de la
eu lieu durant les trois premières décennies
sécurité sociale, on compte les améliorations
après  l’indépendance.  À  la  différence  du
substantielles  enregistrées  au  niveau  des
secteur  public,  les  travailleurs  tunisiens 
prestations  de  différentes  branches  de  la
du  secteur  privé  ne  bénéficiaient  durant
CNSS et de la prise en charge des risques
l’époque coloniale que d’une réparation des
qu’elles sont censées couvrir.
préjudices  relatifs  aux  accidents  de  travail 
par  extension  de  la  législation  française 
Comme  composante  fondamentale  des
datant  de  1921  ainsi  que  d’un  régime 
transferts sociaux aux côtés des dépenses
d’allocations  familiales  créé  en  vertu  du 
de  compensation,  la  sécurité  sociale  a
décret du 8 juin 1944 et limité aux secteurs 
joué un rôle majeur dans la stabilisation
formels. 
des coûts salariaux directs à la base des
avantages  comparatifs  détenus  par  les 
L’engagement  de  l’État  à  étendre  la 
secteurs exportateurs. Ceci a permis pendant
couverture  sociale  à  l’emploi  informel
des années de raffermir la compétitivité-prix
émane d’une détermination à créer des
de l’économie tunisienne. Toutefois, la norme
conditions favorables pour l’émergence
salariale qui a tant soutenu l'insertion inter-
du  salariat  et  par  ricochet  d’une  classe
nationale de la Tunisie et le modèle d'accu-
moyenne  stable.  Ce  n’est  que  suite  à
mulation mis  en  place  depuis  les  années
l’adoption d’un modèle de développement
1970  commence  à  s'effriter  sous  l'effet 
basé sur une nouvelle stratégie de promotion
de  la  multiplication  des  luttes  syndicales 
des exportations au début des années 1970
enregistrée depuis le 14 janvier 2011, de la
et d’insertion active dans la division interna-
spirale inflation-salaire et de l’apparition de
tionale  du  travail,  que  les  liens  entre  la 
difficultés systémiques de financement de la
sécurité sociale en tant que transfert social
protection  sociale  dans  son  sens  le  plus
majeur et la norme salariale ont été établis et
large.
raffermis. 
Les dépenses de sécurité sociale, se sont
l’extension  de  la  sécurité  sociale  en 
envolées progressivement pour atteindre
direction de l’économie informelle et du
presque 8 % du PIB en 2013 contre 2 %
secteur agricole permet de révéler que les
Une 
lecture  fine  de 
l’historique  de 
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
principales  étapes  pertinentes  exprimaient
stratégie  pour  encourager  la  production 
des  changements  profonds  adoptés  au 
agricole et améliorer les conditions de vie des
niveau des orientations globales en matière
populations rurales. C’est dans ce contexte
de gestion macroéconomique.
précis qu’est intervenue la promulgation de
En  1960,  l’État  promulgua  deux  lois 
d’assurances sociales, maladie, maternité et
la  loi  70-34  du  9  juillet  1970,  sous  forme
fondatrices13 en faveur des salariés non-
décès. 
agricoles. La première a porté sur l’organi-
sation du régime général de sécurité sociale,
Toutefois, la portée de cette loi était limitée
la couverture de la maladie et du décès ainsi
aux travailleurs permanents occupés au
que les allocations familiales. La deuxième loi
moins  180  jours  par  an  chez  le  même 
quant  à  elle  a  permis  l’établissement  d’un 
employeur et elle fut modifiée en 1981. Se
régime de pensions de vieillesse, d’invalidité
rendant compte des limites de ce régime à
et de survivants pour les salariés du secteur
prendre  en  considération  la  diversité  des
non agricole, c’est-à-dire les salariés visés
formes  d’emploi  agricole  et  les  risques 
par  la  loi  60-30.  Ce  régime  des  salariés 
inhérents  à  l’exercice  de  l’activité  agricole, 
non-agricoles (RSNA) géré par la CNSS, a
les pouvoirs publics ont ramené, suite à la 
évolué sensiblement depuis sa création dans
promulgation de la loi 81-6 la durée minimale
le  sens  d’une  extension  progressive  de  sa
de  cotisation  de  180  jours  à  45  jours  de 
sphère d’application et de l’amélioration du
travail par trimestre chez le même employeur.
montant des prestations offertes.  
Ainsi, tous les travailleurs agricoles pourraient
désormais bénéficier des prestations offertes
Ce n’est qu’en juillet 1970 qu’une loi a été
par ce nouveau régime, peu importe qu’ils
promulguée modifiant la loi 60-30 qui a
soient permanents, saisonniers ou occa-
permis d’introduire les premières bases
sionnels,  à  condition  de  justifier  d’avoir 
de la sécurité sociale agricole. Au début
travaillé  au  moins  45  jours  chez  le  même 
des années 70 et sous l’effet de la politique
employeur. 
de fixation des prix agricoles, les responsables
tunisiens  se  sont  trouvé  confrontés  à 
Cette nouvelle loi a comporté aussi une
l’accentuation  de  la  polarisation  urbaine-
amélioration  de  taille  qui  a  consisté  en
rurale et à la détérioration du pouvoir d’achat
l’introduction  d’un  régime  de  pensions
des agriculteurs14. Cette situation a conduit
pour  les  travailleurs  agricoles. D’autres
le gouvernement à concevoir une nouvelle 
modifications  ont  été  introduites  au  fil  des 
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13   La loi 60-30 et la loi 60-33 du 14 décembre 1960.
14   Sethom (1992) et Ben Cheikh (2005). 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
années au niveau du texte de base datant 
Toutefois, les résultats en termes d’affiliations
de  198115 ce  qui  a  permis  d’améliorer 
et  de  régularité  dans  le  versement  des 
sensiblement  le  niveau  et  la  portée  des 
cotisations  des  travailleurs  non-salariés
prestations offertes aux affiliés des régimes
aux  régimes  les  concernant  à  la  CNSS
des salariés agricoles16.
(RIA, RINA)19 restent toujours en dessous des
objectifs. En raison de leurs faibles capacités
Il  importe  aussi  de  souligner  que  la 
contributives  aux  régimes  assurantiels  en 
couverture  sociale  a  été  étendue  aux 
vigueur  et  de  l’instabilité  inhérente  à  leur 
pêcheurs17,  aux  patrons  pêcheurs  et  aux 
emploi,  plusieurs  catégories  socio-profes-
armateurs  travaillant  sur  des  bateaux  de
sionnelles à revenus limités et économiquement
pêche  conformément  aux  dispositions  du
vulnérables se sont trouvé de facto éjectées
code  du  pêcheur  promulgué  en  vertu  de 
hors du champ de la couverture sociale. Face
la loi du 31 Mars 1975. 
à cette situation, le gouvernement tunisien a
créé en 200220 un nouveau régime pour les
Se  démarquant  par  rapport  aux  pays 
petits agriculteurs et pêcheurs, les employés
de la région d’Afrique du Nord, la Tunisie 
de maison, les artisans travaillant à la pièce
a  depuis  1982  étendu  et  amélioré  la 
(le RTFR), pour améliorer l’offre d’assurances
sécurité  sociale  aux  travailleurs  non-
sociales et la rendre plus adaptée aux carac-
salariés en  vue  de  les  couvrir  contre  la 
téristiques de ces différentes populations.
vulnérabilité inhérente à l’emploi au sein de
l’économie  informelle,  sachant  que  cette 
En dépit de sa simplicité réglementaire et 
catégorie représente en moyenne 34 % de 
sa générosité relativement excessive, ce 
la population active occupée. La couverture
nouveau régime s’est montré peu attractif
des  travailleurs  non-salariés  n’a  cessé 
notamment  pour  les  marins  pêcheurs,  les
de  connaître  des  améliorations  notoires 
employés  de  maison  et  les  artisans.  En 
notamment  dans  le  sens  d’une  meilleure
d’autres  termes,  les  dispositions  de  la  loi
prise en charge des différents risques18. 
2002-32  seraient  plus  adaptées  à  des 
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15   La loi 81-6 du 12 février 1981, organisant les régimes de sécurité sociale dans le secteur agricole a été modifiée et
complétée par les textes suivants : Lois 89-73, 95-102, 96-66, 97-61, 2007-43. 
16  La CNSS gère actuellement deux régimes de salariés agricoles : Le régime des salariés agricoles (RSA) et le régime
des salariés agricoles amélioré (RSAA), ce dernier se caractérisant par une base de cotisation plus élevée ainsi que
des taux de cotisation également plus élevés.
17 L’organisation de la sécurité sociale des pêcheurs s’organise autour du décret 77-546 du 15 juin 1977, tel que
modifié et complété par les décrets, 80-103 du 23 janvier 1980 et 82-1028 du 8 juillet 1982.
18  Le décret n°95-1166 du 3 juillet 1995, tel que modifié et complété par le décret n°2008-172 du 22 janvier 2008,
relatif à la sécurité sociale des travailleurs non-salariés dans le secteur agricole et non agricole.
19  RIA : Régime des Indépendants agricoles, RINA : Régime des indépendants non agricoles. 
20 La loi 2002-32 du 12 Mars 2002 relative au régime de sécurité sociale pour certaines catégories de travailleurs
dans le secteur agricole et non agricole.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
travailleurs salariés précaires s’adonnant à la
mono-activité et aux indépendants « fixes »
dont  les  revenus  de  l’activité  exercée  sont
2.3   Les programmes assistantiels de
lutte contre la pauvreté et l’exclusion
(Voir encadré 1)
aléatoires et irréguliers. 
En  dépit  des  avancées  remarquables 
Aussi,  il  importe  de  remarquer  qu’une
accomplies jusqu’à maintenant en matière
partie  non  négligeable  des  travailleurs
d’extension  horizontale  des  systèmes 
mobiles  se  sont  trouvé  contre  leur  gré
assurantiels,  plusieurs  catégories  de  la 
dans l’emploi informel (notamment dans le
population se trouvent toujours hors de
secteur de l’agriculture et de la pêche, les
portée des régimes assurantiels en place.
emplois saisonniers ou occasionnels disposant
Ces catégories de la population sont notamment
de capacités contributives parfois dérisoires).
les personnes pauvres et à capacités contri-
Il s’agit certes d’un choix contraint qui puise
butives insuffisantes pour cause d’inactivité, de
sa  rationalité  dans  l’absence  d’un  régime
chômage, de maladie, d’âge et de handicap. 
qui  intègre  les  contraintes  liées  au  travail
mobile,  la  pluri-activité,  l’irrégularité  des 
En vue d’assurer à ces populations un socle
revenus et le travail occasionnel.
de protection de base, la Tunisie s’est employée
depuis les années 1970 à diversifier l’éventail
Le  rapport  du  CRES  (2003)21 a  mis  en 
des programmes non-contributifs d’assistance
lumière les limites du mode d’organisation et
sociale, et ce en assurant un accès gratuit aux
de gestion du régime actuel des travailleurs
services de santé et un revenu minimum sous
précaires tout en proposant la création d’un
forme d’aides sociales en espèces ou en nature.
nouveau  régime  spécifique  aux  travailleurs
Toutefois, l’intérêt croissant du gouvernement
mobiles et des solutions efficaces permettant
pour les filets de protection sociale a culminé
un recouvrement optimal des cotisations. Il
avec l’adoption du Programme d’Ajustement
n’en demeure pas moins que des travailleurs
Structurel  (PAS)  sous  la  houlette  du  FMI  en
dotés de capacités contributives significatives,
1986. En vue d’épargner les populations pauvres
dont la taille relative est loin d’être négligeable,
et vulnérables des effets néfastes du redressement
s’orientent  délibérément  vers  l’assistance 
de  l’économie  nationale  et  des  politiques
sociale qui leur offre un accès aux soins gratuit
d’austérité budgétaire, plusieurs programmes
ou  à  tarifs  réduits,  au  sein  des  structures
d’aides  sociales  directes,  de  génération  de 
publiques de santé.
revenus et de promotion du logement social
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21 Rapport CRES « Extension de la Couverture sociale aux marins pêcheurs, ouvriers agricoles et employés de
maison », CRES-SERVAG, 2003.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
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ont été mis en place durant la décennie de
dont les ressources financières leur permettent
l’ajustement 1986-1995. 
d’être assujettis à un régime assurantiel de
sécurité sociale, devraient en être automati-
Parmi la palette de programmes sociaux,
quement exclus. Ce carnet de soins (AMG II)
deux programmes se distinguent de par la
ouvre  l’accès  à  des  tarifs  réduits  dans  les
portée de la couverture en relation avec les
structures de santé publique moyennant une
risques couverts, et le niveau de la couverture
cotisation annuelle fixe (timbre) de 10 DT. Le
mesurée  par  la  générosité  relative  de  la
revenu annuel de la famille doit être inférieur 
prestation et enfin l’étendue de la couverture
à 1 SMIG ou SMAG pour une famille de 2 
communèment  mesurée  par  le  taux  de
personnes, à 1,5 SMIG pour une famille de 3
couverture  des  populations  pauvres  par
à 5 personnes ou à 2 SMIG pour une famille
ces prestations. 
de plus de 5 personnes. En 2015, le nombre
de bénéficiaires de carnets de soins à tarifs
Premièrement,  le  Programme  National
réduits s’est établi aux alentours de 610.000. 
d’Aides aux Familles Nécessiteuses (PNAFN)
a été créé en 1986, au lendemain d’une crise
Néanmoins, il est important de souligner 
économique sans précédent depuis l’indé-
que les critères d’éligibilité à l’AMG II sont 
pendance du pays. Les familles qui remplissent
relativement approximatifs et difficilement 
les critères d’éligibilité au PNAFN bénéficient
vérifiables  par  les  travailleurs  sociaux  en 
d’une aide monétaire mensuelle fixée actuellement
l’absence d’une enquête approfondie qui
à 150 dinars (équivalant à 60 euros) en plus
permettrait d’établir des scores approchant
d’un accès gratuit aux soins dans les structures
les niveaux de vie. En effet, les déficiences du
hospitalières de la santé publique. Le nombre
ciblage des programmes non-contributifs sont
de familles bénéficiaires a grimpé rapidement
suspectées de créer des incitations perverses
de  73.500  en  1987  lors  du  lancement  du 
(Levy (2008) ; Garganta et Gasparini (2012) ;
programme à 118.300 avant la révolution du
Camacho et al., (2012)) et découragent les tra-
17 décembre 2010, et à plus de 240.000 en 2015.
vailleurs  de  s’orienter  vers  les  programmes 
assurantiels de sécurité sociale. Par ailleurs, la
Le deuxième programme phare d’assistance
transition des travailleurs de l’informalité à la
sociale porte uniquement sur un accès aux
formalité  a  toujours  butté  sur  ces  aspects
soins à tarifs réduits au sein des structures
comportementaux liés aux incitations perverses
publiques de santé. L’éligibilité au programme
résultant  aussi  bien  de  dysfonctionnements
d’aide médicale à tarifs réduits (AMG II) repose
institutionnels au niveau du ciblage des caté-
sur le niveau de ressources de la famille, qui
gories pauvres et vulnérables que des choix
est vérifiée par une enquête individuelle instruite
adoptés en matière de fiscalité de certaines
par les travailleurs sociaux. Si l’on s’en tient aux
catégories professionnelles qui constituent le
critères d’éligibilité du programme, les candidats
noyau dur de l’emploi au sein du secteur informel. 
