2021
BALANCE DES PAIEMENTS
ET POSITION EXTERIEURE
GLOBALE DE LA TUNISIE
Décembre 2022
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
DIRECTION GENERALE DES STATISTIQUES
Direction de la Balance Des Paiements et de la PEG
SOMMAIRE
Introduction……………………………………………………………………………... 5
Evolution de l’environnement international et de la conjoncture nationale………..
Pages
6
Paiements extérieurs de la Tunisie…………………………………………………
13
I – Aperçu général…………………………………………………….………………… 14
II – Balance courante……..………………..…………………………………….…..…
15
a –Echanges commerciaux....................................................................................
b–Balance des services……..…………………......……..………………….……
16
22
c–Balance des revenus de facteurs et transferts courants……………...…….…...
24
III – Balance des opérations en capital et financières……….…………………….….. 25
a– Opérations en capital ………………………………………………..………... 26
b– Investissements étrangers (Investissements directs et de portefeuille)………… 26
c– Autres investissements …………………………………………….…….…… 28
IV– Position extérieure globale…………………………………………………………………………..……. 30
a– Engagements…………………………………………………….…………..… 32
b– Avoirs…………………………………………………………………….…… 33
V–Répartition géographique des paiements extérieurs………………………………
34
a– Analyse globale………………………………………………………..……… 34
b–Principaux flux d’échanges et de paiements extérieurs………..…………....… 37
Annexes statistiques………………………………………………………………..…… 51
-Balance générale des paiements de la Tunisie (recettes-dépenses)………….….. 52
-Evolution des principaux soldes des paiements extérieurs………………….…… 56
-Balance des paiements de la Tunisie par continent……………………………… 57
-Balance des paiements de la Tunisie par groupe de pays…………………….…. 61
-Balance des paiements de la Tunisie avec les organismes et les marchés
65
financiers internationaux
-Balance des paiements de la Tunisie par pays…………………………………… 73
-Répartition par devise de l’état des règlements……………………………..…… 113
Compositions des groupes de pays et d’organismes internationaux et régionaux…..….……. 119
Nouvelles dispositions réglementaires concernant les paiements extérieurs ………………… 120
Nb : les définitions et les concepts contenus dans cette brochure sont conformes à la 5ème édition du manuel de
la balance des paiements.
INTRODUCTION
EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL
ET DE LA CONJONCTURE NATIONALE
L'activité économique internationale a repris en 2021 à un rythme assez soutenu enregistrant une
croissance de 6%, après la récession endurée en 2020, année marquée par les répercussions néfastes de
la crise pandémique Covid-19. Le rétablissement de la croissance mondiale est attribué principalement
à l'adoption de politiques macroéconomiques accommodantes et aussi à la mise en place de stratégies
de vaccination efficaces et à grande échelle surtout dans les pays avancés. Cependant, le rythme de la
croissance a été ralenti, notamment au cours du dernier trimestre de l’année, sous l’effet conjugué d’un
ensemble de facteurs tels que l’apparition de nouveaux variants du virus, la poursuite des perturbations
au niveau des chaînes d’approvisionnement et de production et l'apparition des tensions inflationnistes.
EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE REELLE
( En % )
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
5,0
3,4
1,4
4,7
3,5
2,0
4,3
3,4
2,3
4,4
3,3
1,8
4,8
3,8
4,6
3,6
2,5
2,3
3,6
2,8
1,7
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
6,6
6,0
5,2
3,7
3,7
3,2
2,4
2,7
2021
2022*
1,1
2023
-1,9
2020
-3,0
-4,4
Monde
Pays développés
Pays émergents et en développement
* Prévisions Source : FMI, World Economic Outlook Database, Octobre 2022 (PIB aux prix constants)
Dans ce contexte, la croissance économique des pays développés s'est établie à 5,2% en 2021 (contre
-4,4% une année auparavant) tirée, à des degrés divers, par l’ensemble des pays de ce groupe. Le PIB
des États-Unis a augmenté de 5,7% (contre -3,4% en 2020) en relation avec l'adoption, depuis le début
de la crise, de politiques expansionnistes en matière budgétaire et monétaire. De son côté, la Zone Euro
a enregistré une croissance de +5,2% contre -6,1%. Il s'agit essentiellement des principaux pays de cette
zone en l'occurrence la France (+6,8%), l'Italie (+6,6%), l'Espagne (+5,1%) et à un moindre degré
l'Allemagne (+2,6%) dont l'activité a été affectée surtout par une forte pénurie des intrants du secteur
des industries manufacturières. Pour le Royaume-Uni, le taux de croissance a rebondi à 7,4%, en 2021
stimulé par une campagne de vaccination précoce et massive. Parallèlement, et après deux années de
contraction, la croissance économique au Japon a repris timidement (+1,7%) et ce, malgré la mise en
œuvre d'un plan de relance massif1 pour une enveloppe de 56.000 milliards de yens.
Pour sa part, la croissance économique dans les pays émergents et en développement s’est notablement
améliorée en 2021 pour se situer à 6,6%. Néanmoins, cette tendance cache des évolutions disparates
selon les pays. Ceci s'explique notamment par l'ampleur des mesures de soutien économique prises par
chacun de ces pays ainsi qu'aux facilités de leur accès aux vaccins. En particulier, le taux de croissance
en Chine a atteint 8,1% en 2021 (contre +2,2% une année auparavant), portant principalement la marque
de l’accroissement de la production industrielle et des investissements. De même, l’activité en Inde a
enregistré un rebond à 8,7% en 2021, tiré par le rattrapage de la demande de biens de consommation
1Plan Kishida.
6
et d’investissement. Quant à la croissance économique en Russie, qui a amplement bénéficié en 2021
de la flambée des prix des produits de base, elle s'est située à 4,7% contre -2,7% une année auparavant.
S’agissant de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), la croissance a repris
avec une cadence appréciable (+4,1% contre -3,1% en 2020). Toutefois, des divergences manifestes des
rythmes de croissance ont été relevées entre les pays producteurs de produits énergétiques et les pays
importateurs nets.
EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE MONDE (En %)
Désignation
Croissance économique
2017
2018
2019
2020
2021
2022*
MONDE
Pays développés
dont :
États-Unis
Japon
Zone Euro
dont :
-Allemagne
-France
-Italie
-Espagne
Pays émergents et en développement
dont :
-Chine
-Russie
-Inde
-Moyen-Orient et Afrique du Nord
3,8
2,5
2,3
1,7
2,6
2,7
2,4
1,7
3,0
4,8
6,9
1,8
6,8
2,1
3,6
2,3
2,9
0,6
1,8
1,0
1,8
0,9
2,3
4,6
6,8
2,8
6,5
2,0
2,8
1,7
-3,0
-4,4
2,3
-0,4
1,6
1,1
1,9
0,5
2,1
3,6
6,0
2,2
3,7
1,0
-3,4
-4,6
-6,1
-3,7
-7,9
-9,0
-10,8
-1,9
2,2
-2,7
-6,6
-3,1
6,0
5,2
5,7
1,7
5,2
2,6
6,8
6,6
5,1
6,6
8,1
4,7
8,7
4,1
3,2
2,4
1,6
1,7
3,1
1,5
2,5
3,2
4,3
3,7
3,2
-3,4
6,8
5,0
* Données prévisionnelles. Source : FMI, World Economic Outlook Database, Octobre 2022
S'agissant des prévisions de la croissance mondiale selon le Fonds Monétaire International1,
l’économie mondiale devrait connaître un ralentissement de son rythme de croissance pour s'établir à
3,2% seulement en 2022, évolution attribuable aux retombées du conflit russo-ukrainien qui s'est
déclenché au début de la même année. Ainsi, l'accentuation des perturbations au niveau des chaines de
production et d’approvisionnement associée à la flambée des prix internationaux des produits de base
seraient des facteurs de résurgence d'une inflation galopante à l'échelle internationale. Pour l'année
2023, le rythme de croissance de l'économie mondiale devrait poursuivre sa décélération pour glisser à
2,7%, suite principalement aux répercussions de la guerre en Ukraine, l'inflation et le ralentissement de
l’activité économique en Chine.
Pour ce qui est du volume des échanges mondiaux de biens et services, il a enregistré en 2021 une
hausse de 10,1% (contre -7,8% une année auparavant), évolution qui trouve son origine dans
l'atténuation des restrictions liées à la pandémie COVID-19 et la forte reprise de la demande grâce aux
mesures de relance économique. S’agissant des termes de l’échange, ils ont enregistré une nette reprise
pour les pays émergents et en développement (+1,7% contre -1,1% en 2020) contre une décélération
pour les pays développés (+0,6% contre +0,9% en 2020).