Analyse exploratoire de l’économie informelle en
Tunisie : Concepts et mesures
Jacques Charmes
Économiste Directeur de recherche Emérite à l’IRD
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
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3. Analyse exploratoire de l’économie informelle
en Tunisie : Concepts et mesures
Jacques Charmes
Économiste Directeur de recherche
Emérite à l’IRD
3.1   Introduction
l’emploi informel, défini par les caractéristiques
de  l’emploi  occupé,  est  constitué  par 
Bien que l’INS se soit attaché à sa mesure
l’ensemble des emplois, salariés ou non, qui
dès le milieu des années 1970, il n’existe
ne bénéficient pas d’une couverture sociale.
pas  de  définition  officielle  du  secteur 
L’emploi dans l’économie informelle est alors
informel ou de l’emploi informel en Tunisie.
constitué par l’emploi dans le secteur informel
C’est d’ailleurs le cas dans de nombreux pays.
ainsi que par les emplois informels hors du
On s’y réfère à travers à la fois « l’artisanat
secteur informel (c’est-à-dire dans le secteur
et les petits métiers », angle sous lequel ont
formel  et  dans  les  ménages  :  travailleurs 
été adoptées les premières mesures d’appui
domestiques).
et  de  promotion  de  ce  secteur,  et  aussi 
le commerce transfrontalier de contrebande 
Ces  formes  d’emploi  ont  été  mesurées 
qui a pris une ampleur particulière au cours
indirectement en Tunisie depuis le milieu
des années récentes.
des années 1970 et du fait que la Tunisie,
contrairement aux autres pays de la région,
Au niveau international, l’économie infor-
n’a  pas  récemment  réalisé  d’enquêtes 
melle, et ses principales composantes - le
spécifiques sur ces formes d’emploi ni inclus
secteur informel et l’emploi informel hors
les critères de définition dans son enquête 
du secteur informel - ont été définis par
trimestrielle  sur  l’emploi  (du  moins  jusqu’à
les Conférences Internationales du Travail
une date récente), c’est vers l’analyse des
(CIT) et des Statisticiens du Travail (CIST)
statistiques  de  la  sécurité  sociale  que  l’on
d’une part et par le Système de Comptabilité
s’est tourné pour procéder aux estimations
Nationale des Nations Unies (SCN). Ces
les plus fiables.
définitions et leurs implications sont rappelées
en annexe 1. Indiquons simplement ici que 
le secteur informel est défini par des critères 
relatifs  aux  caractéristiques  de  l’entreprise 
et peut être assimilé aux micro-entreprises ne
3.2. Tendances et structures de l’emploi
dans l’économie informelle en Tunisie :
1975-2014
tenant  pas  de  comptabilité  et  employant
Jusqu’en 2010, la Tunisie connaissait le
moins de 6 salariés (couvertes ou non par
plus faible taux d’emploi dans l’économie
l’enquête  quinquennale  de  l’INS),  et  que
informelle des pays de la région d’Afrique
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
du  Nord s’élevant  à  36,8  %  en  2007,  en 
la décennie 2000. Et de toutes les régions,
légère  augmentation  par  rapport  à  2002
c’est l’Afrique du Nord qui a le plus faible taux
(35,0 %). Le tableau 1 ci-dessous reprend les
d’emploi dans l’économie informelle (50,2 %)
estimations effectuées par Charmes depuis
devant  l’Afrique  sub-Saharienne,  l’Asie  du
1975 en les replaçant dans le cadre régional
Sud et du Sud-Est (respectivement 75,8 %
de  l’Afrique  du  Nord  et  en  les  comparant 
et  66,7  %),  et  l’Amérique  Latine  (57,2  %) 
aux moyennes (non pondérées) des autres
et si l’on exclut les économies en transition 
grandes régions du monde. Dans la région
(Europe de l’Est, Russie et Asie Centrale) qui
Afrique du Nord, la tendance semblait être à
partent d’une situation où l’immense majorité
la  hausse  dans  tous  les  pays  au  cours  de 
de la population occupée était salariée.
Tableau 1 : Emploi dans l’économie informelle en proportion de
l’emploi non agricole par période quinquennale, par pays et par région
Régions/Pays/Années 1975-79 1980-84 1985-89 1990-94 1995-99 2000-04 2005-09 2010-14
Afrique du Nord
Algérie
Maroc
Égypte
Tunisie
Afrique sub-
Saharienne
Asie de l’Ouest
Asie du Sud et du
Sud-Est
Amérique Latine
Economies en 
transition
39,6
21,8
58,7
38,4
56,9
35,0
34,1
25,6
37,3
39,3
47,5
42,7
44,8
55,2
47,2
47,3
41,3
67,1
45,9
35,0
53,0
45,6
78,5
51,2
36,8
50,2
40,7
70,1
49,6
40,2
67,3
72,5
76,0
78,1
67,6
72,3
75,8
5
3
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51,5
52,9
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70,5
66,7
52,5
54,2
55,9
57,7
57,2
20,7
22,6
20,2
Source : Charmes (2011), A worldwide overview of trends and characteristics of informal employment and informal sector
in a gender perspective, Contribution to the update of the ILO Women and Men in the Informal Economy, ILO-WIEGO,
Geneva. Charmes (2012), The Informal Economy Worldwide: Trends and Characteristics in Margin-The Journal of Applied
Economic Research, 6 : 2 (2012): 103–132. Mis à jour pour la période récente
Toutefois, les developpements récents en
hausse à partir de 2013 (passant à 37,8 %
Tunisie ont tendu à bouleverser cet ordre
en 2013, 38,8 % en 2014 et 40,8 % en 2015),
des choses. La révolution tunisienne s’est
alors que les pays voisins, soucieux de préserver
traduite dans un premier temps par une forte
leur  stabilité,  entreprennent  ou  accélèrent
baisse de l’emploi dans l’économie informelle
des politiques actives du marché du travail
(tombé à 33,9 % en 2012), puis par une forte
qui tendent à le réduire (Algérie, Maroc). 
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
L’emploi  dans  l’économie  informelle  se 
contra-cyclique)  et  l’emploi  informel  dans 
caractérise  ainsi  par  la  contra-cyclicité, 
le secteur formel (plutôt pro-cyclique). De ce
en ce sens qu’il a tendance à croître dans 
fait le graphique 1 est difficile à interpréter. 
les  périodes  de  crise  et  de  ralentissement 
Les  estimations  pour  la  période  récente 
économique, et à décroître dans les périodes
post-révolution  2011  auxquelles  il  a  été 
de  croissance  économique  rapide.  Les 
procédé  à  l’occasion  du  présent  rapport 
estimations  dont  on  dispose  depuis  1975
permettent  de  voir  que  la  contra-cyclicité
pour la Tunisie permettent d’identifier deux
s’est vérifiée puisque le taux d’emploi dans
mouvements  contra-cycliques  caracté-
l’économie  informelle,  après  avoir  baissé
ristiques  :  lors  de  l’ajustement  structurel 
suite  aux  mesures  prises  en  2011  pour 
où le taux d’emploi informel passe de 35 % 
résorber  le  chômage  et  l’emploi  précaire 
à  39,3  %  entre  les  périodes  1980-84  et
par l’intégration dans la fonction publique des
1985-89, et lors de la période de croissance 
travailleurs des chantiers ou des travailleurs
économique rapide où il passe de 47,1 % à
vacataires, a tendance à remonter vers ses
35 % entre 1995-99 et 2000-04. 
niveaux antérieurs. On remarque que pour 
En réalité ces phénomènes sont la résultante
chômage  sont  corrélatives  aux  hausses 
d’évolutions contradictoires entre le secteur
du taux d’emploi dans l’économie informelle
informel  des  micro-entreprises 
  (plutôt 
et inversement.
la  période  récente,  les  baisses  du  taux  de
Graphique 1 : Tendances de l’emploi dans l’économie informelle
non agricole en Tunisie (1975-2013)
6
3
D
A
B
-
S
E
R
C
50
45
40
35
30
25
20
15
10
47,1
43,2
38,4
39,3
35
40,8
38,8
37,8
36,8
35
33,9
15,3
14,1
17,4
15,8
15,1
15,2
1975-791980-841985-891990-94 1997
2002
2007
2012
2013
2014
2015
Taux d’emploi dans l’économie informel non agricole 
Taux de chômage
Source : tableau 1 supra
Note : en l’absence de données, le chiffre de la période 1990-94 est interpolé
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
En  2004,  quelques  éléments  structurels
37,9  %  d’emploi  salarié).  Par  ailleurs,  les
de  l’emploi  dans  l’économie  informelle
femmes  représentent  27,4  %  de  l’emploi
sont connus22 en Tunisie et ce en termes
dans l’économie informelle, soit une proportion
de statuts dans l’emploi, et de répartition
légèrement supérieure à leur taux d’activité
par sexe. Le tableau 2 ci-dessous montre
dans  l’ensemble  de  l’économie  (proche 
que  dans  l’ensemble,  le  secteur  informel 
de 25 %) ; elles ne représentent que 19,3 %
représente plus des 2/3 (69,1 %) de l’emploi
de  l’emploi  dans  le  secteur  informel,  mais 
dans  l’économie  informelle.  L’auto-emploi
45,8 % de l’emploi informel hors du secteur
(travailleurs indépendants et aides familiaux)
informel,  ce  qui  semblerait  indiquer  que 
représente 42,9 % de l’emploi dans l’économie
ces  formes  d’emploi  précaire  les  touchent 
informelle,  contre  57,1  %  pour  l’emploi 
relativement plus que les hommes. Il serait
salarié. Ces proportions s’inversent dans le
important d’identifier les branches d’activité 
secteur  informel  (62,1  %  d’auto-emploi  et
concernées.
Tableau 2 : Quelques caractéristiques de l’emploi dans l’économie
informelle en Tunisie en 2004
Ensemble
des deux
sexes
Femmes Hommes Part des
femmes
Emploi dans l’économie informelle
866.700
237.900
672.700
Emploi dans le secteur informel
598.900
115.300
483.600
Emploi informel hors du secteur informel
267.900
122.600
189.100
27,4
19,3
45,8
7
3
D
A
B
-
S
E
R
C
Emploi dans l’économie 
informelle
Emploi dans le secteur 
informel
Emploi informel hors du secteur
informel
Part dans l’emploi de l’économie
informelle
Part dans l’emploi de l’économie
informelle
Source : Charmes (2011)
Auto-emploi
Emploi salarié
Auto-emploi
Emploi salarié
Auto-emploi
42,9
57,1
62,1
37,9
24,0
76,0
49,4
50,6
46,8
53,2
65,1
34,9
Emploi salarié
100
100
100
Secteur informel
69,1
48,5
71,9
Emploi informel
hors du secteur
informel
30,9
51,5
28,1
22 (Charmes, 2008 et 2011).
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
3.3.  Contribution du secteur informel
au PIB
en en retranchant l’agriculture et les loyers
imputés (et le cas échéant – car tous les pays
ne  calculent  pas  cette  composante  de  la 
Des estimations antérieures23 évaluent à
production du secteur institutionnel des ménages
près de 29,8 % la contribution du secteur
- les rémunérations versées par les ménages
informel au PIB total en Tunisie en 2004
à leurs personnels domestiques). Dans le cas
contre respectivement 27,1 %, pour l’Algérie
spécifique de la Tunisie, les ménages « purs »
(2003)  et  14,7  %  pour  l’Egypte  (2008)
comprennent aussi une autre activité appelée
(tableau 3). Plus encore, la contribution du
« mouton de l’Aïd » : à l’occasion de l’Aïd,
secteur informel au PIB non agricole est estimée
chaque ménage fait l’acquisition d’un mouton
à 34,1 %, 30,4 % et 16,9 % respectivement
qui se traduit par une activité d’abattage et 
en  Tunisie,  en  Algérie  et  en  Egypte.  Ces 
de boucherie faisant l’objet d’une estimation
estimations consistent à comparer la valeur
dans les comptes nationaux, au titre de la
ajoutée du secteur institutionnel des ménages,
production pour usage final propre.
Tableau 3 : Contribution du secteur informel au PIB dans les pays
d’Afrique du Nord
Afrique du
Nord
Pays (années)
Algérie
(2003)
Egypte
(2008)
Valeur Ajoutée Brute (VAB) agricole 
510.033
113.104
VAB Non agricole 
4.202.980
742.262
PIB total en monnaie nationale *
4.713.013
855.366
Tunisie
(2004)
4.450
30.698
35.148
Monnaie
Million Dinars Million E£ Million Dinars
VAB  du  secteur 
(incluant 
l’agriculture)                                         (1)
informel 
VAB de l’agriculture dans le secteur
des ménages
VAB  du  secteur 
l’agriculture)                         
informel 
(excluant 
(2)
1.786.292
237.690
14.708
510.033
111.994
4.242
1.276.259
125.696
10.466
(1) en % du PIB total
(2) en % de la VAB non agricole
(2) en % du PIB total
37,9 %
30,4 %
27,1 %
27,8 %
16,9 %
14,7 %
41,8 %
34,1 %
29,8 %
35,8 %
27,1 %
23,9 %
Sources: Compilations personnelles de l’auteur sur la base de sources nationales et d’autres sources : UN Department
of Economic and Social Affairs. Statistics Division (2004), National Accounts Statistics: Main Aggregates and Detailed
Tables : 2002-2003, New York, 2004, 2 vol.. 1332p. and 1302p. Mis à jour en 2008, Charmes. (2012)   
8
3
D
A
B
-
S
E
R
C
23 (Charmes, 2012).
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
De telles estimations, qui prennent leur origine
causales parmi lesquelles le taux d’imposi-
au sein même du cadre de la comptabilité
tion, l’importance de l’Etat, son efficience, la 
nationale, sont fondamentalement différentes
liberté d’entreprendre, le taux de chômage,
des estimations – exogènes – de l’économie
le degré d’ouverture et parmi les indicateurs,
souterraine, telles que celles obtenues par
le PIB par tête, son taux de croissance, le 
le modèle MIMIC24 (tableau 4). Curieusement,
taux  d’activité…  Les  parts  de  l’économie 
ces estimations sont proches des estimations
souterraine qui en résultent sont intéressantes
précédentes (39,9 % en 2004 pour la Tunisie
et donnent une idée de l’importance relative de
contre  41,8  %  pour  le  secteur  informel 
cette économie dans divers pays. Cependant,
incluant l’agriculture, 35,0 % contre 37,9 %
il est difficile de comparer ces valeurs avec 
pour  l’Algérie  en  2003),  alors  que  leur 
les PIB réels car ceux-ci intègrent déjà une 
signification est fondamentalement différente. 
part  plus  ou  moins  importante  de  cette 
Le modèle MIMIC utilise plusieurs variables 
économie.
Tableau 4 : Taille de l’économie souterraine (« shadow economy »)
dans les 4 pays d’Afrique du Nord, 1999-2006
Algérie
Egypte
Maroc
Tunisie
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
Moyenne
33,3
34,1
34
34,2
35
35,6
37
37,1
35
35,3
35,1
34,9
34,7
35,4
35,7
36,3
37,4
35,6
36,6
36,4
36,8
37,1
37,7
37,8
38,2
39,4
37,5
38,3
38,4
38,6
38,4
39,2
39,9
41,1
41,2
39,4
Source : Friedrich Schneider, Andreas Buehn and Claudio E. Montenegro (2010), Shadow Economies all over the World:
New Estimates for 162 Countries from 1999 to 2007, World Bank Policy Research Working Paper N°5356
9
3
D
A
B
-
S
E
R
C
En  Tunisie, 
les  comptes  nationaux 
constitué des micro-entreprises de moins de
comprennent  déjà  la  part  du  secteur 
6 salariés et sans bilan- ne représente qu’une
informel. Le  secteur  informel  tunisien  -
partie des entreprises individuelles qui sont
24 Par Schneider et al. (2010).
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
intégrées  dans  les  comptes  du  secteur 
individuelles de 6 salariés et plus et sans bilan
institutionnel des ménages. Les entreprises
en constituent une autre part.
Encadré 2 : Le secteur institutionnel des ménages dans les comptes
nationaux tunisiens
La  production  et  la  valeur  ajoutée  du  secteur  institutionnel  des  ménages  dans  les  comptes 
nationaux tunisiens sont calculées selon les règles générales du Système de Comptabilité Nationale
(SCN, 1993 et 2008) et selon quelques règles spécifiques qui sont propres à la Tunisie. Les comptes
nationaux tunisiens (INS, 2012) n’établissent pas une séquence complète de comptes pour le 
secteur des ménages, en particulier on ne dispose pas de la répartition de la valeur ajoutée des
ménages par branche d’activité. Mais les comptes tunisiens distinguent d’une part l’activité des
ménages « purs » comprenant les loyers imputés (c’est-à-dire les loyers fictifs que se versent à 
eux-mêmes les propriétaires occupants), les salaires versés par les ménages à leurs personnels
domestiques, ainsi que le « mouton de l’Aïd », activité d’abattage et de boucherie réalisée une fois
par an, et d’autre part l’activité des entrepreneurs individuels, c’est-à-dire des entreprises qui n’ont
pas la forme de sociétés ou de quasi-sociétés (entreprises individuelles tenant une comptabilité
complète). Par définition, les entreprises du secteur informel font partie des entreprises individuelles
du secteur des ménages. Mais les entreprises individuelles du secteur des ménages constituent
un ensemble plus large que le secteur informel, incluant par exemple les entreprises individuelles
de 6 salariés et plus qui ne tiennent pas de comptabilité complète. De plus, et de façon inhabituelle,
les  entrepreneurs  individuels  du  secteur  des  ménages  dans  les  comptes  nationaux  tunisiens 
comprennent  également  les  entreprises  de  moins  de  6  salariés  ayant  la  forme  sociétaire,  les 
entreprises individuelles de 6 salariés et plus tenant une comptabilité, ainsi que les institutions sans
but  lucratif  au  service  des  ménages  (ISBL)  qui  normalement  devraient  constituer  un  secteur 
institutionnel propre.