1 Perspectives de l’économie mondiale, Octobre 2022.
7
EVOLUTION DU VOLUME DU COMMERCE MONDIAL DE BIENS ET
SERVICES
( En % )
12
10,1
7,1
3,0
3,5
3,8
2,9
5,7
4,1
4,3
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022*
2,3
0,9
-7,8
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
* Previsions Source: FMI, World Economic Outlook Database, Octobre 2022
En ce qui concerne les prix internationaux des produits de base, ils ont augmenté à un rythme accéléré
en 2021. Ainsi, l’indice global des prix des produits de base s'est accru de 60,5%, tiré principalement
par la flambée du cours moyen du baril de Brent sur les marchés internationaux (+66,8%) pour atteindre
70,4 dollars (contre 42,2 dollars une année auparavant). Ces évolutions s'expliquent par la reprise de la
demande mondiale et la réticence des pays membres de l’OPEP à augmenter davantage la production.
De son côté, l’indice des prix des produits alimentaires a affiché un accroissement de 28,1% par rapport
à l’année 2020 en relation avec la hausse des cours des engrais et les perturbations des chaines
d’approvisionnement, conjuguées aux conditions climatiques défavorables dans certains grands pays
producteurs.
Dans ce contexte, des tensions inflationnistes sont apparues partout dans le monde, menaçant aussi
bien les économies avancées que celles émergentes et en développement. En effet, l'amélioration de la
demande mondiale, la persistance des perturbations des chaînes d’approvisionnement ainsi que la hausse
spectaculaire des cours internationaux des matières premières ont contribué à la montée des pressions
inflationnistes en 2021. En particulier, l'inflation dans la Zone Euro s'est accrue à +2,6% (contre +0,3%
un an plutôt) ayant concerné principalement l'Allemagne (de +0,4% à +3,2%), la France (de +0,5% à
+2,1%) et l'Italie (de -0,1% à +1,9%). De même, l'inflation aux Etats-Unis a accédé à un pallier plus
élevé, en augmentant à +4,7% (contre +1,2% en 2020), contre une déflation au Japon (-0,2% en 2021
contre 0% en 2020). S'agissant des pays émergents et en développement, le taux d’inflation a
enregistré une légère accélération passant de +5,1% en 2020 à +5,9% en 2021.
Sur un autre plan, les paiements courants des pays développés ont dégagé, en 2021, un excédent qui
s’est consolidé de 159 milliards de dollars par rapport à l’année 2020 pour se situer à +339 milliards de
dollars ou +0,6% du PIB. En particulier, les pays de l’Union européenne ont enregistré un excédent,
en accroissement de 109 milliards de dollars pour s’élever à +357 milliards de dollars, soit +2,5% du
PIB grâce, notamment, à l’affermissement de l'excédent courant dégagé par l’Allemagne (+314 milliards
de dollars ou +7,4% du PIB). En revanche, la balance courante des Etats Unis s'est soldée par un déficit
en creusement de 226 milliards de dollars, pour s'établir à -846 milliards de dollars ou -3,7% du PIB en
2021. Quant à la balance courante des pays émergents et en développement, elle s'est soldée par un
excédent qui s’est situé à +344 milliards de dollars, soit +0,8% du PIB (+158 milliards de dollars
et +0,5% du PIB en 2020).
8
EVOLUTION DU SOLDE COURANT (En % du PIB)
Pays
2018
2019
2020
2021
2022*
Pays développés
dont
Zone Euro
dont :
-Allemagne
-France
-Italie
États-Unis
Japon
Pays émergents et en développement
dont :
Chine
Inde
Russie
Turquie
Maroc
0,8
2,9
8,0
-0,8
2,5
-2,1
3,5
-0,2
0,2
-2,1
7,0
-2,8
-4,9
0,7
2,3
7,6
0,5
3,2
-2,1
3,4
0,0
0,4
1,9
7,0
-1,8
3,7
-3,0
2,9
0,5
0,6
2,5
7,4
0,4
2,4
-3,7
2,9
0,8
0,7
-0,9
3,9
0,7
-3,4
1,7
0,9
2,4
-4,9
-1,2
1,8
-1,2
6,9
-1,7
-2,3
-0,6
1,0
4,2
-1,3
-0,2
-3,9
1,4
1,3
1,6
-3,5
12,2
-5,7
-4,3
*Données prévisionnelles. Source: FMI, World Economic Outlook Database, October 2022
S'agissant des flux d'investissements directs étrangers (IDE), ils se sont nettement redressés en 2021
enregistrant un rebond de 64,3% (contre -35% en 2020) pour atteindre 1.582 milliards de dollars. Cet
accroissement a concerné, principalement, les économies avancées qui ont capté en 2021 environ la
moitié de ces flux, soit 746 milliards de dollars, représentant le double du niveau de 2020. Cette
évolution est imputable au volume important des opérations de fusions-acquisitions transfrontalières et
à la part importante des bénéfices non distribués des entreprises multinationales. Particulièrement, les
IDE bénéficiant à l'Europe et aux États-Unis ont porté sur des montants respectifs de 219 milliards de
dollars et 367 milliards de dollars. S'agissant des flux d’IDE destinés aux pays émergents et en
développement, ils ont augmenté, de 30% pour s'élever à 837 milliards de dollars en 2021 dont
l'essentiel a bénéficié à l'Asie (+19,3% pour atteindre 619 milliards de dollars), principalement, la Chine
(+21,5%) et Singapour (+32%). En ce qui concerne l'Amérique latine et les Caraïbes, les IDE ont
progressé de 56% en 2021 pour s'élever à 134 milliards de dollars, boostés par un niveau record des
investissements dans les services d’information et de communication destinés à cette région.
9
EVOLUTION DES FLUX D’INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS (En milliards de Dollars)
Pays
MONDE
Pays développés
dont :
Union européenne
Dont :
-Allemagne
-France
-Irlande
États-Unis
Japon
Pays émergents et en
développement
dont :
Chine
Singapour
Inde
Mexique
Egypte
2017
1.633
938
2018
1.448
753
2019
1.481
764
275
49
25
53
309
9
695
136
82
40
34
7
366
72
42
-12
203
10
695
138
74
42
34
8
402
53
28
149
225
14
717
141
106
51
34
9
2020
963
319
210
65
5
81
151
11
644
149
75
64
28
6
2021
1.582
746
138
31
14
16
367
25
836
181
99
45
32
5
Source: UNCTAD, World Investment Report, Juin 2022
Sur les marchés des changes internationaux, l’année 2021 a été marquée par l'appréciation du dollar
des Etats-Unis contre l'euro de 8,2% passant de 1,2251 dollar pour un euro au début de l’année à
1,1325 à la fin de l’année. Cette évolution s'explique par la différence de position en ce qui concerne la
politique monétaire entre les États-Unis et la Zone Euro. En effet, pendant que la Réserve fédérale a
commencé à ralentir le rythme de son programme d’assouplissement quantitatif, la BCE a continué à
injecter des liquidités en rachetant des actifs financiers notamment des obligations d’État auprès des
banques et d’autres grands investisseurs. Face au Yen japonais, le dollar US a également bondi de
11,6%, soutenu par les révisions à la hausse de la croissance économique des Etats-Unis d'Amérique.
Pour les monnaies des économies émergentes, le Yuan chinois, en particulier, s’est apprécié de 2,6%
face au dollar, soutenu par le dynamisme des exportations, alors que la Monnaie turque qui a connu une
forte chute de sa valeur face au dollar, en raison principalement aux inquiétudes des investisseurs quant
à l'indépendance de la banque centrale turque et sa manière de conduire la politique monétaire.
Quant aux marchés boursiers, l’indice « MSCI World » s'est accru de 19,1% au terme de 2021 suite
au dynamisme de la plupart des grandes bourses internationales notamment européennes dont la
performance s’explique, principalement, par les actions entreprises par la Banque Centrale Européenne
pour relancer l'activité économique dans la Zone Euro à travers une politique monétaire ultra
accommodante. La bourse d'Italie a, en effet, réalisé la meilleure performance parmi les places
européennes avec un accroissement de 41,8%. Quant à la Bourse de Paris, le CAC 40 a clôturé l’année
en progression de 28,85% suivi par l'indice boursier de Francfort (DAX) et celui de Londres (FTSE 100)
qui ont affiché des évolutions respectives de 15,79% et 14,30%. Quant aux indices boursiers
américains, ils ont à leur tour réalisé une bonne performance avec des hausses de 18,7% pour le Dow
Jones et 21,39% pour le Nasdaq suite aux politiques budgétaire et monétaire expansionnistes adoptées
depuis le début de la crise sanitaire. En ce qui concerne les indices boursiers de l'Asie, les évolutions
ont été plutôt mitigées. Sur la bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a affiché une hausse +4,91% alors que
les bourses de la Corée du Sud et de la Malaisie ont subi des contreperformances, enregistrant des baisses
respectives de -10,21% et -9,98%.
10
En Tunisie, après la forte récession enregistrée en 2020 (-8,6%), la croissance économique a pu
reprendre à un rythme relativement soutenable (+4,3%) stimulée, en particulier, par le redressement
notable de l'activité des secteurs les plus affectés en 2020 suite à la crise sanitaire. En particulier, les
services ont enregistré une progression remarquable reflétant la performance de l’activité de
l’hébergement et restauration (+12,6% contre -44%) et le transport (+6,9% contre -27,6%) et celle du
commerce et réparation (+3,6% contre -4,8%). La performance des secteurs des industries extractives
s'explique principalement par l'atténuation des tensions sociales et l'entrée en production de certains
gisements importants d'énergie (Nawara et Halk el Menzel). Parallèlement, l'activité des secteurs des
industries manufacturières a connu un net redressement (+11,3% contre -16,5% en 2020) en lien avec
la reprise de la demande émanant de la Zone Euro.
Du côté de la demande, la croissance économique a été tirée, essentiellement, par l’amélioration de la
demande intérieure aux prix constants (+4,5% contre -7,9% une année auparavant) et ce, en dépit de
la faible reprise à prix constants de la consommation nationale (+2,2% contre -4,1% en 2020), bridée
notamment par les prémices des tensions inflationnistes et de l’atonie de la Formation Brute de Capital
Fixe (FBCF) (+3,9% en termes réels contre -22,4% une année auparavant).
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES EN TUNISIE
Désignation
Croissance du PIB aux prix constants (en %) (1)
Taux d’investissement (en % PIB)
Taux d’épargne nationale (en % RNDB)
Déficit budgétaire hors privatisations, dons et revenus
de confiscation (en % PIB)
Taux d’inflation moyen (en %)
Déficit courant/PIB (en %)
Taux d’endettement extérieur à MLT (en % PIB)
2019
1,5
19,4
11,4
3,4
6,7
8,1
61,5
2020
-8,6
15,8
6,3
9,4
5,6
6,0
2021
4,3
16,0
9,0
7,7
5,7
6,0
2022*
2,2
16,2
8,6
7,7
8,3
8,6
66,1
60,8
59,7
(1) Selon la nouvelle méthodologie d’élaboration des comptes nationaux par l'INS (SCN 2008 et Base 2015).
Source : BCT- Ministère des Finances- Ministère de l'Economie et de la Planification -Fonds Monétaire International.
*Données provisoires.
Concernant l’inflation enregistrée en 2021, elle a évolué au même rythme de 20201 (+5,7% en 2021
contre +5,6% une année auparavant), alimentée par l’augmentation des prix à la consommation des
produits alimentaires transformés (+5,8% contre +3,7% en 2020) et des produits alimentaires frais
(+7,1% contre +5,9% en 2020), tandis que ceux des services et des produits manufacturés ont enregistré
des décélérations (+4,9% et +5,7%, respectivement, contre +5,3% et +6,3% une année auparavant).
Toutefois, l’inflation sous-jacente2 a connu une légère décélération passant, d'une année à l'autre, de
5,6% à 5,4%.
Sur le marché de change, le dinar tunisien a enregistré, en 2021, en termes de moyenne annuelle, une
dépréciation contre l’euro de 2,7% contre une légère appréciation vis-à-vis du dollar américain de 0,5%
dans un contexte d’une conjoncture économique nationale difficile, et des pressions sur la balance des
paiements.
1 En termes de moyenne annuelle.
2 Mesurée par la variation de l’indice des prix hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés.
11
Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire hors privatisations, dons et revenus de
confiscation s’est replié en 2021 à -9.988 MDT soit -7,7% du PIB (contre -11.229 MDT et -9,4% une
année auparavant). Ce léger apaisement a été favorisé par l'amélioration des ressources propres en
provenance, principalement, des recettes fiscales (+12% en 2021 contre -6,1% en 2020) et la baisse des
dépenses de gestion (-8,5% contre +46,8% une année auparavant). Par ailleurs, les effets conjugués de
l'insuffisance des ressources extérieures mobilisées et l'amplification des remboursements de la dette
publique ont creusé le gap de financement du Budget de l’Etat en 2021, couvert, en grande partie, par
des ressources d’emprunts intérieurs. Ainsi, la dette publique s’est élevée à 79,9% du PIB contre 77,8%
une année auparavant.
Concernant le taux d’endettement extérieur à MLT, il s’est situé à 60,8% du PIB en 2021 contre
66,1% du PIB une année auparavant. Le retard accusé dans la conclusion d’un nouvel accord avec le
FMI et la dégradation de la note souveraine ont, en effet, freiné les mobilisations de ressources sous
forme d'emprunts extérieurs. De son côté, le coefficient du service de la dette en pourcentage des recettes
courantes a poursuivi sa tendance haussière en 2021 pour atteindre 16% (contre 15,5% une année
auparavant).
Du côté des paiements extérieurs, la balance courante a dégagé, en 2021, un déficit qui s’est situé à
-7.844 MDT ou 6% du PIB (contre -7.125 MDT et 6% en 2020). Ce résultat est attribuable notamment
à la reprise en 2021 des échanges de biens et de services à un rythme soutenu (+22,5% pour les
exportations et +23% pour les importations) en plus du maintien des revenus du travail à un niveau
appréciable. En revanche, les entrées nettes de capitaux extérieurs ont enregistré une contraction de
2,5 milliards de dinars pour revenir à 6,8 milliards en 2021 sous l’effet du repli des principales formes de
financement conjugué à l’accroissement de l’amortissement de la dette extérieure à MLT (+36,2%). Suite
à ces évolutions, la balance générale des paiements extérieurs a dégagé en 2021 un excédent en net repli
par rapport à celui de 2020 (+343 MDT contre +3.807 MDT). Corrélativement, le niveau des avoirs nets
en devises s’est accru en valeur passant de 23.099 MDT à 23.313 MDT, d’une année à l’autre, alors qu’il
a accusé un recul en termes de jours d’importations revenant de 162 jours à 133 jours en relation avec la
forte hausse des importations en 2021.
12
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA
TUNISIE
PAIEMENTS EXTERIEURS
I-
APERÇU GENERAL
Pour la deuxième année consécutive, les paiements extérieurs de la Tunisie ont évolué dans une
conjoncture nationale et internationale ardue, qui continue à subir les répercussions de la crise
pandémique.
Si malgré ce contexte difficile, l'économie mondiale a réussi à reprendre avec un taux de croissance
appréciable (+6%), l’activité économique à l'échelle nationale a connu en 2021 un redressement partiel
exprimé par un taux de croissance de 4,3% et ce, après la forte récession de 2020 (-8,6%). Cette reprise
a conféré aux activités liées au secteur extérieur une certaine dynamique marquée, toutefois, par des
évolutions mitigées selon les secteurs.
En particulier, la consolidation des ressources énergétiques de près de 30% a permis dans une large
mesure de contracter le déficit énergétique pour le ramener à un niveau acceptable et ce, après les
déséquilibres aigus enregistrés lors des années précédentes. D'un autre côté, la relance de la demande
émanant de la Zone Euro a permis de booster les exportations du secteur des industries manufacturières
à des niveaux dépassant ceux réalisés avant la crise. Toutefois, la contraction du volume des expéditions
d'huile d'olive de près de 50% suite au repli de la production oléicole a été atténuée par la progression
notable des prix internationaux. Sur un autre plan, les allègements des restrictions de voyage
et l'amélioration du taux de vaccination contre le covid-19 ont permis de booster les recettes du tourisme
notamment à partir du mois de septembre augurant ainsi des perspectives prometteuses de cette activité
pour les prochaines années. Parallèlement, les transferts au titre des économies sur salaires des tunisiens
résidents à l’étranger ont enregistré un rebond exceptionnel pour atteindre plus de 8,6 milliards de dinars
permettant ainsi de combler le manque à gagner du tourisme. Cependant, et du côté du financement
extérieur, les difficultés d'accès aux marchés financiers internationaux conjuguées aux incertitudes liées
aux perspectives économiques nationales ont considérablement limité la mobilisation de ressources
extérieures sous forme d’emprunts et d’IDE.
Dans ce contexte incertain, le déficit courant a été relativement maitrisé, en comparaison avec la
moyenne réalisée lors de la décennie précédente (8,2% du PIB) pour représenter 6% du PIB en 2021
et ce, en dépit de l'élargissement du déficit commercial (FOB-CAF) de 27,1% pour s'élever à
-16.215 MDT. C'est que la forte consolidation de l'excédent de la balance des revenus de facteurs et des
transferts courants et à un moindre degré celui des services pour se situer, respectivement, à 4.803 MDT
et 712 MDT, a permis d'apaiser notablement les pressions sur le compte courant. Du côté des entrées
nettes de capitaux extérieurs, elles ont subi un repli d'environ 2,5 milliards de dinars pour revenir
à 6,8 milliards sous l'effet du repli des principales formes de financement.