Lors de l’élaboration des comptes pour une année de base (la dernière année de base est 1997),
une matrice des inputs en travail est constituée, qui répartit les inputs en travail (l’emploi) par
branche d’activité et par secteur (formel, informel des micro-entreprises, informel obtenu par solde)
et leur affecte une valeur ajoutée par tête qui permette de vérifier les équilibres ressources-emplois
par produit. 
0
4
D
A
B
-
S
E
R
C
La  part  des  micro-entreprises  dans 
non agricole (que l’on peut assimiler au PIB
l’ensemble des  activités  informelles  a
non  agricole),  les  micro-entreprises  sans
considérablement  diminué  au  cours  de 
bilan comptaient pour 14,3 % en 1997, 9,6
la  décennie  1997-2007,  amorçant  une 
%  en  2002,  8,4  %  en  2007  et  12,2  % 
remontée en 2012. Le tableau 5 ci-dessous
en  2012.  En  revanche,  les  autres  activités
montre 
la  part 
respective  des  divers 
informelles (micro-entreprises non enregistrées
composantes  de 
l’économie 
informelle
dans le répertoire, travailleurs non enregistrés
(micro-entreprises sans comptabilité et autres
des  entreprises 
formelles)  comptaient 
activités informelles) dans la valeur ajoutée
pour 13,9 % du PIB non agricole en 1997,
brute (VAB). Ainsi, en proportion de la VAB
15,6 % en 2002, 11,9 % en 2007 et 11,6 %
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
en  2012.  Au  total,  les  activités  informelles 
plus  que  25,2  % en  2002  et  seulement 
qui  représentaient  28,3  %  du  PIB  non 
20,3 % en 2007, pour remonter à 23,8 % en
agricole  en  1997,  n’en 
représentaient 
2012. 
Tableau 5 : Part des diverses catégories de micro-entreprises
dans la valeur ajoutée brute 
En millions de 
Dinars courants
PIB
Agriculture
Impôts sur
importations
Valeur Ajoutée
Brute non agricole
Administration 
publique
Entreprises 
du répertoire
Dont : Entreprises
publiques et privées
(secteur formel)
Dont : Micro-
entreprises 
(avec comptabilité)
Dont : Micro-entre-
prises (sans comp-
tabilité)
Activités des ménages
« purs » *
Autres entrepreneurs
individuels du secteur
des ménages 
(y c. ISBL)
Autres activités 
informelles
Total informel
(1997, 2002, 2007,
2012)
1997 (base 1983) 2002 (base 1983) 2007 (base 1997) 2012 (base 1997)
%
%
%
%
20,898
2,750
1,344
29,933
3,078
1,541
45.638,1
4.604,9
1.909,9
70.371,0
6.396,7
861,1
16.804
100,0
25.314
100,0
39.123,3
100,0
60.601,1
100,0
2,891
17,2
4,081
16,1
7,347
18,8
11.905,7
19,6
1
4
10,783
64,2
16,168
63,9
22.843,6
58,4
35.511,1
58,6
8,372
49,8
12,961
51,2
18.334,6
46,9
25.822,4
42,6
782
3,1
1.242
3,2
2.305,6
3,8
D
A
B
-
S
E
R
C
2,411
14,3
2,425
9,6
3,267
8,4
7.383,1
12,2
790
4,7
1,107
4,4
3,178
8,1
4.390,5
7,2
1,081
2,8
1.757,4
2,9
2,340
13,9
3,958
15,6
4,674
11,9
7.036,4
11,6
4751
28,3
6383
25,2
7941
20,3
14.419,5
23,8
Source : INS : tableau de synthèse des trois enquêtes sur les micro-entreprises. Et INS (2007, 2010 et 2015)
Note : * les activités des ménages purs correspondent aux loyers imputés, aux salariés domestiques des ménages et au
« mouton de l’Aïd »
Encadré en double trait : secteur institutionnel des ménages dans le Système de Comptabilité Nationale tunisien.
En jaune : activités correspondant à l’emploi dans l’économie informelle
La valeur ajoutée des « autres activités informelles » est calculée par solde (VA non agricole – VA de toutes les autres
composantes) et le « total informel » est la somme des micro-entreprises sans comptabilité et des autres activités 
informelles
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
La tendance à la diminution régulière de
valeur  ajoutée  fait  plus  que  doubler 
la  part  de  l’économie  informelle  depuis
durant la dernière période. Le graphique 2
1997 s’inverse donc entre 2007 et 2012.
ci-après permet de visualiser ces structures
Et  cette  inversion  est  due  aux  micro-
et tendances de la valeur ajoutée brute non
entreprises  sans  comptabilité  dont  la 
agricole.
Graphique 2 : Part des activités informelles dans la valeur ajoutée
brute non agricole (1997-2012)
Total informel
Autres activités informelles
Autres entrepreneurs individuels du 
secteur des ménages (yc. ISBL)
2,9
2,8
Activités des ménages « purs» *
Micro-entreprises (avec compabilité)
Micro-entreprises (sans comptabilité)
Entreprises publiques et privées
(secteur formel)
Administration publique
4,4
4,7
3,8
3,2
3,1
20,3
23,8
255
28,3
11,6
11,9
15,6
11
En % de la valeur Ajoutée
Brute non agricole
12,2
7,2
8,1
8,4
9,6
14,3
42,6
19,6
18,8
16,1
17,2
46,9
51,2
49,8
2012
2017
2002
1997
0
10
20
30
40
50
60
Source : tableau 5 supra
Note : * les activités des ménages purs correspondent aux loyers imputés, aux salariés domestiques des ménages et au
« mouton de l’Aïd »
3.4  La connaissance de l’économie 
informelle  à  partir  des  données  du 
répertoire national des entreprises et
pour  les  années  d’enquêtes  sur  les
micro-entreprises
estimations  et  cadrages  sont  élaborés
lors des années d’enquêtes sur les micro-
entreprises (1997, 2002, 2007, et 2012). Le
tableau 6 et le graphique 3 ci-après reprennent
les données publiées dans les enquêtes de
1997 et 2002 et y ajoutent les estimations
En l’absence de données en provenance
(non  publiées)  effectuées  lors  de  l’analyse
des enquêtes annuelles sur l’emploi25, des
des résultats des enquêtes 2007 et 2012. 
25 Qui ne collectaient pas d’informations sur les critères de définition de l’emploi informel et du secteur informel
jusqu’au 2ème trimestre 2013.
2
4
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-
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Par  rapport  aux  données  du  répertoire,
entreprises sans comptabilité d’une part
les données des quatre années du tableau
et  d’autre  part  d’un  ensemble  d’autres 
6 sont issues des enquêtes par sondage
activités informelles, obtenu par solde et
sur les micro-entreprises et des enquêtes
composé de micro-entreprises non enregistrées
exhaustives sur les entreprises publiques
(travailleurs  ou  travailleuses  indépendants 
et privées avec bilan. En cas de non réponse
à domicile, vendeurs de rue) et de salariés 
pour ces dernières, des extrapolations et des
non  enregistrés  appartenant  à  ces  micro-
interpolations sont effectuées sur la base des
entreprises non enregistrées, aux ménages
résultats  des  années  antérieures  ou  sur  la
(travailleurs  domestiques)  et  surtout  au 
base des résultats des entreprises comparables
secteur formel. Le tableau 6 permet de voir
par branche et classe de taille.
que les micro-entreprises ont toujours constitué
la  majeure  partie  de  l’économie  informelle 
L’emploi dans l’économie informelle est
(53 à 55 %) mais c’est en 2012 que cette
constitué  de  l’emploi  dans  les  micro-
part atteint son maximum (72 %). 
3
4
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Tableau 6 : Grandes composantes de l’emploi en Tunisie,
1997, 2002, 2007, 2012
1997
2002
2007
2012
(En milliers)
Emploi
%
Emploi
%
Emploi
%
Emploi
%
Emploi total
2,03
100,0
2,696
100,0
3,085
100,0
3.234,4
100,0
Agriculture
546
21,8
493
18,3
514
16,7
509,4
15,7
Emploi non 
agricole (1)
Administration
publique (2)
Entreprises du
répertoire (3) Dont :
Entreprises 
publiques
1,957
78,2
2,203
81,7
2,571
83,3
2,725
84,3
370
14,8
429
15,9
514
16,6
556
17,2
1,222
48,8
1,452
53,9
1,619
52,5
1,909
59,0
143
5,7
123
4,6
135
4,4
169
5,2
Sociétés privées
656
26,2
825
30,6
894
29,0
998
30,9
Micro-entreprises
(avec comptabilité)
Micro-entreprises
(sans comptabilité)
(4)
Autres emplois 
informels solde  
(5) = (1) – (2) – (3)
Total informel = 
(4) + (5)
Total emploi 
économie informelle
(en % de l’emploi
non agricole)
71
2,6
83
2,7
76
2,3
423
365
16,9
(21,6)
14,6
(18,7)
433
322
16,1
(19,7)
11,9
(14,6)
507
438
16,4
(19,7)
14,2
(17,0)
666
260
20,6
(24,4)
8,0
(9,5)
788
31,5
755
28,0
945
30,6
926
28,6
40,3
34,3
36,8
33,9
Sources : INS, ibid
Notes : Certaines modifications ont pu être introduites par rapport aux publications des enquêtes de 1997 et 2002, du
fait d’une meilleure connaissance de certaines composantes de l’emploi
En 1997, les micro-entreprises avec comptabilité ont été directement versées dans la catégorie des entreprises avec
comptabilité
Les chiffres entre parenthèses pour les micro-entreprises sans comptabilité et les autres emplois informels sont calculés
sur l’emploi total non agricole
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Graphique 3 : Évolution des structures de l’emploi 1997-2012
en % de l'emploi total (agriculture et emploi non agricole)
et de l'emploi non agricole
84,3 
78,2 
83,3 
1997 
2002 
2007 
2012 
21,8 
15,7 
16,7 
33,2 
26,2 
17,2 
14,8 
16,6 
5,7 
5,2 
4,4 
31,7 
16,9 
20,6 
14,6 
16,4 
8 
14,2 
40,3 
31,5 
28,6 
30,6 
33,9 
36,8 
90 
80 
70 
60 
50 
40 
30 
20 
10 
0 
5
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Source : tableau 6 supra
En  proportion  de  l’emploi  non  agricole,
contra-cyclique). En fait l’évolution constatée
les activités informelles dans leur ensemble
en 2012 résulte d’une part des décisions des
sont passées de 40,3 % en 1997 à 34,3 %
pouvoirs  publics  de  titulariser  un  certain
en 2002 pour remonter à 36,8 % en 2007
nombre  d’agents  précaires  de  la  fonction 
et  retomber  à  33,9%  en  2012. On  note 
publique 
(la  part  des  emplois  dans 
la régression des autres activités informelles 
l’administration publique passe de 16,6 % à
en  2002  alors  que  les  micro-entreprises 
17,2 % de l’emploi total entre 2007 et 2012),
continuent à croître, puis leur augmentation
d’autre  part  du  lancement  du  programme 
en  2007.  Leur  diminution  à  33,9  %  en 
qui  réservait  les  emplois  en  priorité  aux
2012  peut  sembler  surprenante  alors  que 
jeunes  chômeurs  à  la  recherche  de  leur 
les  difficultés  de  la  transition  et  la  forte 
premier  emploi,  poussant  ainsi  les  jeunes 
augmentation du taux de chômage auraient
à  se  déclarer  sans  emploi  plutôt  que  de 
logiquement  dû  se 
traduire  par  une 
se  déclarer  occupés  dans  des  activités 
croissance des activités informelles (dans la 
informelles. On verra plus loin que les années
continuité  de  leur  évolution  habituellement
qui  suivent  2012  se  traduisent  par  une 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
forte  poussée  des  emploi  informels  non 
fois  moindre  en  2012.  En  revanche,  la 
couverts par la sécurité sociale. 
productivité  apparente  du  travail  dans  les 
autres activités informelles qui était 1,6 fois
Au sein de l’économie informelle, ce sont
plus élevée que celle des micro-entreprises
les  autres  emplois  informels  qui  ont 
en 1997, est passée à près de 2,2 fois plus
fortement chuté (passant de 17 % à 9,5 %
en 2002, à près de 2,6 fois plus en 2007, 
entre 2007 et 2012) comme le montre bien
et  à  plus  de  2,4  fois  plus  en  2012,  se 
le  tableau  6.  Or  il  s’agit  du  segment  où 
rapprochant ainsi de la productivité du travail
les femmes sont majoritaires, ainsi que les 
dans  le  secteur  formel,  et  la  dépassant
estimations de 2004 effectuées au tableau 2
même en 2007 et 2012. 
précédent permettent de le savoir. Elles ont
donc  été  les  premières  touchées  par  la 
Cette différence de productivité s’explique
période de transition. 
par  l’hétérogénéité  de  la  catégorie  des 
«  autres  activités  informelles  ».  Etant
6
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Au  contraire,  l’emploi  dans  les  micro-
donné  que  la  catégorie  «  autres  emplois 
entreprises  sans  comptabilité  ont  eux 
informels » ou « autres activités informelles »
fortement augmenté (passant de 19,7 %
est obtenue par solde résiduel, son contenu
à 24,4 % de l’emploi non agricole entre
est  très  hétérogène.  Sur  le  versant  de 
2007 et 2012).  D’ailleurs, la forte augmentation
l’emploi,  le  solde  contient  1)  les  micro-
de la valeur ajoutée imputée à ces activités
entreprises non enregistrées dans le répertoire
(tableau  5  supra)  traduit  la  poussée  sous-
(et qui n’ont donc pu être prises en compte
jacente  de  l’informalité  au  cours  de  cette 
dans l’extrapolation des résultats de l’enquête
période.
sur les micro-entreprises sans comptabilité),
2)  les  emplois  non  déclarés  par  les  micro-
La productivité apparente du travail dans
entreprises  du  répertoire  et  3)  les  emplois
les micro-entreprises du secteur informel
non  déclarés  par  les  entreprises  formelles 
est nettement inférieure à celle des autres
du  répertoire.  Sur  le  versant  comptabilité 
activités informelles. Le tableau 726 montre
nationale  ou  PIB,  le  solde  comprend  les
que les micro-entreprises du secteur informel
mêmes éléments que le solde de l’emploi,
dégagent une productivité du travail moitié
auxquels  il  faut  ajouter  un  solde  résiduel 
moindre que celle du secteur formel en 1997,
correspondant à la composante d’économie
presque 3 fois moindre en 2007 et plus de 2
souterraine  qui  résulte  de  la  confrontation
26 Le rapprochement des deux tableaux 5 et 6 permet de déduire la productivité apparente du travail dans les
diverses catégories d’emploi.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
des  approches  par  la  production,  par  la 
estimées  du  fait  d’une  minoration  de  la 
dépense et par les revenus et des équilibres
rémunération des salariés (composante de la
ressources/emplois par produit.
valeur ajoutée) en vue de minorer les charges
sociales. Dans ce cas, la part des salaires
Un lissage des résultats de cette composante
versés de la main à la main ou transitant par
résiduelle  de 
l’économie  consisterait
des  sociétés  intermédiaires  de  services 
donc en sa redistribution entre i) le secteur
de  main  d’œuvre  vient  augmenter  les
des micro-entreprises sans comptabilité27
consommations  intermédiaires  et  vient  en
et ii) le secteur des entreprises formelles28.
déduction de la valeur ajoutée, minorant ainsi
Ces imputations ne rendraient pas compte
la charge fiscale, mais minorant également
de  l’ensemble  du  solde  identifié  puisque 
de  ce  fait  le  PIB.  On  revient  alors  sur 
la productivité apparente des autres activités 
l’estimation  de  la  «  shadow  economy  » 
informelles  en  est  venue  à  dépasser  la 
de Schneider et al.
productivité  du  secteur  formel.  Dès  lors  le
solde final de la valeur ajoutée correspondrait
En tout état de cause, la forte augmentation
à une estimation de l’économie souterraine,
de la part imputable à l’économie souter-
que  l’on  ne  peut  imputer  à  des  emplois 
raine au cours de la dernière période traduit
précisément 
identifiés  mais  dont  une 
l’essor  du  commerce  transfrontalier  de
partie  devrait  sans  doute  être  ajoutée  au 
contrebande  qui  est  devenu  l’un  des 
secteur  des  entreprises  formelles  dont 
moteurs de l’économie informelle depuis
les performances sont probablement sous-
la révolution.