( En MDT )
EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
( En % )
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
-2 000
-4 000
-6 000
-8 000
-10 000
-12 000
-14 000
-16 000
-7,4
-8,3
-8,4
2011
2012
2013
-9,1
2014
-8,9
-8,3
2015
2016
-9,7
2017
-10,8
2018
-8,1
-6,0
-6,0
2019
2020
2021
12
9
6
3
0
-3
-6
-9
-12
Solde courant
Solde général de la balance des paiements
Solde des opérations en capital et financières
Solde courant en % du PIB
14
PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS EXTERIEURS (En MDT sauf indication contraire)
Désignation
Paiements courants
Déficit courant/PIB (en %)
Opérations en capital et financières et
ajustements (flux nets)
Solde général de la balance des paiements
Avoirs nets en devises
En jours d’importation
II- BALANCE COURANTE
2017
2018
2019
2020
2021
-9.871
-12.220
-9,7
9.869
-2
12.885
93
-10,8
13.873
1.653
13.974
84
-9.949
-8,1
15.233
5.284
19.521
111
-7.125
-6,0
10.932
3.807
23.099
162
-7.844
-6,0
8.187
343
23.313
133
La balance des paiements courants a dégagé, au cours de l’année 2021, un déficit qui s’est situé à
7.844 MDT, soit 6% du PIB (contre -7.125 MDT et 6%, respectivement, une année auparavant).
Ce résultat est attribuable notamment à la reprise, en 2021, de la dynamique des échanges de biens
et services à un rythme soutenu après le fort fléchissement enregistré en 2020 (+22,5% pour les
exportations et +23% pour les importations contre -20% et -20,3%, respectivement, en 2020). En effet,
le déficit commercial (FOB-FOB) s'est élevé à 13.359 MDT en 2021 enregistrant, ainsi, un
élargissement de 3.215 MDT qui a été compensé, dans une large proportion par la forte amélioration de
l'excédent de la balance des revenus de facteurs et des transferts courants et de celui des services,
passant, d'une année à l'autre, de 2.960 MDT et 59 MDT, respectivement, à 4.803 MDT et 712 MDT.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DES PAIEMENTS COURANTS (En MDT, sauf indication contraire)
Désignation
2017
2018
2019
2020
2021
-9.871
-9,7
-12.841
34.427
50.022
739
-12.220
-10,8
-16.206
40.987
60.010
1.897
-9.949
-8,1
-16.298
43.855
63.292
3.470
-7.125
-6,0
-10.144
38.706
51.464
59
-7.844
-6,0
-13.359
46.654
62.869
712
Var. en %
2020/
2019
2.824
2,1
6.154
-11,7
-18,7
-3.411
2021/
2020
-719
0,0
-3.215
20,5
22,2
653
2.831
4.141
5.628
2.030
2.337
-63,9
15,1
2.231
2.089
2.879
2.960
4.803
81
1.843
Solde courant 1
En % du PIB 2
Solde commercial (FOB) 1
Exportations (FOB)
Importations (CAF)
Solde des services 1
dont :
Recettes touristiques
Solde des revenus de facteurs et des
transferts courants1
dont :
Revenus du travail (Recettes)
Revenus des IDE (dépenses)
1.841
2.089
2.051
2.481
2.846
4.574
5.035
6.015
6.658
8.618
10,7
21,0
29,4
14,7
Intérêts de la dette à MLT (dépenses)
1Variations en MDT.
2Variations en points de pourcentage.
1.304
1.576
1.932
1.848
1.839
-4,4
-0,5
Par ailleurs, le ratio de couverture du déficit commercial par le total des recettes touristiques et des
revenus du travail, s’est légèrement replié pour revenir à 67,6% en 2021 (contre 68,1% une année
auparavant).
15
( En % )
100,0
75,0
50,0
25,0
0,0
-25,0
-50,0
-75,0
EVOLUTION DU TAUX DE COUVERTURE DU DEFICIT COMMERCIAL
(FOB-CAF) PAR LES RECETTES TOURISTIQUES ET LES TRANSFERTS
DES REVENUS DU TRAVAIL
( En MDT )
20 000
15 000
61,1
57,7
58,8
55,8
52,3
49,9
47,5
48,2
68,1
67,6
59,9
10 000
5 000
0
-5 000
-10 000
-15 000
-20 000
2011
2012
2015
2013
2014
Solde commercial (FOB-CAF)
Recettes touristiques+ revenus du travail
Ratio (recettes touristiques + des revenus du travail) /déficit commercial (FOB-CAF)
2017
2020
2016
2019
2018
-100,0
2021
a) Echanges commerciaux
Le déficit de la balance commerciale (FOB-CAF) s'est établi en 2021 à 16,2 milliards de dinars
enregistrant ainsi un creusement de 3.457 MDT ou 27,1% par rapport à celui de 2020 contre une
atténuation de 3.221 MDT ou 16,6% par rapport à 2019. De leur côté, les échanges commerciaux ont
progressé à un rythme semblable, soit +20,5% pour les exportations et +22,2% pour les importations.
Le taux de couverture s'est ainsi replié d'un point de pourcentage pour revenir à 74,2%.
EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX (2011-2021) :
(En MDT)
(En %)
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
-10000
-20000
-30000
74,5
69,5
70,1
67,6
69,7
69,8
68,8
68,3
69,3
75,2
74,2
100
80
60
40
20
0
-20
-40
-60
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Exportations de biens
Importations de biens
Solde commercial
Taux de couverture en %
16
PRINCIPAUX INDICATEURS DU COMMERCE EXTERIEUR
Désignation
2017
2018
2019
2020
2021
(En MDT sauf indication contraire)
Exportations FOB
Variation en %
Importations CAF
Variation en %
Déficit commercial FOB-CAF
En % du PIB
Taux de couverture (en %)
Taux d'ouverture (en %)
Taux d'effort à l’exportation (en %)
Taux de dépendance (en %)
Taux de pénétration (en %)
34.426,6
18,1
50.021,6
19,8
15.595,0
16,2
68,8
87,7
35,7
51,9
44,7
40.987,4
19,1
60.010,3
20,0
19.022,9
16,8
68,3
89,4
36,3
53,1
45,5
43.855,4
7,0
63.291,6
5,5
19.436,2
15,9
69,3
87,4
35,8
51,6
44,6
38.705,9
-11,7
51.463,7
-18,7
12.757,8
10,7
75,2
75,4
32,4
43,1
38,9
46.654,2
20,5
62.869,2
22,2
16.215,0
12,4
74,2
83,7
35,6
48,0
42,7
Source : Institut national de la statistique
L’analyse de l’évolution de la balance commerciale par groupes de produits en 2021 fait ressortir une
détérioration de la balance énergétique dont le déficit est passé, d'une année à l'autre, de -4.200 MDT
à -5.219 MDT. Néanmoins, ce niveau demeure largement en-dessous du pic enregistré en 2019, se
situant à plus de 7,7 milliards de dinars. Ceci s'explique principalement par le renforcement des
ressources d'énergie d'environ 30%1 en 2021. D’un autre côté, la balance alimentaire s'est davantage
détériorée dégageant un déficit de -1.946 MDT en 2021 (contre -859 MDT en 2020) subissant ainsi l'effet
conjugué du repli de la valeur des exportations d’huile d’olive de 25,6% (-48,7% en quantité, +41% des
prix en €) et la hausse des achats des produits céréaliers2 de 21,3% suite à la flambée des prix
internationaux. Quant aux déficits de la balance des matières premières et demi-produits, celle des biens
d’équipement et celle des biens de consommation, ils se sont élargis de 305 MDT, 680 MDT
et 367 MDT respectivement en 2021 par rapport à 2020 pour se situer à 5,6 milliards de dinars,
1,9 milliards et 0,9 milliard, respectivement.
EVOLUTION DES SOLDES DES BALANCES ENERGETIQUE, ALIMENTAIRE ET DES BIENS DE
CONSOMMATION
Evolution du solde de la
balance alimentaire
0
Evolution du solde de la
balance énergétique
0
-200
-400
-600
-800
-1000
-1200
-1400
-1600
-1800
-2000
T
D
M
n
E
-859
-2000
T
D
M
n
E
-4000
-6000
-1946
-8000
-4200
-5219
1000
800
600
400
200
0
-200
-400
-600
-800
-1000
-1200
T
D
M
n
E
Evolution du solde de la
balance des biens de
consommation
-484
-851
1 Entrée en production des champs "Nawara" & "halk el Menzel" et fort rebond du volume de la redevance gaz (+85%).
2 Blé et orge.
17
EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX AU COURS DE L’ANNEE 2021
(En MDT sauf indication contraire)
Secteur
Agriculture
et I.A.A.
Energie et
lubrifiants
Mines,
phosphates
et dérivés
Textiles,
habillement
&cuir
I.M. E
Total
Autres
industries
div.
-3,9
83,2
39,0
2.307,3
3.047,0
9.226,5
5.069,4
21.407,9
Echanges
commerciaux
Exportations aux
prix courants
Evolution aux prix
courants en %
Evolution aux prix
constants en %
Importations aux
prix courants
Evolution aux prix
courants en %
Evolution aux prix
constants en %
Solde commercial
aux prix courants
(1) Variation aux prix constants calculée selon les indices des prix de l’année de base 2015. Source : Institut national de la statistique
-16.215,0
12.057,6
26.161,3
46.654,2
62.869,2
-6.461,5
-2.712,4
-4.753,4
-5.219,2
5.596,1
7.781,8
8.266,2
2.085,5
7.141,0
1461,3
846,0
110,0
28,5
12,2
29,3
10,5
17,6
14,4
10,1
15,8
29,3
17,1
11,5
14,2
20,5
24,4
21,9
22,2
14,8
27,8
60,5
12,5
-5,6
-8,8
8,7
7,4
Evalués aux prix constants, les échanges commerciaux ont enregistré en 2021 une croissance de 12,5%
et 8,7% respectivement pour les exportations et les importations. Par ailleurs, l’augmentation des prix à
l’export à un rythme moins prononcé que celui à l’import (+7,2% et +12,4% respectivement) a entrainé
une détérioration des termes de l’échange de 4,6% par rapport à 2020.
EVOLUTION DES INDICES DES PRIX DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS PAR SECTEUR
Secteur
Indices
des prix
IPX
2020
2021
Evolution en %
(21/20)
IPM
2020
2021
Evolution en %
(21/20)
Termes de
l'échange
2020
2021
Evolution en %
(21/20)
Agriculture
et IAA
Energie et
lubrifiants
Mines,
phosphates
et dérivés
Textiles,
habillement
& cuir
I.M. E
Autres
industries
Total
115,4
121,5
5,3
142,1
169,0
18,9
81,2
71,9
-11,4
128,9
153,1
18,8
129,8
150,5
16,0
99,3
101,8
2,4
123,8
177,6
43,4
150,6
197,1
30,8
82,2
90,1
9,6
163,6
170,1
4,0
158,5
170,9
7,8
103,2
99,5
-3,6
167,8
178,2
6,2
159,8
158,8
-0,6
163,9
178,7
159,4
169,7
9,0
6,5
152,4
163,3
7,2
152,4
171,3
12,4
102,4
99,7
100,3
93,6
100,0
95,4
-2,6
-6,7
-4,6
Source : Institut national de la statistique
L'analyse de l'évolution des exportations par secteur d’activité fait ressortir une reprise à un rythme
soutenable des ventes du secteur des industries manufacturières (+20,8% contre -14,5% une année
auparavant) en lien avec la relance de la demande émanant de la Zone Euro malgré son ralentissement
au cours des derniers mois de l’année. Cette reprise a, en effet, concerné toutes les filières de ce secteur
18
en l’occurrence les textiles, habillements et cuirs (+14,4% contre -13,8%), les industries mécaniques
et électriques (+21,9% contre -14%) ainsi que les autres industries manufacturières (+28,5% contre
-17,5%).
Pour les ventes des industries extractives, elles ont progressé de 55,2% en 2021 (contre -15,5% en 2020)
et ce, corrélativement avec le raffermissement de ces activités. En particulier, les exportations du secteur
des mines, phosphates et dérivés ont augmenté de 83,2%, sous l'effet combiné de l'accroissement des
quantités et des prix moyens à l'export (+121%). A signaler à cet effet que depuis 2011, l'activité de ce
secteur subit, de plein fouet, les perturbations dues aux tensions sociales au niveau des sites de
production et de transport ce qui a affecté pleinement le niveau de production et d'exportation. S’agissant
des ventes du secteur de l'énergie, elles se sont accrues de 39% en relation avec la hausse des
exportations de pétrole brut (+42,7%) et des produits pétroliers raffinés (+31,1%).
Quant aux ventes du secteur de l’agriculture et des industries agroalimentaires, elles se sont inscrites en
régression de 3,9% en relation avec le repli des expéditions d’huile d’olive, qui représentent la principale
composante avec une part de 34% du total, revenant ainsi à 1,7 milliard de dinars en 2021 (contre
2,3 milliards en 2020). Également les ventes de dattes (14% des ventes du secteur) ont affiché une baisse
de 2% pour revenir à 716 MDT.
19
EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS
(En MDT, sauf indication contraire)
Groupes de produits
2017
2018
2019
2020
2021
Var. en %
20/19
21/20
Balance alimentaire
Exportations
Importations
Solde
Taux de couverture en %
Balance des mat.1ère & demi-
produits
Exportations
Importations
Solde
Taux de couverture en %
Balance des biens d'équipement
Exportations
Importations
Solde
3.299,6
4.657,2
4.885,8
4.251,9
4.850,6
4.569,6
5.361,9
5.677,6
5.710,0
6.516,0
14,1
0,6
-5,8
14,1
-1.357,6
-476,1
-1.425,7
-859,4
-1.946,4
-39,7
126,5
70,8
91,1
74,9
84,9
70,1
10.647,4
12.404,0
13.951,8
11.469,7
16.142,7
16.360,8
20.035,7
19.636,4
16.783,1
21.760,6
-5.713,4
-7.631,7
-5.684,6
-5.313,4
-5.617,9
65,1
61,9
71,1
68,3
74,2
6.667,9
7.521,9
8.749,7
7.810,5
8.684,4
10.172,6
11.758,0
12.876,5
9.710,9
11.265,0
-3.504,7
-4.236,1
-4.126,8
-1.900,4
-2.580,6
Taux de couverture en %
65,5
64,0
68,0
80,4
77,1
Balance des biens de
consommation
Exportations
Importations
Solde
Taux de couverture en %
Balance énergétique
Exportations
Importations
Solde
11.764,3
13.847,2
14.483,7
12.383,7
14.210,5
12.750,7
14.346,8
14.926,3
12.867,9
15.061,4
-986,4
-499,6
-442,6
-484,2
-850,9
92,3
96,5
97,0
96,2
94,4
2.047,4
6.080,3
2.328,5
2.418,3
2.191,4
3.047,0
8.507,9
10.174,8
6.391,8
8.266,2
-4.032,9
-6.179,4
-7.756,5
-4.200,4
-5.219,2
Taux de couverture en %
33,7
27,4
23,8
34,3
36,9
Total exportations
Total importations
Solde
34.426,6
40.987,4
43.855,4
38.705,9
46.654,2
50.021,6
60.010,3
63.291,6
51.463,7
62.869,2
-15.595,0
-19.022,9
-19.436,2
-12.757,8
-16.215,0
-17,8
-14,5
-6,5
-10,7
-24,6
-53,9
-14,5
-13,8
9,4
-9,4
-37,2
-45,8
-11,7
-18,7
-34,4
40,7
29,7
5,7
11,2
16,0
35,8
14,8
17,0
75,7
39,0
29,3
24,3
20,5
22,2
27,1
Taux de couverture en %
68,8
68,3
69,3
75,2
74,2
Source : Institut national de la statistique
Au niveau des importations, tous les groupes de produits ont connu une progression en 2021. En
particulier, les approvisionnements en produits alimentaires se sont inscrits en hausse (+14,1%), portant
notamment la marque de l’accroissement des achats de blé et de l'orge (+21,3%) qui ont culminé à un
niveau de 2,6 milliards de dinars. Quant aux achats des autres produits alimentaires, ils se sont raffermis
de 9,8%, ayant touché principalement le maïs (+44%) et à un degré moindre les huiles végétales (+4%)
alors que les importations du sucre se sont repliées de 41%.
Parallèlement, les achats des matières premières et demi-produits et ceux des biens d’équipement ont
enregistré un net rebond (+29,7% et +16%, respectivement, contre -14,5% et -24,6% une année
auparavant) en lien avec la reprise de l’activité des secteurs des industries manufacturières. De même,
les achats de biens de consommation ont connu un redressement (+17% contre -13,8% une année
auparavant) ayant concerné surtout les acquisitions de textiles et habillements (+14%), les voitures du
tourisme (+48,6%) ainsi que les produits pharmaceutiques (+11,4%).
20
Quant aux importations des produits énergétiques, elles ont augmenté de 29,3% pour concerner les
produits raffinés et le pétrole brut qui ont atteint respectivement 4.850 MDT et 1912 MDT (contre
3.377 MDT et 877 MDT en 2020). En revanche, les approvisionnements en gaz naturel ont régressé de
30% suite à l'accroissement des ressources en gaz du pays (+35%).
EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR REGIME
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en
%
2021/2020
Désignation
2021
2018
2017
2019
2020
Exportations FOB (en MDT)
34.426,6
40.987,4
43.855,4
38.705,9
46.654,2
Régime général
Régime offshore
8.715,4
11.137,0
11.186,4
10.712,2
13.209,1
25.711,2
29.850,4
32.669,0
27.993,7
33.445,1
Importations CAF (en MDT)
50.021,6
60.010,3
63.291,6
51.463,7
62.869,2
Régime général
Régime offshore
33.908,6
40.308,4
42.435,6
34.473,1
42.281,2
16.113,0
19.701,9
20.856,0
16.990,6
20.588,0
20,5
23,3
19,5
22,2
22,6
21,2
Solde commercial FOB – CAF (1)
-15.595,0
-19.022,9
-19.436,2
-12.757,8
-16.215,0
-3.457,2
Régime général1
Régime off shore1
-25.193,2
-29.171,4
-31.249,2
-23.760,9
-29.072,1
-5.311,2
9.598,2
10.148,5
11.813,0
11.003,1
12.857,1
1.854,0
(1) Variation en MDT Source Institut national de la statistique
L’analyse des échanges commerciaux par régime fait apparaitre une amplification de 5,3 milliards de
dinars du déficit commercial sous le régime général pour être porté à 29,1 milliards de dinars. Les
échanges commerciaux sous ce régime ont progressé de 22,7% pour les importations et 23,3% pour les
exportations. Quant à l’excédent commercial sous le régime offshore, il s’est consolidé d'environ
1,9 milliards de dinars pour s'élever à près de 12,9 milliards portant ainsi la marque de la reprise de la
dynamique des échanges (+19,5% pour les exportations et 21,2% pour les importations contre,
respectivement, -14,3% et -18,5% une année auparavant).
Sur un autre plan, l'augmentation des prix internationaux a joué un rôle significatif dans l’amplification
de 3.457 MDT du déficit commercial (FOB/CAF) d’une année à l’autre. En effet, l’effet prix net négatif,
estimé à -3.343 MDT en terme monétaire, a résulté pour l’essentiel de l’accroissement des prix à
l'importation évalué à 5.416 MDT contre 2.073 MDT pour les prix à l’exportation. Parallèlement, l’effet
volume défavorable, s'est limité à 256 MDT, induit par la progression du volume des importations de
5.171 MDT contre 4.915 MDT pour celui des exportations. Quant à l’effet change ayant découlé des
fluctuations du dinar tunisien vis-à-vis des principales devises de règlement1, il a plutôt contribué pour
142 MDT dans l’atténuation de l’élargissement du déficit commercial.
VARIATION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR TYPE D’EFFET EN 2021 en MDT
Effet change Variation totale
Effet volume
Effet prix
Flux
Exportations
Importations
Solde
4915
5171
-256
2073
5416
-3343
961
819
142
7948
11406
-3457
1 Euro et dollar américain.
21
b) Balance des services
La balance des services a dégagé, en 2021, un excédent qui s'est nettement amélioré pour passer, d'une
année à l'autre, de 59 MDT à 712 MDT suite à l'affermissement des recettes à un rythme plus accéléré
que celui des dépenses (+33,8% et +24%, respectivement).
( En MDT)
EVOLUTION DES ECHANGES EXTERIEURS DE SERVICES
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2102
3053
2634
2448
3470
1897
594
687
739
712
59
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Solde de la balance des services
Recettes
Dépenses
En particulier, l'excédent de la balance des voyages s'est renforcé de 261 MDT pour atteindre
1.619 MDT en 2021. Du côté des recettes, elles ont enregistré une nette progression (+19,5%), tirant
profit, essentiellement, de l'affermissement des recettes touristiques (+15,1%), principale composante,
pour s'élever à 2.337 MDT. Sans effet change, ces flux auraient augmenté de 13,1%. Corrélativement,
les entrées des non-résidents étrangers ont renoué avec une tendance haussière (+11,8%) pour atteindre
1,6 million de visiteurs en 2021, ayant concerné essentiellement les européens (+42,1%) alors que les
entrées des maghrébins ont accusé un repli (-3,7%). Dans ce sillage, les nuitées des non-résidents ont
connu un accroissement de 23,1% pour s'élever à près de 3,5 millions d'unités en 2021 (Européens :
+39,8% et Maghrébins : -25,2%).
( En milliers d'unités)
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
( En MDT)
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Nuitées des non-résidents (En milliers de nuitées)
Entrées des non-résidents (En milliers de personnes)
Recettes touristiques (En MDT)
Concernant les recettes au titre des soins médicaux, elles se sont inscrites en hausse pour atteindre
321 MDT en 2021 (contre 209 MDT une année auparavant). En effet, le redressement des indicateurs
du tourisme s’explique surtout par l'amélioration notable de la situation sanitaire, notamment, à partir
du mois de septembre en relation avec les progrès réalisés en matière de vaccination contre le "Covid-
19" et l'assouplissement des restrictions de voyage aussi bien à l'échelle nationale que mondiale.
22
Quant aux dépenses inhérentes aux voyages, elles ont enregistré une hausse de 19,9% pour s'établir à
1.246 MDT en 2021 en lien, essentiellement, avec l'accroissement des dépenses touristiques (+36,2%)
portant sur un montant de 701 MDT et celles au titre des études et stages (+10,4%) pour s'élever à
401 MDT. En revanche, les dépenses au titre du "pèlerinage et Omra" ont continué à porter sur de faibles
montants (10 MDT en 2021 et 48 MDT en 2020) impactées par les restrictions de voyage aux lieux
saints imposées par les autorités Saoudiennes en raison de la situation pandémique.
S’agissant de la balance du transport, son déficit a accusé un repli de 10,1% pour revenir à 1.366 MDT
en 2021, suite à la progression des recettes à un rythme plus accéléré que celui des dépenses (+51%
et +21,2% respectivement). L'accroissement des recettes, qui sont passées de 1.593 MDT en 2020 à
2.405 MDT en 2021, a porté la marque de la reprise de l'activité touristique et de la redevance gaz.
En particulier, les recettes inhérentes aux billets de passage, qui représentent environ un quart du total
des recettes de transport, se sont affermies de 38% pour s'élever à 602 MDT corrélativement avec
l'accroissement des entrées des non-résidents. De son côté, la redevance-gaz perçue par l’Etat tunisien,
au titre du passage des gazoducs transcontinentaux reliant l’Algérie à l’Italie, a enregistré une hausse
notable en 2021 pour atteindre 728 MDT contre 317 MDT une année auparavant en relation avec
l'accroissement notable du volume du forfait fiscal revenant à l'Etat Tunisien (+77,3%).
EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
Flux financiers
En nature
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
En
MDT
En %
du total
36
150
92
76
41
100
162
19,9
43,9
21,1
14,2
10,7
31,5
22,3
En
MDT
145
192
345
459
343
217
566
En %
du total
80,1
56,1
78,9
85,8
89,3
68,5
77,7
Total
en MDT
181
342
437
535
384
317
728
RECETTES AU TITRE DU TRANSPORT EN 2021
Source : BCT et SOTUGAT
Autres transports
61%
Billets de passage
25%
Fret
14%
Pour les dépenses au titre des transports, elles ont augmenté de 21,2% pour se situer à 3.771 MDT en
2021, évolution qui s'explique principalement par la hausse de celles au titre de fret (+22,2%) pour
s'établir à 3.112 MDT et ce, en relation avec la progression soutenue des importations (+22,2%).
Quant à la balance des autres services, son excédent a repris une tendance haussière pour s’établir à
671 MDT en 2021 (contre 388 MDT une année auparavant) en relation avec l'accroissement des recettes
à un rythme plus accéléré que celui des dépenses (+42,8% et +36,1%, respectivement).
Du côté des recettes, l’on note, en particulier, l'accroissement significatif de celles ayant trait aux grands
travaux et services techniques et celles inhérentes aux services informatiques et d’information qui ont
atteint, respectivement, 921 MDT et 572 MDT en 2021 (contre 537 MDT et 308 MDT, respectivement,
23
une année auparavant). S'agissant de la progression des dépenses, elle est imputable, surtout, à
l'affermissement de celles engagées dans le cadre des services relatifs aux primes et indemnités
d’assurance (+60,5%) et aux grands travaux et services techniques (+28,7%) pour s’élever
respectivement à 696 MDT et 668 MDT en 2021.
c) Balance des revenus de facteurs et des transferts courants
L'excédent de la balance des revenus de facteurs et des transferts courants s'est nettement consolidé
pour atteindre 4.803 MDT en 2021 contre 2.960 MDT une année auparavant, évolution imputable à
l'accroissement des recettes à un rythme nettement plus prononcé que celui des dépenses (+28,8%
et +8%, respectivement).
(En MDT)
EVOLUTION DES PRINCIPAUX POSTES DE LA BALANCE DES REVENUS DE
FACTEURS ET DES TRANSFERTS COURANTS
10 000
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Transferts des travailleurs tunisiens à l'étranger (recettes)
Revenus du capital (dépenses)
Du côté des recettes, les flux reçus au titre des revenus du travail se sont nettement affermis (+29,4%)
pour s’élever à 8.618 MDT en 2021, représentant ainsi 6,6% du PIB. Cette évolution trouve son origine
aussi bien dans la hausse des transferts financiers que des apports en nature. Représentant 87,5% du total
des revenus du travail, les flux financiers ont continué à progresser à un rythme très soutenu (+28,4%)
pour atteindre 7.542 MDT en 2021. Compte non tenu de l’effet change, ils auraient augmenté de 25,9%.