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27 Estimé à partir du nombre d’indépendants et d’employeurs dans le solde, auxquels serait imputé l’emploi moyen
dans les micro-entreprises et la productivité moyenne correspondante ou légèrement minorée.
28 À partir du solde restant auquel serait imputée une productivité moyenne équivalente à celle des entreprises
formelles ou légèrement minorée.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Tableau 7 : Productivité apparente du travail dans les diverse
catégories d’emploi, 1997, 2002, 2007, 2012
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Une interprétation possible de ces résultats
D’une façon générale, ces fortes disparités
est donc qu’une grande part des emplois
(qui peuvent sembler incohérentes) dans
dans les autres activités informelles est
la  productivité  apparente  des  diverses
constituée par des emplois salariés non
composantes de l’emploi nécessiteraient
déclarés (et non couverts par la sécurité
de procéder à l’actualisation de la matrice
sociale)  dans  les  entreprises  formelles,
des  inputs  en  travail  élaborée  en  1997.
ayant pour conséquence de faire apparaître
Afin d’affiner l’estimation de la productivité
une production sous-estimée dans le secteur
apparente, une nouvelle matrice des inputs
formel. 
en  travail  devrait  être  construite  par  les
comptables nationaux, à un niveau fin de la
La forte diminution de ces autres emplois
nomenclature des activités, afin de répartir de
informels  en  2012  peut  être  interprétée
façon plus logique les emplois connus par la
comme le moyen utilisé par les entreprises
méthode résiduelle entre le secteur formel et
du  secteur  formel  pour  s’adapter  à  la 
le  secteur  informel.  Cette  nouvelle  matrice
nouvelle  situation  de  la  période  post-
devrait également intégrer une technique de
révolution : la diminution du volume de la
transformation  des  emplois  occasionnels,
demande  et  l’incertitude  des  conditions
saisonniers  ou  temporaires  en  équivalents
d’exercice de l’activité auraient été régulées
permanents  en  utilisant  les  résultats  des 
par  le  renoncement  à  une  main  d’œuvre 
enquêtes  emploi  qui  mesurent  le  nombre 
précaire  n’ayant  pas  les  moyens  de  faire 
de journées travaillées dans l’année.
respecter  ses  droits  durant  une  période 
où  les  revendications  salariales  de  la  main
Si  l’utilisation  du  répertoire  en  vue  de
d’œuvre protégée se sont multipliées.
connaître les composantes de l’économie
informelle  semble  aller  de  soi  pour  les 
Par  ailleurs,  les  résultats  du  tableau  7
années d’enquêtes sur les micro-entreprises,
pourraient également être un signe de la
cela semble plus problématique lorsqu’il
sous-déclaration des salaires à la sécurité
s’agit  d’organiser  le  suivi  annuel  des 
sociale en vue d’abaisser le montant des
diverses  composantes  de  l’économie 
charges  sociales. Sur  ce  dernier  point,  il
informelle. L’enquête quinquennale sur les
pourrait  être  intéressant  de  comparer  les 
micro-entreprises est en effet intéressante en
déclarations  de  salaires  (sous  estimées 
ce  qu’elle  permet  une  actualisation  des 
aux  fins  d’alléger  les  charges  sociales) 
données du répertoire, ainsi que de connaître
des  entreprises  du  répertoire  à  la  CNSS 
la proportion des micro-entreprises effecti-
d’une  part,  et  les  déclarations  de  salaires 
vement actives  et  les  effectifs  qu’elles 
(surestimées  aux  fins  de  réduire  la  masse
emploient, au delà de ceux qui sont déclarés
imposable) à la Direction générale des Impôts
(ou en deçà lorsque leurs effectifs diminuent).
d’autre part.
L’utilisation directe du répertoire pour calculer
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
le solde des emplois informels à partir de la
dernier  enregistrement.  C’est  pourquoi  on
comparaison avec l’enquête emploi auprès
peut penser que les statistiques d’immatri-
des  ménages  pose  quant  à  elle  plusieurs
culation  à  la  sécurité  sociale  peuvent  être
problèmes. Tout d’abord le signalement et
plus pertinentes et efficaces à cet effet, dans
l’enregistrement des fermetures d’entreprises
la  mesure  où  elles  sont  actualisées  sur  la
peuvent ne pas être immédiats. Par ailleurs,
base des cotisations trimestrielles (l’absence
les caractéristiques de l’entreprise enregis-
de versement de ces cotisations traduisant
trée peuvent avoir changé par rapport à son
une sortie du répertoire).
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
3.5 Conclusion
que ceux-ci bénéficient bien à ceux qui en
ont réellement besoin : le projet d’évaluation 
Dans  une  période  où 
les  créations 
de 
la  performance  des  programmes 
d’emplois sont devenues plus incertaines
d’assistance  sociale  et 
les  défis  de
et  où  le  taux  de  chômage  a  connu  une
l’informalité, mené par le Centre d’Etudes et
forte  augmentation,  il  n’y  aurait  rien
de recherches Sociales pour le Ministère des 
d’étonnant  à  ce  que  la  proportion  des 
Affaires Sociales, a précisément porté sur les
affiliés à la sécurité sociale ait eu tendance
bénéficiaires de ces régimes non contributifs
à décroître. Le fait qu’en 2012 on n’ait pas
et  leur  situation  socio-économique  réelle
assisté  à  une  forte  croissance  de  l’emploi
(CRES, 2015 et CRES-BAD, 2015).
dans  l’économie  informelle  non  agricole 
mais bien à sa diminution est simplement dû 
Sur le plan statistique, il est sans doute
aux mesures prises par les pouvoirs publics 
temps d’envisager – au delà de l’introduction
(titularisation  d’agents  précaires  dans  le 
des  critères  de  définition  de  l’emploi 
secteur  public  et  programme  Amal)  et  à
informel  et  du  secteur  informel  dans 
l’adaptation des entreprises formelles qui ont
l’enquête trimestrielle sur l’emploi – une
réduit  leurs  effectifs  de  salariés  précaires
véritable enquête sur le secteur informel.
dans un contexte marqué par l’incertitude.
Et parce qu’il dispose d’un répertoire qui a
Sans doute le nombre et la proportion des
régulièrement  été  mis  à  jour,  l’INS  pourrait
bénéficiaires de la protection sociale n’ont-ils
procéder  à  une  enquête  combinée  sur  le
pas  connu  un  reflux  d’une  égale  ampleur, 
secteur  informel,  à  savoir  la  combinaison
car  un  certain  nombre  de  travailleurs  de
d’une enquête ménage dont l’objectif serait
l’économie  informelle  peuvent  continuer  à
de  mesurer  les  activités  qui  s’exercent  à 
bénéficier  d’une  protection  sociale  au  titre
domicile  ou  de  façon  itinérante  (l’enquête 
d’ayants  droit  de  personnes  régulièrement
trimestrielle  sur  l’emploi  peut  parfaitement
affiliées. C’est par la suite que les statistiques
s’adjoindre  un  module  spécifique  à  cet 
trimestrielles  de 
la  CNSS  vont 
laisser 
effet),  et  d’une  enquête  d’établissements
apparaître  une  baisse  très  sensible  du 
dont  l’échantillon  ne  serait  plus  tiré  sur 
nombre  de  travailleurs  salariés  et  non 
liste (car on sait que celle-ci est incomplète),
salariés,  agricoles  et  non  agricoles  qui 
mais  sur  la  base  d’un  échantillon  aréolaire
payent 
régulièrement 
leurs  cotisations. 
avec  tirage  des  aires  de  dénombrement
D’où l’importance accrue d’une vérification
selon  une  probabilité  proportionnelle  au 
du ciblage des régimes non contributifs afin
nombre d’établissements connus d’après le
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
répertoire. Pour un pays comme la Tunisie 
du tissu industriel, le sondage aréolaire des
où  les  établissements  ont  tendance  à  se
établissements semble en effet plus approprié
concentrer  sur  des  aires  géographiques 
que  leur  appréhension  par  un  sondage 
déterminées  et  où  les  micro  et  petites 
aréolaire  des  ménages  et  l’enquête  mixte 
entreprises constituent une part importante
traditionnelle ménages/établissements.
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L’emploi  informel  en  Tunisie  sur  la  période 
2005-2015
Nidhal Ben Cheikh
Directeur de recherche au CRES
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
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4.
L’emploi informel en Tunisie sur la période 
2005-2015 
Nidhal Ben Cheikh
Directeur de recherche au CRES
4.1 Introduction
travailleurs assujettis à s’affilier aux régimes
gérés par la CNSS. 
La  Tunisie  s’est  engagée  depuis  long-
temps à étendre les régimes assurantiels
Il importe de rappeler que les caisses de
de  sécurité  sociale  vers  toutes 
les 
la  sécurité  sociale  en  Tunisie  font  face 
catégories travaillant au sein de l’économie
depuis plus d’une décennie à des difficultés
informelle. Cet engagement qui s’exprime
financières  grandissantes  dues  à  un 
au  travers  des  avancées  remarquables  en
décrochage  entre  les  ressources  et  les
matière  de  couverture  légale,  traduit  de  la
emplois.  Or  les  ressources  des  régimes 
même manière un attachement à la promotion
assurantiels, composées essentiellement de
du  travail  décent  alors  que  de  nouvelles
cotisations sociales assises sur les salaires,
formes d’emplois atypiques voire précaires
sont générées dans leur majeure partie par
commencent à se développer sous l’effet de
l’économie formelle. Ceci revient à dire qu’un
la restructuration des secteurs productifs et
développement  excessif  de 
l’économie 
de la concurrence internationale. 
informelle pourrait se traduire par l’accentuation
Toutefois, l’intérêt constant des autorités 
formelle  qui  supporteront  toute  la  charge
publiques en Tunisie pour l’extension de la
d’imposition sociale et fiscale. 
des pressions sur les travailleurs de l’économie
couverture sociale à l’économie informelle
est  également  motivé  par  la  nécessité
Évidemment, l’élargissement de l’économie
d’élargir les frontières du marché de travail 
informelle  attiserait  les  contraintes  de 
formel. En effet, en plus de la protection des
financement  de  la  sécurité  sociale  en 
travailleurs  contre  les  aléas,  les  autoités 
l’absence d’orientations visant l’élargissement
souhaiteraient aussi augmenter le nombre de
de son assiette. Elle compromettrait aussi
cotisants aux caisses de sécurité sociale. Au
l’efficacité  des  efforts  de  redressement
regard de l’existence de régimes légaux de
des équilibres financiers des régimes assu-
sécurité  sociale  pour  la  quasi-totalité  des 
rantiels  actuels.  De  même,  la  capacité  du
catégories  socio-professionnelles,  l’un  des
gouvernement à maintenir le même niveau
rares  leviers  à  actionner  pour  ralentir  la 
de  bénéfices  des  régimes  non-contributifs
baisse du rapport démographique, consiste
d’assistance sociale serait progressivement
à  promouvoir  la  formalisation  et  inciter  les 
diminuée.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Ainsi, la promotion de la formalisation des
et à l’élaboration d’un cadre conceptuel de
travailleurs informels permettrait d’alléger
l’emploi  au  sein  de  l’économie  informelle 
le coût moyen de la sécurité sociale pour
et  permettant  une  comparabilité  entre  les 
un  travailleur  formel.  Elle  contribuerait 
différentes  mesures  mises  en  œuvre  au 
également d’une manière significative à une
niveau  national  (pour  plus  de  détails,  voir 
meilleure soutenabilité financière des régimes
annexe 1). 
assurantiels  de  sécurité  sociale  et  à  une 
meilleure  tenue  de  la  compétitivité  des 
entreprises tunisienne face à la concurrence
Ainsi les indicateurs calculés dans cette section
internationale.
diffèrent  de  ceux  calculés  dans  la  section 
précédente  en  ce  sens  qu’ils  ne  portent  que 
Pour  ces  différentes  raisons,  l’analyse 
sur l’emploi informel et non sur l’ensemble de 
de 
l’évolution  de 
l’emploi 
informel 
l’économie informelle (en particulier le secteur
devrait permettre d’apporter aux autorités 
informel en tant que tel n’est pas inclus dans
publiques  des  éclairages  cruciaux  sur 
ces estimations, si ce n’est au travers des seuls
son étendue et ses caractéristiques. Cette
emplois informels qu’il génère).
étude permettrait aussi d’identifier les principaux
déterminants des comportements informels
auprès des travailleurs non couverts par la
Dans  une  première  analyse, 
il  sera 
sécurité sociale. Ces analyses devront guider
procédé à l’estimation de l’emploi informel
et alimenter les réflexions menées actuellement
dans  le  secteur  non  agricole,  comme 
en rapport avec le redéploiement de la sécurité
préconisé par toutes les références inter-
sociale et l’instauration à terme d’un socle de
nationales, étant donné qu’on ne dispose
protection sociale.
4.2  Approche  méthodologique 
d’estimation de l’emploi informel
pas  en  général  des  mêmes  critères  de
mesure pour le secteur agricole. Ensuite,
une définition extensive de l’emploi informel
sera adoptée en incluant l’emploi non déclaré
dans  le  secteur  agricole.  Ce  qui  revient  à 
La  méthodologie  adoptée  dans  cette 
admettre que toutes les populations éprouvent
section  pour  l’estimation  de  l’emploi 
nécessairement des besoins pour une sécurité
informel s’inspire des directives adoptées
sociale, et surtout que certaines catégories
par  la  17ème Conférence  Internationale 
sociales  se  trouvent  plus  exposées  aux
des  Statisticiens  du  Travail  en  2003 se 
risques de pauvreté et de vulnérabilité que
rapportant à la définition de l’emploi informel
d’autres.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
L’emploi  informel  selon  le  statut  dans
n’entraîne pas ipso facto la remise en cause
l’emploi  est  estimé  en  soustrayant  de
du droit aux prestations de santé tant que
l’emploi réel observé29 les effectifs d’assurés
l’assuré continue à verser ses contributions
sociaux  déterminés  à  partir  des  bases 
au moins un trimestre par année, mais cela
de données individuelles des caisses de 
serait susceptible d’hypothéquer les chances
sécurité  sociale.  Dans  le  cadre  de  cette 
d’ouvrir  droit  à  une  pension  décente  pour
recherche,  l’effectif  d’assurés  sociaux  est 
l’affilié. 
calculé en considérant les travailleurs comme
étant effectivement déclarés uniquement s’ils
Les statistiques de l’emploi total, déclaré
ont  versé  leurs  cotisations  à  la  CNSS  au
et informel seront différenciées selon le
moins une fois au cours des quatre trimestres
statut dans l’emploi, travail salarié et non
de l’année. Il y a lieu de préciser qu’une faible
salarié, comme indiqué dans le tableau 8
régularité de cotisation au cours d’une année
ci-dessous :
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Tableau 8 :  Indicateurs de l’emploi informel
Emploi total
Emploi total dans le
secteur non agricole
Emploi total dans le
secteur privé
Emploi salarié total
dans le secteur privé
Emploi non salarié
total dans le secteur
privé
Emploi déclaré
Emploi informel
—
—
—
—
Emploi déclaré dans le
secteur non agricole
Emploi déclaré dans le
secteur privé
Emploi salarié déclaré
dans le secteur privé
Emploi non salarié 
déclaré dans le secteur
privé
=
=
=
=
Emploi informel dans le
secteur non agricole
Emploi informel dans le
secteur privé
Emploi salarié informel
dans le secteur privé
Emploi non salarié 
informel dans le secteur
privé
4.3   Dynamique de l’emploi informel
au cours de la période 2005-2015
avec  le  fonctionnement  du  marché  du 
travail. Alors que la deuxième se rapporte
aux  nouvelles  affiliations  aux  caisses  de 
L’évolution  de  l’emploi  informel  est  la 
sécurité sociale et notamment aux compor-
résultante de deux dynamiques conco-
tements  adoptés  par  les  affiliés  dans  le
mitantes : la première concerne l’évolution
paiement  des  cotisations  aux  caisses  de
de la population active occupée en relation
sécurité sociale. 