Pour les apports en nature, après le repli enregistré en 2020 (-7,1%), ils ont repris à un rythme accéléré
(+37,5%) pour s'élever à 1.076 MDT en 2021. Pour le nombre des tunisiens résidents à l'étranger, il s'est
davantage consolidé pour s'élever à plus de 1,7 million de personnes au terme de 2021, dont 86% sont
résidents en Europe et 10% dans les pays arabes1.
Faut-il également souligner que la consolidation des transferts des tunisiens résidents à l’étranger, au
cours de ces deux dernières années, reflète d'une part une bonne résilience en dépit des répercussions
économiques étendues de la crise sanitaire et d'autre part l'élan de solidarité éprouvé par la colonie
tunisienne envers leur pays.
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total
Apports sous forme de flux
financiers
Apports en nature
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
En MDT
3.867
3.912
4.574
5.035
6.015
6.658
8.618
Variation
en %
-2,9
1,2
16,9
10,1
19,5
10,7
29,4
1Source : Ministère des Affaires Etrangères.
En % du
total
74,0
77,1
78,6
81,8
86,0
88,3
87,5
En MDT
1.004
895
981
914
842
782
1.076
En %
du total
26,0
22,9
21,4
18,2
14,0
11,7
12,5
En MDT
2.863
3.017
3.593
4.121
5.173
5.876
7.542
24
Concernant les recettes au titre des transferts courants, elles ont augmenté de 41,8% pour se situer à
1.111 MDT en 2021, évolution est attribuable à la reprise simultanée des transferts au profit aussi bien
des secteurs, privé que public, pour s'élever à 604 MDT et 507 MDT, respectivement.
Du côté des dépenses, les transferts au titre des revenus du capital étranger se sont inscrits en hausse
de 7,4% pour se situer à 5.021 MDT en 2021 en relation, essentiellement, avec l’accroissement de ceux
engagés au titre des revenus des investissements directs étrangers alors que les intérêts de la dette à
moyen et long terme ont connu une légère baisse.
Représentant près de 57% des dépenses totales au titre des revenus du capital, les revenus des
investissements directs étrangers ont augmenté de 14,7% pour s’élever à 2.846 MDT en 2021, dont
1.418 MDT ont bénéficié aux sociétés pétrolières et 1.428 MDT ont été réalisés par les autres secteurs
économiques.
En revanche, les dépenses engagées pour honorer les intérêts de la dette à moyen et long terme se
sont inscrites en légère baisse (-0,5%) pour revenir à 1.839 MDT en 2021. Celles effectuées par
l’Administration et l’autorité monétaire se sont établies à 1.491 MDT. Le reliquat, soit 348 MDT, a
concerné les règlements des entreprises.
III- BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
L’excédent de la balance des opérations en capital et financières s’est contracté de 2.496 MDT en 2021
pour revenir à 6.818 MDT. Cette évolution a porté la marque de la forte contraction des principales
formes de financement extérieur.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL
ET FINANCIERES (En MDT, sauf indication contraire)
Désignation
2017
2018
2019
2020
2021
Solde des opérations en capital1
Dons
Solde des investissements étrangers1
Investissements directs étrangers
bénéficiant à la Tunisie
Solde des autres investissements* 1
Tirages à MLT
445
486
1.808
2.132
6.628
10.958
340
383
2.510
2.742
9.036
8.921
402
446
2.415
2.479
10.769
10.290
1.027
1.049
1.579
1.834
6.708
8.197
618
647
1.396
1.845
4.804
8.052
Var. en%
2021/2020
-409
-38,3
-183
0,6
-1.904
-1,8
Amortissement de la dette à MLT
Solde des opérations en capital et
financières 1
(1) Variations en MDT
* Il s’agit des opérations financières ayant trait aux capitaux de prêts-emprunts à moyen et long terme, aux dépôts des banques
centrales étrangères auprès de la BCT, aux avoirs et engagements à court terme ainsi qu’aux allocations en DTS.
11.886
13.586
-2.496
5.318
5.568
8.636
9.314
6.341
8.881
6.818
7.320
36,2
25
( En MDT)
EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DES OPERATIONS EN CAPITAL
ET FINANCIERES
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Opérations en capital
Investissements étrangers
Autres investissements
Total
a) Opérations en capital
S’agissant de la balance des opérations en capital, son excédent s’est nettement replié suite à la
contraction des concours financiers sous forme de dons, qui ont porté que sur une enveloppe de
seulement 647 MDT, dont l'essentiel a été accordé par les Etats Unis d'Amérique, la Commission
Européenne et l’Allemagne.
b) Investissements étrangers (Investissements directs et de portefeuille)
L’excédent de la balance des investissements étrangers, s'est inscrit en baisse pour revenir à
1.396 MDT en 2021 (contre 1.579 MDT une année auparavant) suite, essentiellement, à la quasi-
stagnation des flux entrants au titre des IDE alors que les dépenses se sont inscrites en hausse.
INVESTISSEMENTS ETRANGERS EN TUNISIE
EVOLUTION DES RECETTES AU TITRE DES
(ENGAGEMENTS) (En MDT)
Secteur
Energie
Industries manufacturières
Tourisme et immobilier
Télécommunications
Financier
Autres
Total des Investissements directs étrangers
Total des Investissements de portefeuille
Total
2017
810
975
130
76
84
57
2.132
116
2.248
2018
910
1.129
134
103
386
80
2.742
124
2.866
2019
909
1.249
202
66
0
53
2.479
169
2.648
2020
621
1.027
17
71
1
97
2021
541
953
97
56
144
54
1.834
1.845
52
31
1.886
1.876
Pour les flux des investissements directs étrangers (IDE) bénéficiant à la Tunisie, ils se sont
pratiquement maintenus au même niveau de 2020 pour s'établir à 1.845 MDT, représentant 15,1% du
total des financements extérieurs à moyen et long terme et 1,4% du PIB (contre 16,5% et 1,5%,
respectivement, en 2020 et 41,7% et 3,3% en 2010).
Par ailleurs, les flux des investissements directs étrangers, hors énergie, ont permis de réaliser
502 opérations d’investissement (créations et extensions) pour une valeur totale de 1.304 MDT,
permettant ainsi la création de 11.298 nouveaux postes d’emplois. Il s’agit de 81 projets de création
d’une valeur de 82 MDT et 421 projets d’extension pour une valeur de 1.222 MDT.
L’analyse des flux entrants des investissements directs étrangers en 2021 par secteur bénéficiaire
fait ressortir une baisse de ceux réalisés dans le secteur énergétique et celui des industries
26
manufacturières. Cependant, les IDE destinés au secteur du tourisme et immobilier et au secteur
financier, ont enregistré une hausse notable.
En particulier, les flux en faveur du secteur énergétique se sont inscrits en baisse de 12,9% en 2021 pour
revenir à 541 MDT représentant 29,3% du total des IDE. Ils ont concerné des investissements dans le
domaine du développement et dans une moindre mesure dans le cadre des travaux d’exploration. Par
ailleurs, le nombre total de permis en cours de validité sont au nombre de 19 au terme de 2021 dont
12 permis de recherche et 7 permis de prospection.
( En MDT)
STRUCTURE DES IDE PAR SECTEUR
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
( En % )
4
3
2
1
0
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Energie
Industries manufacturières
Autres secteurs
IDE en % du PIB
De même, les flux des IDE bénéficiant au secteur des industries manufacturières se sont repliés de 7,2%
pour revenir à 953 MDT en 2021, soit plus de la moitié du total des IDE. Ils sont répartis, sous forme
de 381 projets d'extension et 62 projets de création pour des enveloppes respectives de 873 MDT
et 80 MDT. Par filière, les flux des IDE bénéficiant aux industries électriques et électroniques et ceux
au profit des industries mécaniques, métalliques et métallurgiques se sont accrus de, respectivement,
20,4% et 4,4% pour atteindre 492 MDT1 et 171 MDT en 2021. En revanche, les IDE au profit du secteur
agro-alimentaire ainsi que ceux destinés au secteur de la plasturgie ont affiché des baisses respectives
de 60,2% et 53,6% pour revenir à 80 MDT et 45 MDT en 2021.
S'agissant des IDE réalisés dans le secteur des services, ils ont enregistré une hausse significative
passant, d'une année à l'autre, de 169 MDT à 345 MDT en relation, essentiellement, avec
l'affermissement des flux des investissements effectués dans le secteur financier, portant sur une
enveloppe de 144 MDT dont 70 MDT a concerné l'augmentation du capital social de la banque
"Arab Tunisian Bank" par le groupe "Arab Bank".
En ce qui concerne les dépenses au titre des IDE, elles se sont inscrites en hausse pour passer de
205 MDT en 2020 à 407 MDT en 2021 dont un montant de 183 MDT correspondant à l'acquisition par
le groupe " CARTE " de 39% du capital de "l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie".
1Acquisition de 60% des parts sociales de la société tunisienne des batteries "NOUR" par le groupe européen "MONBAT".
27
REPARTITION DES IDE AU PROFIT DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES PAR
BRANCHE D'ACTIVITE
Industries diverses
6%
Matériaux de
Construction
2%
Textile et Habillement
4%
Plasturgie
5%
Mécanique, métallique
et métallurgique
18%
Cuir et Chaussures
2%
Chimie et Caoutchouc
2%
Industrie
pharmaceutique
1%
Electrique et
Electronique
52%
Agro-Alimentaire
8%
Quant à la balance des investissements de portefeuille, elle a affiché un déficit de 93 MDT (contre
-86 MDT une année auparavant). Ce creusement s’explique par la baisse des acquisitions effectuées par
des non-résidents sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis qui sont revenues à 32 MDT en 2021
(contre 52 MDT en 2020). Cependant, la reprise de l’indice de la Bourse de Tunis, "TUNINDEX"
(+2,34%), après deux années consécutives de régression (-3,33% et -2,06%, respectivement, en 2020
et 2019), n'a pas été suffisamment attractive pour les investisseurs étrangers.
c) Autres investissements
Concernant la balance des autres investissements, son excèdent s’est replié de 1.904 MDT pour revenir
à 4.804 MDT en 2021. Cette contraction s’explique par l’effet conjugué de l’accroissement notable des
dépenses au titre des remboursements du principal de la dette extérieure à MLT (+36,2%) et à un
moindre degré le repli des tirages sur les capitaux d'emprunt à MLT mobilisés au cours de l’année 2021
(-1,8%).
VENTILATION DES TIRAGES ET DE L'AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE
(En MDT)
DE COOPERATION
Désignation
Coopération bilatérale
Administration
Autorités monétaires
Entreprises
Coopération multilatérale
Administration
Autorités monétaires
Entreprises
Marchés financiers
Administration
Autorités monétaires
Entreprises
Tirages
2020
1.958
1.364
0
594
6.239
4.803
105
1.331
0
0
0
0
2021
2.783
2.215
0
568
5.269
4.963(1)
15
291
0
0
0
0
2019
3.869
2.671
0
1.198
4.155
3.119
0
1.036
2.266
2.266
0
0
Amortissement
2020
1.557
726
0
831
2.751
1.548
2
1.201
2.033
2.009
0
24
2021
2.028
1.037
0
991
3.090
1.622
8
1.460
3.518
3.472
0
46
2019
1.615
668
0
947
3.519
1.257
1.143
1.119
2.186
2.142
0
44
Flux nets
2020
401
638
0
-237
3.488
3.255
103
130
-2.033
-2.009
0
-24
2019
2.254
2.003
0
251
636
1.862
-1.143
-83
80
124
0
-44
2021
755
1.178
0
-423
2.179
3.341
7
-1.169
-3.518
-3.472
0
-46
Total
10.290
8.197
8.052
7.320
6.341
8.636
2.970
1.856
-584
Administration
Autorités monétaires
Entreprises
7.178(1)
15
859
(1) Y compris les allocations de DTS (2.076 MDT)
8.056
0
2.234
6.167
105
1.925
4.067
1.143
2.110
4.283
2
2.056
6.131
8
2.497
3.989
-1.143
124
1.884
103
-131
1.047
7
-1.638
Représentant la principale source de financement extérieur à MLT en 2021, les tirages sur capitaux
d’emprunt, y compris les allocations de DTS, sont revenus à 8.052 MDT contre 8.197 MDT. L'essentiel
des mobilisations, soit près de 90% du total, revient aux fonds levés par l’Administration qui ont porté
sur une enveloppe de 7.178 MDT, destinée pour la quasi-totalité à l’appui budgétaire. En particulier, les
28
concours obtenus dans le cadre de la coopération multilatérale se sont fortement intensifiés suite,
essentiellement, au soutien financier du Fonds Monétaire International par l'attribution d'une allocation
de 523 MDTS (2.076 MDT) proportionnellement à la quote-part du pays au FMI1. Parallèlement,
l'Union Européenne a accordé une enveloppe de 300 MEUR (997 MDT) dans le cadre d'Assistance
macro-financière III. Quant aux ressources allouées par la BIRD, elles se sont élevées à 182 MEUR
(598 MDT) en rapport, notamment, avec la ligne de crédit relative au programme de protection sociale
contre le Covid-19.
Les fonds contractés à l'échelle de la coopération bilatérale ont concerné, principalement, un crédit de
300 millions de dollars (863 MDT) octroyé par l’Algérie à l’Etat tunisien dans le cadre du programme
d'appui budgétaire. Parallèlement, deux autres importantes mobilisations ont été réalisées, l'une a
concerné un emprunt de 100 millions d'euros (328 MDT) accordé par la France dans le cadre du
programme d'appui aux réformes et de résilience de l'économie et l'autre est relative à un crédit consenti
par l'Allemagne pour une enveloppe de 75 MEUR (248 MDT) relatif au programme d'appui aux
réformes du secteur public phase I.
( En MDT)
EVOLUTION DES CAPITAUX D'EMPRUNT A MLT
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
-2 000
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
tirages
amortissement
flux nets
Parallèlement, les tirages bénéficiant à l’autorité monétaire ont affiché un net fléchissement, passant
de 105 MDT en 2020 à 15 MDT, seulement, en 2021.
Concernant les tirages bénéficiant aux entreprises, ils ont nettement diminué (-55,4%) pour revenir à
859 MDT en 2021, représentant ainsi 10,7% du total des tirages à MLT (contre 23,5% une année
auparavant). Cette évolution traduit, en effet, les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques
pour relancer leurs activités.
Du côté des dépenses, les remboursements du principal de la dette à moyen et long terme ont
augmenté de 36,2% pour s’élever à 8.636 MDT, dont 71% ou 6.131 MDT ont été effectués par
l’Administration (contre 67,5% et 4.283 MDT une année auparavant). Il s’agit, essentiellement, du
règlement intégral du principal de deux emprunts obligataires émis sur le marché financier international
avec la garantie de l’USAID, le premier en 2014 et le second en 2016 pour un montant de 500 MUSD
chacun. Également, une troisième tranche en principal de 250 MUSD (689 MDT) du placement qatari
sur le marché financier international en 2017 d'une enveloppe de 1.000 MUSD a été remboursée.
Parallèlement les remboursements de la dette à moyen et long terme réalisés par les entreprises ont
augmenté de 21,4% passant, d’une année à l’autre, de 2.056 MDT à 2.497 MDT.
1A noter que cette opération s’inscrit dans le cadre d’une allocation approuvée le 2 août par le Conseil d’administration du
FMI, d’une enveloppe totale de 650 milliards de DTS. Elle est destinée à l'amélioration de la liquidité mondiale afin de favoriser
la résilience et la stabilité économique mondiale et de faire face aux retombées de la crise pandémique "Covid-19".
29
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
EVOLUTION DE LA STRUCTURE DU FINANCEMENT EXTERIEUR
9,1
26,9
17,6
23,4
59,8
52,6
26,6
25,6
45,3
8,6
22,0
20,2
18,1
56,8
65,2
15,9
13,8
67,3
25,8
19,5
52,5
33,0
34,7
28,0
29,6
15,8
12,9
12,2
12,5
49,1
50,2
53,0
53,6
4,2
2011
Dons
6,4
2,5
4,9
4,2
2,2
2012
2013
2014
Tirages sur les capitaux d'emprunt à MLT
2015
2016
3,0
2017
2,1
2018
2,2
2019
6,8
4,3
2020
2021
Investissements étrangers
engagements à CT
IV- POSITION EXTERIEURE GLOBALE
A fin 2021, la position extérieure globale de la Tunisie a dégagé des engagements nets de 210.318 MDT,
soit une hausse de 14.389 MDT, par rapport à son niveau enregistré au terme de 2020. Ce résultat est
imputable à l’accroissement, d’une fin d’année à l’autre, des engagements bruts de 6,8% contre une
progression des avoirs bruts de 3,6%.
30
POSITION EXTERIEURE GLOBALE DE LA TUNISIE (EN MDT)
Investissements directs (nets)
Désignation
- Avoirs
- Engagements
2018
2019
2020
2021
-88.283,4
-97.177,5
-100.901,4
-110.437,1
1.510,5
1.635,7
1.756,4
1.941,8
-89.793,9
-98.813,2
-102.657,8
-112.378,9
Investissements de portefeuille (nets)
-5.920,0
-5.705,2
-5.665,5
-5.195,2
- Avoirs
- Engagements
Autres investissements (nets)
- Engagements
- Engagements à MLT
prêts (1)
Administration
Autorités monétaires
Secteur financier
Autres secteurs
Numéraires et dépôts
Autorités monétaires
Autres engagements à MLT
- Engagements à CT
Numéraires et dépôts
Administration
Autorités monétaires
Secteur financier (3)
Autres secteurs
Crédits commerciaux