29 L’emploi réel observé dans les enquêtes nationales sur la population et l’emploi de l’INS.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
L’analyse de l’évolution de l’emploi informel
production nationale suite aux mouvements
permettra d’optimiser la mobilisation des
sociaux qui ont précipité la chute de l’ancien
cotisations des populations couvertes et
régime. 
non  encore  couvertes  par  le  régime  de
sécurité sociale. En effet, l’un des résultats
Entre  2005  et  2013  l’emploi  féminin  qui 
attendus de l’analyse de l’évolution de l’emploi
représente en moyenne 25 % de l’emploi
informel  au  sein  du  secteur  privé  est  de 
total  non  agricole  a  enregistré  une 
présenter  des  recommandations  pratiques 
croissance modérée de l’ordre de 1,9 %
à l’adresse de la CNSS en vue de garantir 
en  moyenne  par  an. L’emploi  salarié 
une couverture sociale à toute la population 
total  au  sein  du  secteur  non  agricole  qui 
active, tout en ouvrant de nouvelles perspectives
représente  en  moyenne  78  %  de  l’emploi
d’optimisation de la collecte des ressources
total a évolué à un rythme légèrement moins
de cotisations.
accéléré que l’emploi des non-salariés, soit
respectivement des taux de croissance de
Pour des raisons de comparabilité inter-
l’ordre de 1,9 % et de 2 % en moyenne par
nationale et en vue d’adopter les standards
an sur la période 2005-2013. 
internationaux en matière d’estimation de
l’emploi  informel  développés  par  l’OIT,
l’accent  sera  mis  dans  cette  section  sur 
l’emploi informel total ainsi que sur l’emploi
informel au sein de l’économie non agricole. 
4.3.1  L’emploi total au sein de l’économie
non agricole sur la période 2005-2015 
4.3.2  L’emploi  déclaré  au  sein  de 
l’économie  non  agricole  sur  la  période
2005-2015
Au  cours  de  la  période  2005-2015,  le
nombre total d’affiliés à la CNSS qui ont
versé  leurs  cotisations  au  moins  une 
fois  par  an  a  enregistré  une  croissance 
Selon les enquêtes nationales sur l’emploi
annuelle de 1.6%. En Tunisie, la couverture
au cours de la période 2005-2015, l’emploi
par les régimes assurantiels dans le secteur
total au sein de l’économie non agricole a
privé est assurée par les différents régimes
connu une croissance annuelle moyenne
créés  et  gérés  par  la  CNSS.  En  2015,  le
de  l’ordre  de  1,9  %. Toutefois,  cette 
nombre  total  d’affiliés  à  la  CNSS  qui  ont
croissance  n’a  pas  été  uniforme  sur  la 
versé leurs cotisations au moins une fois par
période étudiée. En effet, l’année 2011 a été
an, a atteint 1.558.360 contre 1.335.400 en
marquée par une chute des effectifs absolus
2005, ce qui correspond à une croissance
de l’emploi total en raison de la baisse de la
moyenne de l’ordre de 1.6 %. 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Tableau 9 : Évolution de l’emploi total au sein de l’économie non
agricole (2005-2013)
(en milliers)
Emploi total au sein de
l'économie non agricole
(15 ans et plus)
2005
2010
2011
2012
2015
Taux de
croissance
2397,4
2712,9
2623,8
2716,9
2893,6
1,9 %
Masculin 
1792,1
2039,6
1958,5
2025,9
2163,0
605,3
673,3
665,3
691,0
730,5
1874,4
2106,5
2075,4
2135,2
2257,6
1,9 %
Féminin
Emploi salarié total au
sein de l'économie non
agricole
Masculin 
1,9 %
1,9 %
1,8 %
2,1 %
Féminin
510,9
575,1
579,8
596,5
630,7
1363,5
1531,4
1495,6
1538,7
1626,9
Emploi non-salarié total
au  sein  de  l'économie
non agricole
523,0
606,4
548,4
581,7
636,0
2,0 %
Masculin 
8
5
Féminin
428,6
94,4
508,2
98,2
462,9
85,5
487,2
94,5
536,2
99,8
2,3 %
0,6 %
Source : Calculs de l’auteur sur la base des résultats des enquêtes nationales sur l’emploi de l’INS
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Cette  croissance  est  tirée  en  majeure 
s’est  établie  aux  alentours  de  2,3  %  en
partie  de  celle  du  régime  des  salariés
moyenne  par  an  au  cours  de  la  période
non  agricoles  (RSNA)  et  plus  particu-
étudiée alors que celle des affiliés de sexe
lièrement  des  affiliés  de  sexe  féminin. 
masculin  a  été  de  moindre  vigueur,  soit 
La croissance des affiliés de sexe féminin
1,6 % par an. 
Tableau 10 : Croissance moyenne des effectifs des affiliés de la
CNSS par régime
Régime des salariés non agricoles (RSNA)
Régime des indépendants non agricoles (RINA)
Régime des indépendants agricoles (RIA)
Régime des salariés agricoles (RSA)
Régime des salariés agricoles amélioré (RSAA)
Régime des travailleurs à faibles revenus (RTFR)
Total
Croissance annuelle sur la période
2005-2015
Masculin
Féminin
1,6 %
0,6 %
1,4 %
-2,1 %
-1,2 %
2,8 %
1,4 %
1,6 %
-1,0%
1,2 %
-5,0 %
-0,5 %
3,8 %
2,0 %
Total
1,8 %
0,3 %
1,4 %
-2,5 %
-1,0 %
3,0 %
1,6 %
Source : Calculs personnels de l’auteur sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
En  2015,  le  régime  des  salariés  non 
en  ressources  financières  provenant  des 
agricoles a représenté 72 % de l’effectif
cotisations perçues. 
total des affiliés à la CNSS contre 14,2 %
pour  le  régime  des  indépendants  non 
La  comparaison  de  la  structure  des 
agricoles  (RINA),  4  %  pour  le    régime  des 
affiliations  entre  2005  et  2015  révèle 
indépendants  agricoles  (RIA),  2,3  %  pour 
des  mouvements  de  migration  d’affiliés
le    régime  des  salariés  agricoles  amélioré
vers le RTFR en provenance du RINA et
(RSAA) et 7 % pour le régime des travailleurs
du RIA. Telle qu’illustrée dans le graphique 
à faible revenus (RTFR). De l’analyse de la
ci-dessous,  cette  dynamique  s’explique 
structure des affiliés de la CNSS, plusieurs
par  l’attrait  qu’exerce  ce  nouveau  régime
enseignements se dégagent dont l’importance
considéré comme étant exceptionnellement
que  recèle  le  régime  des  salariés  non 
généreux en termes de prestations offertes
agricoles, principal pourvoyeur de la CNSS
par rapport aux contributions. 
Graphique 4 : Répartition des affiliés à la CNSS par régime
entre 2005 et 2015
80,0 %
70,0 %
60,0 %
50,0 %
40,0 %
30,0 %
20,0 %
10,0 %
0,0 %
70,1 %
72,0 %
16,1 %
4,0 %
0,8 %
2,9 %
6,1 %
14,2 %
4,0 %
0,5 %
2,3 %
7,0 %
2005
2015
RSNA
RINA
RIA
RSA
RSAA
RTFR
Source : Calculs de l’auteur sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES
L’emploi  déclaré  au  sein  de  l’économie
2005-2015 au même rythme que l’emploi
non  agricole  a  évolué  sur  la  période 
total non agricole, soit 1,9 % enmoyenne
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
par  an30.  Toutefois,  les  évolutions  des 
dans le secteur non agricole a évolué à un
composantes  de  l’emploi  déclaré  non 
rythme  manifestement  lent  soit  1,1  %  en
agricole, en l’occurrence l’emploi salarié et
moyenne  par  an  contre  2  %  pour  l’emploi
non salarié, ont été dissemblables. Alors que
non-salarié total dans l’économie non agricole. 
le rythme d’évolution des salariés déclarés 
au sein de l’économie non agricole a dépassé 
Cette tendance pourrait être indicatrice de
légèrement  celui  de  l’emploi  salarié  non 
l’amplification de l’informalité au sein de la
agricole  total,  soit  respectivement  2,1  %
catégorie socio-professionnelle des  «  non-
contre  1,9  %,  l’emploi  non-salarié  déclaré 
salariés dans l’économie non-agricole ».
0
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Tableau 11 : Évolution de l’emploi déclaré (public et privé) au sein de
l’économie non agricole (2005-2015)
2005
2010
2011
2012
2015
Croissance
moyenne
2005-2015
Total 
Masculin 
Féminin
Total 
Masculin 
Féminin
Total 
Masculin 
Féminin
Emploi déclaré dans le secteur non agricole
1692,5
2049,4
2074,3
2092,7
2045,2
1111,5
1314,7
1325,8
1343,1
1323,2
581,0
734,6
748,4
749,6
722,0
Emploi déclaré dans le secteur non agricole
1475,8
1790,2
1817,6
1839,2
1820,6
934,8
1106,2
1117,9
1136,9
1135,1
541,0
684,0
699,7
702,3
685,5
Emploi non-salarié déclaré total dans le secteur non agricole
340,3
472,2
465,4
461,6
380,3
176,7
208,5
208,0
206,2
188,1
1,9 %
1,8 %
2,2 %
2,1 %
2,0 %
2,4 %
1,1 %
0,6 %
40,0
50,7
48,7
47,3
36,5
-0,9 %
Source : Calculs personnels de l’auteur (Nidhal Ben Cheikh) sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES
30  La prise en considération des affiliés actifs dans le secteur public géré en majeure partie par la CNRPS permet
de disposer d’estimations sur l’emploi déclaré dans l’économie non agricole. Une partie des affiliés travaillant au
sein d’entreprises publiques sont gérés par la CNSS. Leur effectif serait estimé en 2015 aux alentours de 52000
salariés.
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis de la  transition vers l’économie formelle
4.3.3   Dynamique de l’emploi informel
sur la période 2005-2015
chocs prendant les périodes de ralentissement
et de repli de l’activité économique.
L’emploi informel au sein de l’économie 
L’emploi informel est un phénomène qui,
représente 32,2 % de la population active 
en Tunisie, se concentre particulièrement
occupée en 2015, soit 1.092.000 travailleurs
au sein des populations jeunes occupées
informels. Il convient d’indiquer que le taux
sur le marché du travail : 60 % des hommes
d’emploi a suivi une tendance baissière au
et 83 % des femmes occupant un emploi
cours  de  la  période  2005-2011  avant  de
informel en 2014 sont âgés de moins de
s’inscrire de nouveau nettement à la hausse
40 ans31. Ce constat est d’une importance
sur la période 2012-2015. Le taux d’emploi
fondamentale dans l’esquisse des politiques
informel qui culminait à niveau de 34 % en
de 
lutte  contre  toutes 
les 
formes  de 
2005  est  passé  à  28  %  en  2010  et  puis 
vulnérabilités  dans  la  mesure  où  des  pans
32 % en 2015. Ce revirement de tendance
entiers des populations jeunes occupées se
confirme les caractéristiques contracycliques
trouvent davantage exposées aux aléas de 
de l’emploi informel. En effet, l’emploi informel
la conjoncture économique comparés à leurs
est  reputé  pour  son  rôle  d’amortisseur  de
aînés sur le marché du travail. 
Graphique 5 : Fréquences cumulées croissantes de l’emploi
informel selon le genre et la structure par âge en 2014
100,0 % 
90,0 % 
80,0 % 
70,0 % 
60,0 % 
50,0 % 
40,0 % 
30,0 % 
20,0 % 
10,0 % 
0,0 % 
 19-15
 ans
 24-20
 ans
 29-25
 ans
 34-30
 ans
 39-35
 ans
 44-40
 ans
 49-45
 ans
 54-50
 ans
 59-55
 ans
 64-60
 ans
 69-65
 ans
 74-70
 ans
 Hommes
 Femmes
Source : Calculs de l’auteur (Nidhal Ben Cheikh) sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES et le
recensement général de la population (INS – 2014)
31 Voir dans le même sens : BIT (2015), La jeunesse tunisienne et l’économie informelle.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
L’analyse des taux d’informalité selon la
effet, les taux d’informalité se situent à des
structure par âge de la population révèle
niveaux  inférieurs  à  la  moyenne  nationale
que  le  phénomène  d’informalité  serait
pour les tranches d’âges se situant entre 35 et
manifestement  exacerbé  auprès  des 
59 ans avant de reprendre, tout naturellement,
populations jeunes qui viennent d’intégrer
leur  hausse  pour  les  populations  âgées.
le marché de travail. Les taux culminent à
Cette  baisse  des  taux  d’informalité  qui  se
des niveaux élevés pour les tranches d’âges
situe  à  moins  de  25  ans  de  l’âge  légal  de 
15-19 et 20-24, soient respectivement 84 %
départ à la retraite pourrait s’expliquer par un
et  42  %.  Ce  qui  pourrait  indiquer  que  les 
effort de rattrapage fourni par les travailleurs
populations  jeunes  sont  plus  enclines  à 
salariés et non salariés à dessein de maximiser
accepter des emplois précaires, peu décents
les années de cotisation effective en perspective
et qui n’offrent pas de sécurité sociale. En
d’une pension de retraite décente. 
Graphique 6 : Structure par âge du taux d’emploi informel
en 2014
120 % 
100 % 
80 % 
60 % 
40 % 
20 % 
0 % 
 15-19
 ans
 20-24
 ans
 25-29
 ans
 30-34
 ans
 35-39
 ans
 40-44
 ans
 45-49
 ans
 50-54
 ans
 55-59
 ans
 60-64
 ans
 65-69
 ans
 ans et 70
 plus
 Taux d'emploi informel
Les taux d’informalité sont particulièrement
Ce  constat  est  valable  pour  toutes  les
élevés auprès des hommes, soit 33 % contre
tranches d’âges, ce qu’illustre clairement le
seulement 15 % pour les femmes en 201432.
graphique 7. 
32 Ces résultats concernent uniquement l’année 2014 et se basent sur des recoupements entre les données sur
l’emploi déclaré disponible au niveau du CRES et les résultats du recensement général de la population et de l’habitat
pour l’année 2014. Il importe de souligner que certaines différences existent au niveau de l’emploi féminin entre les
données annuelles sur l’emploi qu’on a puisées des enquêtes trimestrielles sur l’emploi réalisées par l’INS et les
données du dernier recensement.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Graphique 7 : La pyramide d’âge de l’emploi informel
en Tunisie (2014)
100 
80 
60 
40 
20 
0 
20 
40 
60 
80 
100 
70-74 ans 
65-69 ans 
60-64 ans 
55-59 ans 
50-54 ans 
45-49 ans 
40-44 ans 
35-39 ans 
30-34 ans 
25-29 ans 
20-24 ans 
15-19 ans 
Hommes  
Femmes 
Source : Calculs de l’auteur (Nidhal Ben Cheikh) sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES et le 
recensement général de la population (INS – 2014)
Les travailleurs non-salariés ont représenté
se recoupe avec les faits stylisés à propos 
57 % de l’emploi informal total alors que
de  l’économie  informelle  pour  les  pays  en 
leur part dans la population active occupée
développement qui démontrent que l’emploi
s’est  située  aux  alentours  de  22  %  en
informel  serait  particluièrement  associé  au
2015. Effectivement, les niveaux d’informalité 
travail indépendant. Ce qui revient à dire que
touchant les travailleurs non-salariés distancient
les travailleurs non salariés en Tunisie sont
de  loin  ceux  estimés  pour  les  travailleurs 
particulièrement  moins  résilients  que  les 
salariés.  En  2015,  le  taux  d’informalité 
travailleurs  salariés,  et  seraient  de  ce  fait 
pour les non salariés a atteint 61 % contre 
plus  exposés  aux  aléas  de  la  conjoncture
seulement 21 % pour les salariés. Ce constat
économique.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Tableau 12 : Évolution de l’emploi informel au sein de l’économie
(2005-2015)
Emploi informel total au
sein de l'économie
Emploi informel
salarié total 
Emploi informel
non-salarié total 
Nombre
en %
Nombre
en %
Nombre
en %
1.001.355
34 %
434,000
989,655
33 %
419,213
954,801
31 %
446,065
931,673
30 %
416,301
895,869
901,900
28 %
28 %
378,975
341,669
773,903
24 %
298,354
22 %
20 %
21 %
19 %
17 %
15 %
13 %
567,755
63 %
570,042
60 %
508,736
54 %
515,372
53 %
516,894
560,231
52 %
54 %
475,549
51 %
2005 
2006 
2007
2008
2009
2010 
2011
4
6
2012
844,477
26 %
344,290
15 %
500,187
52 %
2013
2014
961,792
29 %
423,862
18 %
537,930
54 %
990,269
29 %
404,979
17 %
585,590
56 %
2015**
1.092.640
32 %
507,451
21 %
586,289
61 %
Source : Calculs de l’auteur (Nidhal ben Cheikh) sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES et les 
enquêtes emploi de l’INS    * * résultats provisoires
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Toutefois, le nombre de travailleurs informels
rapportant à la suppression de la sous-traitance
a nettement baissé jusqu’en 2011 avant
dans le secteur public, expliquerait aussi cette
de se situer à la hausse pendant la période
baisse.
transitoire 2012-2015. La baisse remarquable,
mais inattendue de l’emploi informel observée
Plusieurs décisions d’ordre social et politique
en  2011,  s’expliquerait  manifestement  par
ont contribué à expliquer cette tendance.
l’augmentation sans précédent du nombre
Des  décisions  d’ordre  social  prises  aux 
des chômeurs au lendemain de la révolution.
lendemains de la révolution sous la pression des
La titularisation de plus de 30.000 travailleurs
masses, et notamment la régularisation de la
dans la fonction publique et les entreprises
situation des travailleurs des chantiers régionaux
publiques  suite  à  l’accord  conclu  en  2011
dont  le  nombre  a  connu  une  augmentation
entre  le  gouvernement  tunisien et l’UGTT se
sans précédent, ont été aussi déterminantes
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
dans  l’explication  de  la  baisse  notable  de 
24 % à 32 % pour les travailleurs salariés. 
l’emploi informel en 2011. Cette embellie a été
très courte dans la mesure où une tendance à
Le tableau 13 infra affiche des résultats
la hausse de l’emploi informel s’est réamorcée
problématiques  pour  l’emploi  informel 
en  2012  et  persiste  toujours  en  2015.  Ce 
féminin.  Pendant  la  période  2005-2015, 
retournement de tendance est plus prononcé
les effectifs d’emploi chez les femmes (issus 
pour le cas des travailleurs non-salariés qui ont
de  la  comparaison  entre  les  données  de 
vu leur taux d’informalité s’envoler de 51 % en
l’enquête emploi et les effectifs immatriculés
2011 à 61 % en 2015, contre respectivement
à la CNSS) sont négatifs.
Tableau 13 : Évolution de l’emploi informel selon le genre
(2005-2015)
Emploi informel
Salarié
(en milliers)
M
468,1
459,0
474,8
463,3
452,7
F
-34,1
-39,8
-28,8
-47,0
-73,8
Emploi informel
non-salarié
(en milliers)
M
F
419,7
148,1
415,3
154,8
379,9
128,9
411,0
104,4
404,0
112,9
2005 
2006 
2007
2008
2009
2010 
456,5
-114,8
432,1
128,1
2011
2012
2013
2014
420,3
-121,9
369,5
106,1
450,4
-106,1
394,1
106,1
504,5
-80,6
429,3
108,6
500,9
-95,9
470,8
114,8
2015**
555,4
-47,9
463,9
122,4
Taux d'emploi
informel 
salarié
Taux d'emploi
informel 
salarié
M
32 %
31 %
31 %
30 %
28 %
28 %
26 %
27 %
29 %
29 %
32 %
F
-6 %
-7 %
-5 %
-8 % 
-12 %
-19 %
-20 %
-17 %
-12 %
-15 %
-7 %
M
60 %
57 %
52 %
53 %
51 %
53 %
49 %
51 %
54 %
56 %
59 %
F
71 %
69 %
62 %
56 %
56 %
59 %
55 %
56 %
57 %
59 %
66 %
Source : Calculs de l’auteur (Nidhal ben Cheikh) sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES et les 
enquêtes emploi de l’INS    * * résultats provisoires
5
6
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Ces  résultats  absolument 
inattendus
effectifs  des  affiliations  féminines  dans  les
pourraient s’expliquer soit : (i) par la sous-
bases de données individuelles de la CNSS.
estimation de l’emploi observé des femmes
Or les bases de données des déclarations 
au sein des enquêtes sur l’emploi menées
de  la  CNSS  dont  on  s’est  servi  pour  ces 
par  l’INS,  ou    (ii)  par  la  surestimation  des 
mesures  sont  exhaustives  et  très  précises 
P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
au  niveau  des  informations  individuelles.
d’une déduction logique à partir d’informations
D’ailleurs, ce problème concerne seulement
disponibles  aussi  bien  au  niveau  de  l’INS
l’emploi  salarié  féminin  dont  les  effectifs 
qu’au niveau du système d’information de la
déclarés  au  principal  régime  de  la  CNSS
sécurité sociale géré par le CRES. 
(RSNA)  en  plus  des  régimes  des  salariés
agricoles ont dépassé de 15 % l’effectif total
Le graphique ci-après  illustre clairement  la
des salariés de sexe féminin tiré de l’enquête
dynamique  d’évolution  du  taux  d’emploi 
sur l’emploi de 2014. A ce niveau d’analyse,
informel au sein de l’économie non agricole
on en conclut que les enquêtes sur l’emploi
qui s’est établi à 29 % en 2015 contre 24 %
menées par l’INS depuis 2005 sur une base
en 2010 et 29 % en 2005. Le taux d’informalité
annuelle, puis trimestrielle ont eu tendance à
pour  les  non-salariés  affiche  un  niveau 
sous-estimer l’emploi salarié féminin. 
particulièrement  élevé  en  2015,  soit  65  %
contre seulement 19 % pour les salariés non
Il  ne  s’agit  pas  ici  d’assertion,  mais  bien
agricoles.
Graphique 8 : Taux d’emploi informel au sein de l’économie
non agricole (2005-2015)
70 % 
60 % 
50 % 
40 % 
30 % 
20 % 
10 % 
0 % 
Emploi salarié informel total 
dans le secteur non agricole  
Emploi non-salarié informel total
dans le secteur non agricole  
Emploi informel dans le secteur
non agricole  
2005  2006  2007  2008  2009  2010  2011  2012  2013  2014  2015 
21%  20%  20%  18%  16%  15%  12%  14%  17%  16%  19% 
59%  56%  54%  56%  56%  57%  53%  56%  60%  63%  65% 
29%  28%  27%  26%  25%  24%  21%  23%  26%  27%  29% 
Source : Calculs de l’auteur sur la base des statistiques produites par le DWH du CRES et les enquêtes de l’INS
6
6
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
L’emploi informel au sein du secteur
privé 
Toutefois et sur toute la période étudiée,
la baisse de l’emploi informel chez les salariés
au sein du secteur privé a été de moindre
Depuis plusieurs années, la CNSS fait face
envergure que celle observée auprès des
à  un  creusement  accéléré  de  son  déficit 
non  salariés. Le  tableau  14  ci-dessous 
financier outre l’épuisement inquiétant de
démontre que le faible recul de l’emploi informel
ses réserves. De ce fait, le débat sur l’avenir
salarié (33,3 % en 2015 contre 34,2 % en 2005)
des caisses de retraite s’est intensifié au cours
s’explique  fondamentalement  par  l’evolée 
des deux dernières années. Néanmoins, les
du taux d’emploi informel des salariés dans le
questions débattues et les pistes de réformes
secteur agricole qui s’est établi aux alentours
proposées sont restées focalisées uniquement
de 74 % en 2015 contre 64 % en 2005. 
sur le côté des dépenses et notamment les 
aspects  liés  aux  paramètres  de  liquidation
Cette prolifération de l’informalité auprès
des retraites. Or, des gisements substantiels de
des travailleurs salariés dans le secteur
ressources pourraient être explorés puis valorisés
agricole est inattendue voire très problé-
en mettant en œuvre des actions d’optimisation
matique. Les  non  salariés  agricoles  qui 
de  la  collecte  des  cotisations  de  la  CNSS 
ont  toujours  constitué  le  noyau  dur  de 
auprès des travailleurs, qui soient adossées à
l’emploi  informel  dans  le  secteur  agricole 
une stratégie d’extension de la sécurité sociale
ont  paradoxalment  connu  un  engouement
à l’économie informelle. C’est dans ce cadre
sans  précédent  pour  la  couverture  sociale
d’analyse  que  les  estimations  de  l’emploi 
dans le cadre des régimes RIA et RTFR. Il en
informel seront focalisées dans cette section
résulta une baisse signficative de leur taux
sur le secteur privé agricole et non agricole.
d’informalité  qui  est  passé  de  67,9  %  en
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2005 à 52,9 % en 2015. Cette performance
Globalement,  l’emploi  informel  dans  le 
pourrait s’expliquer en partie par la création
secteur privé a légèrement reculé passant
du Régime des travailleurs à faibles revenus
de  45,3  %  en  2005  à  43,3  %  en  2015. 
(RTFR) en 2002, qui a attiré les indépendants
Toutefois, le mouvement de baisse n’a pas été
agricoles au regard de sa générosité. 
continu dans le sens où il a été entrecoupé
d’une  période  de  hausse  franche  des  taux
Toutefois,  le  interrogations  demeurent 
d’informalité à partir de 2012. En effet, sur la
entières  sur  les  raisons  profondes (cadre 
période 2012-2015, les taux d’emploi informel
règlementaire, difficultés économiques liées
sont passés de 35,4 % à 38,9 % en 2014 puis
à  l’aridité  endémique  du  secteur  agricole, 
43,3 % en 2015. (Pour plus de détails sur les
instabilité dans le travail, etc…) sous-jacentes
statistiques se rapportant à l’informalité dans
à  la  reprise  de  l’informalité  auprès  des 
le secteur privé, il faut se référer à l’annexe 3).
travailleurs salariés agricoles.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Tableau 14 : Évolution de l’emploi informel au sein de l’économie
(2005-2015)
Emploi informel dans le 
secteur privé non agricole
Salariés informels dans le 
secteur privé non agricole
Non-salariés informels 
dans le secteur privé 
non agricole
Emploi informel dans le
secteur privé agricole
Salariés informels dans le
secteur agricole
Non-salariés informels
dans le secteur agricole
Emploi informel total dans
le secteur privé 
Emploi salarié informel
total dans le secteur privé 
Emploi non-salarié informel
total dans le secteur privé 
2005
2010
Nombre
1.001.355
663,5
2011
549,6
2013
743,8
2015
848,4
%
37,6 %
35,1 %
32,5 %
36,4 %
39,0 %
Nombre
398,6
316,3
257,8
367,5
437,0
%
30,9 %
21,7 %
18,4 %
24,6 %
28,8 %
Nombre
306,3
347,2
291,7
376,2
411,4
%
58,6 %
57,3 %
53,2 %
60,1 %
64,7 %
Nombre
350,9
292,4
278,3
272,0
299,3
%
- Plus de références et documents sur Legaly Docs67,0 %
 51,8 %
50,9 %
51,5 %
60,0 %
Nombre
89,4
79,4
94,5
110,3
124,5
%
64,4 %
57,3 %
61,2 %
67,0 %
74,1 %
Nombre
261,5
213,0
183,8
161,7
174,9
%
67,9 %
50,0 %
46,8 %
44,5 %
Nombre
1055,8
955,9
827,9
1015,8
52,9 %
1147,7
%
45,2 %
36,3 %
33,2 %
38,3 %
43,3 %
Nombre
488,0
395,7
352,4
477,9
561,5
%
34,2 %
24,7 %
22,7 %
28,8 %
33,3 %
Nombre
567,8
560,2
475,5
537,9
586,3
%
62,5 %
54,3 %
50,5 %
54,4 %
60,7 %
Source : Calculs personnels de l’auteur (Nidhal Ben Cheikh) sur la base des statistiques produites par le data warehouse
du CRES et les enquêtes sur l’emploi de l’INS
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4.3.4    La  couverture  sociale  effective33
dans  le  secteur  privé  sur  la  période 
2005-2015
modestes. En effet, malgré la mise en place
de régimes assurantiels pour la quasi-totalité
des catégories socio-professionnelles, le taux
de couverture sociale dans le secteur privé se
En  dépit  des  efforts  déployés  en  vue
situe toujours à un niveau relativement faible
d’étendre la couverture sociale à l’économie
et en dessous des attentes des autorités, soit
informelle, les taux de couverture restent
56,7 % en 2015 contre 54,8 % en 2005. 
33  Le taux de couverture sociale effective est calculé en rapportant les déclarations à la CNSS pendant l’année à la
population occupée de référence : totale, agricole, non agricole, salariée ou non salariée.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Tableau 15 : Évolution des taux de couverture sociale effective
au cours de la période 2005-2015
Secteur
privé
Salariés
dans le 
secteur privé
Non-salariés
dans le 
secteur privé
Economie
Totale
Travailleurs
salariés
Travailleurs
non salariés
2005 
2006 
2007
2008
2009
2010 
2011
2012
2013
2014
2015
54,8 %
56,6 %
59,2 %
61,1 %
63,0 %
63,7 %
66,8 %
64,6 %
61,7 %
61,1 %
56,7 %
65,8 %
67,3 %
67,3 %
70,0 %
72,5 %
75,3 %
77,3 %
37,5 %
40,4 %
45,9 %
46,8 %
47,8 %
45,7 %
49,5 %
74,8 %
48,0 %
71,2 %
45,6 %
72,1 %
43,6 %
65,7 %
67,1 %
69,1 %
70,5 %
72,0 %
72,5 %
75,6 %
74,1 %
71,4 %
71,0 %
78,4 %
79,5 %
79,2 %
81,0 %
82,8 %
84,8 %
86,6 %
85,0 %
82,2 %
37,5 %
40,4 %
45,9 %
46,8 %
47,8 %
45,7 %
49,5 %
48,0 %
45,6 %
83,0 % 
43,6 %
66,7 %
39,3 %
67,8 % 
79,1 %
39,3 % 
Source : Calculs personnels et compilations de l’auteur (Nidhal Ben Cheikh) sur la base des données du data warehouse
du CRES
L’amélioration la plus remarquable de la
couverture  effective  revient  au  secteur
agricole  avec  un  taux  de  couverture 
s’élevant  à  40  %  en  2015  contre  33  % 
4.3.5  Le  levier  de  la  formalisation  des 
travailleurs informels : un réel potentiel de
levée de ressources pour la CNSS
en  2005  (voir  Annexes  4).  Les  régimes 
Les résultats présentés relatifs à l’ampleur
des  non-salariés  et  des  salariés  non 
de l’emploi informel, permettraient d’orienter
agricoles  ,ont enregistré des performances
la réflexion sur les gisements de resources
de  moindre  importance  au  cours  de  la 
dont dispose la CNSS et qu’elle est en mesure
période indiquée34. 
de  mobiliser  en  vue  de  combler  même 
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34  (Pour plus de détails, voir le tableau relatif à l’évolution de la couverture effective en annexe 4).
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
partiellement les déficits actuels et lisser les
L’estimation du manque à gagner de la
taux  de  cotisation  d’équilibre.  Pour  cela,
CNSS  pour  chacun  des  scénarios  au
trois  scénarios  de  formalisation  de  l’emploi 
cours  de  l’année  2014  s’appuie  sur
informel non déclaré à la CNSS en 2014 ont été
l’adoption  de  deux  hypothèses. La 
définis comme suit : « scénario 1 : une réduction
première consiste à estimer les recettes de
de l’emploi informel de 100 % », « scénario 2 :
cotisations aussi bien pour les salariés du
une réduction de l’emploi informel de 50 % »
RSNA que pour les non-salariés du RTNS,
et  «  scénario  3  :  une  réduction  de  l’emploi 
sur  la  base  du  SMIG  établi  à  330  DT  au
informel de 30 % ». 
cours de l’année considérée. La deuxième
hypothèse se base quant à elle sur l’adoption
Ces  différents  scénarios  ne  pourraient  se
du  salaire  moyen  déclaré  au  RSNA,  qui  a 
concrétiser que moyennant une réorganisation
été  de  l’ordre  750  DT  pour  l’année  2014. 
fonctionnelle de certains services de la CNSS
Les taux de cotisations pratiqués (employeur 
ainsi qu’une intensification des campagnes
et  salarié),  sont  respectivement  de  l’ordre 
de  sensibilisation  auprès  des  travailleurs
de  18,25  %  et  7,45  %  pour  le  RSNA  et 
quant à l’importance des régimes assurantiels
le  RTNS.  Les  recettes  techniques  de  la 
et à un renforcement du contrôle auprès des
CNSS  en  2014  étaient  de  l’ordre  de 
employeurs et des travailleurs non-salariés. 
2220 MD.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Tableau 16 : Estimation du manque à gagner de la CNSS en raison
de la sous-couverture en 2014 selon divers scénarios de
formalisation de l’emploi informel
Année 2014
Couverture
légale
Couverture
effective
Potentiel  de la
CNSS
Effectif informel (en
milliers)
RSNA
RTNS
100 %
100 %
76,5 %
43,6 %
23,5 %
56,4 %
348
585
Scénarios de formalisation
S1 : 100 %
S2 : 50 %
S3 : 30 %
Hypothèse 1 : Le salaire de référence pour la détermination des cotisations est le salaire
moyen brut déclaré à la CNSS (750 DT)
Manque à gagner pour le RSNA en MD
Manque à gagner pour le RTNS en MD
Manque à gagner total en MD
568,5
392,2
960,7
284,2
196,1
480,4
170,5
117,7
288,2
En % des recettes totales de la CNSS
43,3 %
21,6 %
13,0 %
Hypothèse 1 : Le salaire de référence pour la détermination des cotisations est le SMIG
(330 DT)
Manque à gagner pour le RSNA en MD
Manque à gagner pour le RTNS en MD
Manque à gagner total en MD
En % des recettes totales de la CNSS
250,1
172,6
422,7
19 %
Source : Scénarios et Calculs de Nidhal ben Cheikh (CRES) 
125,1
86,3
211,4
10 %
75,0
51,8
126,8
6 %
1
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C
Au  regard  du  taux  actuel  de  l’emploi 
Ces ressources représenteraient respec-
informel,  la  CNSS  dispose  de  leviers
tivement  21,6  %  et  19  %  des  recettes 
assez importants pour collecter davantage
totales  de  la  CNSS  en  2014  sous  H1  et 
de  recettes  de  cotisations  auprès  des 
10 % et 6 % sous H2. Bien que difficilement
populations assujetties. En effet, les scenarios
réalisable,  le  scénario  1  permettrait  à  la
2  et  3  permettraient  de  mobiliser  des 
CNSS de mobiliser un manque à gagner de
ressources supplémentaires respectivement
l’ordre de 960,7 MD sous H1 et 422,7 MD
de l’ordre de 480,4 MD et 288,2 MD sous la
sous  H2,  correspondant  respectivement  à 
première  hypothèse  (H1),  et  211,4  MD  et
43 % et 29,1 % des recettes en cotisations
126,8 MD sous l’hypothèse 2 (H2). 
de la CNSS en 2014. 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Ce scénario pouvant sembler relativement
rapportant au SMIG et au salaire moyen et
ambitieux, il serait alors plus tentant de
en n’incluant pas les régimes suivants : RSA,
mettre l’accent sur les deux autres scénarios,
RSAA et RTFR. Il s’agit incontestablement
qui apparaitraient plus accessibles quant
d’une  preuve  de  taille  quant  à  l’existence
à leur faisabilité. Le deuxième scénario, le
d’un 
réservoir  substantiel  dans 
lequel 
plus à même d’être concrétisé moyennant
la  CNSS  est  appelée  à  puiser  en  vue  de 
l’adoption d’une stratégie idoine de renforcement
mobiliser des recettes annuelles supplémen-
du contrôle, permettrait à la CNSS, toutes
taires de cotisations sociales. Cette démarche
choses étant égales par ailleurs, de mobiliser
couplée à d’autres mesures visant la révison
au  moins  2400  MD  en  l’espace  de  5  ans
des paramètres de liquidation des pensions,
pour H1 et 1000 MD pour H2. 
est susceptible à moyen terme de lisser les
Toutefois,  il  importe  de  souligner  que 
sensiblement 
les  pressions 
lancinantes 
ces  montants  sont  estimés  sur  la  base 
pesant  sur  les  équilibres  financiers  de  la
d’hypothèses résolument minimalistes se
CNSS.
taux de cotisation d’équilibre et d’atténuer
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Conclusions et recommandations
L a  présente  étude  a  traité  de  deux 
liés : la protection sociale et l’économie
domaines à la fois bien différenciés et
informelle et elle porte en conséquence deux
questions  qui  devraient  permettre  le  suivi 
régulier  des  composantes  de  l’économie 
informelle, mais les premiers résultats n’en ont
pas été publiés, sans doute parce qu’ils ne
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séries de recommandations : une première
sont pas totalement cohérents avec d’autres
série  concerne  l’adaptation  du  système 
sources qui ont jusqu’ici été privilégiées, en
statistique  aux  nouvelles  exigences  de  la 
particulier le répertoire national des entreprises
collecte  d’informations  sur 
l’économie 
qui sert de base aux enquêtes sur les micro-
informelle et une seconde série de recom-
entreprises et les entreprises en général. Sans
mandations porte sur l’extension du socle de
nier l’importance de ce répertoire et son utilité
protection  sociale  aux  fins  de  couvrir  les 
pour  le  suivi  statistique  des  entreprises,  il
besoins fondamentaux de l’ensemble de la
convient  cependant  de  remarquer  que  le
population.  Dans  ces  deux  domaines,  la 
taux  de  non  réponse  de  l’enquête  sur  les
Tunisie a été à la pointe des progrès réalisés
micro-entreprises n’a cessé d’augmenter au
et a montré la voie à nombre de pays. Mais 
fil des années et qu’il faut bien admettre en
il est aujourd’hui nécessaire de procéder à
conséquence  qu’un  grand  nombre  de  ces
des  ajustements  pour  tenir  compte  des
micro-entreprises « enregistrées » semblent
changements intervenus aux plans écono-
s’être volatilisées ou en tout cas être devenues
mique et social dans un pays qui a connu de
invisibles  peu  après  sinon  immédiatement
profonds bouleversements.
après être passées dans les filets du fisc, de
la sécurité sociale ou de la statistique. C’est
Dans la plupart des pays, l’emploi informel –
pourquoi  il  est  justifié  que  cette  catégorie
défini par l’absence de contribution à la sécurité
d’entreprises soit considérée comme partie
sociale - est mesuré à partir des enquêtes
prenante de l’économie informelle et de sa
emploi et rarement à partir des statistiques
principale  composante  qu’est  le  secteur 
de la sécurité sociale. La Tunisie est pourtant
informel.
dans cette situation paradoxale : après avoir
été à la pointe de la collecte statistique sur
l’économie  informelle,  c’est  dans  l’analyse
des  données  de  sécurité  sociale  qu’elle 
Les recommandations qui suivent s’adressent
donc à l’INS :
excelle  aujourd’hui  et  c’est  sur  cette  base
1) Systématiser la collecte des critères de 
que  peut  se  mesurer  l’emploi  informel.  Ce
définition de l’emploi informel et du secteur 
n’est qu’en 2013 qu’ont été introduites les
informel dans l’enquête trimestrielle sur 
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
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l’emploi et en discuter les résultats en vue 
Concernant  la  protection  sociale,  il  a  été 
d’améliorer la qualité de la collecte dans 
souligné que la Tunisie avait également été
les diverses sources.
dans  ce  domaine  à  la  pointe  des  progrès 
enregistrés dans la région et sur le continent.
2) Poursuivre  l’enquête  quinquennale  sur 
Mais  le  système  contributif  semblait  avoir 
les  micro-entreprises,  mais  sur  la  base 
atteint le stade de maturité, une spécificité
d’un sondage aréolaire des établissements 
des régimes par répartition, et des migrations
plutôt  que  sur  la  base  du  listing  du 
étaient  enregistrées  depuis  le  système 
répertoire : autrement dit le répertoire mis 
contributif vers le système non-contributif, en
à jour de façon régulière doit être utilisé 
particulier  chez  certaines  catégories  de 
pour calculer la densité des établissements 
travailleurs.  Ici  encore,  les  résultats  de 
au niveau le plus fin du maillage territorial 
l’enquête d’évaluation menée par le CRES
(aires de dénombrement du recensement),
sur les bénéficiaires du Programme National
afin de permettre un tirage aléatoire des 
d’Aide  aux  Familles  Nécessiteuses  et  de
établissements  selon  une  probabilité 
l’Aide Médicale Gratuite devraient permettre
proportionnelle  à  la  taille  en  nombre 
de  mieux  comprendre  l’origine  de  ces 
d’établissements ; les aires de dénom-
migrations et  les liens de ces bénéficiaires
brement ainsi tirées (après stratification) 
avec l’économie informelle.
devraient être exhaustivement recensées 
du point de vue des établissements aux 
La  présente  étude  a  proposé  plusieurs 
fins d’extrapolation ultérieure des résultats 
scénarios d’extension de la sécurité sociale
et en vue d’un tirage au second degré 
dans sa version contributive. Afin de ne pas
des établissements. Parallèlement l’enquête 
rester  purement  théoriques,  ces  scénarios
emploi devrait inclure un module spécifique 
devraient s’accompagner d’études approfondies
permettant de mesurer en profondeur les 
des divers secteurs d’activités de l’économie
activités à domicile ou mobiles, exercées 
informelle afin que les niveaux et les modes
de façon indépendante par les membres
de prélèvement ou de levée des cotisations
des  ménages.  Par  ce  type  d’enquête 
soient adaptées aux situations réelles et ne
dite « combinée » seraient couvertes de 
remettent pas en question les équilibres des
façon appropriée l’ensemble des activités 
revenus qui sont tirés de ces activités.
informelles, y compris les établissements
de taille intermédiaire (petites et moyennes
Ces chantiers sont essentiels pour que l’économie
entreprises, à côté des micro-entreprises) 
de la transition s’oriente vers la mise en œuvre
qui sont nombreuses dans un pays comme
d’un socle de protection sociale pour tous,
la Tunisie mais échappent aux investigations
tout en assurant la viabilité à long terme du
classiques.
financement de la protection sociale en Tunisie.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Annexe 1 
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Économie  informelle,  secteur  informel,
emploi informel, économie illégale : de
quoi parle-t-on ?
que  le  seuil  fut  ramené  par  le  groupe  de 
Delhi – explicitement cette fois-ci - à moins de 5
salariés), production destinée à être commer-
cialisée, au moins pour partie sur le marché.
Il est indispensable de rappeler brièvement 
Les enquêtes mixtes (ménages/établissement)
le contenu des concepts qui sont souvent 
ont  été  recommandées  par  la  conférence 
utilisés de façon inappropriée, alors qu’ils ont
afin d’appréhender le secteur informel : dans
fait l’objet de définitions internationalement 
cette  approche,  toutes  les  unités  écono-
reconnues depuis de nombreuses années.
miques  dont  le  chef  est  un  membre  du 
A.1. Les définitions et les méthodes de collecte
statistiques
ménage sont énumérées dans les ménages
échantillonnés,  puis  interrogées  dans  une 
seconde étape par un questionnaire d'éta-
blissement. Plus tard, en 1997, le Groupe de
Le secteur informel a été défini par la 15e
Delhi sur les statistiques du secteur informel
Conférence internationale des statisticiens
fut mis en place par la Commission statistique
du  travail  (BIT,  1993  a  et  b),  comme  étant
des Nations Unies en vue d'améliorer et de
composé d'entreprises de travailleurs à leur
développer  la  définition  et  la  collecte  de 
propre compte et d’entreprises d'employeurs
données  sur  ce  secteur  :  le  groupe  s'est
informels (une  dichotomisation  qui  pourrait
réuni régulièrement et l'un de ses principaux
rappeler  les  deux  niveaux  ou  deux  sous-
résultats  est  certainement  le  manuel  qu’il
secteurs  identifié  par  les  analystes),  en  se 
vient  de  publier  conjointement  avec  le  BIT 
référant aux caractéristiques des unités éco-
en  2013  :  «  Mesurer  l’informalité  :  Manuel 
nomiques  dans  lesquelles  les  personnes 
statistique sur le secteur informel et l'emploi
travaillent  :  (i)  statut  juridique  (entreprises 
informel ».
individuelles  non  constituées  en  sociétés 
et  appartenant  de  ce  fait  au  secteur  des 
En 2003, la 17e CIST (BIT, 2003) a adopté
ménages),  non  enregistrement  de  l'unité 
une  directive  pour  la  définition  de  l'emploi 
économique ou de ses employés, taille de
informel : celui-ci comprend tous les emplois
moins de 5 salariés permanents (la définition
dans  les  entreprises  informelles  ainsi  que
de 1993 ne faisait pas référence à un seuil 
dans les entreprises formelles occupés par
explicite, mais implicitement celui-ci était de
des travailleurs et en particulier des salariés
moins de 10 salariés, ce n’est que plus tard
« dont la relation d’emploi n’est pas soumise,
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
de par la loi ou en pratique, à la législation
membre de la famille en tant qu’ayant droit.
nationale du travail, l’impôt sur le revenu, la
Par conséquent, la définition appropriée doit
protection  sociale  ou  le  droit  à  certains 
être liée au paiement des cotisations sociales
avantages liés à l’emploi (par exemple, préavis
par  les  travailleurs  concernés  plutôt  qu’au
en  cas  de  licenciement,  indemnité  de 
droit  des  travailleurs  à  des  prestations 
licenciement,  congés  payés  annuels  ou
sociales.
congés de maladie payés, etc.).  Les raisons
peuvent  en  être  les  suivantes:  les  salariés 
Cette nouvelle définition élargie de l'informalité
ou leurs emplois ne sont pas déclarés ; les 
est  intéressante  en  ce  qu'elle  répond  à 
emplois  sont  occasionnels  ou  de  courte
une pratique habituelle dans de nombreux 
durée;    le  temps  de  travail  ou  le  salaire 
pays en développement où les enquêtes sur
n’atteignent pas un certain seuil (pour devoir
l’emploi sont souvent utilisées pour recueillir
payer des contributions à la sécurité sociale,
des données sur la couverture de la protection
par exemple) ; le salarié est employé par une
sociale.  En  conséquence,  l'absence  de 
entreprise  individuelle  ou  une  personne
protection sociale de préférence à l'absence
membre  d’un  ménage  ;  le  lieu  de  travail 
de contrat écrit (qui s'applique aux salariés
du  salarié  se  situe  en  dehors  des  locaux 
seulement) est devenu le critère le plus courant
de  l’entreprise  de  l’employeur  (travailleurs 
pour la mesure de l'emploi informel et l'intro-
extérieurs à l’établissement et ne bénéficiant
duction de questions afin d’appréhender la
pas  d’un  contrat  de  travail)  ;  la  législation 
protection sociale (en particulier la protection
du travail n’est pas appliquée, respectée ou 
en matière de santé) s’est rapidement diffusée
observée pour tout autre motif. Les critères
dans  les  pays  où  les  enquêtes  auprès 
opérationnels pour définir les emplois informels
des  ménages  sont  moins  régulières  et  ne
des  salariés  doivent  être  déterminés  en 
comprenaient pas initialement ces questions.
fonction des circonstances nationales et de
Néanmoins, les pratiques continuent d'être
la disponibilité des informations ».
différentes  selon  les  régions  et  les  pays  :
l'idéal  consiste  en  la  collecte  de  données 
L'emploi  informel  est  donc  généralement 
sur l'emploi informel et sur l'emploi dans le 
défini  par  l'absence  de  protection  sociale 
secteur informel au moyen d'enquêtes emploi
ou le non-paiement des cotisations sociales
ou d'autres enquêtes auprès des ménages,
(principalement couverture santé) ou l'absence
mais cette pratique reste encore rare.
de contrat écrit (mais ce critère ne peut être
appliqué  qu’aux  seuls  salariés,  il  est  donc
Le  tableau  A1  ci-après  présente  de  façon
plus étroit que celui de protection sociale qui
simplifiée la complexité des deux concepts
doit  donc  lui  être  préféré).  Néanmoins,  les 
et montre qu'ils ne sont pas mutuellement
individus peuvent bénéficier de la protection
exclusifs  en  tant  que  composantes  de  la
sociale  grâce  à  la  contribution  d'un  autre
main-d'œuvre, et le tableau A2 tente de faire
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
la lumière sur la place du secteur informel et
institutionnels du Système de Comptabilité
de l'emploi informel dans les divers secteurs
Nationale (SCN).
Tableau A1 : Composantes du secteur informel et de l'emploi
informel dans le marché du travail
Individus/Emplois
Informel
Informel
Unités économiques /
Entreprises
Secteur Informel
Secteur Formel
Ménages
Travailleurs domestiques
rémunérés 
Production de biens pour
usage final propre
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(7)
(2)
(4)
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Les deux cellules de couleur grise recouvrent
supposée  être  de  petite  taille.  Mais  la 
le « secteur informel », tandis que les quatre
catégorie  principale  est  la  cellule  (3),  qui 
cellules en ligne double recouvrent l’« emploi
représente les emplois informels en dehors
informel » :
du secteur informel et donc principalement
dans le secteur formel. Cette catégorie est
• Emploi dans le secteur informel = (1) + (2)
supposée être importante et croissante. Enfin
• Emploi informel = (1) + (3) + (5) + (7)
les cellules (5) et (7) sont des composantes
• Emploi dans l'économie informelle = ((1) 
des  ménages  eux-mêmes  :  les  ménages
+ (2)) + ((3) + (5) + (7))
sont les employeurs de travailleurs domes-
tiques rémunérés et la production de biens
La  cellule  (2)  signifie  que  dans  le  secteur 
pour  usage  final  propre  fait  référence  à 
informel, certaines personnes peuvent avoir
l'agriculture de subsistance ou aux activités
un emploi formel (cela peut arriver lorsque les
de subsistance en général, qui ne sont pas
critères de non-enregistrement de l'unité ou
destinées au marché.
des  salariés,  ne  sont  pas  utilisés  dans  la 
définition  :  de  ce  fait,  l'emploi  informel  ne 
Afin  d'éviter  les  incohérences  entre  les 
recouvre pas la totalité du secteur informel).
définitions  des  deux  concepts,  il  peut  être
Il peut également se produire en raison du fait
utile et pratique de considérer que le secteur
que certains travailleurs du secteur informel
informel est une composante de l'économie
bénéficient  de  la  sécurité  sociale  en  tant
informelle : l'emploi dans l’économie informelle
qu’ayant  droit  de  parents  ou  de  conjoints 
est ainsi composé de toutes les personnes
qui sont immatriculés. Une telle catégorie est
(quel que soit leur statut d'emploi) qui travaillent
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
dans des entreprises informelles, ainsi que
fondées sur des modèles (le modèle MIMIC
toutes les personnes qui travaillent de manière
– Multiple Indicators, Multiple Causes - par
informelle dans d'autres secteurs de l'économie,
exemple) qui prétendent et sont supposées
à savoir les entreprises formelles, les ménages
donner une idée de la grandeur de l’économie
ayant des employés rémunérés (travailleurs
non observée, souterraine ou illégale : ces
domestiques) ou les travailleurs indépendants
estimations sont comparées aux PIB réels et
qui produisent des biens (produits primaires
résultent en des pourcentages dont on dit
ou  biens  manufacturés)  pour  usage  final 
qu’ils correspondent à des sous-estimations
propre des ménages. Par définition, tous les
du PIB : or ces exercices semblent ignorer
aides familiaux (non rémunérés) sont classés
qu’une  partie  de  ces  estimations  est  déjà 
dans l'emploi informel. En ce sens, l’emploi
incluse  dans  le  PIB  (le  secteur  informel 
dans l’économie informelle vient compléter
notamment) et que dès lors que l’on ignore
les compilations de l'OIT (ILO, 2011) qui - bien
cette part déjà incluse, il n’est pas possible
que  se  référant  à  l'économie  informelle  - 
de comparer les résultats du modèle avec le
préfèrent ne pas additionner les deux com-
PIB réel.
posantes de l'emploi dans le secteur informel
et de l'emploi informel hors du secteur informel.
Pour  mesurer  la  contribution  du  secteur 
informel et de l'emploi informel au PIB, il faut
Tous ces emplois contribuent à la formation
comprendre où ces activités et les emplois
de la valeur ajoutée constitutive du PIB, mais
correspondants  sont  positionnés  dans  les
alors  qu’une  partie  de  ces  emplois  est 
différents  secteurs  institutionnels  du  SCN. 
directement mesurée (par exemple l’emploi
Le  tableau  2  ci-après  tente  de  rendre  une 
dans les micro-entreprises dont on connaît les
telle compréhension plus facile : le secteur 
résultats par voie d’enquêtes quinquennales),
informel  est  un  sous-secteur  du  secteur 
une  autre  partie  est  estimée  indirectement
institutionnel des ménages et il ne constitue
par voie d’hypothèses (on affecte un salaire
seulement qu’une partie de celui-ci (et pas
fictif  ou  une  valeur  ajoutée  aux  emplois 
nécessairement la partie la plus importante),
correspondants), et une autre partie résulte
et par définition, il ne peut appartenir à l'un
encore des comparaisons entre estimations
des autres secteurs institutionnels. L'emploi
globales  de  la  production,  des  revenus  et 
informel, au contraire, est transversal à tous
des dépenses, et plus particulièrement des 
les  secteurs  institutionnels,  administration
équilibres emplois/ressources par produit et
incluse,  et  il  ne  peut  pas  être  défini  en 
de  l’équilibrage  du  Tableau  des  Entrées/
fonction de l'unité de base du SCN, à savoir
Sorties.  On  considère  enfin  que  les  PIB 
l’unité  économique.  L'emploi  informel  doit
sont souvent l’objet de sous-estimations et il
être mesuré dans la matrice des inputs en
existe  des  estimations  globales  (conduites
travail, un instrument qui permet de veiller à
hors du système de comptabilité nationale)
ce que tous les emplois et toutes les heures
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
de  travail  soient  prises  en  compte  dans  la
institutionnel à la valeur ajoutée de toutes les
mesure de la contribution de chaque secteur
industries qui composent le PIB.
Tableau A2 : Composantes du secteur informel, de l'emploi informel
et de l'emploi dans l'économie informelle par secteurs 
institutionnels dans le Système de Comptabilité Nationale
Secteurs Institutionnels 
Sous-secteurs
Economie Totale
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Administration Publique
Sociétés Non-Financières 
Sociétés Financières 
Institutions Sans But Lucratif
au Service des Ménages 
(ISBL-SM)
Entrepreneurs
individuels
Ménages
Autres
Formel
Informel
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Entrepreneurs individuels formels
Entrepreneurs individuels : 
Secteur Informel
Production de biens pour usage
final propre
Services domestiques rémunérés 
Loyers imputés *
Emploi dans le secteur informel = (5) + (6)
Emploi informel = (2) + (4) + (6) + (7) + (9)
Emploi dans l'économie informelle = ((5) + (6)) + ((2) + (4) + (7) + (9))
Source : Charmes (2013)
Remarque *: les « loyers imputés » sont un concept de comptabilité nationale se référant aux « propriétaires-occupants »
et qui n'a pas de correspondance en termes d'emplois
En ce qui concerne les méthodes de collecte
à l’aide d’un questionnaire d'établissement.
de données, et à la suite des recommandations
Cependant, dans les pays émergents où le
de la 15e CIST en 1993, les enquêtes mixtes
segment  des  micro,  petites  et  moyennes 
(ménage/établissement) ont eu tendance à
entreprises est en croissance rapide, l'échan-
prévaloir depuis les années 1990. Dans ce
tillonnage  direct  des  établissements  est 
type  d'enquête,  tous  les  établissements 
préférable,  combiné  avec  une  enquête 
(des travailleurs indépendants à domicile et 
auprès  des  ménages  pour  les  activités  à 
vendeurs ambulants jusqu’aux micro et petits
domicile  et  mobiles,  à  condition  que  la 
entrepreneurs) dont le chef est un membre
densité des établissements soit connue au
des  ménages  sélectionnés  sont  interrogés 
niveau  national  à  partir  d’un  recensement
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
économique récent. En fait, les recensements
National des Entreprises (RNE) à la fin des
économiques - qui prévalaient avant la mise
années 1990, la définition du secteur informel
en œuvre des enquêtes mixtes - ont continué
en Tunisie répondait aux deux premiers de
à être effectués sur une base régulière dans
ces derniers critères (et sans doute largement
de nombreux pays, car ils sont plus susceptibles
au  troisième)  car  ces  entreprises  n’étaient
de fournir les informations détaillées requises
pas  comptabilisées  dans  les  répertoires 
pour l’établissement des comptes nationaux,
statistiques  (elles  avaient  fait  l’objet  d’un 
en dépit du fait qu’ils ne couvrent pas l'ensemble
recensement quasi-exhaustif en 1975-76 et
de  l'univers  des  activités  informelles  et  en
en 1981). Aujourd’hui, on peut continuer à
particulier  les  activités  à  domicile  et  les 
ranger  dans  le  secteur  informel  les  micro-
activités mobiles.
enteprises  de  moins  de  6  salariés  et  ne 
tenant  pas  de  comptabilité  qui  font  l’objet
A.2. Quelles définitions en Tunisie ?
d’une enquête quinquennale, bien que ces
entreprises  soient  enregistrées  dans  le 
Il n’existe pas de définition officielle du secteur
répertoire,  afin  de  conserver  la  cohérence
informel ou de l’emploi informel en Tunisie. On
des  séries  statistiques  avec  les  périodes 
se basera donc ici sur les pratiques et critères
antérieures, et également avec les pays du
utilises  par  l’INS  pour  mesurer  les  micro-
Maghreb pour lesquels l’absence de répertoire
entreprises dans l’enquête quinquennale conduit
implique que ces micro-entreprises continuent
depuis 1997 et dansle secteur institutionnel
à être « non enregistrées ». Bien entendu, il
des ménages en Comptabilité Nationale.
continue à exister en Tunisie des entreprises
Comme  on  vient  de  le  rappeler,  le  secteur 
enregistrées  dans  le  répertoire.  Mais  leur
informel, défini par la 15ème Conférence Inter-
nombre  et  les  effectifs  qu’elles  emploient 
nationale des Statisticiens du Travail (CIST)
ne peuvent être estimés qu’indirectement.
de  moins  de  6  salariés  qui  ne  sont  pas 
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en  1993,  est  constitué  par  les  entreprises 
individuelles (n’ayant pas la forme de sociétés
La  définition  de  l’emploi  informel  telle
et donc ne tenant pas de comptabilité complète
qu’adoptée par la 17ème CIST est plus large
avec bilan) rattachées au secteur institutionnel
(en ce sens qu’elle dépasse l’emploi dans les
des  ménages  en  comptabilité  nationale  (à
micro-entreprises), sans toutefois englober la
l’exclusion  donc  des  institutions  sans  but
totalité de l’emploi dans le secteur informel,
lucratif  au  service  des  ménages,  telles  les 
d’où le concept d’emploi dans l’économie
associations de la société civile) et dont la
informelle qui  englobe  l’emploi  dans  le 
taille est inférieure à un certain seuil (6 salariés
secteur informel et l’emploi informel hors du
en Tunisie) et/ou qui ne sont pas enregistrées
secteur  informel.  On  peut  grosso  modo 
et/ou dont les salariés ne sont pas enregistrés.
définir l’emploi informel comme l’emploi qui
Jusqu’à  la  mise  en  place  du  Répertoire 
n’ouvre pas droit au bénéfice d’une protection
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
sociale  (absence  d’affiliation).  Si  une  large
ou  par  l’emploi  de  travailleurs  à  domicile, 
partie  du  secteur  informel  est  constituée
autant  de  formes  d’emploi  qui  ont  tendu 
d’emplois informels, une partie des emplois
à se développer avec l’approfondissement 
de ce secteur peut ne pas être informelle (en
de  la  mondialisation,  l’exacerbation  de  la
particulier  lorsque  le  secteur  informel  est 
concurrence  et  la  remise  en  cause  des 
défini par un seuil de taille, comme c’est le
protections  accordées  par  les  codes  du 
dans le cas de la Tunisie : autrement dit, il
travail. Le phénomène est particulièrement
peut  y  avoir  des  emplois  formels  dans  le 
développé dans le secteur de la construction,
secteur  informel).  Cependant  la  Tunisie  ne
mais il a eu tendance à essaimer dans tous
s’est pas dotée des instruments de collecte
les secteurs d’activité.
statistique permettant la mesure de l’emploi
informel et ce n’est que dans l’enquête du
Les travailleurs domestiques sont également
1er  trimestre  2013  qu’une  première  série 
une composante de l’emploi informel, en tant
de questions a commencé à être introduite
que  catégorie  d’emplois  salariés  rarement
en  ce  sens,  mais  les  résultats  n’en  sont 
déclarés ou du moins très incomplètement
pas  encore  connus.  C’est  pourquoi  c’est 
déclarés.
l’analyse approfondie des bases de données
de la sécurité sociale (CNSS et CNRPS) qui
C’est  par  la  comparaison  des  diverses
reste en Tunisie la principale source d’infor-
sources statistiques entre elles (enquêtes sur
mation sur l’emploi immatriculé et par voie de
l’emploi  auprès  des  ménages,  enquêtes
conséquence sur l’emploi informel, ainsi que
d’entreprises, 
répertoires  d’entreprises, 
ce rapport va en donner l’illustration.
données administratives) qu’on peut identifier
l’ampleur respective de ces sous-ensembles
En  plus  de  cette  sous-composante  de 
par  secteur  d’activités,  régions,  sexe.  Cet
l’emploi  dans  le  secteur  informel,  deux 
exercice  appelé  «  Matrice  des  inputs  en 
composantes principales de l’emploi informel
travail  »  en  comptabilité  nationale  a  été 
sont l’emploi informel dans le secteur formel
régulièrement mené en Tunisie : c’est ainsi
d’une part, et les employés domestiques des
que l’on a pu disposer sur longue période
ménages  d’autre  part.  Les  entreprises  du
d’estimations  de  l’emploi  dans  l’économie 
secteur formel (y compris publiques) peuvent
informelle en Tunisie. De même la contribution
en  effet  employer  certains  salariés  non 
du  secteur  institutionnel  des  ménages  (ou
déclarés  ou  non  immatriculés  lorsqu’elles
d’une  partie  de  cette  contribution  tout  au
passent  par  exemple  par  l’intermédiaire 
moins) en comptabilité nationale permet de
d’entreprises-écran  dont  l’existence  légale
se faire une idée de l’importance du secteur
n’est  pas  avérée  ou  par  la  sous-traitance, 
informel dans la formation du PIB.
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Annexe 2 
Une estimation de l’emploi dans l’économie
informelle en 2013
fait des micro-entreprises sans comptabilité.
Sachant  que  les  micro-entreprises  sans
comptabilité  représentaient  24,4  %  de 
Afin  de  calculer  le  taux  d’emploi  dans 
l’emploi non agricole en 2012 (INS, 2014),
l’économie  informelle  non  agricole  à  partir
alors  pour  parvenir  à  une  estimation  de 
des estimations de l’emploi informel issues
l’emploi  dans  l’économie  informelle  pour
de la base de données CNSS du CRES, il 
cette même année, il conviendrait d’ajouter
est  nécessaire  de  faire  un  certain  nombre 
aux  estimations  générées  sur  la  base  des
d’hypothèses : on se souvient que l’emploi
données de la CNSS : 24,4 – 13,5 = 10,9 %
dans l’économie informelle est la somme de
(part de l’emploi dans les micro-entreprises
l’emploi  dans  le  secteur  informel  et  de 
sans  comptabilité  en  2012,  moins  part  de
l’emploi  informel  hors  du  secteur  informel
l’emploi  informel  dans  ces  mêmes  micro-
(c’est-à-dire dans le secteur formel et dans
entreprises).  Ainsi  en  2012,  l’emploi  dans
les  ménages,  autrement  dit  les  emplois 
l’économie  informelle  a  bien  représenté 
précaires du secteur formel et les travailleurs 
23 + 10,9 = 33,9 % de l’emploi non agricole.
domestiques des ménages non immatriculés
Ce  chiffre  correspond  aux  estimations  du 
à  la  sécurité  sociale).  Afin  d’effectuer  ce 
tableau 6. 
calcul,  il  est  nécessaire  d’estimer  l’emploi 
informel dans le secteur informel. 
En 
faisant 
l’hypothèse  que 
les  deux 
composantes de l’économie informelle ont
Selon l’analyse des composantes de l’emploi
gardé  leurs  poids  respectifs  en  2013,  et 
en 2012 (tableau 6 supra), l’emploi informel
sachant que l’emploi informel non agricole
hors  micro-entreprises  sans  comptabilité 
est passé de 23 % à 26 %, 27% et 29 %
représentait  9,5  %  de  l’emploi  total  non 
entre 2012 et 2013, 2014 et 2015 respecti-
agricole  :  si  l’on  compare  ce  chiffre  avec 
vement (toujours selon le graphique 8), alors
l’estimation  sur 
la  base  des  données 
on  peut  estimer  l’emploi  dans  l’économie 
CNSS de 2012 (graphique 8 supra : 23 %), 
informelle non agricole à 37,8 % (26+ 11,8 =
cela  signifierait  que  13,5  %  (c’est-à-dire  : 
37,8)  en  2013,  à  38,8  %  en  2014  et  à 
23 – 9,5 = 13,5) de l’emploi informel est le
40,8 % en 2015.
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Annexe 3 - Estimations du taux d’emploi informel dans
le secteur privé au cours de la période 2005-2015
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Défis de la  transition vers l’économie formelle
Annexe 3 - Estimations de l'emploi informel dans le
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Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
Annexe  4  -  Estimations  des  taux  de  couverture 
sociale effective sur la période 2005-2015
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P r o t e c t i o n   s o c i a l e   e t   é c o n o m i e   i n f o r m e l l e   e n   Tu n i s i e
Défis  de la trans ition vers l’économie formelle
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Design et mise en page
La Banque africaine de développement
YASSO création : Hela Chaouachi
E-mail : yassocreation@gmail.com
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